GRAND SEMINAIRE DE MURHESA THEOLOGAT SAINT PIE X BP 2365 BUKAVU COURS DE THEOLO

GRAND SEMINAIRE DE MURHESA THEOLOGAT SAINT PIE X BP 2365 BUKAVU COURS DE THEOLOGIE MORALE SPECIALE : MORALE SEXUELLE, CONJUGALE ET FAMILIALE TROISIEME ANNEE DE THEOLOGIE Professeur : Dr Abbé Dieudonné MUSANGANYA ANNEE ACADEMIQUE 2021 – 2022 1 PLAN DU COURS Introduction générale Première partie : Morale chrétienne sur la sexualité Chapitre premier : L’enseignement biblique et la doctrine classique sur la sexualité Chapitre deuxième : La révolution sexuelle, féministe et culturelle occidentale : aux sources de la crise actuelle de la sexualité Chapitre troisième : La contribution théologique du pape Jean-Paul II à une morale sexuelle chrétienne Deuxième partie : Morale chrétienne sur le mariage Chapitre quatrième : L’enseignement biblique sur le mariage Chapitre cinquième : L’enseignement du Magistère de l’Eglise sur le Mariage : la Constitution pastorale Gaudium et spes du Concile Vatican II : GS 47-52. Chapitre sixième : L’Enseignement doctrinal sur le mariage chrétien dans le magistère postconciliaire du pape Paul VI : Humanae Vitae (1968) Chapitre septième : Quelques menaces contre la morale conjugale après Humanae vitae dans le sillage de la révolution sexuelle occidentale de mai 1968 Troisième partie : Morale chrétienne sur la famille Chapitre huitième : L’enseignement magistériel sur la famille d’après l’exhortation post synodale Familiaris consortio (1981) Chapitre neuvième : Les mutations socio-culturelles de la famille à l’heure de la Nouvelle Ethique mondiale : le piège des « nouveaux droits de l’homme » (1990) Chapitre dixième : La synthèse doctrinale sur la morale familiale d’après l’exhortation post synodale Amoris laetitia (la joie de l’amour) du pape François (2016) Conclusion générale 2 Introduction Générale La doctrine sociale de l’Eglise catholique envisage tous les problèmes relatifs à la sexualité, l’amour et le mariage dans la perspective de la famille, cellule fondamentale de la société et de l’Eglise. En effet, l’évolution de la société moderne a engendré des profonds changements, dans tous les domaines de la vie humaine, changements qui révèlent souvent des profondes ambiguïtés. Car, si sous certains points ces changements présentent des aspects très positifs, par contre, ils représentent en bien des domaines, des risques de dégradation des valeurs éthiques qui, pour être traditionnelles, n’en sont pas moins permanentes et constitutives de la nature humaine. L’un des domaines les plus affectés par ces changements est celui de la famille, dans la manière de la concevoir et de la vivre, la place qu’elle doit avoir dans la société et finalement son avenir. Cette préoccupation nous semble plus qu’urgente parce que l’apparition des législations civiles nuisibles en des domaines qui concernent directement la famille comme celle portant sur l’avortement, le divorce, la contraception ou la légalisation en de nombreux pays de l’homosexualité sous le nom de « mariage pour tous » (France), conditionne ces risques. L’Eglise ne peut rester indifférente face à ces évolutions, c’est la raison pour laquelle elle tient à rappeler son enseignement à propos de ces problèmes concrets, mais aussi à réaffirmer les vérités fondamentales sur la famille et en le faisant d’une manière adaptée à notre temps. C’est bien cela que fait le Pape Jean-Paul II dans son Exhortation apostolique ״Familiaris consortio" du 22 novembre 1981. Dans cette dernière, le Pape évoque non seulement la situation de la famille dans le monde d’aujourd’hui (nn. 4-10) mais aussi et surtout le dessein de Dieu sur le mariage (nn.11 – 17). Il parle des devoirs concrets de la famille chrétienne, de la place de la femme dans la société, de l’épreuve de la stérilité, du veuvage, de l’adoption, de la transmission de la vie et de l’accroissement démographique, de l’éducation sexuelle ou de la prière en famille. Dans une vision très haute, le Pape rassemble tous ces aspects en ces termes : ״ le but fondamental de la famille est le service de la vie, la réalisation, tout au long de l'histoire, de la bénédiction de Dieu à l'origine, en transmettant l'image divine d'homme à homme, dans l'acte de la génération" (Fc, 28). Retenons qu’à la base de cette pensée de Jean-Paul II sur la famille, il y a toute une anthropologie qu’il développe. En effet, le fondement de l’exhortation Familiaris consortio est une conception de l’homme, celle d’un être unifié : corps-âme-esprit : ״l'homme est un esprit incarné, c'est-à-dire une âme qui s'exprime dans un corps et un corps animé par un esprit immortel" (Fc, 11). Ce en quoi, Jean-Paul II, en parlant de l’unité de l’être humain, se montre moderne en faisant un dépassement de la conception dualiste du corps et de l’âme, chère à Platon, et qui n’est d’ailleurs pas chrétienne. 3 Jean-Paul II, s’inscrit dans la tradition de l’enseignement sociale de l’Eglise sur la famille tout en renouvelant l’approche ; il tient compte des courants philosophiques du début du XXe siècle qu’il a beaucoup travaillés. Il s’appui en particulier sur la pensée de l’allemand Max SCHELER qui a approfondit la question du corps et des relations humaines, de la sympathie, de l’amitié, de la pudeur, de la tendresse. Cette anthropologie explique l’approche très personnelle de Jean-Paul II sur la sexualité humaine. Effectivement, c’est parce que l’homme est un esprit incarné qu’il est appelé à l’amour dans sa totalité unifiée. Pour le Pape, l’amour embrasse aussi le corps humain et le corps est rendu participant de l’amour spirituel. Et nous retrouverons des passages très forts dans familiaris consortio sur les liens entre la sexualité et l’ensemble de la personne humaine, corps et âme. Par exemple : ״la sexualité, par laquelle l'homme et la femme se donnent l'un à l'autre par les actes propres et exclusifs des époux, n'est pas quelque chose de purement biologique, mais concerne la personne humaine dans ce qu'elle a de plus intime. Elle ne se réalise de façon véritablement humaine que si elle est partie intégrante de l'amour dans lequel l'homme et la femme s'engagent entièrement l'un vis-à-vis de l'autre jusqu'à la mort. La donation physique totale serait un mensonge si elle n'était pas le signe et le fruit d'une donation personnelle totale, dans laquelle toute la personne, jusqu'en sa dimension temporelle, est présente"(Fc, 11).En bref, la sexualité est présentée positivement et non pas sous la forme d’interdit et de tabou. Ainsi, dans ce cours, nous exposerons en premier lieu la morale sexuelle, suivie de la morale conjugale. L’analyse de ces deux problématiques nous permettra d’aborder les principaux problèmes posés par la morale familiale hier et aujourd’hui dans notre société. S’agissant de la première partie, celle de la morale sexuelle, nous allons exposer d’abord l’enseignement biblique suivi de la doctrine classique (enseignement théologique des Pères et de Thomas d’Aquin) sur la sexualité (chapitre premier). Nous aborderons ensuite la révolution sexuelle, féministe et culturelle occidentale qui serait responsable de la crise actuelle de la morale sexuelle depuis mai 1968, une révolution dont les thèses ont été confortées et globalisées à partir de 1990 par l’émergence de l’idéologie de la Nouvelle éthique Mondiale (chapitre deuxième). Enfin, nous analyserons la contribution théologique du pape Jean-Paul II à une morale sexuelle chrétienne dans un contexte social d’une sexualité libéralisée et sans normes. Dans la deuxième partie portant sur la morale conjugale, nous examinerons tout d’abord, l’enseignement biblique sur le mariage pour avoir à l’esprit l’intention du Créateur (quatrième chapitre), ensuite, nous passerons en revue l’enseignement du Magistère de l’Eglise sur le mariage chrétien notamment la doctrine renouvelée du Concile Vatican II qui a actualisé l’enseignement magistériel sur le sujet, spécialement à travers la Constitution pastorale Gaudium et spes ( 1965) 4 (cinquième chapitre), puis, nous aborderons l’enseignement du Magistère postconciliaire sur le mariage, spécialement à travers l’encyclique Humanae vitae (1968) de Paul VI (sixième chapitre), enfin, nous examinerons les menaces qui pèsent sur le lien conjugal ainsi que le péché contre la morale conjugale (septième chapitre). Dans la troisième familiale, qui traite de la morale familiale, nous aborderons la question sur la conception chrétienne de la famille, telle qu’elle ressort de l’encyclique Familiaris consortio de Jean-Paul II (1981) (huitième chapitre), ensuite, nous verrons les attaques que la Nouvelle éthique mondiale fait subir à la famille (neuvième chapitre), et enfin, nous aborderons le plus récent enseignement du Magistère sur la famille tel que présenté dans l’exhortation post-synodale ״Amoris laetitia" (dixième chapitre). Quels sont les objectifs que nous visons dans ce cours ? A travers ce cours, nous voulons que l’étudiant arrive à : - Connaitre l’enseignement de l’Eglise sur la sexualité, le mariage et la famille ; en maitrisant leur évolution depuis l’Ecriture sainte, la Tradition de l’Eglise jusqu’aux écrits doctrinaux récent du Magistère. - Comprendre les mutations sociopolitiques dans lesquelles la sexualité est passée et le sens des différentes positions actuellement défendues au sujet d’une sexualité libéralisée et le sort qui en découle pour le mariage et la famille. - Comprendre les enjeux multiformes de l’épidémie du VIH SIDA et savoir définir les normes éthiques à défendre pour une annonce pertinente de l’engagement de l’Eglise à l’homme d’aujourd’hui vivant au sein d’une société globalisée. - Etre mieux informé sur la morale que défend l’Eglise catholique dans une société pluraliste et qui est allergique à des principes éthiques qui doivent uploads/Philosophie/cours-de-morale-sexuelle-conjugale-et-familiale-21-22doc.pdf

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