Le devoir Introduction_________________________________________________________

Le devoir Introduction________________________________________________________________2 Valeur non morale et valeur morale_________________________________________________________2 Ethique et morale_______________________________________________________________________2 La logique de la morale__________________________________________________________________2 Ethique de conviction et éthique de responsabilité_____________________________________________2 I. Morale, religion et société____________________________________________________3 A. Moïse, Jésus, Mahomet_________________________________________________________3 1. Les dix commandements_______________________________________________________________3 2. Les différences entre religions___________________________________________________________4 3. Sécularisation et héritage religieux_______________________________________________________4 B. La religion au service de la raison (Platon)_________________________________________5 1. Ce qu’il faut dire : le devoir détermine le « vrai »____________________________________________5 2. Comment le dire : mythe et religion_______________________________________________________6 C. L’idée de devoir absolu_________________________________________________________7 D. Morale et société_______________________________________________________________8 II. La morale du devoir________________________________________________________8 A. Le déontologisme kantien_______________________________________________________8 1. L’intention bonne_____________________________________________________________________9 a. La seule chose véritablement bonne est une bonne volonté__________________________________9 b. Acte conforme au devoir et acte par devoir______________________________________________10 c. La raison peut déterminer la volonté___________________________________________________10 d. Le respect est le seul mobile moral____________________________________________________10 e. Conséquences et difficultés__________________________________________________________11 2. La forme de la loi morale : universalité et respect d’autrui____________________________________12 3. Présupposés, conditions, hypothèses_____________________________________________________13 B. La critique du kantisme________________________________________________________13 1. Le problème de l’égoïsme_____________________________________________________________13 2. Les sentiments moraux________________________________________________________________14 3. L’eudémonisme d’Aristote_____________________________________________________________15 4. L’utilitarisme anglais_________________________________________________________________15 III. L’éthique de la vie et de la joie_____________________________________________15 A. L’éthique de Spinoza__________________________________________________________15 B. La philosophie de la morale de Nietzsche__________________________________________16 1. La vie, source de toute valeur___________________________________________________________16 2. L’évaluation des valeurs_______________________________________________________________17 3. La généalogie de la morale : morale des forts et morale des faibles_____________________________17 4. Par-delà bien et mal__________________________________________________________________18 a. La sagesse tragique________________________________________________________________18 b. L’éternel retour___________________________________________________________________19 c. Le surhomme_____________________________________________________________________19 5. Nietzsche et le nazisme_______________________________________________________________19 Conclusion________________________________________________________________20 Classification des théories morales________________________________________________________20 Le fondement de la morale_______________________________________________________________21 La source de la moralité_________________________________________________________________21 Annexes___________________________________________________________________21 Quelques idées supplémentaires___________________________________________________21 Le taoïsme___________________________________________________________________________21 1 Le pardon____________________________________________________________________________21 Une théorie de la magie_________________________________________________________________22 Le devoir d’être heureux (Kant)___________________________________________________________22 Il y a tout de même de belles actions (Montaigne)_____________________________________________22 Juger et comprendre____________________________________________________________________22 Illustrations____________________________________________________________________23 Eichmann et la banalité du mal___________________________________________________________23 Autres exemples_______________________________________________________________________24 Citations_____________________________________________________________________________24 Sujets de dissertation____________________________________________________________25 Introduction Valeur non morale et valeur morale Un champignon comestible est bon. Cela signifie simplement qu’il convient, subjectivement, à un être vivant donné, par exemple l’homme. Cette valeur est relative à un être vivant, ce n’est pas une propriété intrinsèque du champignon (le champignon est bon pour l’homme). Il ne s’agit pas ici de valeur morale. En ce sens, bon s’oppose à mauvais. Une bonne action, au contraire, est bonne en soi. Sa valeur n’est pas relative à quelque chose d’extérieur. C’est une valeur morale. Ici bon désigne la bonté morale et s’oppose à méchant. Ethique et morale On peut distinguer deux types de devoirs : des devoirs envers nous-mêmes et des devoirs envers les autres. La distinction entre éthique et morale peut désigner cela (mais on utilise parfois le mot « éthique » pour désigner une réflexion sur la morale). En ce sens, l’éthique consiste en un art de vivre personnel (on pense à l’éthique d’Aristote, de Spinoza ou de Nietzsche), tandis que la morale désigne plutôt les devoirs qui s’imposent à nous par la pression sociale et qui concernent essentiellement le respect d’autrui. La logique de la morale Le cas dont traite la morale est toujours semblable : un sujet, mû par une certaine intention, accomplit un acte qui produit certaines conséquences. Qu’est-ce qui doit fournir le principe de l’évaluation ? Les conséquences, l’acte lui-même, les intentions, ou même le sujet ? Pour les utilitaristes, il faut considérer les conséquences ; pour Kant et les morales religieuses, il ne faut considérer que l’acte et l’intention ; pour Nietzsche, il faut considérer le sujet, et savoir si la source de l’acte (fût-elle inconsciente) est la force ou la faiblesse. Ethique de conviction et éthique de responsabilité Le dilemme majeur de la philosophie morale est de trancher la tension entre morale du devoir et morale des conséquences (éthique de conviction et éthique de responsabilité, selon la terminologie de Max Weber). Faut-il régler notre action en fonction de principes, ou ne songer qu’aux conséquences de nos actes ? Bien souvent ces deux attitudes sont en contradiction. Imaginez que vous êtes fait prisonnier dans la jungle. Le chef de la tribu vous amène face à dix autres prisonniers, et vous demande d’en tuer un, n’importe lequel, en échange de votre libération et de celle des neuf autres captifs. Sinon, il les tuera tous. Que faut-il faire ? Selon la morale du devoir, il ne faut pas tuer. Il faut donc laisser les dix prisonniers se faire abattre. Selon la morale des conséquences, il faut enfreindre le devoir (ne pas tuer) afin d’atteindre une conséquence préférable (un seul mort au lieu de dix). 2 La formule de Machiavel selon laquelle « la fin justifie les moyens » pourrait constituer la devise du partisan de l’éthique de responsabilité : elle en résume l’esprit. L’origine du devoir A) Définitions  Le devoir, c’est ce que l’on doit faire. C'est l’impératif qui s’impose à nous et qui nous signale que la moralité de notre action exige la satisfaction de plusieurs conditions. Par exemple, pour être moral, il ne suffit pas de ne pas voler par peur de la sanction, mais de ne pas voler par pure honnêteté.  Plus généralement, les devoirs sont l’ensemble des obligations auxquelles on se soumet lorsque l’on fait partie d’un certain cadre (institutionnel, religieux, politique, etc.).  La notion de devoir introduit également la distinction entre « l’être » et le « devoir être », ce qui existe « en fait », et ce qui « doit » exister ou existe « en droit ». Ce qui existe « en fait », ce sont par exemple les propriétés biologiques de notre corps. Qu'on veuille ou non, elles sont ainsi. Ce qui est « en droit », c’est par exemple un mauvais traitement que ce corps ne doit pas recevoir : il dépend de nous que cela se produise ou non, nous comprenons les raisons qui font que cela ne devrait pas arriver. B) L’être et le devoir-être  Dire qu’il existe des choses que l’on doit faire sous-entend qu’elles ne sont pas encore faites, ou qu’il est physiquement possible de ne pas les faire. Ce qui doit être fait, le devoir, ce sont des choses que l’on juge souhaitables, ou qui sont censées être « bonnes » par opposition à ce qui est « mauvais ».  L’idée de devoir implique donc que le monde tel qu’il est, et surtout notre nature brute, impulsive, ne peut satisfaire toutes nos exigences. Ces exigences ne sont pas seulement nos désirs, il s’agit aussi d’un souci de respecter un ordre ou un ensemble de normes. Ces normes, cet ensemble d’idées sur « ce qui doit être » nous apparaissent parce que nous ne pouvons nous en tenir à ce qui existe en fait, aux choses telles qu’elles sont à l’origine.  Certains affirment que le devoir correspond à la réalisation de ce qui nous est naturel. Il y aurait donc deux sortes de nature : une nature « de fait », celle de nos penchants et de nos désirs, qui n’est pas conforme au devoir ; une nature « de droit », à réaliser, qui est la poursuite de ce qui nous est conforme par essence (ce que nous « devons être ») : on parle de nature « essentielle » ; cette essence désigne notre forme la plus noble, qui n’est pas forcément celle que nous avons au début de notre vie. Au contraire, elle suppose l’éducation. Cicéron résume cette idée, partagée par les stoïciens, dans le traité Des fins et le traité Des devoirs. C) Le savoir et l’expérience  D’où provient notre idée de ce qui doit être fait ? Et comment conservons-nous cette idée ? Si ce qui doit être fait est conforme à ce que nous sommes essentiellement, alors on devrait pouvoir développer un savoir rigoureux et fixe sur l’ensemble des règles que nous devons suivre.  Cependant, peut-on appliquer des règles générales, comparables aux lois, de façon automatique dans la vie courante ? La réalité exige que l’on adapte nos exigences à la particularité des situations. Par exemple, selon la situation du voleur et de la victime du vol, selon la nature de l’objet, etc., le vol n’est pas toujours un délit de la même 3 gravité. Cela demande de la souplesse d’esprit et de l’expérience : Aristote appelle cette vertu « prudence », et la distingue d’un savoir purement théorique. D) Le devoir et ses conséquences  À quel niveau de notre action se joue notre rapport au devoir ? Nous avons le sentiment que c’est au moment du choix, lorsque nous prenons la décision d’agir, que nous devons respecter la morale. Mais si nos intentions étaient honnêtes, et les conséquences de nos actes néfastes ou immorales, cela doit-il entrer en considération ?  Max Weber a déduit de ce problème une distinction entre deux grands courants de l’éthique : l'éthique de la conviction (qu’il associe au christianisme) ne s’attache qu’à la pureté de l’intention (et, pour le christianisme, laisse à Dieu le résultat de l’action) en revanche, l'éthique de la responsabilité prend en compte les précautions prises vis-à-vis des conséquences de nos actes : dans son choix, il uploads/Philosophie/la-morale-du-devoir.pdf

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