Cabinet psychanalyse Michael Baralle - 3.Square Lamarck 75018 Paris – Téléphone

Cabinet psychanalyse Michael Baralle - 3.Square Lamarck 75018 Paris – Téléphone : 01.42.58.37.80 www.michaelbaralle.fr « Subjectivité et crises des représentations » L’œuvre d’art dans le contexte des théories de la mélancolie La mélancolie, selon FREUD, est une dépression extrêmement douloureuse qui fait perdre à un individu tout l’attrait qu’il a pour le monde extérieur. Il l’empêche d’aimer, enlève son intérêt pour les activités de ce monde et le rend sévère envers lui-même. Il se dénigre et se maudit même d’appartenir à un monde dans lequel son objet d’amour a disparu. La mélancolie toute entière tourne autour de cet objet d’amour et de sa perte. Il s’agit d’un objet convoité et possédé par la personne, sur lequel il a projeté toute son affection, auquel il s’identifie et qui le rend heureux. Il peut s’agir d’un objet concret, d’une personne ou d’un idéal moral. Lorsqu’on est atteint de mélancolie, notre état d’âme est modifié, modulé suivant les affects provoqués par un tel sentiment. La force de ce dernier réside dans la force de l’objet d’amour. Plus il est important, plus la mélancolie risque d’être dévastatrice. Car contrairement au deuil, elle ne peut se résigner à cette perte définitive. La mélancolie a longtemps été considérée dans le domaine artistique. Ce sentiment proche de la folie et de la dépression est l’apanage d’artistes littéraires, peintres, musicaux…Ils peignent, écrivent, chantent, décrivent et présentent la mélancolie dans tous ses états, et cela depuis la nuit des temps. Ils s’en servent pour extérioriser leur propre état d’âme, mais également pour toucher un public spécifique : les êtres mélancoliques. Mélancolie et œuvre d’art sont donc liées, mais dans quelle mesure ? A quelle fin ? Dans quel contexte ? Ces questionnements nous ont conduits à traiter le sujet de ce travail qui est « La question de l’œuvre d’art dans le contexte des théories de la mélancolie ». Il nous paraît important de connaître la place de l’œuvre d’art dans ces théories, ses apports, son statut. Pour ce faire, nous nous baserons essentiellement, dans le cadre de ce travail, sur les articles de FREUD et de MARIE-CLAUDE LAMBOTTE, deux psychanalystes qui ont profondément étudié la mélancolie et dont les théories ont été les plus exploitées pour décrire et expliquer cette dernière. La conduite de ce travail suit un cheminement cohérent basé sur un plan subdivisé en trois parties. La première porte sur la théorie de la mélancolie, entre fascination et déception, de FREUD. Nous la débuterons par une présentation de la mélancolie selon ce psychanalyste, une distinction entre mélancolie et deuil, une différenciation entre mélancolie et narcissisme, et une exposition non exhaustive des exemples d’œuvres d’art dans la théorie de la mélancolie. Cabinet psychanalyse Michael Baralle - 3.Square Lamarck 75018 Paris – Téléphone : 01.42.58.37.80 www.michaelbaralle.fr La seconde partie de notre travaille traitera de l’objet dans la mélancolie. Nous étudierons en premier lieu l’objet de la déception selon LAMBOTTE. Le sens de l’objet pour le mélancolique, la déception qui fonde son négativisme et le désintérêt ainsi que la dévalorisation du moi qu’il ressent y seront exposés. Ensuite, nous évoquerons la relation d’objet selon BOUVET, inspirée du « moi et le ça » de FREUD. Trois types de relations d’objet y seront détaillés, à savoir les types oral, sadique-anal et génital. Cette deuxième partie du mémoire se terminera par une présentation de la fonction de l’objet esthétique selon LAMBOTTE. Nous y aborderons la dépendance du sujet mélancolique vis-à-vis de l’objet esthétique et la distinction entre objet esthétique et œuvre d’art. La dernière partie de notre travail sera focalisée sur l’usage de l’art dans la mélancolie. Nous y parlerons de la mélancolie en tant que source d’inspiration pour la représentation de l’œuvre d’art. Nous verrons également le sens et les apports de l’œuvre d’art dans la mélancolie. Enfin, nous donnerons des exemples typiques d’œuvres d’art mélancoliques. I. La théorie de la mélancolie : entre fascination et déception (Freud) La mélancolie est un concept insaisissable très souvent confondu ou associé au deuil, au narcissisme, à la subjectivité et à de nombreuses autres notions en psychanalyse ou en psychologie. Bien que de nombreux auteurs (Robert Burton, Aristote…) aient essayé de la définir, c’est FREUD, dans son article Deuil et Mélancolie (1915) qui en a dessiné les traits et défini les principes de sortes qu’elle soit compréhensible au public et à la science. Dans cette première partie de notre travail, nous nous focaliserons sur les travaux de Freud pour décrire la mélancolie, notamment sur son ouvrage Métapsychologie (1968) qui contient l’intégralité de cet article, à côté de quatre autres articles sur la psychanalyse apparus entre 1915 et 1917 dont Pulsions et destins des pulsions, Le refoulement, l'Inconscient et Complément métapsychologique à la théorie des rêves. La mélancolie selon Freud. La perte d'un objet d'amour : La mélancolie, connue sous le terme « acédie », a été décrite sous de nombreux aspects par différents psychologues, auteurs, chercheurs…Considérée comme une affection, la mélancolie est une maladie de l’âme dont les origines ne sont pas toujours fondées ni identifiées. La mélancolie est une dépression douloureuse par laquelle le sujet mélancolique se désintéresse momentanément ou soudainement du monde extérieur. Retranché sur lui-même, il s’éloigne pour un temps de la réalité pour se focaliser sur son mal-être et se retrouve ainsi prostré dans une solitude dans laquelle il se désaime. En effet, le propre de la mélancolie est le désamour de soi manifesté par une régression de l’estime de soi. Dans Deuil et mélancolie, FREUD distingue trois étapes de la mélancolie dont la perte de l’objet, l’ambivalence à l’égard de cet objet perdu ainsi que la régression de la libido dans le moi. La perte de l’objet Cabinet psychanalyse Michael Baralle - 3.Square Lamarck 75018 Paris – Téléphone : 01.42.58.37.80 www.michaelbaralle.fr d’amour est l’étape première de la mélancolie, mais aussi du deuil. Dans le deuil, le sujet perd un être cher ou aimé ou un objet précieux auquel il tenait particulièrement. La perte provoque un vide profond chez lui, il ressent du regret vis-à-vis de cette perte, mais ces sentiments restent passagers. Il passe de l’état de tristesse à l’acceptation pour enfin passer à autre chose et retirer la libido pour cet objet d’amour. Le deuil est donc temporaire, contrairement à la mélancolie qui s’attache à l’objet d’amour au-delà de sa perte. Elle dénie l’acceptation et conserve une relation privilégiée avec l’objet d’amour perdu. Cet objet peut être physique ou « d’une nature plus morale1 ». La nature morale est plus fréquent, l’amour pour l’objet perdu perdure et prend le contrôle du mélancolique. Il cède à sa libido et voit son estime de soi diminuer progressivement. Ainsi, le moi de l’individu deviens de plus en plus pauvre, de plus en plus vide. FREUD décrit le mélancolique comme une personne malade qui « dépeint son moi comme sans valeur, incapable de quoi que ce soit et moralement condamnable ; il se fait des reproches, s’injurie et s’attend à être jeté dehors et puni. Il se rabaisse devant chacun, plaint chacun des siens d’être lié à une personne aussi indigne que lui.2 » Négative, la personne mélancolique perd goût à la vie suite à sa perte d’objet d’amour. Il s’agit d’un objet qu’il a d’abord choisi et affectionné, lui conférant une importance dont le degré semble prendre de l’ampleur après la perte. Dans le cas de l’objet « personne », le sujet lui a voué un attachement, une libido d’un certain degré, conduisant à la déception après son départ. Dans le deuil et en temps normal, l’individu devrait pouvoir surpasser cette étape de perte et la combler par le passage d’une libido à une autre. C’est notamment le cas après une rupture amoureuse où celui qui aime se console dans une nouvelle relation qui lui permet d’oublier la première. Dans la mélancolie, ce transfert de libido est inexistant, voire impossible. En revanche, elle a été transférée sur le moi, comme le constate FREUD : « L’investissement d’objet s’avéra peu résistant, il fut supprimé, mais la libido libre ne fut pas déplacée sur un autre objet, elle fut retirée dans le moi.3 » Le moi finis par s’identifier à l’objet perdu. L’objet perdu ou abandonné et le moi se fondent et finissent par former un seul être objet, un être conflictuel tellement affecté par la perte de l’objet qu’il en est devenu perdu à son tour. Le conflit régnant à l’intérieur de cet être se situe au niveau du moi et de la personne aimée, de la critique du moi et du moi qui a changé par identification. Une ambivalence entre haine et amour s’installe donc, la seconde étape de la mélancolie. 1 Ibid. 2 Ibid., p. 151 3 FREUD, op. cit. Cabinet psychanalyse Michael Baralle - 3.Square Lamarck 75018 Paris – Téléphone : 01.42.58.37.80 www.michaelbaralle.fr L'ambivalence des sentiments face à l’objet amour : La perte de l’objet amour provoque ce que FREUD appelle l’ambivalence des sentiments où la croisée entre l’amour et la haine. L’attachement mêlé à l’amour que l’individu ressent pour cet objet l’empêche de faire son deuil. Tout uploads/Philosophie/ subjectivite-crises-representations-michael-baralle-psychanalyste.pdf

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