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Tableau de confrontation du corpus : La trame du quotidien Problématiques : Comment se satisfaire de la plate répétition du quotidien ? Est-ce que le quotidien serait une toile de fond sans possibilité de nouveauté ? Document 1 : Herman Parret, « Phénoménologie et critique du quotidien et du sublime », Actes Sémiotiques, 2007, n° 110 Document 2 : Henri Lefebvre, « Quotidienneté », Encyclopédie Universalis, D.R. Document 3 : Pictogramme représentant la routine du quotidien, © Shutterstock.com Document 4 : Albert Camus, Le Mythe de Sisyphe. Essai sur l'absurde (1942), Gallimard, 1985 Pistes de réflexion Le quotidien se caractérise par une série de gestes réglés par l’habitude et par la répétition d’actions strictement identiques. Le quotidien est un univers familier, monotone et qui ne change jamais. Même ce qui ressort des activités et désirs personnels se trouve pris dans le carcan du quotidien. Dès lors le quotidien semble être en contradiction directe avec ce qui s’oppose à première vue : l’extraordinaire. Mais quel est-il ? En quoi l’extraordinaire se manifeste-t-il comme tel ? Telles sont les interrogations de l’auteur car il apparaît un paradoxe, ce que l’homme fait pour sortir du quotidien à savoir ce qui est qualifié de loisir apparaît comme le non-quotidien dans le quotidien. On ne peut donc sortir du quotidien. L’extraordinaire ne se maintient que dans la fiction et l'illusion consentie. Il n'y a pas d'évasion hors du terne quotidien. Le quotidien est ce qui sature la vie de sa présence. Or cette occultation freinerait irrémédiablement toute tentative de le saisir, de le comprendre. Aussi est-ce pour cela que l’auteur propose d’en faire une étude descriptive. Herman Parret donne à partir de l’étymologie divers traits caractéristiques du quotidien : Le terme « quotidien » a une origine latine quot « combien » et die « jour ». L’adjectif qualifie ce qui a lieu ou se L'habitude qui caractérise le quotidien est un phénomène anhistorique. Mais cette caractéristique de la quotidienneté est masquée par des préoccupations de tous ordres. Le sociologue affirme que le quotidien n’est que la répétition des mêmes activités humaines tout au long de la vie. Même si les activités humaines dépendent de cycles naturels, ces infimes variations ne modifient pas le caractère répétitif du quotidien. Chaque activité humaine est corrélative du cycle biologique de la vie car l’homme est immergé dans la nature et en est dépendant. En travaillant l’homme (comme n'importe quel organisme vivant) « métabolise » la nature qui devient une ressource indispensable à sa survie. Mais ce processus est un processus qui n’a ni début, ni fin. C’est un processus continu qui se caractérise en quelque sorte par « l’éternel retour » du même. Tout ce qui y est produit est destiné à être consommé. Rien n’y est permanent ou destiné à durer. Le Le quotidien renvoie à un monde ordinaire rythmé par la répétition des mêmes actions. La vie de tous les jours ainsi représentée, semble dominée par la monotonie sans possibilité de changement. Le pictogramme implique l’idée d’un éternel retour du même. Le pictogramme amène à qualifier le quotidien de banal, habituel, voire à le définir par sa platitude Le quotidien serait privé d'originalité, de créativité, d'inventivité, de traduction de désirs selon la perspective exprimée par le pictogramme. Le quotidien serait sans expressivité, l’homme semble assujetti à une certaine passivité dans la répétition générale de ses journées. Le quotidien semble aller de soi et s'imposer à soi. Il renvoie à la même chose, aux habitudes, à une routine souvent pesante à des rituels, des mêmes gestes, de mêmes paroles, de l'identique. Il se présente, comme incolore, invisible souvent impensable, impensé. Il est l'ensemble des « petits riens » qui remplissent Chaque jour, l’homme répète les mêmes gestes qui bercent et endorment la conscience. Toutes les actions de l'homme apparaissent comme banales, routinières, et ne relevant que de la vie quotidienne. De cette répétition naissent l’habitude qui recouvre les choses d’un vernis familier, et la lassitude écœurée qui paradoxalement délivre de l’habitude. En effet, elle provoque l’effondrement du décor familier qui se révèle dérisoire, inhumain et privé de sens. Camus souligne une rupture dans l’ordre des activités habituelles dès que l’homme interroge son quotidien. L'homme lassé se rend brusquement compte de l'automatisme de ses gestes et de la monotonie de son emploi du temps. Cette lassitude, surgie accidentellement de la fatigue ou de l'ennui, elle engendre une question : « pourquoi ? » mais aussi l’émergence d’une conscience qui jaillit de façon banale. L’homme noyé dans ses habitudes se demande pourquoi il vit car l'existence paraît étrange, tronquée de son but. Son non-sens provient de son absence de finalité. La seule raison de nos actes n'est-elle pas en effet l'habitude qui cache « l'absence de toute raison profonde de vivre » ? Le moment réflexif coïncide avec la rupture de l'habitude et suscite le premier étonnement. Le quotidien est l’itératif Le quotidien est un phénomène ordinaire Une monotonie aliénante. La pauvreté du quotidien La complexité du quotidien produit chaque jour. En cela il implique de fait l’opposition entre l’activité du jour et la passivité de la nuit au sens où elle ne relève d’aucune activité à proprement parler. L’étymologie latine nous apprend qu’est quotidien ce qui arrive tous les jours, ce qui se répète jour après jour dans le temps et l’espace. Par définition, le quotidien qualifie ce que l’on fait régulièrement : il est cette répétition permanente d'un temps réglé, découpé, organisé. Les pratiques quotidiennes ne sont pas homogènes, nous ne refaisons et ne revivons pas chaque jour exactement les mêmes choses. Le quotidien est le résultat d’un jeu fortuit de circonstances accessoires donnant lieu à des modifications innombrables. Rien ne se répète jamais vraiment à l'identique. Ce que, de façon superficielle, nous croyons voir se répéter identiquement ou semblablement « fourmille » en fait d'infimes différences qui font de chaque « retour » un événement toujours nouveau et irréductible à ce qui l'a précédé. Toutefois la quotidienneté, en dépit des caractères particuliers de sa manifestation, résulte d’un processus permanent. Herman Parret remarque qu’il y a une certaine récurrence des événements dans le monde. S’il n’y a pas répétition totale et identique dans l’expérience, il y a néanmoins retour en boucles des mêmes séquences d’événements sans but préétabli. travail est itératif, cyclique, circulaire. Le travail est assujetti à la nécessité de se nourrir, aux besoins : il exige une vie monotone et routinière, quasi- animale. Le quotidien apparaît difficile à cerner car chacun l’éprouve diversement : bien qu’il soit marqué par la monotonie et la routine, le temps du quotidien ne semble pas mesurable objectivement. Psychologiquement ou subjectivement la répétition du quotidien liée au cycle biologique diffère d'un individu à l'autre, d'un moment de vie à l'autre. Le quotidien produit l'éphémère c'est- à-dire ce qui n'a aucune permanence mais de façon permanente. Le quotidien c’est la répétition du même dans la différence. chaque jour, formant des suites d'actes incontournables plus ou moins logiques et rythmés, liés aux besoins de la vie, un monde de déjà vu, de déjà connu, de très et trop familier. Les différentes séquences décrivent de manière caricaturale la banalité du quotidien, l’homme semble condamné à la loi de l’éternel répétition du même : « métro, boulot, dodo » à laquelle il serait aliéné, avec ses petits ennuis, soucis et tracasseries qui ne rompent même pas le cours des choses. Bien qu’apparemment privée de but, notre existence a pourtant une fin : la mort. Et le brusque souvenir de notre mortalité fait éclater la vanité de nos actes. Camus découvre une étrange inconséquence dans notre façon d'envisager notre durée : nous attendons avec impatience demain alors que demain nous rapproche de notre mort réprouvée. Un sentiment qui peut naître de l’étrangeté de la nature, ou encore de l’idée que nos vies sont bâties sur un lendemain, alors que le temps réduit notre espérance de vie. Surtout, la certitude de la mort révèle l’absurdité de la vie. L’homme peut prendre conscience que tous les jours d'une vie sans éclat sont stupidement subordonnés au lendemain, alors que le temps qui conduit à l'anéantissement de nos efforts est notre pire ennemi. Dans un monde soudainement dépourvu de l’illusion et de lumière, l’homme se sent comme un étranger. L’homme est isolé de toute logique, sans explication de l’existence, ce qui provoque chez lui une “angoisse existentielle”. uploads/Philosophie/ tableau-de-confrontation-du-corpus.pdf

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