SCATOLOGIE ET RÉSURRECTION Depuis quelques temps la presse du PCI (parti commun

SCATOLOGIE ET RÉSURRECTION Depuis quelques temps la presse du PCI (parti communiste international) se déchaîne contre Invariance et contre ma « personne ». Je ne me lamente pas, je constate. Dans il programma comunista je relève : « Arrivano i professori in marxismo « dernier cri » » (26.06.75) ; « Amadeo Bordiga militante rivoluzionario non pensatore solitario » (25.08.75). Dans le premier il est question de la traduction italienne de « Moscou au temps de Lénine » de Rosmer parue à la Jaca Book et faite par Valentino Campi qui a mis des notes dont certaines s'inspirent de mon article Le KAPD et le mouvement prolétarien (Invariance, série II, n°1, 1972) ce qui est cause de quelques attaques contre moi. Le second fait un panorama des publications d'œuvres de Bordiga parues chez différents éditeurs. J'y suis superficiellement insulté ; l'auteur renvoie à une étude ultérieure et à un article publié dans Programme Communiste n°67, juillet-septembre 1975 : « Mise au point à propos de certains « dépasseurs » de marxisme » dont nous nous occuperons un peu plus. Tout cela précède l'intervention grotesque et stupide de B. Maffi auprès des éditions 10/18 en vue d'empêcher la publication du livre de Bordiga, Russie et révolution dans la théorie marxiste (cf. Documents en appendice). Il peut paraître aberrant de répondre à ces articles après avoir rejeté (cf. Invariance, série II, n° 5 : Ce monde qu'il faut quitter) la critique et la polémique, d'autant plus que l'anonyme veut lui-même, au départ, les éviter parce que cela l'importune de devoir me prendre en considération ; il entreprend de faire une mise au point qui dégénère vite en dissertation diffamatrice. Je ne veux pas polémiquer, ni critiquer, seulement me laver. On ne critique ni ne polémique avec la boue dont certains veulent nous couvrir. Évidemment il y a les lanceurs de boue ! Impossible de leur rendre la pareille, ni critiquer leur acte. Mais ce qui peut être important c'est de clarifier comment il se fait que des gens agissent ainsi, s'adonnent à la pratique rackettiste. Pour cela il faut envisager ce qu'écrit l'anonyme ; ce qui permettra de préciser des points insuffisamment explicités dans les articles parus d'Invariance ou qui n'y ont pas encore été abordés. Il s'agira donc d'une purification et d'une clarification. D'où, je ne tiendrai pas compte d'idioties agressives comme celle qui se trouve à la fin de l'article où l'anonyme parle de l' « individualisme de la classe universelle » (p. 88). Il n'est pas possible non plus d'accorder trop d'importance à une erreur d'ordre zoologique, si ce n'est de noter qu'elle révèle d'autres erreurs sous-jacentes. En effet, ce qui définit l'oiseau n'est pas l'aile (cf. p. 87) mais la plume car il existe des oiseaux sans ailes (Kiwi), des mammifères ailés (chiroptères couramment appelés chauve-souris) et il a existé des reptiles volants. Nous l'avons dit plusieurs fois : il faut que les rackets soient détruits, car ils inhibent le mouvement de compréhension et d'effectuation de la nouvelle dynamique que l'humanité doit adopter. Il n'est pas question de vouloir lutter contre eux car ce serait encore opérer délibérément à l'intérieur de ce monde et accepter leur terrain de lutte. Mais si on a l'occasion de contribuer à la destruction de l'un d'eux, on ne peut pas la laisser passer ; car ce mouvement qui nous fait sortir de ce monde ne reste pas non plus sans aucune attache avec lui ; on peut d'autant mieux en sortir qu'on a éliminé des obstacles entravant ce mouvement. D'autre part, le PCI a un rôle charnière au sein de divers rackets : il permit et permet l'existence de Révolution Internationale et de tout le courant international qui s'y rattache ; il est la base de groupes comme Le mouvement communiste (aujourd'hui disparu), Négation (dans une moindre mesure), etc., qui, certes, ne peuvent être mis sur le même plan (on ne peut pas faire l'amalgame ; d'un point de vue général- méthodologique, même si les différences sont minimes il s'agit toujours de les percevoir). A côté, il y a des groupes critiques des précédents comme Une tendance communiste devenu en partie Maturation communiste qui font une critique du programmatisme (ce qu'on retrouve chez des groupes informels). Critiqueurs et critiques passent sous silence le point essentiel qui se trouve à la base : c'est Bordiga qui a donné au concept de programme une ampleur considérable, le remplissant de déterminations nouvelles. Ils ne peuvent pas faire une critique sans passer par son oeuvre. Nous envisagerons ces divers groupes dans un prochain travail sur le gauchisme de 1960 à nos jours. S'il y a des bonds, à certains moments, comme en 1968 (dans une moindre mesure en 1972-73), il se produit aussi de profonds reculs qui ne remettent pas obligatoirement en cause les acquis mais les masquent. En réalité ce qui apparaît souvent comme un recul n'est qu'une pause. Il y a eu acquisition ou entrevue de quelque chose de nouveau ; le mouvement doit l'intégrer et c'est à cause de cela qu'il stagne. C'est ainsi qu'en période de révolution, s'effectue une rupture grâce à laquelle les hommes et les femmes parviennent à une certaine compréhension qui leur permet justement d'aller au-delà ; mais ils ne peuvent pas maintenir cette tension. D'un seul coup, tout ne peut être remplacé. Alors se produit une stase, toujours mise à profit par les classes qui viennent d'être dépossédées, afin de reprendre l'avantage. Les divers rackets cessaient de profiter de la stase actuelle pour réimposer leurs divagations passéistes et enrayer le procès de production des révolutionnaires. Il convient donc de s'opposer à eux lorsqu'ils deviennent trop menaçants. On ne peut pas, en outre, rejeter à priori l'hypothèse que, parfois, sous un tas de banalités une pensée un jour puisse s'extérioriser. Dans cette perspective je dois ajouter paraphrasant un proverbe chinois : il faut même prendre au sérieux quelque chose de futile de peur de prendre pour futile quelque chose de sérieux. Ce qui n'empêche pas de considérer l'article dont nous nous occupons plus particulièrement comme empli de diffamations, contradictions, incompréhensions, mauvaise foi, ignorance, escamotage de questions importantes, le tout lié à une volonté délibérée de banalisation manifestant la réaction rackettiste classique. On perçoit chez l'anonyme auteur (individuel ou collectif) l'égarement total devant des développements qu'il ne peut absolument pas dominer ; ne reste que l'insulte qui est souvent l'apanage des réponses de bien des marxistes sans qu'ils en aient le monopole. Pourtant il se sent attiré par ce mouvement théorique ; il commence même par une certaine éructance mais, au moment d'avoir un orgasme, il se produit un profond dérangement – peut-être un affolement biologique – et l'anonyme défèque ; de là son invocation de la merde, non la sienne (il se censure!) mais, en un transfert inconscient mais non innocent, celle de M. Camatte. Tout l'article est bâti en vue de ce final qui préexistait à tout l'élaboration théorique. C'est un article scatologique. Nous avons parlé de diffamation, celui qui la subit en premier lieu c'est Bordiga. L'anonyme affirme que la passion du communisme ne le caractérise absolument pas (p. 83). Sur ce point il n'est pas d'accord avec d'autres éléments du PCI (cf. l'article « Au travail camarades » que nous citons plus loin). Ce qui est intéressant dans sa réfutation c'est la volonté d'action qui s'y exprime en banalisant Marx. J'ai mis au début de ma préface Bordiga et la passion du communisme une citation de ce dernier : « La passion c'est la force essentielle de l'homme qui tend énergiquement à atteindre son objet ». Ce qui implique une lutte, une tension profonde. Qu'oppose à cela l'anonyme ? Il paraphrase mon texte et dit : « « la passion du communisme » se manifeste comme passion de la lutte révolutionnaire pour le communisme, et comme passion de l'instrument indispensable de cette lutte, le parti communiste » (p. 83). Il y a là un glissement fort dangereux, une dégradation de l'être en l'avoir. Ce qui devient important ce n'est plus le communisme mais la lutte (une passion de la passion! On ne doit pas s'étonner que le PCI fasse si facilement l'apologie de la violence) ou l'instrument. Sous une autre forme on a la réexposition de la sentence de Bernstein : « Le but n'est rien le mouvement est tout », tandis qu'en fonction de la phrase de Marx, on pouvait pleinement comprendre comment les deux étaient intimement liés chez Bordiga. De plus, c'est nier tout ce qu'il a pu écrire sur le communisme, en particulier son affirmation que Marx et Engels passèrent leur vie à décrire le communisme, que c'est à partir de la vision de ce dernier que Marx a pu faire l'étude du capital. Et, ce qui est le plus important, pour Bordiga le parti était et devait être préfiguration de la société communiste. Ce qui était déterminant c'était bien le communisme. Venons-en maintenant aux diffamations, déformations, etc., qui nous concernent. D'entrée l'anonyme veut jeter le discrédit sur ce que j'ai fait. A uploads/Philosophie/ scatology-and-resurrection-jacuqes-camatte-maffi-rev-invariance-series-ii-fr.pdf

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