Langue maternelle et langue seconde Julia Sivis-Ceranic, étudiante à l’universi

Langue maternelle et langue seconde Julia Sivis-Ceranic, étudiante à l’université de Göttingen, mars 2008 Langue maternelle et langue seconde Dans le présent texte il s’agit de la langue maternelle et de la langue seconde. Il étudie la raison pour laquelle un tel thème doit être une part intégrale d’un abécédaire de didactique. Pourquoi est-ce que la connaissance de l’acquisition de la langue maternelle est-elle importante pour un (futur) professeur du Français Langue étrangère? En plus, il est très intéressant de savoir si la langue seconde est identique à la langue étrangère ou non. La littérature scientifique insiste sur la thèse selon laquelle la connaissance de la langue maternelle est très importante pour l’enseignement du Français Langue étrangère.1 Sans les connaissances rudimentaires du Français Langue maternelle il est presque impossible de comprendre correctement quelques théories de la didactique. Comme Stephen Krashen veut simuler l’apprentissage de la langue étrangère d’après l’acquistion de la langue maternelle, il recommande un savoir profond sur l’acquistion d’une langue à ses lecteurs. Mais est-ce que la conception de la langue maternelle est vraiment facile à comprendre ou la notion ‘langue maternelle’ a-t-elle plutôt une définition très vague et ambigue? Premièrement ce texte exposera ce qu’est le Français Langue maternelle. On discutera la conception actuelle de la langue maternelle et expliquera brièvement le mécanisme de son acquisition. Deuxièment on présentera le Français Langue seconde. Dans ce contexte on se demandera si l’apprentissage de la langue seconde et d’une langue étrangère relèvent du même phénomène. Dans la didactique l’acquistion de la langue maternelle par un bébé ou un petit enfant est un processus absolument idéal: pendant l’acquistion de la langue maternelle l’individu n’est pas du tout soumis à un apprentissage artificiel, mais acquiert sa première langue dans un processus inconscient et par une communication complètement naturelle. Pour l’enfant il n’y a pas de conscientisation pendant l’acquistion de la langue maternelle.2 Pour ces raisons l’acquistion de la première langue représente un idéal inatteignable pour la didactique du Français Langue étrangère: 1 cf. Ernst APELTAUER: Grundlagen des Erst- und Fremdsprachenerwerbs. Eine Einführung. Berlin, Langenscheidt 1997, p. 8; Jean-Pierre ROBERT: Dictionnaire pratique de didactique du FLe. 2e édition revue et augmentée, prise en compte détaillée du Cadre européen commun de référence pour les langues. Paris, Ophrys 2007. 2 cf. Ricardo SCHÜTZ: Stephen Krashen’s Theory of Second Language Acquisition. In: http://www.ph- ludiwigsburg.de/html/2b-frnz-s-01/overmann/baf5/glossaire/krashen2.html. „D’après l’étymologie, la langue maternelle (du latin mater “mère“) est celle de la mère, de l’environnement immédiat d’un enfant. C’est la langue du natif […] dans laquelle ‘il baigne’ depuis qu’il est né.”3 Malgré cette définition si éclairante la conception de la langue maternelle est vraiment problématique. La première langue d’un individu ne doit pas être forcément la langue dominante pour toute la vie, car: „Bei jeder Form von Annäherung an eine ausgeglichene Zwei- oder Mehrsprachigkeit verliert die Erstsprache die Berechtigung ‘Muttersprache’ genannt zu werden, da weder das Kriterium der starken Sprachgruppengebundenheit noch das Kriterium der Dominanz zutrifft.“4 Robert souligne la thèse que la langue maternelle est “un concept ambigu”. Il propose de substituer parler vernaculaire à langue maternelle d’après L. Dabène et des sociolinguistes américains et de remplacer langue source (comme synonyme pour langue maternelle) par langue de référence. 5 Dans la théorie sur l’acquisition de la langue maternelle différentes points de vue sont présents. Les représentants du nativisme – comme par exemple Chomsky – croient que chaque être humain est capable de parler une langue (angl. Language Acquisition Device), parce que l’aptitude à la parole est une qualité humaine.6 Au contraire, les empiristes sont convaincus que l’acquisition de la langue maternelle dépend aussi du milieu et de l’interaction sociale.7 De nos jours les deux positions extrêmes sont dépassées. Néanmoins ont étés découverts des mécanismes d’acquisition de la langue maternelle qui sont vraiment universels pour tous les bébés et les enfants et qui font croire que le mécanisme de l’acquisition est toujours le même. Par exemple, chaque individu acquiert la langue entre ses deuxième et sixième année. Partout les parents utilisent la ainsi nommée ‚Ammensprache’ qui soulage l’acquistion de la langue maternelle/ langue source. Alors les enfants français utilisent – comme tout le monde – une langue universelle qui ne montre pas encore les particularités de la langue française. Au contraire, les enfants prononcent aussi des sons inconnus ou inutilisés en français (par exemple le h). Les premiers mots sont mama, papa, nana, ata. Dans ce contexte on parle de la première articulation qui possède un caractère universel.8 3 ROBERT 2007. 4 Ute SCHÖNPFLUG: Psychologie des Erst- und Zweitsprachenerwerbs. Eine Einführung. Stuttgart Kohlhammer 1977, p. 19. 5 cf. ROBERT 2007. 6 cf. Bernd KIELHÖFER: Französische Kindersprache. Tübingen, Stauffenburg-Verlag 1997, p. 18. 7 Cf. Kielhöfer 1997, p. 19. 8 Cf. Kielhöfer 1997, P. 28. La langue seconde – qu’est-ce que c’est? Rolland a donné une bonne définition en disant que „la notion de français langue seconde est née de la nécessité de distinguer une situation d’enseignement particulière: celle de certains pays francophones, les anciennes colonies françaises, où le français est langue d’enseignement, lors même qu’elle n’est pas la langue maternelle des enfants.”9 Cela veut dire que le Français Langue seconde n’est pas du tout un corollaire du Français Langue étrangère parce que les conditions de l’instruction formale (??) par un professeur sont complètement différentes. Dans le cas du Français Langue seconde l’apprentissage de la langue française est motivé par le besoin obligatoire de savoir communiquer dans cette langue. Surtout dans les anciennes colonies le français joue un rôle décisif comme la langue officielle et la langue de l’administration. Il n’est pas du tout exagéré de parler d’un high variety et d’un low variety (d’après Ferguson 1959) dans le cas des anciennes colonies françaises.10 L’arabe comme langue maternelle est utilisé dans la famille et entre amis – le français est la langue de l’école et de l’université, des journaux, de la politique et de la poésie. Cette coexistence de deux langues dans un pays, cette diglossie, explique pourquoi le Français Langue seonde n’est pas identique au Français Langue étrangère. Dans les pays bilingues les élèves doivent utiliser le français dans leur vie quotidienne, les apprenants du Français Langue étrangère apprennent le français dans un but professionnel, culturel ou touristique: „Ziel des natürlichen Spracherwerbs ist zunächst, sich Mitgliedern der anderen Gruppe verständlich zu machen, mit ihnen kommunizieren zu können. Im Unterricht fehlt die Gegenwart dieser Zielgruppe meist ganz, bzw. sie bleibt abstrakt, weil nur in der Vorstellung vorhanden.“11 Pour quelques chercheurs scientifiques la notion ‚langue seconde’ est problématique. Elle semble du moins inappropriée parce qu’elle néglige la réalité dans un grand nombre de pays africains où les enfants ont déjà appris deux langues avant l’entrée à l’école (la langue maternelle et une langue véhiculaire). En plus „le FLs est la langue étrangère dans laquelle les élèves vont, non seulement apprendre à lire et à écrire, mais surtout à réfléchir et à se forger une personnalité.“12 Pour cette raison P. Dumont et B. Maurer13 proposent de substituer ‘langue seconde’ par ‘langue privilégiée’. Cette expression montre mieux le statut de la langue française dans les pays francophones. 9 ROBERT 2007. 10 cf. Heidemarie SARTER: Sprache, Spracherwerb, Kultur. Das eispiel der Migrantenkinder in Frankreich. Tübingen, Gunter Narr Verlag 1991, p. 55. 11 SCHÖNPFLUG 1977, p. 122. 12 ROBERT 2007. 13 Cf. Robert 2007. Langue véhiculaire La “langue véhiculaire” désigne la langue qui est utilisée dans un pays où la population utilise des langues différentes. Normalement la langue véhiculaire est très simplifiée pour qu’elle puisse servir de moyen de communication. Dans un grand nombre de pays francophones en Afrique le français est utilisé comme langue véhiculaire. Langue vernaculaire La langue vernaculaire s'oppose à la langue véhiculaire et décrit la langue parlée seulement à l’intérieur d’une communauté. Contrairement au terme ‘langue maternelle’, la langue vernaculaire est plus neutre et caractérise la langue locale communément parlée au sein d’une communauté. Bibliographie APELTAUER, Ernst: Grundlagen des Erst- und Fremdsprachenerwerbs. Eine Einführung. Berlin, Langenscheidt 1997. KIELHÖFER, Bernd: Französische Kindersprache. Tübingen, Stauffenburg-Verlag 1997. ROBERT, Jean-Pierre: Dictionnaire pratique de didactique du FLE. 2e edition revue et augmentée, prise en compte détaillée du Cadre européen commun de référence pour les langues. Paris, Ophrys 2007. SARTER, Heidemarie: Sprache, Spracherwerb, Kultur. Das Beispiel der Migrantenkinder in Frankreich. Tübingen, Gunter Narr Verlag 1991. SCHÖNPFLUG, Ute: Psychologie des Erst- und Zweitsprachenerwerbs. Eine Einführung. Stuttgart, Kohlhammer 1977. TRACY, Rosemarie: Spracherwerb trotz Input. In: Rothweiler, Monika (Hrsg.): Spracherwerb und Grammatik. Linguistische Untersuchungen zum Erwerb von Syntax und Morphologie. Opladen, Westdeutscher Verlag 1990. S. 22- 49. Webographie SCHÜTZ, Ricardo: Stephen Krashen’s Theory of Second Language Acquisition. In: http://www.ph-ludwigsburg.de/html/2b-frnz-s-01/overmann/baf5/glossaire/krashen2.html, zuletzt eingesehen am 17.01.2008 uploads/Philosophie/ languematernellejulia-sivis-ceranic.pdf

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