I384 111, 539 Critique de la razäon pure être purement négatif; car j’aurai occ
I384 111, 539 Critique de la razäon pure être purement négatif; car j’aurai occasion d’en dire encore quelque chose dans le chapitre suivant. Mais exigez-vous donc qu’une connaissance qui regarde tous les hommes surpasse l’entendement commun et ne puisse vous être révélée que par les hilosophes P Ce que vous blâmez est précisément l’a meilleure preuve de l’exaétitude des assertions précédentes, puisque cela découvre ce que l’on ne pouvait apercevoir jusque-là, à savoir que la nature, dans ce qui tient a‘ cœur à tous les hommes sans diS‘tinétion, ne peut être accusée de distribuer partialement ses dons, et que la plus haute philoso— phie, par rapport aux fins essentielles de la nature humaine, ne peut pas conduire plus loin que ne le fait la direé’tion qu’elle a remise à l’entendement commun. [A ij/B 6’60] CHAPITRE 111 ARCHITECTONIQUE DE LA RAISON PURE J’entends par arcbz'teflonique l’art des systèmes. Comme l’unité systématique eät ce qui transforme en science la connaissance commune, c’est—à-dire ce qui d’un simple agrégat de ces connaissances fait un système, l’architeé’conique est donc la théo— rie de ce qu’il y a de scientifique dans notre connaissance en général, et ainsi elle appartient nécessairement a‘ la méthodologiel. Sous le gouvernement de la raison nos connais- sances en général ne peuvent former une rhapso— die, elles doivent au contraire former un système, et c’est seulement dans ce syéte‘me qu’elles peuvent soutenir et favoriser les fins essentielles de la rai- son. Or, j’entends par système l’unité des diverses connaissances sous une idée. Cette idée est le concept rationnel de la forme d’un tout, en tant que, grâce a‘ ce concept, la Epshe‘re du divers aussi bien que la position respe ive des parties sont déterminées a priori. Le concept scientifique de la raison contient donc la fin et la forme du tout qui Théorie tramoendanta/e de la méthode 1385 concorde avec cette fin. L’unité de la fin à laquelle se ra portent toutes les parties, en même temps qu’ellès se rapportent les unes aux autres dans l’idée de cette fin, fait que l’absence de toute partie peut être [A Æjj/B 6’61] remarquée lorsqu’on connaît les autres, et qu’aucune addition acciden— telle, ou aucune grandeur indéterminée de la per- feétion, qui n’ait pas ses limites déterminées a priori, ne peuvent avoir lieu. Le tout eét donc un système articulé (artiou/az‘io) et non pas seulement un amas (ooaoervatio) ,' il peut bien croître du dedans (per inthwoeptionem), mais non du dehors (per appositionem), semblable au corps d’un animal auquel la croissance n’ajoute aucun membre, mais, sans changer la proportion, rend chaque membre plus fort et mieux approprié a‘ ses finsl. L’idée, pour être réalisée, a besoin d’un Johe‘me, c’est—à—dire d’une diversité et d’une ordonnance des parties qui soient essentielles et déterminées a priori d’après le principe de la fin. Le schème qui n’eS‘t pas esquissé d’après une idée, c’est—à—dire a‘ partir de la fin capitale de la raison, mais empiri— quement, suivant des buts qui se présentent acci— dentellement (dont on ne peut savoir d’avance le nombre), donne une unité technique ,' mais celui qui provient d’une idée (où la raison fournit apriori les fins et ne les attend pas empiriquement), celui-là fonde une unité arohitefiorzigue. Ce que nous nommons science ne peut naître technique— mentz, par suite de la similitude du divers ou de l’emploi accidentel de la connaissance in oonereto à toutes sortes de fins extérieures et arbitraires, mais architeétoniquement, en vertu de l’affinité des par- ties et de leur dérivation d’une unique fin suprême et interne, qui rend d’abord possible le tout; et son sche‘me doit renfermer conformément à l’ide’e, c’eSt—a‘-dire a priori, l’esquisse (monogramma) du tout et son articulation en [A 854/B 6’62] parties, et le distinguer sûrement et suivant des principes de tous les autres. ' Personne ne tente de constituer une sc1ence sans avoir une idée pour fondement. Mais, dans l’e’laboration de cette science, le sche‘me et même w—‘«il;2\.l.'..._.i r4, " .___.__..._____,. .. Ç 1386 111. 54° Critique de la ration pure la définition que l’on donne dès le début de cette science correspondent très rarement à son idée; car celle-ci réside dans la raison comme un germe où toutes les parties restent cachées, étant encore très enveloppées et à peine identifiables pear l’obser- vation microscopique. C’est pourquoi, s sciences étant toutes conçues du oint de vue d’un certain intérêt universel, il faut es définir et les détermi- ner, non pas d’après la description qu’en donne leur auteur, mais d’après l’idée qu’on trouve fon- dée dans la raison même, à partir de l’unité natu— relle des parties qu’il a rassemblées. On trouve alors en effet que l’auteur et souvent même ses derniers successeurs se trompent au sujet d’une idée qu’ils n’ont pas réussi a‘ se rendre claire our eux-mêmes, et que, par suite, ils ne peuvent (fêter- miner le contenu propre, l’articulation (l’unité systémati ue) et les limites de la science. Il est âcheux que ce ne soit qu’éparès avoir passé beaucoup de temps, sous la dire ion d’une idée restant cachée en nous, a‘ rassembler rhapsodi— quement, comme autant de matériaux, nombre de connaissances relatives à cette idée, beaucoup de temps surtout pendant lequel nous les avons enchaînées [A Æjj/B 6’65] de façon techni ue, qu’il nous est enfin possible, our la première ois, de voir l’idée dans un jour plpus clair et d’esquisser architeétoniquement un tout d’après les fins de la raison. Les systèmes semblent s’être formés, comme des vers, par une generatio aequivom, d’une simple conjonétion de concepts réunis : d’abord tronqués, complets avec le temps; et pourtant ils avaient tous leur schème, comme un germe pri— mitif, dans la raison qui se développe simplement elle-mêmel. Aussi non seulement chacun d’eux est—il en soi articulé suivant une idée, mais, en outre, ils sont tous a‘ leur tour unis entre eux de manière finale, comme autant de membres d’un tout, dans un système de la connaissance humaine, et ils permettent une architeétonique de tout le savoir humain, qui, aujourd’hui que beaucoup de matériaux sont déjà rassemblés ou peuvent être tirés des ruines d’anciens édifices écroulés, non Théorie transcendantale de la méthode seulement serait possible, mais même ne serait guère difficile. Nous nous contenterons ici d’ache— ver notre œuvre, c’eSt—a‘-dire d’esquisser simple- ment l’arcbz'tefîom'que de toute connaissance prove- nant de la ration pure, et nous artirons du point où la racine commune de notre lPaculté de connaître se divise, pour former deux branches, dont l’une en la rau'onl. Mais j’entends ici par raison tout le pouvoir supérieur de connaître, et j’oppose par conséquent le rationnel a‘ l’empirique. Si je fais abS‘traétion de tout contenu de la connaissance, considérée objeétivement, toute connaissance est alors, subjeétivement, [A 836/ B 6’64] ou historique ou rationnelle. La connais— sance historique est cognz'tz’o ex dan} ,‘ et la connais- sance rationnelle, cognz'tz'o exprz'mpiz'u'. Une connais- sance peut bien être donnée originairement, d’où que ce soit, elle eät pourtant historique chez celui qui la possède, quand il ne connaît rien que dans la mesure où cela lui eSÏ donné d’ailleurs, et rien de plus que ce qui lui a été donné, qu’il l’ait appris par l’expe’rience immédiate, ou par un récit, ou même par le moyen de l’instruétion (des connais— sances générales). Aussi celui qui a proprement appru' un syätème de philosophie, par exemple le système de W015, eût—il dans la tête tous les prin— cipes, toutes les définitions et toutes les démons- trations, ainsi que la division de toute la doétrine, et fût-il en état de tout dénombrer sur le bout des doigts, celui-là n’a pourtant qu’une connaissance bifiorz'que complète de la philosophie de Wolfi'; il ne sait ni ne juge rien de plus que ce qui lui a été donné. ConteS‘tez—lui une définition, il ne sait où en prendre une autre. Il s’eât formé d’après une raison étrangère, mais le pouvoir d’imitation n’est pas le pouvoir de création, c’eSt-a‘-dire que la connaissance n’eét pas résultée chez lui de la rai- son, et que, bien qu’elle soit sans doute, objeétive- ment, une connaissance rationnelle, elle n’est touc jours, subjec‘livement, qu’une connaissance hiS‘to- tique. Il l’a bien saisie et bien retenue, c’eSt-a‘-dire bien apprise, et il n’est que le masque d’un homme vivant. Les connaissances de la raison, qui le sont 1387 III, 54x 5 È I 4 a 3 ï' V I. y i 1388 HI. s42 Critique de la ration pure objeé’civement (c’eSÏ-à-dire qui ne peuvent résul— ter originairement que de la propre raison de l’homme), ne peuvent porter aussi ce nom subjec- tivement que quand elles ont été puisées aux sources [A 837/B 86;] communes de la raison, d’où peut aussi résulter la critique et même la décision de rejeter tout ce que l’on a appris, c’est-à— dire que quand elles sont tirées de principesl. Or, toute connaissance de la raison est une connaissance par concepts ou par la conS‘truâion des concepts; la première s’appelle philosophique, et la seconde, mathématique. J’ai déjà traité dans le premier chapitre de la différence intrinsèque de ces deux connaissances. Une connaissance peut donc être uploads/Philosophie/ architectonique-pdf.pdf
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- Publié le Jan 25, 2022
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