Introduction Table des m atières Cours de Philosophie Lecture suivie Bibliograp
Introduction Table des m atières Cours de Philosophie Lecture suivie Bibliographie Index Chercher « Les trois ordres. Pascal Deuxième discours sur la condition des Grands. Grandeurs naturelles, grandeurs d’établissement. Pascal. » Premier discours sur la condition des Grands. Pascal. 26 mai 2009 par Simone MANON «Pour entrer dans la véritable connaissance de votre condition, considérez-la dans cette image. Un homme est jeté par la tempête dans une île inconnue dont les habitants étaient en peine de trouver leur roi qui s'était perdu, et ayant beaucoup de ressemblance de corps et de visage avec ce roi, il est pris pour lui, et reconnu en cette qualité par tout ce peuple. D'abord il ne savait quel parti prendre; mais il se résolut enfin de se prêter à sa bonne fortune. Il reçut tous les respects qu'on lui voulut rendre, et il se laissa traiter de roi. Mais comme il ne pouvait oublier sa condition naturelle, il songeait, en même temps qu'il recevait ces respects, qu'il n'était pas ce roi que ce peuple cherchait, et que ce royaume ne lui appartenait pas. Ainsi il avait une double pensée, l'une par laquelle il agissait en roi, l'autre par laquelle il reconnaissait son état véritable et que ce n'était que le hasard qui l'avait mis en la place où il était. Il cachait cette dernière pensée, et il découvrait l'autre. C'était par la première qu'il traitait avec le peuple, et par la dernière qu'il traitait avec soi-même. Entrées complémentaires 1. Deuxième discours sur la condition des Grands. Grandeurs naturelles, grandeurs d’établissement. Pascal. 2. Troisième discours sur la condition des Grands. Pascal. 3. Trois discours sur la condition des Grands. Pascal. 1670 4. Pascal. "La raison des effets". 5. Du contrat social. Livre I. Rousseau. Texte et explication. À propos Par Simone MANON, Professeur de philosophie Tous droits réservés. Pour Commencer Comment se repérer dans ce blog ? Présentation du chapitre I Catégories Non classé Cours Présentation des chapitres Chapitre I – La philosophie. PHILOLOG Cours de philosophie Flux pour Articles Commentaires » Premier discours sur la condition des Grands. Pascal. - PhiloLog 30/01/2015 http://www.philolog.fr/premier-discours-sur-la-condition-des-grands-pascal/ 1 / 8 Ne vous imaginez pas que ce soit par un moindre hasard que vous possédez les richesses dont vous vous trouvez maître, que celui par lequel cet homme se trouvait roi. V ous n'y avez aucun droit de vous-même et par votre nature non plus que lui et non seulement vous ne vous trouvez fils d'un duc, mais vous ne vous trouvez au monde que par une infinité de hasards. V otre naissance dépend d'un mariage, ou plutôt de tous les mariages de ceux dont vous descendez. Mais ces mariages, d'où dépendent-ils? D'une visite faite par rencontre, d'un discours en l'air, de mille occasions imprévues. V ous tenez, dites-vous, vos richesses de vos ancêtres; mais n'est-ce pas par mille hasards que vos ancêtres les ont acquises et qu'ils les ont conservées? V ous imaginez-vous aussi que ce soit par quelque loi naturelle que ces biens ont passé de vos ancêtres à vous? Cela n'est pas véritable. Cet ordre n'est fondé que sur la seule volonté des législateurs qui ont pu avoir de bonnes raisons, mais dont aucune n'est prise d'un droit naturel que vous avez sur ces choses. S'il leur avait plu d'ordonner que ces biens, après avoir été possédés par les pères durant leur vie, retourneraient à la république après leur mort, vous n'auriez aucun sujet de vous en plaindre. Ainsi tout le titre par lequel vous possédez votre bien n'est pas un titre de nature, mais d'un établissement humain. Un autre tour d'imagination dans ceux qui ont fait les lois vous aurait rendu pauvre; et ce n'est que cette rencontre du hasard qui vous a fait naître avec la fantaisie des lois favorable à votre égard qui vous met en possession de tous ces biens. Je ne veux pas dire qu'ils ne vous appartiennent pas légitimement, et qu'il soit permis à un autre de vous les ravir; car Dieu, qui en est le maître, a permis aux sociétés de faire des lois pour les partager; et quand ces lois sont une fois établies, il est injuste de les violer. C'est ce qui vous distingue un peu de cet homme qui ne posséderait son royaume que par l'erreur du peuple; parce que Dieu n'autoriserait pas cette possession, et l'obligerait à y renoncer, au lieu qu'il autorise la vôtre. Mais ce qui vous est entièrement commun avec lui, c'est que ce droit que vous y avez n'est point fondé, non plus que le sien, sur quelque qualité et sur quelque mérite qui soit en vous et qui vous en rende digne. V otre âme et votre corps sont d'eux-mêmes indifférents à l'état de batelier ou à celui de duc; et il n'y a nul lien naturel qui les attache à une condition plutôt qu'à une autre. Que s'ensuit-il de là? Que vous devez avoir, comme cet homme dont nous avons parlé, une double pensée ; et que si vous agissez extérieurement avec les hommes selon votre rang, vous devez reconnaître, par une pensée plus cachée mais plus véritable, que vous n'avez rien naturellement au- dessus d'eux. Si la pensée publique vous élève au-dessus du commun des hommes, que l'autre vous abaisse et vous tienne dans une parfaite égalité avec tous les hommes; car c'est votre état naturel. Le peuple qui vous admire ne connaît pas peut-être ce secret. Il croit que la noblesse est une grandeur réelle, et il considère presque les Grands comme étant d'une autre nature que les autres. Ne leur découvrez pas cette erreur, si vous voulez, mais n'abusez pas de cette élévation avec insolence, et surtout ne vous méconnaissez pas vous-même, en croyant que votre être a quelque chose de plus élevé que celui des autres. Que diriez-vous de cet homme qui aurait été fait roi par l'erreur du peuple, s'il venait à oublier tellement sa condition naturelle qu'il s'imaginât que ce royaume lui était dû, qu'il le méritait et qu'il lui appartenait de droit? V ous admireriez* sa sottise et sa folie. Mais y en a-t-il moins dans les personnes de condition qui vivent dans un si étrange oubli de leur état naturel? Que cet avis est important! Car tous les emportements, toute la violence, et toute la vanité des Grands, vient de ce qu'ils ne connaissent point ce qu'ils sont : étant difficile que ceux qui se regarderaient intérieurement comme égaux à tous les hommes, et qui seraient bien persuadés qu'ils n'ont rien en eux qui mérite ces petits avantages que Dieu leur a donnés au-dessus des autres, les traitassent avec insolence. Il faut s'oublier soi- même pour cela, et croire qu'on a quelque excellence réelle au-dessus d'eux; en quoi consiste cette illusion, que je tâche de vous découvrir. » Pascal, Trois discours sur la condition des Grands. * Il faut comprendre : « vous vous étonneriez.» Présentation du texte. L'opuscule Trois discours sur la condition des grands n'est pas écrit par Pascal. Il est le récit que Nicole (1625.1695. Auteur des Essais de morale. Janséniste de renom) donna, dix ans après la mort de Pascal, des conversations que le philosophe eut sur ce thème aux alentours de 1660. Dans la préface des Trois Discours, Nicole écrit : « Une des choses sur lesquelles feu M. Pascal avait plus de vues était l'instruction d'un prince que l'on tâcherait d'élever de la manière la plus proportionnée à l'état où Dieu l'appelle, et la plus propre pour le rendre capable d'en remplir tous les devoirs et d'en éviter tous les dangers. On lui a souvent ouï dire qu'il n'y avait rien à quoi il désirât plus de contribuer pourvu qu'il y fût bien engagé, et qu'il sacrifierait volontiers sa vie pour une chose si importante. Et comme il avait accoutumé d'écrire les pensées qui lui venaient sur les sujets dont il avait l'esprit occupé, ceux qui l'ont connu se sont étonnés de n'avoir rien trouvé dans celles qui sont restées de lui, qui regardât expressément cette matière quoique l'on puisse dire en un sens qu'elles la regardent toutes, n'y ayant guère de livres qui puissent plus servir à former Chapitre I – La philosophie. Chapitre II – Conscience. Inconscient. Sujet. Chapitre III – Autrui. Chapitre IV – Désir. Chapitre V – Bonheur et moralité. Chapitre VI – Nature- Culture. Chapitre VII – Le travail. Chapitre VIII – La technique. Chapitre IX – L'art. Chapitre X – La religion. Chapitre XI – Le langage. Chapitre XII – Le réel, l'expérience. Chapitre XIII – La raison. Chapitre XIV – L'interprétation. Chapitre XV – L'histoire Chapitre XVI – La vérité. Chapitre XVII – Matière, vie, esprit. Chapitre XVIII – La politique. Chapitre XIX – Droit et justice. Chapitre XX – Etat et Société. Chapitre XXI – La liberté. Chapitre XXII – Réflexions sur l'Europe Chapitre XXIII- L'existence, le temps, la mort Chapitre XXIV- L'ennui Chapitre XXV. Le plaisir. Chapitre XXVI: La guerre. Dissertations Lecture suivie Méthodologie Textes Explication de texte Répertoire Exercices Récréation Commentaires Récents Simone MANON dans uploads/Philosophie/ premier-discours-sur-la-condition-des-grands-pascal-pdf 1 .pdf
Documents similaires










-
44
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jan 29, 2021
- Catégorie Philosophy / Philo...
- Langue French
- Taille du fichier 0.3034MB