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www.ac-dijon.fr Le statut de l’erreur dans les apprentissages La question de l’erreur est au coeur même de tout apprentissage. Au cours de cette intervention, nous allons l'identifier et nous en servir comme un levier dans le cadre de la coïntervention. Pourquoi ce thème ? Déroulement ●Exposé sur l’erreur, un outil pour enseigner ●Expérimentation en classe sur l'erreur ●Erreurs de la vie de tous les jours transposables en situations scolaires ●Travail en ateliers : les erreurs fondées sur les connaissances (analyse et remédiations) • Bilan de la matinée Présentation de la matinée Évolution du statut de l’erreur en pédagogie Le modèle transmissif : la faute – l’erreur se doit d’être évitée – perçue comme une faute du côté des élèves – pratiquement pas comme un échec du côté de l’enseignant. D’après ce modèle les erreurs qui surviennent peuvent être évitées. Le modèle comportementaliste : le bogue. – À la charge du concepteur de l’enseignement et de sa capacité à s’adapter au niveau réel des élèves. – Remise en question du maître. Modèle inspiré de la psychologie behavioriste, l’activité de l’élève est guidée pas à pas afin de contourner les erreurs. Évolution du statut de l’erreur en pédagogie Dans les deux cas : L’erreur est regrettable et regrettée. Statut négatif de celle-ci. Évolution du statut de l’erreur en pédagogie Le modèle constructiviste : Confère à l’erreur un statut plus positif : pour éradiquer les erreurs, il faut les laisser apparaître et les traiter. L’erreur constitue, pour le maître, un indice important du savoir initial de l’élève. Évolution du statut de l’erreur en pédagogie Apprendre = prendre le risque de se tromper. L’erreur est un indicateur du processus didactique de l’élève, des tâches intellectuelles qu’il réalise et des obstacles qu’il rencontre. Certaines réponses erronées, y compris le silence, témoignent de réels efforts intellectuels de l’élève pour adapter ses représentations d’un phénomène à une situation didactique nouvelle. Évolution du statut de l’erreur en pédagogie Il n’y a pas d’apprentissage vrai sans tentative de tester dans un cadre nouveau des outils dont le caractère opératoire ne s’applique qu’à un champ limité. Erreur créatrice Évolution du statut de l’erreur en pédagogie Évolution du statut de l’erreur en pédagogie Les trois modèles résumés La faute Le bogue (bug) L'obstacle Statut de l'erreur L'erreur déniée (raté, perle) L'erreur positivée Origine de l'erreur Responsabilité de l'élève qui aurait dû la parer Défaut repéré dans la planification Difficulté objective pour s'approprier le contenu enseigné Mode de traitement Évaluation a posteriori pour la sanctionner Traitement a priori pour la prévenir Travail in situ pour la traiter Modèle pédagogique Transmissif Béhavioriste Constructiviste Les différents types d'erreurs Même si de nombreux psychologues se sont intéressés aux erreurs… … il existe paradoxalement très peu de travaux essayant de prédire la manière dont survient une erreur : les travaux sont en général réalisés a posteriori. James Reason (psychologue ergonome), a réalisé un tel classement, en distinguant trois grands types d'erreurs. Les différents types d'erreurs 1. les erreurs fondées sur les règles Elles consistent en de mauvaises applications de règles dans la résolution d'un problème (employer le mauvais algorithme de résolution). 2. les erreurs fondées sur les connaissances Elles consistent en un mauvais usage des connaissances dans la résolution d'un problème. Les différents types d'erreurs 3. les erreurs fondées sur les automatismes (ratés) – les actions s'écartent de l'intention poursuivie, suite à des défaillances dans l'exécution ( manque d'attention), – le stockage (mémoire), ou encore suite à l'application d'un automatisme inadéquat (appuyer sur la mauvaise touche). On ne peut s'apercevoir de ces dernières seulement dans l'action. Les différents types d'erreurs Nous allons nous intéresser dans un premier temps à ce dernier type d'erreurs dont on ne peut s'apercevoir que dans l'action. Nous utiliserons un extrait du catalogue d'erreurs (de James Reason). Les différents types d'erreurs Consigne Transposez le catalogue d'erreurs de James Reason dans des situations scolaires. Catalogue d'erreurs Typologie d'erreurs Jean-Pierre ASTOLFI a lui aussi dressé une typologie des erreurs des élèves portant sur la connaissance Typologie d'erreurs L’erreur est plurielle ASTOLFI en distingue de plusieurs sortes et de plusieurs natures : 1. des erreurs relevant de la compréhension des consignes 2. des erreurs résultant d’habitudes scolaires 3. des erreurs témoignant de conceptions ou représentations 4. des erreurs liées aux opérations intellectuelles impliquées 5. des erreurs portant sur les démarches adoptées 6. des erreurs liées à une charge cognitive trop importante 7. des erreurs ayant leur origine dans une autre discipline 8. des erreurs causées par la complexité du contenu Typologie des erreurs : la consigne 1. Erreurs relevant de la compréhension des consignes ♪. Les termes employés pour un questionnement ne sont pas toujours « transparents » pour les élèves. Exemples : Que veut dire analyse, interprète, conclus, explique, indique? Que doit-on faire pour interpréter? Quelles procédure l'élève doit-il utiliser pour identifier, connaître? Typologie des erreurs : la consigne Le vocabulaire employé par chaque discipline est aussi source de problème pour les élèves : les mots nouveaux, lexique spécialisé et les mots de la langue courante qui sont utilisés de manière différente dans chaque discipline. Exemple : Quel point commun entre une fonction grammaticale, une fonction affine et la fonction digestive ? L'élève doit effectuer « le cadrage » nécessaire. Peut-il y arriver seul ? Typologie des erreurs : la consigne Les élèves ont parfois des difficultés à situer la question dans la consigne car elle n’est pas toujours interrogative ou se présente sous la forme de 2 questions posées successivement. Pour apprendre à mieux lire des consignes Remédiations : Des consignes pour apprendre : Jean-Michel Zakhartchouk a proposé une gamme d’exercices permettant aux élèves de mieux décoder les implicites : Pour apprendre à mieux lire des consignes – Donner des énoncés comportant plus de données que nécessaire ; faire identifier ces données inutiles. – Donner des énoncés avec des données manquantes indispensables pourtant ; les faire reconnaître. – Les données d’un travail étant fournies en tête de l’énoncé, classez des consignes relatives à ces données dans l’ordre de résolution. Justifiez cet ordre. – Faire surligner, ou souligner de couleurs différentes données et opérations à effectuer. – Faire identifier le nombre d’étapes nécessaires à la résolution d’un problème. Pour apprendre à mieux lire des consignes – Proposer une consigne, genre sujet de rédaction, avec des passages de travaux d’élèves correspondants. Faire évaluer l’adéquation de ces passages au sujet – préalablement traité en classe ou non. – Demander de classer des questions sur un texte en fonction du type de question (voir typologie des questions). – Faire reformuler les consignes (les questions deviennent phrases injonctives et inversement) – Faire repérer des consignes dans un ensemble de textes injonctifs ou non.♪ Inventaire d’activités possibles pour apprendre à mieux lire des consignes Typologie des erreurs : les habitudes scolaires 2. Erreurs résultant d'habitudes scolaires ou d’un mauvais décodage des règles du contrat didactique L’élève raisonne sous influence par le jeu du contrat didactique. Il tente de s'adapter sans trop savoir à quoi s'adapter ni même comment. La conséquence, c'est que l'on obtient parfois des réponses tellement décalées que l'on ne voit plus la logique de leurs raisonnements. Exemple Le maître demande : Au Moyen Âge, les gens des villes élevaient des … ? Les élèves répondent : des cochons, des enfants. La réponse attendue était : des cathédrales ! Typologie des erreurs : les habitudes scolaires La classe fonctionne trop souvent comme une société coutumière, c’est-à dire une société disposant de ses propres règles, mais sans que celles-ci soient édictées, formalisées, mais qu’il ne faut pas transgresser. Bien des erreurs proviennent des difficultés des élèves à décoder les implicites des situations. Typologie des erreurs : les représentations 3. Erreurs témoignant de conceptions ou représentations Notion bachelardienne d’obstacle épistémologique. « On connaît contre une connaissance antérieure, en détruisant des connaissances mal faites, en surmontant ce qui, dans l’esprit même fait obstacle ». Typologie des erreurs : les représentations L’esprit ne peut « se former qu’en se réformant ». Les obstacles surviennent lorsque nous agissons et réfléchissons avec les moyens dont nous disposons déjà ; ces moyens n’étant pas nécessairement appropriés ou corrects amènent les élèves à faire des erreurs. Remédiations possibles Remédiations : Gérard de Vecchi et André Giordan : L'Enseignement scientifique comment faire pour que ça marche ? Remédiations possibles - Faire dessiner en exigeant des légendes ou en écrivant ce que les élèves disent. - Poser des questions sur des faits ponctuels. Remédiations possibles - Demander d’expliquer un schéma pris dans un livre faire discuter sur une autre conception d’un autre élève, d’une autre classe ; confronter la classe à une croyance actuelle ou ancienne. - Travailler les métaphores (analogies et métaphores = puissants outils de compréhension) Remédiations possibles Comment les prendre en compte ? - Les entendre - Les comprendre - Les faire identifier - Les faire comparer - Les faire discuter - Les suivre d’une année sur l’autre Typologie des erreurs : opérations intellectuelles impliquées 4. Erreurs liées aux opérations intellectuelles impliquées Il est plus facile de résoudre un problème par une addition si uploads/Philosophie/ statut-de-l-erreur 1 .pdf
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- Publié le Aoû 22, 2021
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