Copyright Thomas Rimbot 2004-2018 Dépôt légal à la Bibliothèque Nationale de Fr
Copyright Thomas Rimbot 2004-2018 Dépôt légal à la Bibliothèque Nationale de France - Date de publication : 01/02/2018 Numéro de dépôt légal : DLE-20180207-9096 ISBN version imprimée : 978-2-900909-00-3 ISBN version Kindle : 978-2-900909-01-0 2 TABLE DES MATIERES Avant-propos p. 1 PREMIERE ETUDE p. 2 Introduction p. 3 Première partie : L’interprétation affirmatrice : contenue discursif Chapitre 1 : la philologie : règles négatives p. 8 Chapitre 2 : la philologie : règle positive p. 17 Deuxième partie : L’interprétation affirmatrice : processus affectif Chapitre 3 : la détresse p. 30 Chapitre 4 : l’interprétation décadente p. 41 Chapitre 5 : l’interprétation affirmatrice p. 61 A. l’affection p. 61 B. L’action interprétative p. 80 Troisième partie : L’individu Chapitre 6 : qu’est-ce que l’ego ? p. 89 Chapitre 7 : le dressage de soi p. 100 Conclusion p. 122 DEUXIEME ETUDE p. 124 Introduction p. 125 A/ qu’est-ce qu’il s’agit de donner ? p. 127 B/ comment s’agit-il de donner ? p. 135 Conclusion p. 145 Bibliographie p. 147 Liste des abréviations : Œuvres de Nietzsche : Naissance : La naissance de la tragédie. Vérité et mensonge : Vérité et mensonge au sens extramoral. Considérations : Considérations intempestives. Humain I : Humain, trop humain, tome I. Zarathoustra : Ainsi parlait Zarathoustra. Par-delà : Par-delà bien et mal. Généalogie : Pour une généalogie de la morale. Crépuscule. : Crépuscule des idoles : • « Maximes » : Maximes et traits. • « Socrate » : Le problème de Socrate. • « Philosophie » : La « raison » dans la philosophie. • « Monde vrai » : Comment, pour finir, le « monde vrai » devint une fable. • « Morale » : La morale, une anti-nature. • « Erreurs » : Les quatre grandes erreurs. • « Amender » : Ceux qui veulent « amender » l’humanité. • « Allemands » : Ce qui manque aux Allemands. • « Divagations » : Divagations d’un « Inactuel ». • « Anciens » : Ce que je dois aux Anciens. • « Marteau » : Le marteau parle. Ecce homo : • I : Pourquoi je suis si sage. • II : Pourquoi je suis si avisé. • III : Pourquoi j’écris de si bons livres. • IV : Pourquoi je suis un destin. Fragments posthumes : • FP + titre de l’œuvre avec laquelle ils sont édités ou n° du tome, n° du cahier + [n° du fragment] Les termes cités par Nietzsche en français dans le texte sont signalés par un astérisque. 1 Avant-propos L’égoïsme de l’affirmation se distingue à la fois de l’égoïsme ordinaire et de l’altruisme, qui relèvent tous deux selon Nietzsche de la négation. Nous proposons d’analyser l’égoïsme de l’affirmation chez Nietzsche dans deux études séparées. Dans la première, nous considérons l’égoïsme en partant de considérations plus générales sur l’affirmation, et nous y étudions avant tout la distinction entre l’égoïsme nietzschéen et l’égoïsme négatif. La seconde étude est le commentaire d’un texte d’Ainsi parlait Zarathoustra dont une analyse détaillée et à part nous est apparue nécessaire au cours de nos recherches. Nous y étudions l’égoïsme comme « vertu qui donne ». Le problème principal de cette partie est la distinction entre l’égoïsme et l’altruisme dans la manière de donner. La première étude est indépendante de la seconde. La seconde présuppose et complète la première. 2 Première étude 3 INTRODUCTION « Egoïsme », en français, sert à traduire principalement deux mots en allemand : « Egoïsmus » et « Selbstsucht » (littéralement : « appétit de soi-même1 »). Dans la langue courante ils sont rigoureusement synonymes. Ces deux termes ont chez Nietzsche des fréquences variables selon les œuvres, mais globalement le lexique de l’Egoismus domine, car il est employé avec de nombreux dérivés (« Egoist », « egoistisch », « unegoistisch »), tandis que Selbstsucht est employé seul2. Nietzsche emploie aussi parfois le mot « Selbstigkeit », par opposition au mot « Selbstlosigkeit » (désintéressement) employé au sens littéral de « perte de soi3 ». Mais il fait un même usage de tous ces termes ; ces termes ont un sens équivalent. Ce qui le montre, c’est que, dans un même texte, ils peuvent être utilisés indifféremment : par exemple, dans le paragraphe 328 du Gai savoir, Nietzsche emploie au début du texte le mot « Egoismus », et poursuit sans changement de sens avec le mot « Selbstsucht4 » ; et dans le Crépuscule des idoles : « Valeur naturelle de l’égoïsme [Egoismus]. L’égoïsme [Selbstsucht] vaut, physiologiquement parlant5 [...] ». Quelque soit le terme en allemand, l’égoïsme signifie 1 Cf. Zarathoustra, note 2 p. 225 de G-A Goldschmidt. 2 Nous avons trouvé une seule occurrence de l’adjectif correspondant à Selbstsucht : « selbstsüchtig » : Gai savoir §14 p. 65. 3 Cf. Ecce homo II, §2 p. 117 ; §9 p. 126 ; Gai savoir §99 p. 125. 4 Gai savoir §328 p. 219. 5 Crépuscule, « Divagations », §33 p. 76. 4 toujours faire passer son propre intérêt avant celui des autres, individus ou groupes6. Comme tout égoïsme, l’égoïsme de l’affirmation s’oppose donc à l’altruisme. Nietzsche semble donc reprendre ici l’opposition morale courante entre l’égoïsme et l’altruisme. Mais en fait il sort de ce dualisme en distinguant deux types d’égoïsmes, tous les deux opposés à l’altruisme : un égoïsme « sain et sacré », l’égoïsme de l’affirmation ; et un « égoïsme malade », l’égoïsme de la négation7. Ce second égoïsme est l’égoïsme ordinaire, l’égoïsme traditionnellement critiqué en morale. Nietzsche critique aussi cet égoïsme, mais au profit d’un égoïsme supérieur, non au profit de l’altruisme. Pour lui, l’égoïsme ordinaire et l’altruisme sont tous les deux mauvais, nuisibles, ce sont tous les deux des formes de négation. La distinction morale fondamentale n’est donc pas celle de l’altruisme et de l’égoïsme, mais celle de la négation et de l’affirmation : « J’ai vu en premier la véritable opposition : — l’instinct qui dégénère, qui se dresse contre la vie avec une rancune souterraine [...] et une formule de la plus haute affirmation, née de l’abondance, de la surabondance8. » L’objet de ce livre sera de définir l’égoïsme au sens nietzschéen, l’égoïsme qui dit oui. Pour cela, nous partirons d’une analyse plus générale de l’affirmation, dont l’égoïsme ne constitue qu’un aspect9. Nietzsche reprend les concepts d’affirmation et de négation, Bejahung et Verneinung, à Schopenhauer10. Chez ce dernier, l’affirmation et la négation sont affirmation et négation de la « volonté de vivre11 », de la vie elle-même : « notre problème c’est la négation et l’affirmation de la vie12. » Donc, ce qui est objet d’affirmation et de négation chez 6 Cf. les couples d’opposés construits sur une même racine : Egoismus contre Altruismus ; Selbstsucht contre Nächstensucht ou Nächstenliebe (amour du prochain) ; Selbstigkeit contre Selbstlosigkeit. 7 Zarathoustra I, « De la vertu qui donne » (traduction modifiée), §1 p. 95. 8 Ecce homo III, Naissance, §2 p. 141 (traduction modifiée). 9 L’affirmation est affirmation de soi (égoïsme) et affirmation du monde (amor fati et éternel retour). Ces deux aspects sont liés : l’affirmation de soi implique l’affirmation du monde. Cependant, on peut dans une certaine mesure les étudier séparément, car ils posent des problèmes différents : le problème spécifique de l’affirmation du monde est celui d’un fatalisme sans résignation ; les problèmes que posent l’affirmation de soi sont différents. 10 Cf. Schopenhauer, Le monde comme volonté et comme représentation, sous-titre du livre IV, p. 343 ; sur l’affirmation, voir notamment §60 p. 412-417 et Supplément, XLV p. 1328-1333 ; sur la négation, voir livre IV, §68 p. 475-499. 11 Cf. ibid. IV, §54 p. 362 : « affirmation de la volonté de vivre », « négation de la volonté de vivre » ; « Bejahung des Willens zum Leben », « Verneinung des Willens zum Leben ». 12 Ibid. IV, §54 p. 363 ; « über das Leben, dessen Bejahung und Verneinung unser Problem ist. » 5 Schopenhauer, c’est la vie elle-même, la volonté de vivre, ou plus simplement la volonté13. Or, la vie est le phénomène de la volonté en soi, c’est-à-dire la volonté en tant qu’objectivée dans le phénomène selon les formes de l’espace, du temps et de la causalité, ou encore selon le principe de raison suffisante et le principe d’individuation. Donc chez Schopenhauer, ce qu’il s’agit d’affirmer ou de nier, c’est la réalité phénoménale, empirique, c’est-à-dire le monde et soi-même comme individu, phénomène individuel. Chez Nietzsche, la volonté n’est pas un en soi derrière les phénomènes considérés alors comme pure apparence (dualisme de nature). La réalité phénoménale n’est pas une pure illusion, c’est la seule réalité et elle est constituée d’une multiplicité de volontés de puissance. Chez Nietzsche, les phénomènes ou les réalités empiriques, les choses, sont des volontés. Mais malgré cette différence, comme chez Schopenhauer, l’affirmation et la négation sont chez lui affirmation et négation de la vie, du monde et de soi-même comme phénomènes empiriques considérés comme les seuls réels. Affirmation et négation sont donc deux manières de vouloir qui définissent des uploads/Philosophie/ thomas-rimbot-nietzsche-egoisme-introduction-a-la-morale-de-l-x27-affirmation-2018.pdf
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- Publié le Oct 06, 2022
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