PHILOSOPHIE GENERALE-LICENCE 2- THEME : LE MAL - MORY THIAM-19/20 1 PH 242 A :

PHILOSOPHIE GENERALE-LICENCE 2- THEME : LE MAL - MORY THIAM-19/20 1 PH 242 A : PHILOSOPHIE GENERALE THEME : LE MAL OBJECTIF GENERAL  Permettre aux étudiants de prendre conscience de la problématique du mal et de pouvoir se positionner dans le débat sur le sens et la porté du mal Objectifs spécifiques  Permettre aux étudiants de pouvoir distinguer les différentes formes de manifestation du mal  Permettre aux étudiants de découvrir les grands courants de la philosophie morale  Permettre aux étudiants de découvrir les différents sens qu’on pourrait attribuer au mal Plan du cours  Introduction  I- Les sources du mal  1-Dieu est-il à l’origine du mal ?  2-Le mal dans la nature humaine  2-1 la perspective mythico-théologique  2-2 la perspective philosophique  II-Les formes d’expression du mal  1-Le mal moral  2-Le mal physique : la souffrance peut-elle avoir un sens ?  3-Le mal psychologique  III-Le mal dans l’histoire de l’humanité  1- Quand le mal devient banal  2- Par-delà le mal  Conclusion PHILOSOPHIE GENERALE-LICENCE 2- THEME : LE MAL - MORY THIAM-19/20 2 Evaluation  Texte suivi de questions Critères d’évaluation  Capacité à lire et exploiter un texte de philosophie  Capacité d’argumentation  Clarté et cohérence du discours BIBLIORAPHIE  AGOSTINI, N. La pensée politique des génocidaires Hutus, Paris, Harmattan, 2012.  AL GHAZALI, Revitalisation des sciences religieuses, Trad. Samira Youssef Merchak, Beyrout, Dar al Koutub al ilmiya, 1971.  ARENDT, H. Eichmann à Jerusalem, Trad. Anne Guerrin, Paris, Gallimard, 2018.  AUGUSTIN, St Les confessions, Trad. Joseph Trabucco, Paris, Flammarion, 1964.  BADINTER, R. Contre la peine de mort : Ecrits 1970-2006, Paris, Poche, 2008.  BADIOU, A. L’éthique : essai sur la conscience du mal, Paris, Hatier, 1993.  BAUDRILLARD, J. La transparence du mal : Essai sur les phénomènes extrêmes. Paris, Galilée, 1990.  CUGNO, A. L’existence du mal, Paris, seuil, 2002  FOSSEL, M. Le mal, Paris, Hatier, 2019.  GIRARD, R. Le Bouc émissaire, Paris, grasset, 1982.  HIROGOYEN, M. F. Le harcèlement moral. Paris, Pocket, 2011.  JANOV, A. le cri primal, Paris, Flammarion, 1975.  KANT, Sur le mal radical dans la nature humaine, Trad. Fréseric Gain, Paris, Editions de la Rue d’ULM, 2010.  KANT, Métaphysique des mœurs Première partie : Doctrine du droit, Préface Michel Villey, trad. Alexis Philonenko, Paris, Vrin, 1993.  LAERCE, D. Vie et sentences des philosophes illustres, Paris Gallimard, 1999  LEIBNIZ, Essai de théodicée, Paris, Flammarion, 2018.  NIETZSCHE, Par delà le bien et le mal, Trad Marc Sautet, Paris, Gallimard, 2000  NIETZSCHE, Généalogie de la morale, Paris, Gallimard, 1997. PHILOSOPHIE GENERALE-LICENCE 2- THEME : LE MAL - MORY THIAM-19/20 3  PLATON, La république, trad. Georges Leroux, in : œuvres complètes, Paris, Flammarion, 2011 pp 1481-1792.  PLATON, Les Lois, trad. Luc Brisson et Jean François Pradeau, in : œuvres complètes, Paris, Flammarion, 2011, pp 678-1008.  RICŒUR, P. Le mal : un défi à la philosophie et à la théologie, Paris, Labor et fides 2017.  ROMILLY, J. de, Tragédie grecque au fil des ans, Paris, Editions des belles lettres, 2007.  ROSENFIELD, D. Du mal : Essai pour introduire en philosophie le concept de mal, Paris, Aubier, 1989.  SEMELIN, J. Purifier et détruire : usages politiques des massacres et génocides, Paris, Seuil, 2017.  SENEQUE, De la tranquillité de l’âme, Paris, Rivages, 1992.  WOLF, F.- GAGEY, H. J. Le mal nie-t-il l’existence de Dieu? Paris, Salvator, 2017 PHILOSOPHIE GENERALE-LICENCE 2- THEME : LE MAL - MORY THIAM-19/20 4 INTRODUCTION : Le mal est une des composantes de l’histoire de l’humanité. En effet, aussi loin que l’on remonte dans l’histoire de l’humanité, on la retrouve dans les différents actes humains. Il est l’expression la plus éloquente de l’imperfection humaine. Ainsi tout se passe comme si ce qui caractérise l’humain c’est sa propension à commettre le mal sous différentes formes. Si la philosophie est une réflexion sur la condition humaine elle ne peut donc s’empêcher de s’interroger sur le sens et la portée du mal dans l’existence humaine Mais comme toute démarche philosophique cohérente, il est nécessaire de faire une élucidation conceptuelle. Qu’est ce que le mal ? Cette question en appelle une autre, celle de savoir ce qu’est le Bien. Car au fond le mal ne peut se définir que par opposition au Bien auquel il est ontologiquement lié. Nous savons déjà que le Bien, se décline comme une vertu, un idéal vers lequel tout homme doit tendre. C’est d’ailleurs le but ultime de toute existence vertueuse. Le mal serait alors ce qui va à l’encontre de cet idéal. Et s’il faut entendre par idéel ce vers quoi nous devons tendre, ce qui doit être, nous pouvons dire avec Hegel que « le mal n’est pas autre chose que la non-conformité de l’être au devoir-être »1. Dans sa manifestation empirique, le mal apparait très souvent comme l’expression d’une privation de sens. C’est qu’au moment ou il s’exprime il a tendance à déconstruire tout l’univers moral et toutes les représentations que nous avons pu avoir de la manière dont les choses devraient se dérouler. C’est justement pourquoi, il suscite une interrogation et surtout une interrogation de type philosophique : « pourquoi le mal existe-il ? ». Poser la question de cette manière, c’est entrer dans un autre univers, celui de la métaphysique, et donc s’interroger sur le sens du mal métaphysique. Car en effet, il s’agit de savoir comment le monde peut-il avoir un sens si le mal existe. Tout se passe alors comme si l’existence du mal rendait notre présence au monde absurde. Et c’est justement pourquoi nous avons tendance à pointer un doit accusateur sur le créateur. Pourquoi le mal existe-t- il, s’il y a un Dieu à la fois omnipotent et miséricordieux ?. Micheal Fossel a donc raison de dire que « Le mal est, en effet, ce qui apparaît d’abord comme l’autre de la raison ; il est le signe de l’absurdité du monde ou de l’histoire aussi bien que du caractère insensé des conduites humaines »2. Et cette « absurdité » du mal apparait de manière plus éloquente lors que la mal se manifeste sous la forme d’une souffrance physique. Lorsque la souffrance est infligée par 1 G W F Hegel, Encyclopédie, § 472 2 M Fossel Le mal, Paris, Hatier, 2019, p. 4 PHILOSOPHIE GENERALE-LICENCE 2- THEME : LE MAL - MORY THIAM-19/20 5 l’homme, il est aisée de comprendre les raisons qui motivent l’agresseur, mais lorsqu’elle est l’œuvre d’un auteur que l’on ne saurait identifier, (maladies, catastrophes naturelles, mort violente d’un tres jeune garçon etc.), le sentiment d’injustice et d’impuissance renforce encore plus le caractère absurde du mal. Quels sens en effet, peut-on trouver à la mort violente d’un bébé innocent ? Si à cette souffrance physique vient s’ajouter, comme c’est le cas tres souvent, une souffrance psychologique, il devient alors quasiment impossible de rendre sensé une quelconque forme d’expression du mal. Pourtant c’est à cette tache que la philosophie est astreinte : donner un sens à la totalité de l’expérience humaine, y compris les expériences qui lui paraissent les plus insensées, tel que le mal. Et sur cette question, l’histoire de la philosophie nous offre une riche production, à la lumière de laquelle, il est possible de saisir les enjeux de la problématique du mal. Pour ce faire il s’agira d’analyser la question à la lumière des différentes modalités sous lesquelles le mal se manifeste à savoir, le mal métaphysique, le mal physique, le mal psychologique et le mal moral. Mais s’il y a une question par laquelle on ne peut s’empêcher de débuter c’est celle de l’origine du mal. Nous verrons ensuite les différentes formes sous lesquelles elle apparait et dans chacune de ces formes quelles signification lui donner. I- Les sources du mal 1- Le mal vient-il de Dieu ? Lorsque l’on cherche à déterminer l’origine du mal dans le monde il faut remonter à tres loin, voire même à l’origine du monde. Car en effet ; aussi loin que l’on remonte dans l’histoire on retrouve des formes d’expression du mal. On est alors tenté de se demander si le monde n’est pas dans sa substance même construit dans le mal. Mais cette question impliquerait une conséquence logique le fait que le créateur du monde soit lui-même créature du mal. Dieu aurait il décider de faire cohabiter dans la création le Bien et le mal ? Ou serait-il le créateur d’un autre créateur (en l’occurrence l’homme) qui lui a crée le mal ? Dans les deux cas il se pose un problème de taille, car l’existence même du mal porte un sacré coup à l’idée d’un Dieu miséricordieux. Car qu’il soit créateur du mal ou que l’homme le soit, il est évident que le mal existe et l’idée d’un Dieu miséricordieux ne semble pas compatible avec l’existence du mal. C’est la raison pour laquelle plusieurs courants de philosophies athées récusent l’idée même de l’existence de uploads/Philosophie/ sequence1-philo-generale-l2.pdf

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