05 février 2009 Cours n°4 de psychologie médicale Par Dr Valérie LEQUEN Ronéoty

05 février 2009 Cours n°4 de psychologie médicale Par Dr Valérie LEQUEN Ronéotypeuse :Kacperek Clémence Personnalité normale et pathologique 1 Plan I) Introduction sur la personnalité 1- La personnalité 2- Critères de la personnalité « normale » 3- Différences entre le normal et le pathologique 4- Les dimensions de la personnalité 5- Personnalité : modèle « trait - état » II) Modèles de la personnalité 1- Modèles catégoriels 2- Modèles dimensionnels 3- Nouveaux modèles biologiques 4- Les mécanismes de défense III) Troubles de la personnalité: critères diagnostiques –DSM-IV-R (classification catégorielle) IV) Évaluation psychométrique de la personnalité 1- Tests de personnalité 2- Les questionnaires de personnalité a/ Le M.M.P.I. b/ Le test 16 P.F c/ Echelle de recherche de sensations 3- Recherche de sensations et d’aventures 4- Tests projectifs a/ Test de Rorscharch b/ Le T.A.T. 5- Principes thérapeutiques des troubles de personnalité V) Exemples de personnalités pathologiques 1- Personnalité paranoïaque 2- Personnalité schizoïde (groupe A) 3- Personnalité schizotypique 4- Personnalité antisociale ou psychopathique 5- Personnalité limite ou borderline 6- Personnalité hystérique (histrionique) 7- Personnalité narcissique 8- Personnalité évitante 9- Personnalité dépendante 10- Personnalité obsessionnelle - compulsive (obsessionnelle) 11- Exemples de croyances VI) Conclusion VII) Exemples de QCM 2 I) Introduction sur la personnalité 1- La personnalité Définition générale de la personnalité : facteurs permanents et stables dans l’organisation du fonctionnement psychologique d’une personne. Étymologie : en grec : persona représente le masque qui est un reflet fixe et permanent chez quelqu’un. Au cours du temps, la conception de personnalité évolue : au XIXe siècle, on parle de caractère ( = noyau inchangeable de l’individu) et, au XXe siècle, le terme de personnalité prend le dessus sur celui de caractère. Définition de l’OMS (1993): « patterns implantés de pensée, sentiment et comportement qui caractérisent le style de vie particulier à un individu et son mode d’adaptation. Ils résultent de facteurs constitutionnels, développementaux et du vécu social. » Cette définition unifie la personne avec une notion d’adaptation à l’environnement. Face à ses propres expériences, on réagit, on réfléchit, on crée sa propre personnalité La personnalité est à la fois une structure et une dynamique. 2- Critères de la personnalité « normale » Ce n’est pas une personnalité « idéale », car cela n’existe pas Normalité fonctionnelle Adaptabilité Capacité à jouer sur plusieurs registres (une personne peut avoir plusieurs traits de personnalité. Par exemple : un trait professionnel, un trait familial,…) 3- Différence entre le normal et le pathologique Continuum entre les deux : caractère pathologique lié à la fixité des réactions quelques soient les situations. Le prévisible est pathologique. Norme statistique (courbe de Gauss). Norme fonctionnelle. Norme sociale (souffrance personnelle ou de la famille). Pas de limite absolue dans le domaine entre la personnalité normale et la personnalité pathologique. 4- Les dimensions de la personnalité Le tempérament serait inné (origine génétique) alors que le caractère serait une dimension de la personnalité acquise au fil du temps, sous l’influence de l’environnement, grâce aux apprentissages que l’on a pu faire. Les traits représentent des systèmes ou dispositions chez les personnes qui les amènent à percevoir des situations de façon particulière et à réagir de manière constante dans ces situations (Allport, 1937). Par exemple, pour une personne donnée, on peut s’attendre à ce qu’elle réagisse d’une certaine façon dans une situation similaire dans le temps. 5- Personnalité : modèle « trait-état » SITUATION Tempérament physique héritable Personnalité Environnement : apprentissages Réponses physiologiques Cognitions Comportements TRAITS ETATS Prédiction Réponses 3 La personnalité dépend du tempérament. Le caractère résulte des apprentissages sous l’effet de l’environnement. On a des traits de personnalité qui vont faire que, face à une situation, on va se mettre dans un état émotionnel, affectif, ou autre, induisant une réponse physiologique (exemples : sueur, plaques cutanées, ... en cas de stress). II) Modèles de la personnalité 1- Modèles catégoriels Les types de personnalité : - Classification d’Hippocrate (400 av. J.-C.) : théorie des humeurs. Selon Hippocrate, la prédominance du sang donnait un tempérament instable, nerveux ; celle de la lymphe entraînait un caractère léthargique, avec des personnalités que l’on appelle lymphatiques ; celle de la bile jaune correspond au caractère irascible et celle de la bile noire entraîne le mélancolique au pessimisme. On remarque que c’est encore d’actualité dans le langage courant : « se faire de la bile », « être lymphatique ». Cette classification est reprise par Galien, en 220 après JC, puis par Pavlov qui y ajoute la théorie du conditionnement. - Classification de E. Kretschmer (1925) : typologie selon des caractéristiques physiques définissant quatre types de personnalité. Par exemple, selon lui, les schizophrènes étaient plutôt grands et minces ; le petit et gros aurait un comportement instable, sociable, réaliste, gai ; le musclé, athlétique aurait un comportement impulsif et coléreux. Les modèles catégoriels permettent de repérer les différentes personnalités et de décrire les typologies, mais ils ne rendent pas compte de la diversité humaine. Il est important de faire une approche quantitative sur une dimension puisque, entre deux traits de personnalité, on peut trouver tous les intermédiaires, d’où l’intérêt des modèles dimensionnels. 2- Modèles dimensionnels a/ Modèle à 3 facteurs de H. Eysenck (1970) - Extraversion : sociabilité, caractère vivant, actif, recherche de sensations, dominateur, violent et aventureux (le contraire de l’extraversion est l’intra version et, entre ces deux extrêmes, il y a les intermédiaires : on n’est pas complètement intraverti ou complètement extraverti et ce, sans être pathologique.) - Névrosisme : caractère angoissé, déprimé, culpabilité, faible estime de soi, tendu, irrationnel. - Psychoticisme : agressif, froid, égocentrique, impulsif, rigide, asocial. b/ Modèle de R.Cloninger (1987) : 3 dimensions de personnalité Personnalité Neuromodulateur Comportement-approche Activation comportementale Inhibition comportementale Maintien comportemental Dopamine Sérotonine Noradrénaline Recherche de nouveauté et de sensation, exploration, approche, évitement actif des situations désagréables Inhibition comportementale, évitement passif (les gens font profil bas pour éviter les conséquences) Émotion, maintien de l’attention, dépendance à la récompense, besoin de gratification. 3- Nouveaux modèles biologiques Un déficit sérotoninergique (métabolite dans le LCR)entraîne un déficit du contrôle des impulsions (Ashberg,1976). Les antidépresseurs sérotoninergiques ont pour objectif d’augmenter l’auto-contrôle. Les inhibiteurs de recapture de Sérotonine sont étudiés dans l’alcoolisme, les comportements violents, les TS, le jeu pathologique (Coccaro et Murphy, 1990), c’est – à dire dans toutes les conduites d’excès où il y a recherche de sensations fortes : on a alors augmentation du tonus du système noradrénergique central (Zuckerman,1991, a élaboré 4 une échelle de sensations fortes pour évaluer le niveau de cette dimension. Par exemple, les patients alcooliques ou ayant une dépendance au jeu sont à un haut niveau dans cette échelle.) Comment se construit une personnalité ? 1. par apprentissage : théorie comportementale. L’environnement a un rôle structurant. 2. approche psychanalytique : théorie des instincts. Conflit entre les pulsions et les interdits. Mécanismes de défense du Moi (ils peuvent amener à des comportements normaux et pathologiques). 3. une somme de croyances : théorie cognitive. La personnalité est un processus de pensées avec des croyances et des convictions. En fonction de ses propres croyances, pensées, …, on interprète différemment les éléments qui nous entourent et les événements qui nous arrivent. 4. un effet de la société : théorie sociale. La culture, le groupe la déterminent. Ceci peut être vu à l’intérieur même de la famille où la communication et les interactions entre ses membres ont un rôle structurant, tout comme la pression culturelle qui intervient dans la genèse de la personnalité. 4- Les mécanismes de défense Selon Freud, on est constitué du conscient , du préconscient et de l’inconscient. Pour lui, l’appareil psychique est composé de trois instances : le ça qui correspond aux pulsions, le Surmoi qui correspond aux désirs interdits (qui est à l’origine des conflits entre conscient et inconscient), le Moi, qui est modifié selon les exigences sociales (il cherche à faire des compromis entre les exigences sociales et les désirs acceptables que l’on peut avoir.) • Stratégies dont se sert le Moi pour résoudre les conflits entre les composantes conscientes et inconscientes de la personnalité. • La défense peut conduire à une réaction normale ou pathologique Mécanismes de défense: exemples: • La sublimation : dérivation de l’énergie sexuelle ou agressive vers des activités valorisées socialement (artistiques, intellectuelles et morales). Issue heureuse du développement de la personnalité ou d’une psychanalyse. Manifestation d’une autonomie de la pensée et de l’action vis-à-vis des conflits inconscients. • Le refoulement : rejet dans l’inconscient de représentations conflictuelles liées à la pulsion et qui demeurent actives tout en étant inaccessibles à la prise de conscience. Les effets nocifs viennent souvent du retour du refoulé. • La projection : perception de pulsions inacceptables comme si elles appartenaient aux autres alors qu’elles sont nôtres. • L’isolation : disparition dans le conscient de l’affect lié à une représentation (souvenirs, idées..) conflictuelle. Séparation entre deux pensées ou comportements qui sont en réalité liés. (comme dans la phobie) • La formation réactionnelle : attitude psychique de sens opposé à un désir refoulé et constituée en réaction contre celui-ci. Ex: pudeur face à la perversion; transformation de la cruauté uploads/Philosophie/ personnalite-normale.pdf

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