Philosopher, c’est avant tout savoir questionner, construire un raisonnement, e

Philosopher, c’est avant tout savoir questionner, construire un raisonnement, et penser par soi-même… Par une approche originale, L’Apprenti Philosophe vous ini- tie à cette démarche à travers les grands thèmes du programme. Voici donc, pour s’interroger sur la conscience, l’inconscient et le sujet : G Des dialogues entre un « maître » et un « apprenti philosophe », qui dégagent les problématiques essentielles et les erreurs à éviter. G Des citations, un résumé, et les définitions des notions à connaître, après chaque dialogue. G Dans une seconde partie, des textes d’auteurs, associés aux différentes problématiques, pour approfondir la réflexion. En prolongement du cours, ou pour préparer un devoir : L’Apprenti Philosophe, un outil original pour apprendre à penser par soi-même et réussir en philosophie ! Titres déjà parus : G La conscience, l’inconscient et le sujetl G L’art et le beau G La raison et le sensible G Liberté et déterminisme La Conscience, l’Inconscient et le Sujet ISBN 2 09 184168-4 La Conscience, l’Inconscient et le Sujet Oscar Brenifier Docteur en Philosophie et formateur (ateliers de philosophie et philosophie pour enfants) Joël Coclès Professeur certifié de Philosophie en Terminale Michel Redoutey Professeur certifié de Philosophie Isabelle Millon Documentaliste Collection dirigée par Oscar Brenifier Avant-propos Notre choix : la pratique philosophique Ce guide d’initiation au philosopher s’adresse plus particuliè- rement aux élèves de Terminale. Son choix est d’être avant tout une pratique philosophique, c’est-à-dire un exercice de question- nement, une construction visible de la pensée. Il part du principe que philosopher est un acte on ne peut plus naturel, même si de nombreux obstacles entravent ce processus – des habitudes déjà bien ancrées, induisant une certaine complaisance, qui nous font prendre pour acquises et certaines des opinions glanées ici ou là : à la télévision, à la maison, voire dans un cours. Pensées toutes faites qu’il ne vous viendrait plus à l’idée d’interroger, ne serait-ce qu’un bref instant. Nous proposons donc un dialogue, échange entre Victor et son amie philosophe, dialogue censé être celui de l’élève avec lui-même. C’est l’outil avec lequel, en même temps que Victor, vous pourrez vous entraîner à philosopher. Victor doit apprendre à s’interroger, pour penser par lui-même ; il doit installer en sa propre démarche le réflexe de mise à l’épreuve des idées, et à partir de ses propres idées, apprendre à formuler des questions, à profiter de ses intuitions mais aussi de ses erreurs. Ses tâtonne- ments et ses erreurs l’amèneront à comprendre ce qui constitue la démarche philosophique. Des commentaires insérés dans les dialogues explicitent les problèmes typiques de l’apprentissage de la pensée philoso- phique et mettent en valeur diverses solutions apportées. Des citations d’auteurs soutiennent ou contredisent les propos énon- cés. Un certain nombre de grandes questions sur le thème à trai- ter – les problématiques –, recensées en marge au fil du dia- logue, vous aideront à travailler les idées. Une sélection de textes classiques, dont chacun est suivi de trois questions de compré- hension, vous permettra de préciser et d’approfondir la réflexion. Notre objectif est bien que l’apprenti s’entraîne à élaborer une pensée philosophique, en se confrontant à lui-même et aux autres. Nous remercions Emmanuel Gross pour son aide précieuse, ainsi que Claire Autain, Gilles Clamens, Patricia Desroches, Jean-Pierre Gabrielli et Jean-Marie Perret pour leur contribution à cet ouvrage. Responsabilité éditoriale : Christine Jocz Édition : Christine Grall Correction : Jean Pencréac’h Conception graphique : Marc et Yvette Coordination artistique : Thierry Méléard Fabrication : Jacque Lannoy Photocomposition : CGI © Nathan/VUEF 2001 - ISBN 2.09.184168-4 Partie 1 / Dialogues H ÉLOÏSE – Tu as conclu de manière assez pessimiste, sur la conscience tout à l’heure. V ICTO R – Je ne sais pas si c’est pessimiste, mais en fin de compte, cette conscience, je ne la sens plus trop. H ÉLOÏSE – Qu’est-ce que cela signifie ? V ICTO R – Tous les philosophes se félicitent d’avoir une conscience, parce que philosopher, c’est avoir une conscience, disent-ils, mais moi je ne suis pas sûr que cette conscience soit très utile. Évoquer l’ensemble de « tous les philosophes » – même s’il s’agit de le critiquer – ne signifie en soi rien du tout, d’autant plus que sur ce point, comme presque toujours, il n’y a pas nécessairement unanimité. H ÉLOÏSE – Comment cela ? V ICTO R – Déjà, comme je l’ai dit tout à l’heure, la conscience est complètement bordée par l’inconscient, déterminée par lui. Les pulsions d’un côté, l’éducation de l’autre : l’individu est totalement influencé. La conscience n’est pas libre : elle est consciente uniquement de ce qui lui est donné ; elle est limitée par ce qu’elle est. ¨ CITATIONS 1 ET 2 H ÉLOÏSE – Supposons que ce soit le cas, où est le problème ? V ICTO R – Je pensais à l’expression « avoir mauvaise conscience ». Elle est très vraie, très réaliste : on se sent malheureux. Passer de la « conscience » comme savoir, à la « mauvaise conscience » comme sentiment moral, puis à être malheureux, qui est un état psychologique, implique des changements de sens qui se doivent d’être remarqués, reliés et explicités pour être justifiés. H ÉLOÏSE – Que veux-tu dire ? V ICTO R – Que la conscience, c’est souvent se sentir mal. H ÉLOÏSE – Comment expliques-tu cela ? V ICTO R – En réfléchissant sur la conscience tout à l’heure, ça m’a frappé. Je me suis tout d’un coup rendu compte que je ne suis pas très libre. Nous nous croyons 30 3 Peut-on se fier à la conscience ? Alibi du nombre Glissement de sens Problématique 22 : La conscience est-elle illusoire ? (texte p. 110) Problématiques 10, 12, 13 Du « génie de l’espèce ». – […] Car nous pourrions penser, sen- tir, vouloir, nous souvenir, nous pourrions également « agir » dans toutes les acceptions du mot, sans qu’il soit nécessaire que nous « ayons conscience » de tout cela. La vie tout entière serait possible sans qu’elle se vît en quelque sorte dans une glace : comme d’ailleurs, maintenant encore, la plus grande partie de la vie s’écoule chez nous sans qu’il y ait une pareille réflexion – et de même la partie pensante, sensitive et agissante de notre vie, quoiqu’un philosophe ancien puisse trouver quelque chose d’offensant dans cette idée. Pourquoi donc la conscience si, pour tout ce qui est essentiel, elle est superflue ? – Dès lors, si l’on veut écouter ma réponse à cette question et les suppositions, peut-être lointaines, qu’elle me suggère, la finesse et la force de la conscience me paraissent toujours être en rap- port avec la faculté de communication d’un homme (ou d’un ani- mal), et cette faculté fonction du besoin de communiquer […]. Le fait que nos actes, nos pensées, nos sentiments, nos mouve- ments parviennent à notre conscience – du moins en partie – est la conséquence d’une terrible nécessité qui a longtemps dominé l’homme : étant l’animal qui courait le plus de dangers, il avait besoin d’aide et de protection, il avait besoin de ses semblables, il était forcé de savoir exprimer sa détresse, de savoir se rendre intelligible – et pour tout cela il lui fallait d’abord la « conscience », pour « savoir » lui-même ce qui lui manquait, « savoir » quelle était sa disposition d’esprit, « savoir » ce qu’il pensait. Car, je le répète, l’homme comme tout être vivant pense sans cesse, mais ne le sait pas ; la pensée qui devient consciente n’en est que la plus petite partie, disons : la partie la plus médiocre et la plus superficielle ; – car c’est cette pensée consciente seulement qui s’effectue en paroles, c’est-à- dire en signes de communication, par quoi l’origine même de la conscience se révèle. Nietzsche L e G a i S a v o i r ( 1 8 8 2 ) , l i v re c i n q u i è m e , t r a d . H . A l b e rt , r e v u e p a r J . L a c o s t e , i n Œuvre s, © É d i t i o n s Robert L a ff o n t , c o l l . B o u q u i n s , 1 9 9 3 , pp. 354-355. Problématique 22 La conscience est-elle illusoire ? Partie 2 / Textes 110 Avez-vous compris l’essentiel ? 1 Q u e l l e i l l u s i o n N i e t z s c h e c h e rc h e - t - i l à c o m b a t t re d a n s c e t e x t e ? 2 L a c o n s c i e n c e e s t - e l l e l a p e n s é e ? uploads/Philosophie/ la-conscience-l-inconscient-et-le-sujet.pdf

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