Sémiologie & iconographie Partie 3 Sémiologie & iconographie Pierre Tomy Le Bou
Sémiologie & iconographie Partie 3 Sémiologie & iconographie Pierre Tomy Le Boucher - 2012 Etude des signes iconiques dans les processus de communication et de signification Sémiologie & iconographie | 2 PTLB – Formation .............................................................................................................................................................. 1 Origines de la sémiotique ............................................................................................................................................. 3 Linguistique et sémiologie ............................................................................................................................................ 4 Vers une théorie des signes .......................................................................................................................................... 4 Différents types de signes ............................................................................................................................................. 6 L’usage du mot image ................................................................................................................................................... 8 Imitation trace et convention ....................................................................................................................................... 9 L’Échelle d’iconicité d’Abraham Moles ................................................................................................................... 10 Prémisses à l’analyse d’image ..................................................................................................................................... 11 Fonctions de l’analyse d’image ................................................................................................................................... 13 Analyse d’image et publicité ....................................................................................................................................... 13 La fonction de l’image ................................................................................................................................................. 16 Attentes et contextes .................................................................................................................................................. 17 Lustucru ....................................................................................................................................................................... 18 Pour informations : ................................................................................................................................................. 20 Sémiologie & iconographie | 3 Origines de la sémiotique La sémiotique, en sciences humaines, et une discipline récente. Elle est apparue au début du XXe siècle et n'a donc pas toujours la légitimité des disciplines plus anciennes telles que la philosophie, et encore moins celle des sciences dites « dures » comme les mathématiques ou la physique. Comme d'autres champs théoriques nouveaux (la psychanalyse, par exemple, qui s'est constitué à peu près à la même époque », elle subit encore l'effet des modes, de l'engouement au rejet. Ceci n'est pas toujours très sérieux et n'empêche pas une réflexion neuve et dynamique d'évoluer, de progresser, de dépasser certaine naïveté initiale et surtout d'aider à comprendre bien des aspects de la communication humaine et animale. Précisons d'abord l'étymologie de « sémiotique », comme celle de la « sémiologie », terme aussi fréquemment employé. Signalons rapidement, quoique la chose soit plus complexe, que les deux termes ne sont pas pour autant synonyme : le premier, d'origine américaine, et le terme de canonique qui désigne la sémiotique comme philosophie des langages. L'usage du second, d'origine européenne, est plutôt compris comme l'étude de langage particulier ( image, gestuelle, théâtre, etc.). Ces deux noms sont fabriqués à partir du mot grec séméion qui veut dire « signe ». C'est ainsi que l'on trouve dès l'Antiquité une discipline médicale qui s'appelle « sémiologie ». Elle consiste à étudier l'interprétation des signes ou encore des symptômes des différentes maladies. La « sémiologie » au « séméïologie » médicale et une discipline toujours étudiée en médecine. L'idée d'élaborer une science des signes, baptisé donc, à l'origine, sémiologie ou sémiotique, et qui consisterait à étudier les différents types de signes que nous interprétons, à en dresser une typologie, a trouvé les lois de fonctionnement des différentes catégories de signes, cette idée-là est récente et remonte donc au début de notre siècle. Les grands précurseurs en sont le linguiste suisse Ferdinand de Saussure, en Europe et le scientifique Charles Sanders Peirce, aux États-Unis. Sémiologie & iconographie | 4 Linguistique et sémiologie Saussure, qui a consacré sa vie à étudier la langue, et précisément parti du principe que la langue n'était pas le seul « système de signes exprimant des idées » dont nous nous servons pour communiquer. Il a donc imaginé la sémiologie comme une « science générale des signes », a inventé, et au sein de laquelle la linguistique, étude systématique de la langue, aurait la première place et serait son domaine d'études. Saussure s'est donc attaché à isoler les unités constitutives de la langue : d'abord les sons ou phonèmes, dépourvu de sens, puis les unités minimales de signification : les monèmes (très grossièrement l'équivalent du mot) ou signe linguistique Nous voulons, présenté succinctement les grands principes qui, selon nous, sont opératoires pour mieux comprendre à la fois ce qu'est une image, ce que « dit une image, et surtout comment elle le dit. Vers une théorie des signes Un signe à une matérialité que l'on perçoit avec l'un ou plusieurs de nos sens. On peut le voir (un objet, une couleur, un geste), l'entendre (langage articulé, crie, musique, bruit), le sentir (odeurs diverses : parfum, fumée), le toucher, ou encore le goûter. Cette chose que l'on perçoit tient lieu de quelque chose d'autre : si la particularité essentielle du signe : être là, présent, pour désigner ou signifier autre chose, d'absents, concrets ou abstraits. La rougeur, la pâleur peuvent être des signes de maladie ou d'émotion ; les sons de la langue que je perçois sont signes des concepts que j'ai appris à leur associer ; la fumée que je sens et signe de feu ; l'auteur de pain frais, signe d'une boulangerie proche ; la couleur grise des nuages et signes de pluie ; tout comme un certain geste de la main, une lettre un coup de téléphone peuvent être des signes d'amitié ; je peux aussi croire que la vue d'un chat noir et signe de malheur ; un feu rouge, à un carrefour, et signes d'interdiction de passer avec sa voiture, et ainsi de suite. On voit donc que tout peut être signe dès lors que j'en déduis une signification qui dépend de la culture comme du contexte d'apparition du signe. « Un objet réel n'est pas un signe de ce qu'il est mais peut-être le signe de quelque chose d'autre ». Sémiologie & iconographie | 5 Pour Peirce, un signes et « quelque chose, tenant lieu de quelque chose pour quelqu'un, sous quelque rapport, ou à quel titre ». Cette définition a le mérite de montrer qu’un signe entretient une relation solidaire entre trois pôles au moins (et non plus seulement d'eux comme chez Saussure) : la face perceptible du signe : « representanem » ou signifiant, ce qu'il représente : « objet » ou référent, et ce qu'il signifie : « interprétant » ou signifié. En linguistique, le signifié et le signifiant sont les deux faces complémentaires du concept de signe linguistique développé par Ferdinand de Saussure et à sa suite par l'école structuraliste. Le signifié désigne la représentation mentale du concept associé au signe, tandis que le signifiant désigne la représentation mentale de la forme et de l'aspect matériels du signe. Le signifié, c'est la chose que l'on désigne. Le signifiant, c'est le moyen par lequel on désigne la chose. Exemple, si l’on joue aux échecs, mais qu'il nous manque, disons, un cavalier noir. Nous pourrions le remplacer avec n'importe quoi : un capuchon de stylo, un morceau de pain, un bouchon de champagne... Peu importe, pendant la partie, notre bouchon de champagne aura valeur de signifiant pour le signifié "cavalier noir", et nous pourrons jouer une partie complète malgré qu'il te manque une pièce. Sémiologie & iconographie | 6 Différents types de signes Dans la langue, un mot renvoie a un concept qui peut néanmoins varier selon les circonstances. Souvent nous percevons des sons tellement familiers que nous les oublions pour aussitôt nous concentrer sur leur signification. C'est ce qu'on appelle « la transparence du signifiant ». Il suffit cependant d'entendre parler une langue que nous ne connaissons pas pour redécouvrir qu'une langue est d'abord faite de son. Nous entendons, par exemple, l'ensemble de son dont nous connaissons la transcription graphique sous la forme de « bouchon ». C'est son, qui constitue la face signifiant, c'est-à-dire perçue, du mot ( ou signe linguistique), tiennent lieu de deux ou renvoie au concept de « la pièce ordinairement cylindrique entrant dans le goulot d'une bouteille est destiné à le boucher » ; mais selon que je prépare un dîner ou que j'écoute les informations pour me renseigner sur l'état des routes au retour des vacances, le même signifiant (bouchon) aura une signification (ou un signifié) bien différentes. L'exemple de l' « image » et plus probante encore et peut aider à mieux comprendre sa nature de signe : une photographie (signifiant) représentant un joyeux groupe de personnes (référent) peut signifier, selon le contexte, « photo de famille » ou, dans une publicité, « joie » ou « convivialité » (signifié). Sémiologie & iconographie | 7 Relations « signifiant » / « référent » : les trois grands types de signes selon Peirce L’icône : les 3 différents types d’icône : • l’image (analogie qualitative) • le diagramme (analogie relationnelle) • la métaphore (analogie qualitative) L’indice (ou index) : tout élément, visuel ou non, entretenant un rapport de causalité avec l’idée ou l’objet auquel il renvoi. Le symbole : signe conventionnel et arbitraire pouvant présenter un certain degré de similitude ou aucune similitude avec ce à quoi il se réfère ; se déchiffre à l’aide d’un « code » La catégorie de l'image rassemble alors les icônes qui entretiennent une relation d'analogie qualitative entre le signifiant et le référent. Un dessin, une photo, une peinture figurative reprenne les qualités formelles de leur référent : forme, couleur, proportion, qui permettent de les reconnaître. Le diagramme lui, utilise une analogie relationnelle, interne à l'objet : ainsi l'organigramme d'une société représente son organisation hiérarchique, le plan d'un moteur l'interaction des différentes pièces, alors qu'une photographie en serait l'image. Sémiologie & iconographie | 8 Enfin, la métaphore serait une icône qui travaillerait, elle, à partir d'un parallélisme qualitatif. On se rappelle que la métaphore est une figure de rhétorique et notamment avec l'exemple uploads/Philosophie/ partie-03-semiologie-et-iconographie-11-signe-indice-icone.pdf
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- Publié le Oct 02, 2022
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