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Institute of History, Research Centre for the Humanities, Hungarian Academy of Sciences LA CONCEPTION HISTORIQUE DES „LUMIÈRES“ FRANÇAISES Author(s): Erik Molnár Source: Acta Historica Academiae Scientiarum Hungaricae, Vol. 4, No. 1/3, ÉTUDES DES DÉLÉGUÉS HONGROIS AU Xe CONGRÈS INTERNATIONAL DES SCIENCES HISTORIQUES, ROME, 4 – 11 SEPTEMBRE 1955 (1955), pp. 101-122 Published by: Institute of History, Research Centre for the Humanities, Hungarian Academy of Sciences Stable URL: https://www.jstor.org/stable/42554694 Accessed: 25-05-2020 23:11 UTC JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact support@jstor.org. Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at https://about.jstor.org/terms Institute of History, Research Centre for the Humanities, Hungarian Academy of Sciences is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Acta Historica Academiae Scientiarum Hungaricae This content downloaded from 73.36.166.171 on Mon, 25 May 2020 23:11:12 UTC All use subject to https://about.jstor.org/terms LA CONCEPTION HISTORIQUE DES „LUMIÈRES" FRANÇAISES Lénine distingue trois sources idéologiques du marxisme qui sont aussi celles du matérialisme historique.1 Ce sont : la philosophie idéaliste allemande, l'économie politique anglaise et le socialisme utopique français. Ces trois sources découlent, d'une façon ou d'une autre, des «lumières» françaises. Ce sont les doctrines économiques des «lumières» - à savoir - des physiocrates que l'économie politique anglaise a développées. De son côté, le socialisme utopique critique les idées des «lumières», en adoptant des positions plus à gauche et la philosophie idéaliste allemande les critique en adoptant des positions plus à droite. Ainsi, les origines immédiates du matérialisme historique se rattachent aux «lumières» françaises. Quelles sont les bases sociales de l'idéologie des «lumières»? Il faut les chercher dans le développement des manufactures au 18eme siècle. Grande profiteuse de cet essor économique, la bourgeoisie partit en campagne pour liquider les rapports de production féodaux et pour créer les conditions politiques et juridiques de libre concurrence économique. Telle était la base sociale sur laquelle s'est greffée l'idéologie des «lumières», idéologie antiféodale de lutte de classes, de la bourgeoisie française. Du point de vue logique , l'idéologie sociale des «lumières» s'inspire des découvertes des sciences naturelles. «Pour développer sa production industrielle, la bourgeoisie avait besoin d'une science qui examine les propriétés physiques des objets naturels et le fonctionnement des forces naturelles.»2 Aussi, les sciences naturelles connurent-elles un important développement au 18eme siècle ; ce développement accéléra à son tour celui de l'industrie et, avec l'aide de l'industrie, la soumission des forces naturelles à la domination de l'homme se développa à vive allure. Reflet idéologique du développement de l'industrie bourgeoise, la philisophie des rationalistes français du 18eme siècle, fortement impres- sionnée par les succès obtenus en matière de sciences, proclama la raison, en 1 Cf. I.V. Lénine: Les trois sources et les trois parties constitutives du marxisme, pp. 63 - 68. v. Lenine : Oeuvres choisies (en deux volumes). T. 1. Éditions en langues étrangères. Moscou 1946. 2 Fr. Engels, Introduction à Г édition anglaise du « Socialisme utopique et socialisme scientifi- que », V. K. Marx - Fr. Engels, Ausgewählte Schriften in zwei Bänden. Dietz Verl. Berlin 1953. II. p. 93. This content downloaded from 73.36.166.171 on Mon, 25 May 2020 23:11:12 UTC All use subject to https://about.jstor.org/terms 102 E. MOLNÁR laquelle elle voyait la s Les partisans des lumiè devant le jugement de la règle suprême, seu Les philosophes de l'è liste de la société en science a permis de se faisant partie de la na mènes de la nature, s Les idées des philosop la conception religieu férait aux institution abaissait la science au vidence divine interve au monde physique, comme libre. Les phi la raison était le seul a étaient des superstiti nature, en prouvant q d'exceptions. En étanda de l'ère des «lumières», du libre arbitre fut su Les philosophes de l et la structure rigoure société avec les métho immense progrès par r en faveur du matériali sous ce rapport, le po Montesquieu, laissèrent mais Voltaire n'en con d'horlogerie et l'exist que tout ce qui existe e Le point de départ de la société. Mais l'ère 3 Engels, Socialisme utop 4 D'après D'Holbach les ho comme des êtres divins. P faut renverser le pouvoir d 5 C'est pourquoi Marx n quelle le matérialiste pourrai du «Socialisme utopique . son tour ne voyait dans l n'est pourtant pas sans cause que le déisme ait dissimulé son essence matérialiste. Selon Voltaire l'existance de dieu est indispensablement nécessaire pour freiner «le peuple». Le dé- isme est donc la forme dissimulée du matérialisme bourgeois . This content downloaded from 73.36.166.171 on Mon, 25 May 2020 23:11:12 UTC All use subject to https://about.jstor.org/terms LA CONCEPTION HISTORIQUE DES «LUMIÈRES» FRANÇAISES 103 possibilité en réalité. Les philosophes français du 18eme siècle savaient pertinem- ment que la marche de l'univers devait être expliquée en partant de l'univers lui-même, mais ne parvinrent pas à appliquer cette idée à la société et expliquer cette dernière aussi en partant d'elle-même. En étudiant la société ils partaient des résultats acquis par les sciences naturelles et appliquaient les conceptions et les lois de celles-ci aux phénomènes sociaux. Mais la conception qui dominait à cette époque-là sur le terrain des sciences naturelles était essentiellement métaphysique ; les savants «considéraient les objets et procès naturels dans leur isolement en dehors des relations réciproques qui les relient en un grand tout» et les envisageaient «non dans leur mouvement mais dans leur repos.»6 La conception métaphysique s'expliquait par le degré de développement qu'avaient atteint alors les sciences naturelles. Celles-ci faisaient à cette époque- là leurs premiers pas qui consistaient nécessairement à disséquer la nature, à en considérer les parties constitutives. Il fallait d'abord connaître les parties cons- titutives de la nature pour s'en former une image d'ensemble. Mais les procédés d'analyse créaient chez les savant une disposition à regarder isolément les objets de la nature. Tel est l'essentiel de leurs conception métaphysique. La conception métaphysique se manifestait sous deux formes essentielles. D'une part elle arrachait les objets à leur milieu naturel, en d'autres termes elle négligeait l'examen des rapports qui existaient entre eux et d'autres objets. D'autre part elle arrachait les phénomènes à leur contexte historique, c'est-à-dire elle les examinait non pas dans leurs changements, dans leurs origines et dans leur dépérissement, mais dans leur état de repos. Ainsi, l'application de cette méthode d'analyse a abouti à considérer les objets de la nature comme des choses définitives, aux contours bien déterminés, semblables aux objets de la métaphysique qui cherche l'essence cachée et immuable des choses dans un monde «inaccessible à nos sens» (C'est pourquoi, depuis Hegel, cette concep- tion porte le nom de «conception métaphysique»).7 Ce qui correspond en logique à la conception métaphysique, c'est la logi- que formelle qui considère, elle aussi, à son point de départ, les choses comme définitives, aux contours bien déterminés. Selon la logique formelle, toute chose étant identique à elle-même, ne peut devenir le contraire d'elle-même. «Le métaphysicien pense par antithèses dépouillés de tous termes moyens ; il parle par oui et par non, et ce qui est au-delà, est sans valeur. Pour lui une chose existe ou n'existe pas ; une chose ne peut être elle-même et une autre 6 Engels, Socialisme utopique ... p. 24. 7 Le principal trait caractéristique de la pensée métaphysique est parfois la conception anti-historique. C'est à cette caractéristique que fait allusion quelquefois Engels, c'est ce qu'il fait notamment dans «Feuerbach». Dans cette oeuvre il appelle conception métaphysique la méthode qui s'occupe de préférance des choses considérées en tant qu'objets fixes, donnés et non des modifications opérées en elle. This content downloaded from 73.36.166.171 on Mon, 25 May 2020 23:11:12 UTC All use subject to https://about.jstor.org/terms 104 E. MOLNÁR chose en même temps et l'effet sont en dire Les philosophes des de la nature sont en r Mais ils interprétaient Cette interprétation relations «naturelles», tout. En arrachant les o est barré le passage de l Pour comprendre les dérer le tout comme u d'éléments singuliers humain par exemple se sur les autres. Mais l ensemble, ne provien constitutives, ni de l simplement l'unité d mais une unité d'un o supérieures à celles d C'est ainsi que l'organ aussi de divers organe celles-ci diffèrent les organe. Il est donc im humain d'après les cellu les propriétés des cellu dant, le métaphysicien le particulier, de l'ense données. Et après avoir tente d'opérer une déd de comprendre et le to En ce qui concerne l de l'ère des lumières 8 Engels, Socialisme utopique . . . pp. 24 - 25. 9 Engels, Anti-Diihring. M. E. Dühring bouleverse la science. Éditions Sociales, Paris 1950, p. 447. 10 La science mécanique classique elle-même a adopté la conception métaphysique des rapports entre le tout et ses parties constitutives, en ramenant l'ensemble du corps matériel aux atomes ou plutôt à leur influence réciproque, qui sont ses parties constitutives. De là uploads/Philosophie/ molnar-la-conception-historique-des-lumie-res-quot-franc-aises.pdf
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- Publié le Jul 05, 2022
- Catégorie Philosophy / Philo...
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