1 U6AGAM littérature grecque 2007 Mme Pérez-Jean PLATON, Lysis BIBLIOGRAPHIE...

1 U6AGAM littérature grecque 2007 Mme Pérez-Jean PLATON, Lysis BIBLIOGRAPHIE..............................p.1 INTRODUCTION................................p. 5 ETUDE DU DIALOGUE.....................p. 18 VOCABULAIRE SPECIFIQUE...........p. 22 ELEMENTS DE COMMENTAIRE .....p. 27 2 Bibliographie (Seuls les deux premiers titres de la bibliographie sont à se procurer) Sources •Platon et Aristote Platon, Lysis, texte et traduction, CUF, Les Belles Lettres , éd. de poche, 2002 (ou bien Platon, Hippias majeur, Charmide, Lachès, Lysis, texte et traduction, CUF, Les Belles Lettres tome II). Platon, Charmide, Lysis, présentation et traduction par Louis-André Dorion, GF Flammarion, 2004. Platon, Phèdre, traduction Luc Brisson, Paris, GF Flammarion, 1989. Platon, Le Banquet, traduction Philippe Jaccottet, 2e édition revue avec la collaboration de Monique Trédé, Paris 1991 (1re éd. Lausanne, 1979). Platon, Le Banquet, présentation et traduction inédite par Luc Brisson, Paris, Flammarion, 1998. Aristote, Éthique à Nicomaque, nouvelle traduction de Richard Bodéus, GF Flammarion , 2004. • Sur l’ensemble de la période antique Sagesses de l’amitié, Anthologie de textes philosophiques anciens, par Jacques Follon et James Mc Evoy, Cerf, Éditions universitaires de Fribourg, 1997. Études Sur Platon • Julia Annas, “ Platon ” dans Le savoir grec , dictionnaire critique sous la direction de Jacques Brunschwig et Geoffrey Lloyd, Paris Flammarion, 1996. • Monique Canto-Sperber, Philosophie grecque (3ème partie, Platon) p. 185-300, Paris PUF, 1997. • Henri Joly, Le renversement platonicien, Paris Vrin 1985 3 • Monique Dixsaut, Le naturel philosophe. Essai sur les dialogues de Platon, Paris Vrin, 1985. • Jean-François Pradeau, Platon, les formes intelligibles, Paris, PUF, 2001. • Monique Dixsaut, Platon , Vrin, 2003. La vie de Platon (428-347) à lire par exemple dans S. Saïd, M. Trédé, A. le Boulluec, Histoire de la Littérature grecque, p. 216-218 ou chez Julia Annas ou Monique Canto-Sperber. L'œuvre de Platon Une question très discutée a été l'ordre des dialogues de Platon. Voir par exemple dans S. Saïd, M. Trédé, A. le Boulluec, Histoire de la Littérature grecque, p. 218-220, dans J. Annas dans Le savoir grec, p. 734 s. Sur le Lysis BRISSON Luc et ROBINSON T. m. (eds), Plato : Euthydemus, Lysis, Charmides, Proceedings of the V Symposium Platonicum, Sankt Augstin , Academia Verlag, 2000. Sur amour et amitié BANATEANU Anne, La théorie stoïcienne de l’amitié, Essai de reconstruction, Cerf, Éditions Universitaires de Fribourg, 2001. CALAME Claude, L’Éros dans la Grèce antique, Paris 1996. DOVER Kenneth, Greek Homosexuality London 1978; trad. française par Suzanne Saïd, la pensée sauvage, Grenoble 1982. FOUCAULT Michel, Histoire de la sexualité vol II. L’usage des plaisirs, Paris, Gallimard 1984 FRAISSE Jean-Claude, Philia, La notion d’amitié dans la philosophie antique, Vrin, Paris 1974 GALPÉRINE Marie-Claire, Lecture du Banquet de Platon , Vendôme, Verdier, 1996. GOULD Th., Platonic Love, New York /London 1963 4 HALPERIN David M., Before Sexuality. the construction of Erotic Experience in the Ancient Greek World, Princeton, Princeton University Press, 1989, p. 257-308 (repris dans One Hundred Years of Homosexuality and Others Essays on Greek Love, New York/London 1990) TIBERGHIEN Gilles A., Amitier, de Brouwer, Paris 2002. 5 INTRODUCTION Le dialogue de Platon est proprement consacré à la philia grecque antique que l'on traduit par amitié, mais il sera aussi question de ses rapports avec éros/Éros que l'on traduit par amour. Il faut distinguer les textes philosophiques comme Lysis ou l’Éthique à Nicomaque ou encore les supports textuels et iconiques et enfin les pratiques et les institutions, mais nous suivrons essentiellement notre texte pour une approche de la pensée grecque. On pourra être amené à l’occasion à évoquer les fonctions de l’amour et de l’amitié dans les institutions de la cité : pratique rituelles du banquet, rencontres à la palestre. Pour parler d’éros et de philia, il nous faut également tenir compte de la notion actuellement très en vogue dans les études classiques aussi de “ genre ” : les rapports sociaux de sexe dans l’acception anglo-américains du terme “ gender ”, à savoir “ la manière dont les membres des deux sexes sont perçus, évalués, et présumés se comporter ” (Claude Calame). Pour philia, nous cernerons grâce au Lysis l’aspect théorique de la question, une approche de la réflexion philosophique antique sur l’amitié, laissant de côté les pages littéraires qui célèbrent l’amitié de couples d’amis illustres comme Achille et Patrocle, Oreste et Pylade. Il faut surtout mesurer la distance aussi bien dans la pratique que dans la théorie entre nos sociétés et la société antique sur le plan de l’amitié. D’une part les hommes et les femmes d’aujourd’hui sont beaucoup plus guettés par l’isolement et la solitude que les Anciens qui bénéficiaient d’un réseau de relations et de protections mutuelles à la fois par la famille et les amis et qui attachaient moins d’importance que nous à la vie privée. D’autre part il existe une grande coupure dans la philosophie qui offre un contraste frappant entre la philosophie d’avant et d’après Descartes et sur ce point la philosophie moderne a abandonné toute théorisation sur l’amitié de sorte que nous dépendons surtout dans ce domaine des théories d’Aristote développées dans les livres VIII et IX de l’Éthique à Nicomaque. En comparaison avec des notions comme le plaisir ou le devoir, l’amitié n’occupe que peu de place dans la philosophie contemporaine. C’est en réaction avec ce fait que Gilles Tiberghien a publié en 2002 son essai intitulé Amitier. 6 “ Pour les Grecs, écrit Louis-André Dorion, ressortissent à la philia des relations aussi variées et nombreuses que les rapports familiaux, les liaisons amoureuses, les liens d'amitié, l'affection pour les animaux, l'attachement à des objets inanimés et même dans le domaine de la physique, l'attraction mutuelle des éléments ”. Dans le Lysis, Platon ne recherche pas une définition de l’amitié et ne souhaite pas distinguer entre affection intéressée, relation amoureuse et relation amicale. On a même pu se demander s’il confond “ la relation amicale étendue et l’aspiration érotique qui préoccupe les garçons ”1. On voit donc que les liens entre Philia et Éros sont très forts dans la société grecque antique. C’est pourquoi il nous paraît nécessaire, avant d’aborder le texte de Platon, de considérer l’importance d’Éros d’abord du point de vue du vocabulaire grec, puis des pratiques et des institutions et enfin de rappeler son rôle dans les deux grands dialogues platoniciens qui lui sont consacrés, le Banquet et le Phèdre. I VOCABULAIRE DE L’AMOUR, VOCABULAIRE DE L’AMITIÉ Éros et philia, les deux substantifs fondamentaux sont eux-mêmes difficiles à définir et à traduire. Par ailleurs les verbes correspondants, que nous traduisons par aimer, eran (ou eramai) et philein ont des champs d’application souvent plus larges que les noms. Enfin d’autres substantifs interviennent. Avec le grec biblique apparaissent (ou se développent) le verbe agapan et le substantif agapè, tandis que la famille eran/eros est absente du corpus de la Septante (la Bible écrite en grec). Éros lui-même, avec l’ambiguïté liée à l’emploi de la majuscule qui traduit son ambiguïté fonctionnelle (dieu, démon ou sentiment, pulsion) est entouré d’autres termes qui désignent aussi des divinités (sans parler d’Aphrodite) : Himeros et Pothos qui traduisent le désir. Philos l’adjectif que nous traduisons par ami est lui même complexe ; dans la langue homérique il est utilisé comme adjectif possessif sans être réservé à une personne mais pouvant s’appliquer à un bien et il signifie également ‘cher’2. 1 J.-F. Pradeau, Introduction au Lysis, Les Belles Lettres, 2002, p. XV. 2 Voir l’étude de philos de E. Benveniste, Vocabulaire des institutions indo-européennes, Paris, 1969, I, 335-353. 7 Les verbes eramai et philein On a pu prétendre que le fait qu’eramai se construise en grec avec le génitif et philein avec l’accusatif implique une nuance de sens du point de vue de la passivité amoureuse. Philein implique une action à l’égard de la personne aimée (à l'accusatif), la construction au génitif indiquerait la passivité de l’être en question, “ un état de dépendance propre à celui dont la raison est désormais altérée ”. C’est ce que pensait Apollonius Dyscole, un grammairien grec de l’Antiquité. Les grammairiens modernes font remarquer que cette construction au génitif est propre aux verbes qui expriment le désir (non satisfait). Sur eramai il faut aussi remarquer que son champ d’application est plus large que celui d’éros. Quant à éros lui-même, il ne désigne pas seulement le désir sexuel : il est désir de la guerre opposé, dans l’Iliade par exemple, au sentiment de satiété produit par “ le sommeil, l’amour (philotès), le doux chant ou la danse irréprochable ” (Iliade , 13, v. 636s.) On note alors l'opposition entre amour désir pour le mot éros et amour tendresse pour philotès. On ne doit pas oublier que depuis la poésie archaïque, la poésie mélique ou lyrique en particulier chez des poètes comme Sappho ou Ibycos, l'éros est décrit dans ses caractères physiologiques et que le regard joue un rôle particulier ; rappelons l’étymologie du nom éros proposée par Platon dans le Cratyle (420b) : “ on l’appelle “ éros ” parce qu’il coule (esrei) de l’extérieur et que ce flux, loin d’être le propre de celui qui l’éprouve, s’introduit par les yeux ”. Éros émane donc du regard de l’objet uploads/Philosophie/ perez-jean-platon-lysis.pdf

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