« Il ne s’agit en rien d’un abécédaire politique, encore moins d’un lexique ou

« Il ne s’agit en rien d’un abécédaire politique, encore moins d’un lexique ou d’un dictionnaire qui s’inspirerait de telle ou telle doctrine. » Voici au contraire un livre virulent, provocant — une « stimulation » pour aller chercher, au-delà des tabous et des interdits de toute sorte, les réponses aux besoins de cette société nouvelle qui se constitue en pleine « crise ». Le philosophe ouvre les pistes, non sans humour ni verve ; se propose en guide dans « le dédale labyrinthique du mondial », mais laisse à son lecteur la maîtrise des synthèses et des dénouements actifs. Il « donne à penser ». Sans « neutralité », conscient de la « lutte à mort qui se livre » pour étouffer toute « critique concrète », notamment « la critique “par la gauche” des institutions étatiques et de leur fonctionnement. » Henri Lefebvre LE RETOUR DE LA DIALECTIQUE 12 mots clefs pour le monde moderne Messidor/Éditions sociales Sommaire Couverture Présentation Page de titre Épigraphe LE RETOUR DE LA DIALECTIQUE - théorie LES MOTS CLEFS Présentation A - État Le ou la politique État et pouvoir politique Brève histoire de l’État Marx et l’État La société civile L’État et l’identité État et surproduit Dialectique de l’État Le résidu problématique B - L’histoire Le fait historique — controverses Le devenir et l’historique C - Information (communication) Information et scientificité Information et idéologie D - Le (La) logique — (Le) La logico-mathématique La logique et les logiques Les exposés de la dialectique Logique et mathématiques Mathématiques et dialectique Le système Logique et idéologie E - Philosophie (et « méta-philosophie ») Quelques indications et remarques pour préciser Tableaux de la philosophie 1er tableau : Le spectre philosophico-théologique (dimension thématique) 2e tableau (deuxième versant ou dimension) 3e tableau (ou volet ; ou dimension) A — Les débuts B — Le sommet C — Déclin F - Politique Qu’est-ce que le (la) politique ? Tactique et stratégie Le politique et l’économique Les modèles et le projet G - Production et re-production L’auto-production de l’espèce humaine Production et re-production Re-production et répétition Le productivisme H - Quotidien Jadis et maintenant... Le linéaire et le cyclique Critique du quotidien (changer la vie ?) Le quotidien et la science I - Relation (relatif) Relation et objectivité Relation et relativisme La relativité généralisée (universalisée) J - Révolutions Le terme La révolution culturelle Tableau du 20e siècle Supplément au tableau du 20e siècle Monde et mondial. Mondialisation, mondialité Commentaire du tableau K - Socialisme Qu’est-ce que le socialisme ? Le socialisme selon Marx et sa problématique Quelques questions du (au) socialisme L - Urbain (L’) Qu’est-ce que l’urbain ? L’urbain hyper-complexe La société urbaine Le droit à la ville L’urbain et l’État Conclusion À propos de l’auteur Copyright d’origine Achevé de numériser Celui qui sait interroger et répondre, rappelles-tu autrement que dialecticien ? PLATON, Cratyle, 390 C. LE RETOUR DE LA DIALECTIQUE théorie LES MOTS CLEFS A - État B - Histoire C - Information (communication) D - Le (la) logique — le (la) logico-mathématique E - Philosophie (et « méta-philosophie ») F - Politique G - Production H - Quotidien I - Relation (relatif) J - Révolutions K - Socialisme L - Urbain Présentation Bien que les fragments de ce discours suivent un ordre alphabétique, il ne s’agit en rien d’un abécédaire politique (ou apolitique), encore moins d’un lexique ou dictionnaire qui s’inspirerait de telle ou telle doctrine : soit de l’esprit critique, soit d’une perspective pratique. Il ne se présente pas, ce petit livre, comme l’abrégé d’une encyclopédie. En tant que tel, il serait incomplet. Le lecteur n’y trouvera pas des mots attendus et indispensables : classe, capitalisme, crise, stratégie, etc. Pourquoi ? D’abord parce qu’on a beaucoup écrit sur ces mots et à propos des concepts et idées qu’ils désignent. Ce qui les a plutôt obscurcis qu’éclairés. Ainsi la crise. Quelle crise ? de qui ? de quoi ? Si l’on ne définit pas la « crise », comment évoquer une « sortie de crise » ? Dans ce livre, on trouvera peut-être des éclairages indirects, des reprises de ces termes apparemment omis ; on les retrouvera, à une autre place que celle escomptée, autrement perçus que dans un commentaire ou une exposition directe. Que (se) propose cet écrit discontinu ? Il se voudrait un livre-action, un guide dans le dédale labyrinthique du mondial. Chaque « article » souhaite offrir une entrée dans un ensemble à composer avec ses fragments, dans une perspective et une conception qui ne concluent pas, qui ne s’achèvent pas. De sorte qu’il reviendrait à chaque lecteur de produire, par recoupements, cet ensemble. Avec d’éventuelles variantes, mais cependant avec une orientation qui se découvrira au cours de la lecture. Cette façon d’exposer sans composer et surtout sans imposer diffère des formes coutumières du traité qui va des prémisses aux conclusions ; comme de la construction « thématique » qui se propose la séparation des thèmes plutôt que la convergence. S’agira-t-il du global contre le « ponctuel » ? De la totalité, si souvent cherchée, si inquiétante quand on croit la tenir ? Non. Il s’agit surtout de donner à penser. Comment ? Par quelle démarche ? En explorant l’avenir plutôt qu’en exposant les faits accomplis et le passé — en situant les éventualités — , en montrant parmi les possibilités les raisons d’un choix (et non d’une préférence subjective, arbitraire). Le choix de ces douze termes n’a rien de subjectif ni d’arbitraire. Pourquoi 12 (ou XII) ? Parce que ce nombre a une qualité propre, mal définie, mais qui compte : dans la mesure du temps. Douze heures — douze mois — douze notes (dans l’octave de notre musique), etc. Paradoxe ? Oui, mais la mesure du temps et la conception du devenir se rapprochent du « concret », si souvent cherché, qui ne s’atteint qu’en passant par l’abstraction... Le mot « paradoxe » manque, absent de ces douze articles. Il faillit y figurer, vu son importance. D’autant que des propositions paradoxales » se découvriront à la lecture de ces pages. Par exemple : « La théorie des contradictions ne doit pas être contradictoire ; elle peut et doit être exempte de contradictions. » Le terme « paradoxe » se retrouve si souvent depuis quelques années, dans les écrits littéraires ou journalistiques, que cette fréquence a un sens. Sans doute disparaîtra-t-il un beau jour, comme il est venu : par saturation, par perte de sens. Dans le nœud peu extricable des contradictions qui s’entremêlent et composent le « mondial », les contradictions se dissimulent dans le paradoxal. Là où vous lisez ce mot, lisez : « contradiction cachée, dissimulée, étouffée ; donc problème mal élucidé, peut-être insoluble, repoussé dans l’ombre, le silence, l’invisible et peut-être l’indécidable... » ? Plus encore que le « paradoxe » et le « paradoxal » manquent ici le paradigme et le « paradigmatique ». Mots pleins d’énigmes (énigmatique)... Manquent aussi les dérives. Comment le mot sujet qui désignait jadis un objet cet arbre est vert) en vint-il à signifier cette « subjectivé », que n’épargne ni la crise de la philosophie ni celle de la société ? Comment les « classes » devinrent- elles en si peu d’années des « partenaires sociaux » ? et les luttes des « concertations » ? Encore quelques remarques préliminaires : a) L’auteur de ce texte n’engage que lui. En tant qu’individu ? Non : en tant que « théoricien ». Je ne représente rien. Au surplus, qu’est-ce le « représenter » ?... Vous trouverez justement ici quelques critiques de la représentation, du représentant et du représenté, en philosophie comme en politique. Il va de soi que j’espère que ce livre correspond à des courants, visibles ou souterrains, et qu’il aura quelques effets ; il n’est pas calculé dans ce but... b) Le Projet de société dont il sera question n’existe pas encore. Une utopie ? Un vertueux souhait ? Non. Un long travail, celui d’un groupe, d’une collectivité ouverte. Ce petit livre n’apporte qu’une contribution, au mieux une stimulation. Toutefois, il tourne autour de ce thème. c) Les ouvrages qui ont projeté leur lumière ou leur ombre sur ces pages peuvent se compter sur les doigts. D’abord les œuvres de Marx, surtout les Manuscrits de 1844 et la Critique du programme du Gotha : le début et la fin de l’œuvre. Puis les Logiques de Hegel. Puis Sein und Zeit de Heidegger (1930, environ) et le petit Livre du Philosophe (Das Philosophen-Buch) de Nietzsche. Et Adorno, surtout les Minima Moralia. Et l’écrit de Constant Nieuwenhuis, Pour une architecture de situation (Amsterdam, 1953). Et bien entendu Musil. Et K. Axèlos, Problèmes de l’enjeu... Eclectisme ? Non. Mélange ? Oui, peut-être explosif. Si des esprits subtils trouvent d’autres traces, peu importe. Il y en a. Négligeables. Quelques auteurs seront cités en cours de route. Mais y a-t-il une route ? Plutôt des sentiers, pas des chemins forestiers ni à travers des jardins, mais des sentiers à travers des lieux escarpés, essayant d’arriver, uploads/Philosophie/ lefebvre-le-retour-de-la-dialectique-ebook.pdf

  • 40
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager