Rationalisme : Les avancées de la science aux XVII et XVIIIe siècles, appelés é

Rationalisme : Les avancées de la science aux XVII et XVIIIe siècles, appelés époque des Lumières, se sont manifestées par l’approche philosophique du rationalisme (inspirée par la science et en particulier les mathématiques) en Europe continentale. Descartes : si nos sens ne sont pas fiables, on doit connaître par la pensée rationnelle. Cette approche de l’épistémologie, la façon dont nous acquérons la connaissance renvoie à la défiance de Platon vis-à-vis du monde sensible). Le rationalisme s’oppose à l’empirisme, qui voit dans l’expérience sensible (et non dans la raison) l’origine de la connaissance. L’approche rigoureuse de Descartes a marqué un tournant dans l’histoire de la philosophie, intégrant la méthode mathématique à la recherche philosophique. Le rationalisme fut adopté par Spinoza et Leibniz (mathématiciens), et est devenu le courant dominant en Europe, tandis que l’empirisme, courant opposé, s’est développé à partir des mêmes racines. Le terme rationalisme signifie d’abord une confiance dans les capacités de la raison humaine à comprendre le réel ; il s‘oppose au scepticisme, au fidélisme, à l’irrationalisme, aux théories qui mettent en doute la rationalité du réel. Position philosophique selon laquelle tout ce qui est possède en fait ou en droit, une rationalité et n’ai alors jamais totalement étranger à la raison comme faculté humaine. Il n’est formulé comme tel qu’avec Leibniz selon lequel « rien n’est sans raison suffisante ». Cela signifie que toute réalité est en droit rationnelle, qu’elle « a une raison » lors même que nous l’ignorons. Le rationalisme est ainsi un refus de l’existence même d’un irrationnel véritable, ce que nous appelons irrationnel est rationnel à une échelle supérieure qui nous dépasse. Leibniz refuse tout scepticisme, tout fidélisme, et tout empirisme. L’être humain est capable, par un bon usage de sa raison, d’accéder à des vérités certaines, universelles et nécessaires. Le rationalisme contemporain renonce à toute connaissance de l’absolu, mais conserve l’ambition de comprendre scientifiquement la réalité phénoménale, en tenant compte de l’historicité de la raison elle-même (rationalisme « ouvert » et « dialectique » de Bachelard) Connaissance de l’absolu, la raison comme origine de la connaissance, usage de la raison pour accéder à des vérités (certaines, universelles et nécessaires), toute réalité a une raison et donc pas étrangère à la raison. René Descartes (1596-1650, pneumonie) (œuvre sans précédent, pris son temps pour construire sa propre philosophie, a commencé à publier à 41 ans) 1633 : Galilée condamné par l’Inquisition (il partage son héliocentrisme), 1637 : Discours de la méthode, 1641 : Méditations métaphysiques, 1644 : Principes de la philosophie, 1649 : Les passions de l’âme *Discours de la méthode (prudente, du bon sens) (1637) Quatre règle pour bien penser : 1.Partir des évidences premières (que nous sommes capables de reconnaître grâce aux idées innées disposées en nous par Dieu) qui résistent au doute 2.Analyser le problème en le décomposant en plusieurs problèmes simples (dont l’association est complexe) 3.Synthétiser pour en dégager l’essentiel 4.Vérifier que nous n’avons rien oublié 4 maximes pour une « morale provisoire » : 1.Suivre les coutumes de son pays 2.Lorsqu’on a pris une décision, s’y tenir comme si c’était assurément la meilleure (« l’irrésolution est le pire des maux » : si on est égaré dans une forêt, il faut choisir une direction et s’y tenir pour ne pas tourner en rond) 3.Faire de son mieux pour assouvir ses désirs mais, en cas d’échec, chercher à changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde 4.Rechercher la vérité -> Réfléchissons au mieux avec notre entendement limité puis, lorsque nous avons arrêté notre décision, tenons-nous-y avec toute la force de notre entendement *Méditations métaphysiques (radical, révolutionnaire) (1641) Sens trompeurs -> doute -> la pensée -> l’être Postulat de départ -> Jusqu’ici on se basait sur les sens et l’expérience pour connaître mais ils nous trompent donc on ne peut pas leur faire confiance. Il reprend les arguments des sceptiques : erreur des sens, mirages, confusion du rêve et de la veille, etc. Le projet de Descartes est ambitieux : refonder le savoir sur des bases certaines. Il utilise comme méthode (et non comme fin, cf : les sceptiques de l’Antiquité) le scepticisme absolu (qui consiste à douter de tout ce dont on peut douter) pour voir s’il existe des certitudes dont on ne peut pas douter. L’épreuve du doute remet en cause non seulement l’existence du monde sensible, mais aussi celle des idées rationnelles (2+2=4). « J'avais dès longtemps remarqué que, pour les mœurs, il est besoin quelquefois de suivre des opinions qu'on sait fort incertaines, tout de même que si elles étaient indubitables ; mais, parce qu'alors je désirais vaquer seulement à la recherche de la vérité, je pensai qu'il fallait que je fisse tout le contraire, et que je rejetasse, comme absolument faux, tout ce en quoi je pourrais imaginer le moindre doute afin de voir s'il ne resterait point, après cela, quelque chose en ma créance, qui fût entièrement indubitable. Ainsi, à cause que nos sens nous trompent quelquefois, je voulus supposer qu'il n'y avait aucune chose qui fût telle qu'ils nous la font imaginer. Et parce qu'il y a des hommes qui se méprennent en raisonnant, même touchant les plus simples matières de géométrie, et y font des paralogismes, jugeant que j'étais sujet à faillir, autant qu'aucun autre, je rejetai comme fausses toutes les raisons que j'avais prises auparavant pour démonstrations. Et enfin, considérant que toutes les mêmes pensées, que nous avons étant éveillés, nous peuvent aussi venir, quand nous dormons, sans qu'il y en ait aucune, pour lors, qui soit vraie, je me résolus de feindre que toutes les choses qui m'étaient jamais entrées en l'esprit n'étaient non plus vraies que les illusions de mes songes. Mais, aussitôt après, je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallait nécessairement que moi, qui le pensais, fusse quelque chose. Et remarquant que cette vérité :je pense, donc je suis, était si ferme et si assurée, que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n'étaient pas capables de l'ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe de la philosophie que je cherchais. Puis, examinant avec attention ce que j'étais, et voyant que je pouvais feindre que je n'avais aucun corps, et qu'il n'y avait aucun monde, ni aucun lieu où je fusse; mais que je ne pouvais pas feindre, pour cela, que je n'étais point ; et qu'au contraire, de cela même que je pensais à douter de la vérité des autres choses, il suivait très évidemment et très certainement que j'étais ; (…) je connus de là que j'étais une substance dont toute l'essence ou la nature n'est que de penser, et qui, pour être, n'a besoin d'aucun lieu, ni ne dépend d'aucune chose matérielle. En sorte que ce moi, c'est-à-dire l'âme par laquelle je suis ce que je suis, est entièrement distincte du corps, et même qu'elle est plus aisée à connaître que lui, et qu'encore qu'il ne fût point, elle ne laisserait pas d'être tout ce qu'elle est » René Descartes, Discours de la méthode (1637), Quatrième partie, § 1-2 (D’abord, l’incertitude des sens constatée me conduit à douter de l’existence de ce qui m’entoure et de moi-même en tant que personne individuelle : je ne peux faire confiance absolument ni à mes impressions corporelles, ni à ma mémoire. Ensuite, Admettons que tout ce que je vis soit hallucinations, rêves, délires. Quoi que je rêve, il faut bien que je rêve à l’aide d’images ; figures, nombres, espace, temps. Ce sont précisément les objets mathématiques qui ne prétendent pas être des copies des objets extérieurs mais de simples objets de pensée. Je ne peux donc pas, me semble-t-il, me tromper à leur égard. Il se peut très bien qu’il n’y ait pas quatre pommes dans ce panier (données sensibles), mais comment serait-il possible que deux et deux ne fasse pas quatre (évidence rationnelle) ? Descartes remet pourtant en cause cette évidence mathématique, rationnelle, en utilisant la fiction du Malin génie, être infiniment puissant qui mettrait toutes ses forces à me tromper. Il pourrait me convaincre que deux et deux font quatre, alors que rien ne correspondrait véritablement à ces signes) Au moment où je suis en train de douter de tout, la seule certitude qui résiste au doute (et en marque la limite) est le fait que je doute (capacité de la pensée), donc que je pense et donc que j’existe au moins comme pensée. Même en supposant que le Malin Génie (artifice métaphysique) me trompe autant qu’il veut, « il ne saurait jamais faire que je ne sois rien, tant je penserai être quelque chose » (Méditations, in Descartes, Œuvres, Tome II, édition Alquié, Classiques Garnier, p. 415). Si l'on considère tout ce dont nous pouvons douter comme faux, cet élément de vérité métaphysique absolue ne peut être remis en question, car même si le monde extérieur à notre conscience n'existe pas, de toute évidence nous pensons. Si je peux douter de tout le reste, je sais au moins que je uploads/Philosophie/ rationnalisme-descartes-spinoza-leibniz.pdf

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