Revue philosophique de la France et de l'étranger Source gallica.bnf.fr / Bibli

Revue philosophique de la France et de l'étranger Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Revue philosophique de la France et de l'étranger. 1876. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. 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Dans mon étude sur Anaximandre j'ai cherché à établir, d'après Gustav TeichmûUer, que, vers le milieu du vi° siècle avant J.-C. le premier « physiologue se représentant d'une part la totatité de la matière comme soumise au mouvement de la révolution diurne, et, d'un autre côté, ne possédant en aucune façon la. notion du'vide ab- solu, ne pouvait point concevoir comme infinis, ni la matière, ni l'es- pace. Mais, en même temps, j'ai essayé de prouver .aussi, toujours d'accord avec Teichmüller, que la qualification d'ometpov, donnée par Anaximandre à son élément primordial, ne doit pas être regardée comme simplement métaphorique; qu'au contraire il lui attribuait un sens relativement précis et exprimait ainsi l'absence de limitation non pas externe, mais bien interne, c'est-à-dire, dans notre langage moderne, l'unité et la continuité de cet élément. J'ai fait au reste allusion à la persistance de ce sens du terme K~tpfM dans l'antiquité, spécialement au sein de l'école pythagorienne, et il est clair que si l'on veut poursuivre l'histoire de l'origine, de la constitution et des variations du concept de l'infini à partir d'Anaxi- mandre, l'on se trouve tout d'abord, chronologiquement, en face de. son contemporain Pythagore. Toutefois, une difnculté se présente immédiatement; on admet en général que les doctrines pythagoriciennes sont restées longtemps secrètes et n'ont été divulguées que lors de la publication des écrits de Philolaos, vers le commencement du me siècle avant J.-C. Une doctrine secrète ne pouvant avoir aucune influence sur l'élaboration extérieure des concepts, subissant au contraire nécessairement le contre coup de cette élaboration, ne vaudrait-il pas mieux en retarder l'examen jusqu'à l'étude de l'époque où elle a été révélée? Il en serait ainsi certainement, si la légende du mystère gardé sur 1. ReoMep/t~osop/t:gt<e, mai i882, p. 512-517. TANNERY. CONCEPT DE L'INFINI 6iH 1 1? 1. 1 les dogmes de l'école devait être acceptée sans réserves. Mais il est au contraire facile d'établir que le mystère en question n'a jamais concerné que certains points particuliers, tandis que, pour l'ensemble de tout le reste, les opinions de Pythagore ont été, dès le premier jour, publiées par lui-même et par ses disciples immédiats, sinon dans des écrits, au moins verbalement. S'il est constant qu'Héraclite vivait au temps de Darius, c'est-à-dire vers la fin du Vf siècle et le commencement du v°, il y a, dans la façon dont il parle de Pythagore et de Xénophane une preuve de la rapidité avec laquelle les opinions philosophiques se transmettaient à cette. époque, dans tous les pays de langue hellène. On peut aussi en conclure, au moins à titre de présomption très forte, que c'était du vivant même de Pythagore que Xénophane dirigeait ses railleries contre la croyance du Samien à la métempsycose Si, d'autre part, nous voyons le poète de Colophon, tout en affir- mant l'univers comme conscient, voyant et entendant, nier qu'on doive lui attribuer la respiration, il est impossible de méco nnaître, dans cette négation, une polémique dirigée contre une doctrine con- temporaine. Lorsque, un siècle et demi plus tard, nous rencontrons la même négation dans le Timée de Platon nous ne pouvons guère douter qu'elle n'y concerne une opinion nettementattribuée par A ris- tote aux Pythagoriens. En tout cas, on ne retrouve cette opinion de la respiration du cosmos chez aucun x physiologue », sauf peut-être Diogène d'Apollonie incontestablement postérieur à Xénophane. Son rejet formel par ce dernier permet donc de constater qu'il s'agit là d'une doctrine remontant jusqu'à Pythagore lui-même et d'ailleurs publiquement professée par lui. Reste à savoir jusqu'à quel point nous pouvons en dire autant pour la formule de cette doctrine telle que nous la trouvons dans Aristote a Les Pythagoriciens admettent l'existence du vide (xev&v) ils disent qu'il pénètre dans le ciel en tant que celui-ci respire le souffle (weuj~) infini, et que c'est ce vide qui délimite les choses. » Les règles de la critique historique la plus sévère ne peuvent en pareil cas exiger que de faire le départ de ce qui dans le texte pour- rait faire partie des points dont l'école a fait mystère à l'origine, ou bien témoignerait d'une élaboration postérieure à Pythagore. Ainsi nous pourrions suspecter, d'une part, toute trace de ce symbolisme t. Diogène Laërce, Vni, 6, et IX, 1. Heraeliit fr., Mullach, i4 et 15. 2. Dto~ène Laërce, vHI, 36. Xenoph. fr., Mullaoh, 18. 3. Diogène Laërce, IX, 19 "O~o~ ~s 6px'<, xx\ o).o'< xxoJs~, ;j~T<M NvstKvs! 4. Plato, Tim., 33, c. 5. Ed. Zeller ne l'admet pas, 1,. p. 269, note 5; traduction Boutroux. 6 .PAt/s., IV, VI, 7. 030 REVUE PHILOSOPHIQUE TY~eUmio rtnnt les discinles du Samien abusèrent à l'execM mystique dont les disciples du Samien abusèrent à l'exemple de leur maître, et dont les fragments authentiques de Philolaos renferment des détails encore inexpliqués d'un autre côté, par exemple, ce qui se rattacherait au système astronomique de ce dernier pythagoricien, ou encore à la théorie qui fait des nombres l'essence des choses; car cette théorie est nécessairement postérieure à la formation du con- cept de l'essence, qui ne commence à apparaître que dans Xéno- phane. Mais ici, dans le passage cité d'Aristote, comme dans tous les textes relatifs à la respiration du cosmos suivant les pythagoriciens', il n'y a rien de semblable; on ne peut y reconnaître qu'une physique grossière et des concepts concrets; le tout porte en soi-même la marque assurée de son antiquité. En premier lieu, le terme de vide ne doit pas faire illusion; la no- tion du vide absolu n'est pas antérieure aux atomistes. Il ne s'agit ici que du vide apparent, c'est-à-dire, pour les anciens, l'air. Que les Pythagoriciens se rendissent au reste compte de la matérialité de ce prétendu vide, c'est ce que témoigne suffisamment le synonyme de ~Eu~a qui lui est appliqué. Il faut remarquer d'autre part qu'on applique souvent et trop ex- clusivement cette doctrine de la respiration du cosmos à l'attraction qui, lors de la genèse du monde, se serait produite d'une partie de l'infini dans le sein de l'Un. Je ne veux point discuter pour le moment si cette croyance à une genèse réelle du monde est authentiquement pythagoricienne, comme le prétend Aristote, non pas sur des témoi- gnages formels, mais d'après des déductions qui lui sont propres. Il n'en est pas moins certain que tous les textes représentent cette respira- tion comme un acte qui a lieu présentement; il est même établi qu'à l'inspiration il faut joindre l'expiration, absolument comme pour les êtres vivants. Nous sommes donc en présence d'un anthromor- phisme certainement bien peu digne d'un contemporain de Platon ou de Socrate, et nous nous trouvons d'autant plus justifiés à faire remonter toute la formule à Pythagore lui-même. L'infini du Maître apparaît ainsi comme tout uploads/Philosophie/ paul-tannery-pour-l-x27-histoire-du-concept-de-l-x27-infini-au-vie-siecle-avant-j-c.pdf

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