7 1 LA DISSERTATION ObjecƟ f La dissertaƟ on n’est pas l’apanage de la philosop
7 1 LA DISSERTATION ObjecƟ f La dissertaƟ on n’est pas l’apanage de la philosophie mais la dissertaƟ on de philosophie signiĮ e que l’on va traiter un sujet philosophique et que l’on doit suivre une méthode parƟ culière. Le sujet de dissertaƟ on est un énoncé se posant sous forme interrogaƟ ve. L’objecƟ f est donc d’idenƟ Į er le problème et de le résoudre. ڀ Exigences ɑ Disserter vient du laƟ n dissertare, de disserere, de serere qui signiĮ e tresser. Il s’agit eī ecƟ vement d’élaborer un développement sur un sujet donné. Le bulleƟ n oĸ ciel du 25 juin 2003 déĮ nit la dissertaƟ on de philosophie comme « l’étude méthodique et progressive des diverses dimensions d’une quesƟ on donnée ». ɑ L’objecƟ f est de prendre posiƟ on sur un sujet. Il n’y a pas une seule réponse mais autant que de personnes qui réalisent la dissertaƟ on. La réponse est donc personnelle. ɑ On ne répond pas spontanément comme on peut le faire dans la vie quoƟ - dienne car la quesƟ on nécessite une réŇ exion approfondie. L’étude travaille tous les sens du sujet et ses enjeux. CeƩ e étude n’est pas faite au hasard mais de manière méthodique c’est-à-dire conduite par ordre. ɑ La dissertaƟ on comporte une introducƟ on, un développement, une conclusion. L’introducƟ on analyse le sujet et pose le problème. Le développement ne privi- légie pas une thèse ou un point de vue mais consiste en une analyse progressive des réponses possibles au sujet. Il confronte alors plusieurs thèses, des sens diī érents de l’inƟ tulé. La dissertaƟ on est donc une discussion. La conclusion rappelle les points essenƟ els du développement et clôt la réŇ exion. ڀ Moyens La dissertaƟ on eī raie les candidats car ils ressentent un verƟ ge devant le sujet donné. Or la réussite de ceƩ e épreuve dépend du candidat. ɑ Pour réussir la dissertaƟ on en philosophie, une culture philosophique est indispensable mais tous les autres savoirs peuvent être aussi sollicités (arts, sciences…). L’objecƟ f n’étant pas de réciter des doctrines mais de mobiliser des connaissances sur un sujet. 8 ɑ Il faut étudier progressivement l’inƟ tulé. On ne réussit pas nécessairement immédiatement une dissertaƟ on, l’entraînement régulier permet d’assimiler les exigences de manière solide. ɑ L’évaluaƟ on est raƟ onnelle et s’appuie sur les exigences demandées aux candidats. • Une copie entre 01 et 06/20 est une copie très médiocre, souvent courte, consƟ tuée de remarques sur le thème. Il n’y a pas d’analyse ni d’argumen- taƟ on, mais des banalités sans culture philosophique. Les réponses en une phrase choc « La liberté, c’est ça » ne sont guère appréciées. L’objecƟ f n’est pas de surprendre le lecteur mais de répondre à un exercice. • Une copie entre 07 et 09/20 comprend des eī orts d’argumentaƟ on et de références philosophiques mais comporte des insuĸ sances (inƟ tulé réduit ou déformé, incohérences ou développement désordonné). • Une copie au-dessus de 10/20 analyse l’inƟ tulé, construit une discussion, expose une argumentaƟ on culƟ vée et prend posiƟ on. ڀ À retenir Avoir une culture philosophique, suivre scrupuleusement les étapes de la méthode et s’entraîner régulièrement sans se décourager sont les condiƟ ons assurées pour réussir l’épreuve de la dissertaƟ on. 9 TOP CHRONO C’est l’interro ! EXERCICES 10 min 1. Répondez aux quesƟ ons suivantes : a. Qu’est-ce qu’un hors-sujet ? b. Qu’est-ce qu’une copie creuse ? c. Qu’est-ce qu’une copie confuse ? Vous expliquerez aussi comment éviter ces erreurs. 2. Quelle diī érence y a-t-il entre : la science et la philosophie ? l’histoire et la philosophie ? les leƩ res et la philosophie ? 3. Exercice 3 : Vrai ou faux ? ❏a. La notaƟ on est arbitraire. ❏b. On a une bonne note si on partage les idées du correcteur. ❏c. On réussit la philosophie quand on est inspiré. 11 2 ANALYSE DES TERMES DE L’INTITULÉ ڀ Méthode L’inƟ tulé du sujet comporte des termes c’est-à-dire des mots qu’il faut déĮ nir. Le terme ou le mot concernent le langage, c’est-à-dire notre capacité à commu- niquer et à s’exprimer. Le concept relève de la pensée et concerne la capacité à penser le réel. Certains termes relèvent du dicƟ onnaire de la langue française tandis que certains concepts relèvent du domaine philosophique. Il faut alors disƟ nguer le sens courant et le sens philosophique déĮ ni par les philosophes. ڀ Exemple La maƟ ère selon le sens courant est ce que l’on peut connaître par les sens. La logique la disƟ ngue de la forme du raisonnement, la philosophie morale la désigne comme l’eī ecƟ vité d’un acte. ڀ Méthode DéĮ nir vient du laƟ n deĮ nire qui signiĮ e déterminer, délimiter. Il s’agit d’approcher les termes de l’inƟ tulé en faisant des disƟ ncƟ ons et des opposiƟ ons. DéĮ nir signiĮ e alors énoncer les caractères principaux d’un terme, d’un concept. ڀ Exemple Sujet : La conscience est-elle source d’illusions ? La conscience est la saisie de soi-même et du monde. L’étymologie nous indique qu’elle est un savoir accompagnant les pensées et les actes des hommes. La source est l’origine. L’illusion se disƟ ngue de l’erreur et concerne la noƟ on de la vérité. L’erreur est une proposiƟ on contraire à des faits ou aux règles de la logique. L’illusion dont l’étymologie est illudere « se jouer de » est une erreur que l’on ne peut discerner. 12 TOP CHRONO C’est l’interro ! EXERCICES 25 min 1. Exemple : Il est très fort en sciences humaines. La force est ici un ensemble de connaissances. a. Cherchez d’autres exemples où le mot force est employé et analysez le sens. b. Même exercice avec le terme de principe. c. Même exercice avec le terme de loi. d. Même exercice avec le terme de passion. 2. Exemple : DéĮ niƟ on du dicƟ onnaire de langue française de phénomène : fait naturel complexe pouvant faire l’objet d’expériences et d’études scienƟ Į ques. Fait ou ensemble de faits observés, événement anormal surprenant. DéĮ niƟ on du dicƟ onnaire philosophique : Selon Kant, le phénomène est ce qui relève de l’expérience dans l’espace et le temps. À votre tour, comparez la déĮ niƟ on du dicƟ onnaire de langue française et d’un dicƟ onnaire philosophique des termes suivants : oisiveté, subjecƟ f, diverƟ ssement. 3. Analysez la disƟ ncƟ on entre les deux inƟ tulés suivants : Peut-on se connaître soi-même ? Doit-on se connaître soi-même ? 13 4. DéĮ nissez les termes suivants. Origine : Universel : Général : ParƟ culier : Singulier : 5. Expliquez ceƩ e série de concepts opposés. Raison-insƟ nct : Immédiat-médiat : ObjecƟ f-subjecƟ f : En théorie-en praƟ que : En fait-en droit : 15 3 ANALYSE DE LA STRUCTURE DE L’INTITULÉ Έ1Ή ڀ Méthode Il faut éviter de se précipiter sur l’inƟ tulé et répondre immédiatement mais plutôt étudier paƟ emment son sens. ɑ Le sujet du verbe doit être dégagé pour connaître la noƟ on qui est interrogée principalement. ɑ On déĮ nit le verbe et on s’interroge si c’est un verbe d’état (être, paraître, devenir) qui requiert une interrogaƟ on sur l’idenƟ té ou un verbe d’acƟ on (s’opposer, en Į nir…) ڀ Exemple AdmeƩ re l’existence de l’inconscient psychique, est-ce rendre vain tout eī ort de lucidité à l’égard de soi-même ? Le sujet du verbe est « admeƩ re l’existence de l’inconscient psychique ». La noƟ on est donc l’inconscient psychique. La première proposiƟ on commence par « admeƩ re ». Il faudra donc énoncer chaque thèse en commençant par ceƩ e proposiƟ on. Il y a deux verbes. AdmeƩ re signiĮ e accepter, il s’oppose à douter, prouver. Rendre vain signiĮ e sans eĸ cacité, il s’oppose à devenir eĸ cace, permeƩ re. ڀ Méthode Il faut encore s’interroger sur : ɑ le type de phrase (déclaraƟ ve, exclamaƟ ve, impéraƟ ve, interrogaƟ ve) ɑ leur foncƟ on grammaƟ cale (cause, but, conséquence, concession, opposiƟ on, manière). CeƩ e étude minuƟ euse permet d’éviter de transformer les inƟ tulés, de les réduire ou pire de faire des hors-sujets. ڀ Exemple AdmeƩ re l’existence de l’inconscient psychique, est-ce rendre vain tout eī ort de lucidité à l’égard de soi-même ? La phrase est interrogaƟ ve. L’inƟ tulé est composé de deux proposiƟ ons suggérant un rapport de conséquence. L’inƟ tulé se demande si admeƩ re l’inconscient psychique aurait pour conséquence de rendre ineĸ cace tout eī ort. Le développement devra 16 donc analyser ce rapport, est-il bien fondé ? Est-ce une conséquence nécessaire ou seulement possible ? Il faudra également s’interroger sur la première proposiƟ on : admeƩ re l’existence de l’inconscient psychique. Pourquoi admeƩ re ? Ne peut-on pas prouver l’incons- cient psychique ? ڀ À retenir Si ceƩ e étape paraît au premier abord laborieuse ou inuƟ le, elle est en réalité indispensable car elle force à s’interroger sur l’inƟ tulé. uploads/Philosophie/ la-dissertation-objec-f.pdf
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- Publié le Nov 13, 2021
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