Titre : L'ANCIENNE GUERRE DES CHEVALIERS ainsi que l'avertissement , l'emblème

Titre : L'ANCIENNE GUERRE DES CHEVALIERS ainsi que l'avertissement , l'emblème et son explication, extrait de : Le Triomphe Hermétique ou la Pierre Philosophale Victorieuse Limojon de Saint-Didier Edition : 1699 TABLE : Avertissement Embleme Explication generale de cet embleme L'Ancienne Guerre des Chevaliers AVERTISSEMENT On est assés persuadé qu'il n'y a déja que trop de livres qui traittent de la Philosophie Hermétique; et qu'à moins de vouloir escrire de cette science clairement, sans équivoque, et sans allegorie (ce qu'aucun sage ne fera jamais) il vaudroit beaucoup mieux demeurer dans le silence, que de remplir le monde de nouveaux ouvrages, plus propres à embarasser davantage l'esprit de ceux, qui s'appliquent à pénétrer les mistères philosophiques; qu'à les redresser dans la véritable voye, qui conduit au terme désiré, où ils aspirent. C'est pour cette raison qu'on a jugé que l'interprétation d'un bon Auteur, qui traite solidement de cette sublime Philosophie, seroit beaucoup plus utile aux enfants de la science, que quelque nouvelle production parabolique, ornée des plus ingénieuses expressions, que les Adeptes sçavent imaginer, lorsqu'ils traittent de ce grand art, ou plustost lorsqu'ils écrivent pour faire seulement connoitre à ceux qui possèdent comme eux, ou qui cherchent le Magistère, qu'ils ont eû le bonheur d'arriver à sa possession. En effet la plûpart des Philosophes qui en ont escrit, l'ont plûtost fait pour parler de l'heureux succez, dont Dieu a beni leur travail; que pour instruire autant qu'il seroit nécessaire, ceux qui s'adonnent à l'estude de cette sacrée science. Cela est si veritable, que la plûpart ne font pas meme difficulté d'avouer de bonne foy, que ç'a esté là leur principale veuë, lorsqu'ils en ont fait des livres. Le petit traitté qui a pour titre l'ancienne guerre des Chevaliers, a mérité sans contredit l'approbation de tous les sages, et de ceux aussi, qui ont quelque connaissance de la Philosophie Hermétique. Il est écrit en forme d'entretien, d'une manière simple, et naturelle, qui porte par tout le caractere de la vérité: mais avec cette simplicité, il ne laisse pas d'estre profond, et solide dans le raisonnement, et convainquant dans les preuves; de sorte qu'il n'y a pas un mot qui ne porte sentence, et sur lequel il n'y eust de quoy faire un long commentaire. Cet ouvrage a esté composé en Alleman par un vray Philosophe, dont le nom est inconnu. Il parut imprimé à Leypsic en 1604. Fabri de Montpellier le traduisit en latin: c'est sur ce latin, que fut faite la traduction Françoise imprimée à Paris chez d'Houry et mise à la fin de la Tourbe Françoise, de la parole délaissée, et de Drebellius, qui composent ensemble un volume. Mais soit que Fabri ait mal entendu l'Alleman, ou qu'il ait à dessein falsifié l'original; il se trouve dans ces deux traductions des passages corrompus, dont la fausseté étant toute manifeste, a fait mépriser ce petit ouvrage par plusieurs personnes: bien que d'ailleurs il parust estre d'un grand merite. Comme la verité, et la fausseté ne sont pas compatibles dans un même sujet, et qu'il estoit aisé de juger que ces traductions n'estoient pas fideles; il s'est trouvé un Philosophe d'un sçavoir et d'un merite extraordinaire, qui pour satisfaire sa curiosité sur ce sujet, s'est donné la peine de faire une recherche de plus de dix années, pour trouver l'original Alleman de ce petit traitté, et l'ayant enfin recouvré, l'a fait exactement traduire en latin: c'est sur cette Copie, que cette nouvelle traduction a esté faite, avec toute la fidelité possible. On y reconnoistra la bonté de l'original, par la vérité qui paroist evidemment dans la restitution de plusieurs endroits, qui avoient esté non seulement alterez, mais encore entièrement changez. On en jugera par le passage marqué 34, ou la première traduction dit comme le Latin de Fabri. Mercurium nostrum nemo assequi potest; nisi ex mollibus octo corporibus, neque ullum absque altero parari potest. Il n'en falloit pas davantage pour faire mépriser cet escrit par ceux qui ont assez de connoissance des principes de l'oeuvre, pour en pouvoir distinguer le vray d'avec le faux: les sçavants toutesfois jugeoient aisement, qu'une faute aussi fondamentale que celle là, ne pouvoit venir d'un vray Philosophe, qui fait bien comprendre d'ailleurs, qu'il a parfaitement connu le magistere: mais il falloit trouver un sçavant zelé pour la découverte de la vérité, et en estat, comme estoit celuy-ci, de faire une aussi grande recherche, pour trouver l'original de cet ouvrage; sans quoy il estoit impossible d'en retablir le vray sens. L'endroit, qu'on vient de remarquer, n'est pas le seul, qui avoit besoin d'estre redressé. Si on prend la peine de confronter cette nouvelle traduction avec la precedente, on y trouvera une fort grande difference, et plusieurs corrections essentielles. Le passage 35 n'en est pas une des moindres; et comme cette traduction a esté faite sur la nouvelle copie Latine, sans avoir voulu jetter les yeux sur celle qui avoit déjà esté imprimée en Francois; on a eu le plaisir de remarquer ensuite tout ce qui ne s'est pas trouvé conforme à la première. Les parolles et les frazes entieres, qui ont esté adjoutées en quelques endroits de celle-cy, pour faire une liaison plus naturelle, ou un sens plus parfait, sont renfermées entre deux crochets ( ), afin qu'on distingue ce qui est, d'avec ce qui n'est pas du texte, auquel l'autheur de cette traduction s'est tenu scrupuleusement attaché: parce que la moindre addition, sur une matière de cette nature peut faire un changement considérable, et causer de grandes erreurs. La beauté, et la solidité de cet escrit meritoient bien la peine qu'on y fist un commentaire, qui rendist plus intelligible aux enfans de la science, un traitté qui peut leur tenir lieu de tous les autres. Et comme la methode des entretiens est la plus propre pour éclaircir, et pour rendre palpables les vérités les plus relevées; on s'en est servi icy, avec autant plus de raison, que l'autheur sur lequel est fait le commentaire, a escrit de cette mesme manière. On trouvera dans l'entretien d'Eudoxe et de Pyrophile, qui explique celuy de la pierre avec l'or et le mercure, les principales difficultez éclaircies par les questions et les répôses qui y sont faites sur les points les plus essentiels de la Philosophie Hermétique. Les chiffres qui sont à la marge (Ils sont ici inclus dans le corps du texte entre parenthèses ). de ces deux entretiens, marquent le rapport des endroits du premier avec ceux du dernier où ils sont expliquez. On remarquera dans cet ouvrage une entiere conformité de sentimens avec les premiers maistres de cette Philosophie, aussi bien qu'avec les plus sçavans, qui ont escrit dans les derniers siècles; de sorte qu'il ne se trouvera guere de traitté sur cette matiere, quelque grand qu'en soit le nombre, qui soit plus clair, et plus sincere, et qui puisse par consequent etre plus utile que celuy-ci, à ceux qui s'appliquent à l'estude de cette Science, et qui ont d'ailleurs toutes les bonnes qualitez de l'esprit et du Coeur, que notre Philosophie requiert en ceux qui veulent y faire du progrez. Ce commentaire paroistra sans doute d'autant meilleur, qu'il n'est point diffus, comme sont presque tous les commentaires; qu'il ne touche que les endroits, qui peuvent avoir besoin de quelque explication; et qu'il ne s'écarte en aucune maniere du sujet; mais comme ces sortes d'ouvrages ne sont pas pour ceux qui n'ont encore aucune teinture de la Philosophie secrète: les plus clair-voyants connoistront bien qu'on a beaucoup mieux aimé passer par dessus plusieurs choses, qui auroiét, peut-être mérité une interprétation, que d'expliquer generalement tout ce qui pouvoit encore causer quelque difficulté aux aprentifs de ce grand art. Comme le premier de ces entretiens raconte la victoire de la Pierre et que l'autre expose les raisons, et fait voir les fondemens de son triomphe: il semble que ce livre ne pouvoit paroistre sous un titre plus convenable que sous celuy du Triomphe Hermetique, ou de la Pierre Philosophale victorieuse. Il ne reste autre chose à dire icy, sinon que l'autheur de la traduction qui l'est aussi du commentaire, et de la lettre qui est à la fin de ce livre, n'a eu en cecy d'autre interest, n'y d'autre veuë, que de manifester la vérité à ceux qui aspirent à sa connoissance, par les motifs qui conviennent aux veritables enfans de la science; aussi il declare, et il proteste sincerement qu'il désire de tout son coeur, que ceux qui sont assez malheureux, pour perdre leur temps à travailler sur des matières estrangeres, ou esloignées, se trouvent assez éclairez par la lecture de ce Livre, pour connoistre la vraye et unique matière des Philosophes; et que ceux qui la connoissent déjà, mais qui ignorent le grand point de la solution de la Pierre, et de la Coagulation de l'Eau et de l'esprit du Corps, qui est le terme de la Medecine universelle, puissent apprendre icy ces operations secretes; qui y sont décrites assez distinctement pour eux. L'Autheur n' a pas trouvé à propos d'escrire en latin, ne croyant pas, comme bien uploads/Philosophie/ limojon-de-saint-didier-l-x27-ancienne-guerre-des-chevaliers.pdf

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