1 LEXIQUE DE PHILOSOPHIE NATURELLE* où science et philosophie s'observent d'une

1 LEXIQUE DE PHILOSOPHIE NATURELLE* où science et philosophie s'observent d'une manière critique comme participants d'une même culture Simon Diner si.diner@wanadoo.fr Nous devrions retrouver le projet d’une « philosophie de la nature »… René Thom Au XII° siècle le philosophe juif Maïmonide écrit, en arabe, un grand traité « Le guide des égarés », sous la forme d’un lexique où sont examinés les mots de la Bible afin de montrer dans chaque cas leur emploi métaphorique ou symbolique, évitant toute référence à une corporalité ou à une substantialité de Dieu, qui n’a pas d’autres attributs que de ne pas en avoir. Le lexique ci dessous a pour ambition d’être un guide des égarés de la philosophie naturelle contemporaine, où l’activité de la science se révèle une activité symbolique et métaphorique à la recherche de la substance de la réalité qui lui échappe le plus souvent. Un guide dans le labyrinthe du « Comme si. Comme çà ». Une chasse aux attributs d’où l’on revient souvent bredouille. Il faut s’attendre à trouver ici des faits de la nature et tout juste ce qu’il faut de faits de l’esprit, nécessaires pour comprendre la construction de la réalité par l’activité de la pensée. 2 Ce lexique exprime le savoir modeste d’un physicien qui cherche à réunir les concepts et les informations minimales nécessaires à l’honnête homme pour la lecture des ouvrages de vulgarisation scientifique fcontemporains et pour la constitution d’une vision du monde appropriée. Il cherche à être accessible au plus large public cultivé. Entre dictionnaire et encyclopédie il se caractérise par la modestie de ses articles qui cherchent néanmoins à satisfaire à la rigueur scientifique et philosophique, sans la moindre formule mathématique. Il essaye de constituer le savoir d’un honnête homme au XXIe siècle. Quoique inachevé sa mise en ligne présente l’intérêt d’une vision unifiée dont le lecteur aura sans doute plaisir à prendre connaissance. Il s’appuie sur de nombreuses sources qu’il cite souvent sans les nommer, voulant par là manifester l’unité d’une pensée qui croit en un réalisme transcendantal par delà le profond symbolisme qui règne en physique. L’auteur a souvent lu avec délice les articles de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, dont le texte est disponible sur le web. Certains articles sont reproduits pour le plaisir du lecteur. Leur ton et leur esprit sont un enchantement. Les savoirs ont changé mais les questionnements restent bien proches. L’auteur s’est même permis de ressusciter d’Alembert et d’imaginer un rêve de d’Alembert en notre siècle. Au lecteur mis en appétit et prêt à se lancer dans des lectures plus approfondies on peut recommander deux encyclopédies sur le web : Wikipédia (http://fr.wikipedia.org/wiki/Accueil) à prendre avec précaution à cause de l’anonymat des articles dont certains sont cependant remarquables, et Stanford Encyclopedia of Philosophy (http://plato.stanford.edu) le monument du siècle. Ne pas oublier cependant le « Dictionnaire de la Philosophie » de L’encyclopedia Universalis. Très récemment se fait jour une initiative très savante pour doubler Wikipédia avec une encyclopédie scientifique dont les articles sont écrits par les plus grands spécialistes mondiaux. Malheureusement ce n’est pas une encyclopédie grand public ( http://www.scholarpedia.org ). Cet ouvrage présente l’originalité d’être écrit d’une seule main et de présenter une cohérence conceptuelle interne. Rares sont les lexiques ou les dictionnaires récents présentant ce caractère. Dans le passé de telles entreprises étaient plus courantes. Sans parler de l’Encyclopédie de Diderot/ d’Alembert, citons le « Dictionnaire universel des sciences, des lettres et des arts » de Bouillet (1854), le « Dictionnaire de la langue française » de Littré (1863)- disponible sur le web depuis 2007- ou le « Vocabulaire technique et critique de la 3 philosophie » de Lalande (1927). Un ouvrage fait exception, celui de James Trefil : « The nature of science . An A-Z guide to the laws and principles governing our universe » (2003) dont le titre de la traduction russe reflète mieux le contenu : « La nature de la science. 200 lois gouvernant la constitution du monde » Notre ouvrage n’a aucune prétention encyclopédique, il se compose de sujets relevant des gouts intellectuels de l’auteur. Le lecteur ne doit pas croire pouvoir y étudier une question scientifique ou philosophique, mais considérer ces textes comme une entrée un matière donnant une vision générale. Les termes marqués d’un * renvoient à une entrée du lexique ou à une entrée du Repertoire des Personnages, disponible sur le site, lorsqu’il s’agit d’un nom propre. ABDUCTION ABSOLU / RELATIF La notion d’absolu/relatif imprègne toute la Philosophie Naturelle. L’objet final de la physique serait de définir des absolus, soit des invariants* par rapport à tout changement de repère ou de conditions d’observation*. Mais comme le dit Einstein* « le mouvement, du point de vue de l’expérience possible, apparait toujours comme le mouvement relatif d’un objet par rapport à un autre….. Jamais on n’observe un mouvement absolu, qui serait un mouvement par rapport à l’espace* ». Cependant en mécanique, le mouvement absolu d'un point est le mouvement de ce point rapporté à un repère* fixe ; par opposition à mouvement relatif, qui est ce même mouvement rapporté à un repère mobile. Le débat philosophique et scientifique qui s’ouvre est d’une grand ampleur et rejoint la problématique du contexte* et du contextualisme*. On n’échappe pas à la contextualité ni en mécanique classique ( débat réel/fictif à propos des forces*, relativités*), ni en mécanique quantique ( contextualité* en mécanique quantique). Seuls les attributs* comme la masse* ou le spin* sont des absolus. L'attribut, n'a d’ailleurs de réalité que dans la mesure où il détermine la substance*, cette dernière demeurant, en fin de compte, l'absolu unique et total. 4 ABSTRACTION Action consistant à ne retenir d’un objet ou d’un phénomène qu’un certain nombre de caractéristiques jugées représentatives. Résultat de cette action. Bien des discours se constituent au moyen de l’abstraction. La science, si l’on admet le rôle de l’induction*, procéderait par abstraction pour la constitution de ses lois générales et de ses théories*. Un peintre peignant une scène en atelier procède par abstraction. L’abstraction s’éloigne plus ou moins de l’image que l’on se fait de la réalité. Ce qui explique, qu’après bien des réticences, les peintres du début du XX siècle aient dénommé abstrait un art non figuratif. Le grand chimiste Chevreul a toute sa vie défendu l’idée qu’il n’y a pas de faits* expérimentaux concrets mais seulement des faits abstraits résultant de notre jugement sur le réel. Ses idées n’ont pas été suivies sauf par Claude Bernard son élève. Cette idée que les faits* sont chargés de théorie a été avancée par Duhem* puis par Quine (Thèse de Duhem-Quine*) et a beaucoup influencé Kuhn* qui la reprenait d’un auteur peu connu. L’abstraction donne en général naissance à des signes*. Une conception de l’abstraction dont la filiation remonte à Helmholtz* et qui sera reprise par Hertz* et Cassirer*. L’abstraction garantit une stabilité des choses en les soustrayant à la contingence* du réel. Une stabilité structurelle* oserions nous dire. (Cf. Stabilité structurelle- Problématiques et enjeux*). ABSTRAIT/CONCRET Opposition entre un objet abstrait et l’objet naturel dans son intégrité. ACCELERATION Rapidité avec laquelle la vitesse d’un mobile varie. Cette quantité joue un rôle central dans la dynamique, puisqu’il n’y a d’accélération que par l’effet d’un force*. Newton* a formulé la loi fondamentale de la dynamique comme l’égalité entre la force appliquée à un corps et le produit de sa masse* par l’accélération résultante. Lorsqu’un mobile se déplace selon une trajectoire, la vitesse en un point est la dérivée* première de la fonction représentant la 5 trajectoire ; le vecteur vitesse est un vecteur tangent à cette courbe. L’accélération est la dérivée seconde et le vecteur qui la représente est aussi tangent à la trajectoire. C’est un des faits marquant de la philosophie naturelle* que la force* soit liée à la seule dérivée seconde et ne fasse pas intervenir de dérivées d’ordre supérieur. Ce simple fait simplifie considérablement le discours de la physique dans son ensemble. ACCELERATEUR (DE PARTICULES) ACCIDENT ACIDE ET BASE ACIDE DESOXYRIBONUCLEIQUE ( Cf. ADN) ACIDE RIBONUCLEIQUE (ARN) ACTE (Cf. ACTUEL) ACTION (Rôle dans la perception). ACTION (Mécanique) En Mécanique, le mot action exprime tantôt l'effort qu'une force déploie contre un corps ( ex; l'action à distance*), tantôt l'effet, le mouvement résultant de cet effort. Un des axiomes fondamentaux de la Mécanique dit que la réaction est toujours égale à l'action (troisième loi de Newton*). Mais chez Leibniz*, puis Maupertuis*, le mot action désigne une caractéristique du mouvement lui-même. Une fonction des variables décrivant l’état et définissant totalement la dynamique du système. Le principe de moindre action de Maupertuis dit que lorsqu'il survient quelque changement dans l'état des corps, la "quantité d'action" qu'ils perdent est la plus petite possible. C'est ce dernier sens 6 qui va faire fortune dans la Physique au point que l'Action va devenir une notion fondamentale au même titre que la Force* ou l'Energie*. Historiquement en mécanique l’action* a été introduite comme l’intégrale* par rapport au temps de la différence entre l’énergie cinétique* et l’énergie potentielle* du système, la fonction de Lagrange ou lagrangien*. Les uploads/Philosophie/ lexique-philo 1 .pdf

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