PHILOSOPHIE DE LA NATURE 1. Les concepts platonicien de chôra et aristotélicien

PHILOSOPHIE DE LA NATURE 1. Les concepts platonicien de chôra et aristotélicien de hyle visent l’explication de la mobilité de l’étant naturel. Mais leur divergence d’optique et de points de départ est telle qu’on ne peut confondre le concept platonicien de matière et le concept aristotélicien, ni la spéculation cosmologique avec la démarche archéologique spécifiquement philosophie d'Aristote. 2. La cosmologie cartésienne mathématiste et mécaniste n’est qu’une résultante de sa métaphysique dualiste basée sur l’analyse des idées innées, claires et distinctes. Nouveauté par rapport au réalisme spontané du passé, le concept de matière se définit dans le déploiement de l’idée métaphysique de matière-étendue et de ses modes. C’est d’elle que découle la physique cartésienne dont la démarche, malgré quelque identité de contenu s’oppose à la fois à la démarche aristotélicienne et à celle de la physique expérimentale postérieure. 3. Chez Kant, la détermination a priori du concept de matière s’élabore dans la philosophie critique, c’est-à-dire dans la recherche des conditions de possibilité de la science physique, en prenant pour paradigme la science de son temps, la physique newtonienne. Cherchant à définir la nature de la physique et à la fonder dans le domaine de l’apriori, il montre comment le principe fondamental se particularise selon les groupes des catégories de l’entendement et selon les branches de la physique. C’est relativement à ces groupes de catégories et à ces branches de la physique que la matière comme mobile se définit de façon spécifique. Le concept de finalité, dans l’ordre des jugements réfléchissants, fournit un principe unificateur et ordonnateur du divers, offert par la physique. Ne faut-il pas chercher selon le même concept un dépassement de sa métaphysique ? 4. La science moderne classique parle de la matière en termes de particule et de champ, avec la notion d’énergie qui fournit un aspect par lequel les réalités définies par l’un et l’autre concept s’unifient. La physique quantique introduit l’idée de quantification de l’énergie, la physique relativiste lie intimement masse, énergie, temps et espace. Ainsi s’achève-t-il un processus qui, par le primat de l’énergie, opère épistémologiquement et ontologiquement le déclin du substantialisme scientifique. Mais qui, dans la ligne de Whitehead, de Bergson et de Teilhard, manifeste aussi les premiers signes d’une nouvelle perspective métaphysique de l’élaboration de la philosophie de la nature. 5. Si Aristote propose une théorie de la causalité articulée à l’idée d’une cause finale, la physique classique, expérimentale et mathématique ne pourrait plus obéir au schéma aristotélicien, elle offre plutôt une lecture déterministe des phénomènes naturels. C’est la physique quantique qui introduit une conception indéterministe de la causalité sans rendre impossible une pensée de la causalité. 6. Les questions de la cosmologie supposent un univers considéré comme un ensemble unifié et ne sauraient être résolues dans une perspective uniquement physique, d’autant plus que la physique comble une grosse part de son ignorance par l’argumentation logique. Elle intègre incotournablement une part de la « vision du monde » du physicien. 7. Le hasard et la nécessité de Jacques Monod a le mérite de proposer un horizon de sens à l’homme à partir des données fournies par la biologie. Mais, ce faisant, d’une part, il voile le dualisme des faits et des normes consacré par une épistémologie et, d’autre part ses conclusions paraissent plus larges que ses prémisses. PHILOSOPHIE DE L’HOMME 1. L PHILOSOPHIE DE LA CONNAISSANCE 1. Le concept ‘‘épistémologie’’ peut paraitre polysémique et peut donc revêtir différentes significations selon le contexte et la tradition philosophique. Toutefois, c’est au début du XXème siècle que l’épistémologie apparaît comme champ disciplinaire spécifique. Il est question dans cette thèse du concept épistémologie et de son caractère polysémique. Nous pouvons la subdiviser en trois thématique : (1) la variation de la signification du concept épistémologie selon les contextes et la tradition philosophique ; (2) l’épistémologie comme « philosophie de la connaissance » et (3) l’importance de l’épistémologie en philosophie et en science. (1) la variation de la signification du concept épistémologie selon les contextes et la tradition philosophique  Tout d’abord, l’épistémologie vient de deux mots grecs : épistémè (connaissance, science, savoir) et logos (discours, jugement, etc.).  Disons que déjà Platon et Aristote faisaient une distinction entre la doxa (opinion, apparence) et l’épistémè (science, connaissance certaine). C’est donc le terme grec épistémè qui est traduit en français par science. Cependant, l’épistémè grec est différente de la science moderne (tel que traduit en français) sur deux points : 1. L’expérimentation en laboratoire. 2. La prétention à la certitude. La science moderne ne prétend pas à la certitude comme c’était le cas avec l’épistémè grec. Cependant, c’est au XX ème siècle que l’épistémologie apparaît comme une discipline spécifique. L’on reconnaît à James Frédérick Ferrier (Institutes of Metaphysics) la paternité du mot épistémologie. En effet, James distinguait la théorie de la connaissance (épistémology), la théorie de l’être (ontology) et la théorie de l’ignorance (agnology). Dans la langue française, le terme apparaît en 1901, dans la traduction d’un ouvrage de Bertrand Russell dans lequel l’épistémologie se définit comme philosophie de la connaissance. Cette expression désigne 5 réalités : a) une enquête philosophique générale sur la nature, les sources, et les limites de la connaissance, b) un ensemble de doctrines relevant de cette enquête chez un philosophe particulier, c) un type de philosophie qui met l’accent sur la connaissance, d) étude des méthodes de la science en général ou e) à partir de l’histoire des sciences. Toutefois, la signification du terme épistémologie diffère d’une tradition à une autre comme l’affirme la thèse. Deux traditions sont en vue : La tradition francophone : les francophones comprennent par épistémologie enquête des sciences. Pour eux, l’épistémologie interroge donc la nature et la valeur des principes, des concepts, des méthodes et des résultats des sciences. Ceci lui confère alors deux caractéristiques majeures : elle est un discours réflexif, c’est-à-dire un discours faisant retour sur les sciences. L’épistémologie présuppose la science et vient forcément après elle. Elle est un discours critique : elle ne se contente pas de décrire les sciences sans les juger, elle s’emploie de surcroît à discuter du bien fondé et de la portée des propositions et des méthodes scientifiques. La tradition anglo-saxonne : les anglophones désignent l’épistémologie comme « théorie de la connaissance », au sens kantien : enquête sur la nature, les sources, les limites de la connaissance. L’épistémologie est alors la clef de voûte de la philosophie théorique, et précède en droit la philosophie des sciences, terme qui fut lui aussi d’abord promu et diffusé en tant qu’expression conventionnelle par le philosophe anglais. Néanmoins, l’épistémologie désigne la philosophie de la connaissance. C’est donc la conception anglo-saxonne qui est privilégiée. 3. L’épistémologie comme « philosophie de la connaissance » L’épistémologie comme théorie de la connaissance désigne cinq choses comme la thèse l’affirme. Nous retenons cette désignation de Pascal Engel et Julien Dutant. Pour eux, l’épistémologie peut désigner a) une enquête philosophique générale sur la nature, les sources, et les limites de la connaissance, b) un ensemble de doctrines relevant de cette enquête chez un philosophe particulier, c) un type de philosophie qui met l’accent sur la connaissance, d) étude des méthodes de la science en général ou e) étude des méthodes à partir de l’histoire des sciences. Partant de ces cinq éléments, nous retenons donc trois (3) Traditions : la tradition germanique, la tradition anglo-saxonne et la tradition francophone: En allemand : Erkenntnistheorie (épistémologie) désigne à la fois la « théorie de la connaissance » au sens général (a) et un certain type de doctrines néo-kantiennes sur la connaissance au sens (c), dans la mesure où le kantisme est supposé être une philosophie qui fait de la philosophie de la connaissance la philosophie première (par opposition à l’ontologie). En anglais : épistémology désigne la théorie de la connaissance au sens général (a) : enquête philosophique général sur la nature, les sources et limites de la connaissance. En français : épistémologie désigne plus couramment une (d) enquête sur les méthodes de la science en général (épistémologie générale des sciences) ou (e) étude sur les méthodes de la science à partir de l’histoire des sciences (épistémologie régionale). En fait le sens (e) où l’épistémologie est la philosophie historique des sciences, est le sens qui a tendu à prédominer en français depuis les années 1930. (3) L’importance de l’épistémologie en philosophie et en science Comme la thèse l’affirme, on ne peut pas faire la philosophie sans s’interroger sur la valeur de la connaissance, sur le rapport entre nos représentations et le monde qu’elles sont censés représenter. C’est en ce sens que l’épistémologie, comme démarche réflexive et critique, devient importante, dans la mesure où elle essaie de prendre en charge la question de la validité de la connaissance : qu’est-ce que connaître, quand peut-on dire que l’on connait ? etc. En outre, la philosophie ne peut pas tenir un discours cohérent sans l’apport des autres sciences, mieux, sans prendre en compte les paradigmes scientifiques en vogues. Or, ces apports ne sont pas pris par la philosophie à l’aveuglette, mais de façon critique. Et la philosophie uploads/Philosophie/ thyese-d-u.pdf

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