La vérité - la raison - la Science A) LA VÉRITÉ 0) INTRODUCTION a) Étymologie :

La vérité - la raison - la Science A) LA VÉRITÉ 0) INTRODUCTION a) Étymologie : véritas b) Ne pas confondre vérité et réalité c) La définition classique de la vérité La vérité désigne la correspondance exacte de la pensée et de la réalité qu'elle décrit. Saint-Thomas d'Aquin- XIIIe siècle. d) la vérité est par définition universelle. Elle vaut en tout lieu et en tout temps. VOCABULAIRE 1 Évidence/ intuition intellectuelle : immédiatement vu comme vraie. Déduction : Tout ce qui se conclut avec certitude d'une vérité établie. 1) LA RECHERCHE DE LA VÉRITÉ a) Du mythe à la raison. Mythos et logos La pensée rationnelle se développe en Grèce au Vème siècle avant J.C. Thales de Milet est le plus ancien des "7 sages" de la Grèce Antique.( 625-545) av. JC. dont parle Platon. b) Socrate (469-399 av.J.C.) l’art de l’accouchement Dans un échange verbal, en questionnant l'interlocuteur, Socrate le fait accoucher de la vérité qui est déjà en lui, explique Platon. “Mon art de maïeutique a les mêmes attributions générales que celui des sages- femmes. La différence est qu’il délivre les hommes et non les femmes et que c’est les âmes qu’il surveille en leur travail d’enfantement, non point les corps." Platon, Théétète c) Platon et Aristote : la recherche de vérité désintéressée texte 2 . (annexe : explication de texte- ac-Amiens) «Attacher une valeur égale aux opinions et aux imaginations de ceux qui sont en désaccord entre eux, c’est une sottise. Il est clair, en effet, que, ou les uns ou les autres doivent nécessairement se tromper. On peut s’en rendre compte à la lumière de ce qui se passe dans la connaissance sensible : jamais, en effet, la même chose ne paraît, aux uns, douce, et, aux autres, le contraire du doux, à moins que, chez les uns, l’organe sensoriel qui juge des saveurs en question ne soit vicié et endommagé. Mais s’il en est ainsi, ce sont les uns qu’il faut prendre pour mesure des choses, et non les autres. Et je le dis également pour le bien et le mal, le beau et le laid, et les autres qualités de ce genre. Professer, en effet, l’opinion dont il s’agit, revient à croire que les choses sont telles qu’elles apparaissent à ceux qui, pressant la partie inférieure du globe de l’œil avec le doigt, donnent ainsi à un seul objet l’apparence d’être double ; c’est croire qu’il existe deux objets, parce qu’on en voit deux, et qu’ensuite il n’y en a plus qu’un seul, puisque, pour ceux qui ne font pas mouvoir le globe de l’œil, l’objet un paraît un.» ARISTOTE, Métaphysique (IV° siècle av. J.-C.) Aristote critique le relativisme des sophistes qu'il considère comme des marchands de croyances. Ils tentent de faire passer pour vraies des opinions. Aristote est réaliste, il croit qu’il existe des vérités universelles. d) Il y a deux formes de connaissances : sensibilité et intelligible- Démocrite expliqué par Aristote Pour Démocrite, la connaissance par les sens est obscure, mélange d'opinions, d'affections, de conventions. La connaissance par l'intellect est véritable. La seule vérité qui soit c'est l'existence des atomes et du vide. 2) PEUT-ON S’APPUYER SUR L’OPINION POUR FONDER LA VÉRITÉ ? a) L’homme est-il la mesure de toute chose ? Platon contre l’art de persuader, la rhétorique. Protagoras " L'homme est la mesure de toutes choses". Platon, Théétète Le jugement d'opinion peut se transmettre par les artifices de la rhétorique et de l'art de persuader sans être universellement vrai. Protagoras semble affirmer une vérité universelle alors qu’il en nie la possibilité. b) Aristote insiste sur l’examen par la raison. Les opinions probablement vraies, mais inférieures Pour Aristote les opinions, mêmes sages, n'ont pas la même qualité de vérité que celle de la raison, mais elle peuvent être considérées comme probablement vraies. c) L’opinion vraisemblable est aussi une vérité. Liebniz Liebniz, philosophe, mathématicien, juriste allemand ( 1646-1716) pense que l'opinion vraisemblable peut être vraie, que l'autorité de la personne qui la soutient est importante. Il est rationaliste, il ne croit pas que la connaissance vient des sens ( contrairement à Locke qui est empiriste. ) d) L’Art de se persuader des idées fausses, fragiles ou douteuses. Boudon On peut se convaincre d'opinions fausses pour peu qu'une démonstration logique contienne des éléments qu'on accepte comme allant de soi. e) On prend souvent ses préjugés et ses opinions pour des jugements réfléchis. Descartes, philosophe français (1596-1650) «Il y a déjà quelques temps que je me suis aperçu que, dès mes premières années, j’avais reçu quantités de fausses opinions pour véritables, et que ce que j’ai depuis fondé sur des principes si mal assurés, ne pouvait être que fort douteux et incertain; de façon qu’il me fallait entreprendre sérieusement une fois en ma vie de me défaire de toutes les opinions que j’avais reçues jusqu’ alors en ma créance, et commencer tout de nouveau dès les fondements, si je voulais établir quelque chose de ferme et de constant dans les sciences. Mais cette entreprise me semblant être fort grande, j’ai attendu que j’eusse atteint un âge qui fût si mûr, que je n’en pusse espérer d’autre après lui, auquel je fusse plus propre à l’exécuter ; ce qui m’a fait différer si longtemps, que désormais je croirais commettre une faute, si j’employais encore à délibérer le temps qu’il me reste pour agir. Maintenant donc que mon esprit est libre de tous soins, et que je me suis procuré un repos assuré dans une paisible solitude, je m’appliquerai sérieusement et avec liberté à détruire généralement toutes mes anciennes opinions. Or il ne sera pas nécessaire pour arriver à ce dessein, de prouver qu’elles sont toutes fausses, de quoi je ne viendrai jamais à bout ; mais d’autant que la raison me persuade déjà que je ne dois pas moins soigneusement m’empêcher de donner créance aux choses qui ne sont pas certaines et indubitables, qu’à celles qui nous paraissent manifestement être fausses, le moindre sujet de douter que j’y trouverai suffira pour me les faire toutes rejeter. Et pour cela il n’est pas besoin que je les examine chacune en particulier, ce qui serait un travail infini ; mais, parce que la ruine des fondements entraîne nécessairement avec soi tout le reste de l’édifice, je m’attaquerai d’abord aux principes sur lesquels toutes mes anciennes opinions étaient appuyées.» Descartes, Méditations Métaphysique, livre 1 Descartes décide de rejeter toutes les opinions afin de fonder la science. C’est le « doute radical ». f) Distinction opinion et connaissance pour Descartes. Seule la volonté s’affirme dans l’opinion mais dans la connaissance elle utilise aussi l’entendement pour la compréhension. Le pouvoir de juger relève de deux facultés chez l'homme, la volonté qui est à l'oeuvre seule dans l'opinion, tandis que pour accéder à la connaissance il faut que s'y ajoute l'entendement. g) La vérité est l’opposé de l’opinion Gaston Bachelard philosophe français (1884-1962) « La science, dans son besoin d'achèvement comme dans son principe, s'oppose absolument à l'opinion. S'il lui arrive, sur un point particulier, de légitimer l'opinion, c'est pour d'autres raisons que celles qui fondent l'opinion ; de sorte que l'opinion a, en droit, toujours tort. L'opinion pense mal ; elle ne pense pas : elle traduit des besoins en connaissances. En désignant les objets par leur utilité, elle s'interdit de les connaître. On ne peut rien fonder sur l'opinion : il faut d'abord la détruire. Elle est le premier obstacle à surmonter. Il ne suffirait pas, par exemple, de la rectifier sur des points particuliers, en maintenant, comme une sorte de morale provisoire, une connaissance vulgaire provisoire. L'esprit scientifique nous interdit d'avoir une opinion sur des questions que nous ne comprenons pas, sur des questions que nous ne savons pas formuler clairement. Avant tout, il faut savoir poser des problèmes. Et quoi qu'on dise, dans la vie scientifique, les problèmes ne se posent pas d'eux-mêmes. C'est précisément ce sens du problème qui donne la marque du véritable esprit scientifique. Pour un esprit scientifique, toute connaissance est une réponse à une question. S'il n'y a pas eu de question, il ne peut y avoir connaissance scientifique. Rien ne va de soi. Rien n'est donné. Tout est construit. » La science s'oppose absolument à l'opinion. On ne peut rien fonder sur l'opinion. « L'opinion pense mal ; elle ne pense pas » Bachelard, La formation de l’esprit scientifique (1934), Chapitre I 3) LES DIFFÉRENTS MODES DE CONNAISSANCE a) Les différentes modes de connaissances selon Spinoza (Spinoza dit les modes de perception) Baruch SPINOZA, traité de la réforme de l'entendement 1665 Spinoza , philosophe Néerlandais ( 1632-1677) explique dans Traité de la réforme de l’entendement qu’il existe quatre " modes de perceptions" : le ouïe-dire, ( je connais ma date de naisssance) l'expérience vague, ( je sais que je dois mourir) la généralisation avec une vue sur la cause,( taille relative des objets selon la distance) la connaissance des essences- la pure logique ( formule géométrique de Thales) Rappel : on peut connaître par la sensiblité, faire une expérience à travers les uploads/Philosophie/ la-verite-ta-trace-ecrite.pdf

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