ENTRÉE dans la VOIE MÉDIANE Le Madhyamakavatara de CHANDRAKIRTI COMMENTÉ PAR DZ
ENTRÉE dans la VOIE MÉDIANE Le Madhyamakavatara de CHANDRAKIRTI COMMENTÉ PAR DZONGSAR JAMYANG KHYENTSÉ RINPOCHÉ Entrée dans la Voie Médiane Le Madhyamakavatara de Chandrakirti Commenté par Dzongsar Jamyang Khyentsé Rinpoché Enseignement donné au Centre d‟Études de Chanteloube Dordogne, France 1996, 1998, 1999, 2000 Selon le commentaire de Gorampa Version anglaise préparée par Alex Trisoglio Traduction française d‟Anne Benson et Catherine Jamba Lecardonnel © 2011 Siddharta‟s Intent Siddhartha’s Intent soutient les activités dharmiques de Dzongsar Khyentse Rinpoche dans le monde par l’organisation d’enseignements et de retraites ; l’archivage, la transcription et la distribution des enseignements enregistrés ; la traduction de manuels de pratique et de manuscrits ; et l’établissement d’une communauté qui s’engage à étudier et pratiquer de manière suivie le Bouddhadharma. http://www.siddharthasintent.org La publication de ce texte en anglais a été sponsorisée par la Khyentse Foundation, une organisation à but non lucratif établie en Novembre 2001 aux États-unis.sous la direction de Dzongsar Khyentse Rinpoche. La Fondation vise, au travers de ses nombreuses activités, à soutenir la communauté internationale de ceux qui étudient et mettent en pratique les enseignements du Bouddha. Pour plus d’infomations sur les activités de la Khyentse Foundation, veuillez visiter son site : www.khyentsefoundation.org ou contacter : info@khyentsefoundation.org pour obtenir les coordonnés du représentant de la Fondation dans votre région. Dzongsar Khyentsé Rinpoché – Madhyamakavatara Préface i PRÉFACE La vue du Madhyamika dans le bouddhisme Dans le bouddhisme, la vue est essentielle, tant pour la théorie que pour la pratique. Toutes les différentes voies et écoles bouddhistes ont été établies sur la base de la vue juste, et le résultat de la voie bouddhiste – l‟Éveil – n‟est autre que la compréhension ou la réalisation complète de la vue. La vue est indispensable pour toute sorte de pratiques bouddhistes, depuis les actes simples et apparemment ordinaires du moine theravada qui se rase la tête et ne mange pas après midi jusqu‟aux voies plus complexes et exotiques comme la construction des monastères et la pratique du kundalini yoga, en passant par les pratiques du Mahayana comme s‟abstenir de manger de la viande, offrir des lampes à beurre et faire des circumambulations. La vue n‟est pas seulement notre raison de pratiquer, elle est le résultat que nous recherchons à travers la pratique. Elle est de surcroit la barrière de sécurité qui nous empêche de nous égarer tout au long de la voie. Sans la vue, le but et le sens du bouddhisme sont perdus. Quand nous cherchons à atteindre une destination, à quoi sert-il d‟entreprendre le voyage tant que nous n‟avons pas déterminé la destination et la direction à prendre pour y parvenir ? De manière analogue, la méditation et l‟action ne porteront pas de fruit tant qu‟on n‟aura pas établi la vue. Par exemple, quand le Bouddha a exposé les Quatre Nobles Vérités, il a expliqué cette vérité, cette vue fondamentale : nous ne sommes pas la souffrance, nous avons de la souffrance. Voilà pourquoi il est possible, en connaissant la nature et la cause de la souffrance, de suivre la voie qui permet de se libérer de la souffrance. Et pourtant, même si nous sommes nombreux à vouloir suivre avec enthousiasme la voie pour nous libérer de la souffrance, même si nous comprenons ce qui cause notre souffrance, rares sont ceux qui prêtent attention à la vue – le fait que nous ne sommes pas la souffrance mais que nous avons simplement de la souffrance. Comme nous ne comprenons pas la vue, nous continuons à croire à une souffrance primordiale. Voilà pourquoi, en dépit de toute notre pratique, de tous nos efforts pour mettre un terme à la souffrance, notre voie n‟est pas une voie médiane, une voie Madhyamika, une voie au-delà de l‟attachement conceptuel. En vérité, elle finit par devenir une voie extrême – une voie de concepts, qui ne nous libérera pas de la souffrance. Un autre exemple est le concept de l‟esprit de renoncement, et les images bien connues des moines avec le bol d‟aumône, le crâne rasé et ainsi de suite. Lorsque la voie bouddhiste nous enseigne à développer l‟esprit de renoncement, l‟on s‟imagine parfois qu‟elle nous demande de renoncer au samsara en pensant que tout est imparfait, pétri de souffrance et de futilité incessante, en d‟autres termes, de reconnaître que le samsara n‟est que souffrance. La plupart d‟entre nous trouvent le renoncement difficile, car nous avons l‟impression qu‟il nous faudra renoncer à tout ce qui mérite d‟être vécu – nous désirons ardemment les aspects confortables et magnifiques du samsara auxquels nous attribuons une existence réelle, là dehors. Mais c‟est tout autre chose de renoncer au samsara en se fondant sur la vue – la vue de la vacuité – selon laquelle les aspects agréables et les aspects futiles du samsara sont de simples fabrications mentales. Forts de cette vue de la vacuité, nous voyons que ce n‟est pas douloureux de renoncer au samsara. Ce n‟est ni une punition, ni un sacrifice parce que nous comprenons qu‟en réalité il n‟y a rien à sacrifier. Ce texte, le Madhyamakavatara, est une œuvre indispensable, très largement étudiée dans les écoles de philosophie et les écoles de méditation bouddhistes. La méthode que Chandrakirti utilise dans ce texte pour établir la vue a joui au long des siècles de la plus grande vénération. Maintenant que le bouddhisme commence à prendre racine en Occident, je sens qu‟il est important qu‟au moins certains d‟entre nous prêtent sérieusement attention à l‟étude Dzongsar Khyentsé Rinpoché – Madhyamakavatara Préface ii de la vue et à la manière de l‟établir. Malheureusement, notre tendance humaine est d‟être plus attirée par la méthode de faire les choses que par la raison de les faire. L‟étude de la vue nous paraît aride, ennuyeuse, interminable, tandis que tout un chacun peut acheter un coussin, s‟y asseoir et au bout de quelques minutes s‟autoriser à dire qu‟il a médité. Dans cette époque de matérialisme rampant, les gens souffrent de se sentir aliénés et sans but, et bon nombre d‟entre eux cherchent quelque chose d‟autre. Avec tant d‟individus qui cherchent, on peut craindre qu‟une voie spécialement conçue pour apaiser la souffrance temporaire ne vienne faire de l‟ombre à la voie véritable qui déracine la souffrance, la voie véritable qui conduit à l‟Éveil. Il est rare que les gens s‟intéressent au Dharma, et s‟ils le font, leur intérêt est vacillant. Le problème est que si, en ce faisant ils rencontrent une voie qui n‟a pas une vue correcte, ils seront encore plus déçus. Ce serait regrettable, car beaucoup ont une recherche authentique. Sans la vue, toute l‟utilité du bouddhisme disparaît. Ce n‟est plus le bouddhisme – une voie vers l‟Éveil – mais une simple technique de guérison temporelle. Ne serait-ce que pour servir d‟assurance, il serait bon que certains d‟entre nous s‟intéressent un tant soit peu à l‟établissement de la vue. Le document que vous avez devant vous ne prétend pas être complet ni final, mais je crois qu‟il peut servir de début ; c‟est une base de travail qu‟on pourra améliorer. Le sujet lui- même est très complexe et quand j‟ai commenté cette œuvre en France de 1996 à 2000, mes propres études en la matière remontaient à plusieurs décennies en arrière. De plus, pendant l‟enseignement ma connaissance insuffisante de la langue anglaise, entre autres, m‟a très souvent empêché d‟exprimer de manière satisfaisante ce que je voulais partager. Comme le public était mélangé et que les sessions d‟études se sont espacées sur quatre étés, vous trouverez dans ce texte des enseignements très généraux et de nombreuses répétitions. J‟attribue le succès de l‟enseignement lui-même à la persévérance de Pema Wangyal Rinpoché, et à l‟aide que m‟ont apportée ses disciples, John Canti, Wulstan Fletcher, Helena Blankleder, et Patrick Carré, pour ne nommer qu‟eux, ainsi que mon impénétrable ami Jakob Leschly. La transcription et la révision de ce texte ont été accomplies avec soin et diligence par Alex Trisoglio, qui continuera, je l‟espère, à y apporter des améliorations. Je ne crois pas que ce genre de travail apporte le moindre mérite, mais si d‟aventure c‟était le cas, dédions- le à la compréhension sans cesse accrue du Madhyamika, par laquelle nous renverserons le royaume de l‟extrémisme. Dzongsar Jamyang Khyentsé Dzongsar Khyentsé Rinpoché – Madhyamakavatara Introduction de l’éditeur i Introduction de l’éditeur Ce document contient la transcription des enseignements donnés par Dzongsar Jamyang Khyentsé Rinpoché sur le Madhyamakavatara de Chandrakirti, l‟Entrée dans la Voie Médiane, pendant l‟été des années 1996, 1998, 1999 et 2000, au Centre d‟Études de Chanteloube, Dordogne, France. Les enseignements ont été légèrement révisés pour une meilleure lisibilité, tout en restant au plus près du style et du vocabulaire de l‟enseignement. En plus de l‟enseignement de Rinpoché, ce document contient les quatrains (slokas) du texte racine, le Madhyamakavatara, lesquels apparaissent en retrait et en italiques. Plan structural et tableaux Lors de l‟enseignement, Rinpoché s‟est appuyé sur plusieurs commentaires, principalement ceux de Gorampa, un maître Sakya qui a vécu au 15e siècle, et de Shenga Rinpoché, maître Dzogchen du 19e siècle. Le Madhyamakavatara de Chandrakirti ne contient ni table des matières, ni plan, uploads/Philosophie/ madhyamakavatara-francais-djkr.pdf
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- Publié le Jui 25, 2021
- Catégorie Philosophy / Philo...
- Langue French
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