SUJET : « Aucune cause ne justifie la corruption, aucune raison ne peut l’expli
SUJET : « Aucune cause ne justifie la corruption, aucune raison ne peut l’expliquer . » Que pensez-vous de cette assertion d'un contemporain ? TOPIC: “No cause justifies corruption and no reason can explain it” What do you think of this assertion by a contempory? (GREFFES B 2007) Le sujet apparaît comme une déclaration sentencieuse certainement tirée de l’anthologie des discours du Chef de l’Etat camerounais. L’homme est connu pour son maniement délicat de la langue française et pour son penchant moralisateur, son appel à la spiritualisation de la matière (Pour le libéralisme communautaire, 1987). En tout état de cause, la connaissance de cet essai de philosophie politique n'est pas rédhibitoire, le candidat a la latitude d’argumenter sur la base de sa propre culture, étant donné que la corruption est un sujet de prédilection dont l'abondante littérature est particulièrement à portée de tous. Corruption (in commission or omission) is punishable under sections 134 and 134.a of the Penal Code: Any public servant or government employee who for himself or for a third parts solicits, accepts or receive any offer, promise gift or present in order to perform, refrain from performing or postpone any act of his office or who receive any reward as remuneration for having already performed or refrain from any such act shall be punished. The gifts and presents in order to obtain either the performance, postponement or abstention from an act. Corruption is the violation of the obligations of probity, fidelity and impartiality in the exercise of a public service, to the detriment of the user. Ainsi perçue, la corruption a une résonance morale, économique, et politique. Il y a un rapport consubstantiel et dialectique entre le corrupteur et le corrompu. L'assertion du contemporain relève du perfectionnisme moral d’où la double négation aucune et le refus total d’admettre, même à titre conjectural, l’existence des facteurs aggravants et de risque (ne justifient et ne peut l’expliquer). Le candidat se doit de clarifier les concepts de base : la corruption ; aucune cause ne justifie ; aucune raison ne peut l’expliquer). kalata - Préparation Supérieure Privée aux concours administratifs – www.kalata.cm En somme, la corruption qui est le thème structurateur du sujet renvoie à l'ensemble des pratiques illégales et amorales qui gangrènent la société. 2. La consigne d'écriture La consigne d’écriture est tout à fait classique et n'est pas susceptible d'embarrasser le candidat. Que pensez-vous de...est une consigne claire qui invite le candidat à faire preuve de discernement, de sens critique et d'esprit de synthèse. Le candidat de profil BACC+n au moins ne doit pas faire preuve d'étroitesse d'esprit. Le plan pourrait être dialectique, sans pour autant que l’on pénalise à l'excès le candidat qui a compris le sujet et l'a traité en deux parties comprenant l’'explication et la discussion. 3. La problématique du sujet Point n'est besoin de rappeler le rôle capital de la problématique dans tout travail intellectuel en général, et en dissertation en particulier. Une prestation intellectuelle sans problématique, c'est-à-dire sans questionnement majeur égare le correcteur et disqualifie le candidat. Ce sujet pose le problème de la vision idyllique d’une société respectueuse de ses lois et règlements dans le sens bien compris de l'intérêt général. Or peut-on vivre moralement dans un monde visiblement corrompu ? Si rien ne légitime, dans l'absolu, la corruption, à en croire le contemporain, qu'est-ce qui justifie sa pratique récurrente dans notre société ? La corruption est elle une fatalité ? 4. Plan possible Etant donné que les candidats de la section « Greffes » viennent pour la plupart d'avoir le Baccalauréat, il est tout à fait judicieux d'attendre d'eux des dissertations philosophiques en bonne et due forme, et un traitement du sujet intégrant volontiers la discussion et une bonne connaissance des grands auteurs. I- LA NOTION DE CORRUPTION kalata - Préparation Supérieure Privée aux concours administratifs – www.kalata.cm A. LA NOTION DE "CORRUPTION" DU POINT DE VUE LITTERAIRE ET MORAL La corruption de part sa définition, est quelque chose de péjoratif, de négatif. En effet, dans le dictionnaire Robert, corrompre c'est gâter, décomposer, dénaturer, pervertir, séduire par des dons ou des promesses. La corruption est donc synonyme d'altération, de déformation, de séduction, et de dépravation. Il s'agit de manière plus concrète d'actes ou de comportements qui ne sont pas dans l'ordre normal des choses. On peut même dire qu'il s'agit de comportements ou d'attitudes qui sont en porte à faux avec les prescriptions sociales liées à la probité et dont la manifestation trouble l'ordre social, économique, politique ou administratif. Sur le plan strictement moral, corruption est synonyme d'avilissement, de perversion, de souillure et de vice. Et la bible essaie de saisir le phénomène à travers plusieurs chapitres: Ainsi on peut citer ces quelques passages : - Dieu vit que la terre était corrompue ; - Mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs ; - A la mort du Juge, Ils se corrompaient ; - La corruption s'est répandue dans tous les pays ; - T outes les choses vouées à la corruption par l'usage ; - En fuyant la corruption qui existe dans le monde ; - T u as corrompu la sagesse ; - Libérée de la servitude de la corruption. ' Mais, ainsi comprise, la corruption n'est pas quelque chose de palpable. Le-citoyen ordinaire ne se retrouve pas dans toutes ces définitions parce qu'elles ne lui permettent pas de se situer de manière plus concrète par rapport aux agissements sociaux décriés. C'est pourquoi certains auteurs ont essayé de mieux cerner ce concept en le saisissant par rapport à l'accomplissement de l'acte pouvant être qualifié de corruption. B. LA CORRUPTION DANS LA PRATIQUE COURANTE kalata - Préparation Supérieure Privée aux concours administratifs – www.kalata.cm Pour Robert Klitgaard II y a corruption lorsqu'un Individu place de manière illicite, ses propres intérêts au dessus de ceux des gens et des idéaux qu’il s'est engagé à servir. T elle que définie, la corruption peut revêtir des formes multiples allant de l'insignifiant au monumental. Elle peut aussi bien consister en distorsions des procédures les plus simples qu'en abus des grands instruments de l'action publique. Qu'il s'agisse des tarifs douaniers ou de la politique en matière de crédit, de logement ou encore de l'application des lois et règlement relatifs à la sécurité publique, au respect des contrats ou au remboursement des emprunts. Elle peut fleurir dans le secteur privé comme dans le secteur public et apparaît souvent dans les deux en même temps. La corruption peut être accessoire ou systématique. La "corruption accessoire" est le fait d'individus ou de petits groupes qui profitent, d’une occasion. On peut en voir les manifestations dans la sollicitation et l'acception non planifiées de dessous de table. Il s'agit d'une corruption à petite échelle. Bien que les gains et les récompenses soient en général faibles, elle peut être relativement coûteuse et irrite de nombreuses personnes qui en sont les victimes. La corruption "systématique" qui n'est pas aussi imprévue implique habituellement des gains plus substantiels et est souvent associée à des scandales populaires. Qu’il s'agisse de la corruption accessoire ou de la corruption systématique, elle s'appuie sur des promesses, des menaces ou les deux à la fois, elle peut émaner d'un fonctionnaire, d'un employé ou d'un client intéressé. Elle peut comporter des omissions ou des commissions, impliquer des services légalement ou illicitement rendus, et se développer à l'intérieur comme a l'extérieur des structures de l’Etat. Les frontières de la corruption sont parfois difficiles à tracer, elles sont liées aux lois et coutumes locales. Joseph NYE pour sa part, soutient que la corruption est une conduite qui se détourne des devoirs officiels liés à la fonction publique en vue d'obtenir des avantages personnels (privés, familiaux ou de copinage) qu'ils soient pécuniaires ou qui violent les règles émises contre certains comportements à visée kalata - Préparation Supérieure Privée aux concours administratifs – www.kalata.cm personnelle. Historiquement, le concept a été appliqué à la fois aux comportements politiques et aux attitudes sexuelles. A l'instar du terme latin corruptus, le mot corrompu évoque toute une série d'images du mal, il renvoi aux facteurs de destruction de ce qui est sain. Le mot en lui même a une résonance morale. Les définitions en cette matière ne sont pas statiques. L'idée que les sociétés se font de ce qui doit être considéré comme "corrompu" évolue. Au fil du temps, les sociétés ont été capables d'établir des distinctions plus fines entre la notion de corruption et celles permises de "réciprocité" de transaction, de cadeau, de remerciements, de Motivations etc. et elles ont pu davantage faire entrer ces distinctions dans la pratique. Dans une société donnée, on peut à tout moment rencontrer au moins trois définitions différentes de ce qui constitue un acte de corruption. - celle émanant du purisme moral - celle de la pratique courante - celle de la loi telle qu’elle est écrite, (de lège latta) Nous avons déjà parlé des deux premières. Il importe à présent, d’aborder la définition de la corruption telle qu'appréhendée par le code pénal camerounais. C- LA CORRUPTION TELLE QUE DEFINIE PAR LA uploads/Philosophie/ topic-quot-no-cause-justifies-corruption-and-no-reason-can-explain-it-quot-what-do-you-think-of-this-assertion-by-a-contempory.pdf
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- Publié le Aoû 21, 2022
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