Vocmëmlëire de... Collection dirigée parJean-Pierre Zarader 347570 Dans la même

Vocmëmlëire de... Collection dirigée parJean-Pierre Zarader 347570 Dans la même collection Le vocabulaire de Kant, par Jean-Marie Vaysse • À paraître : Le vocabulaire d'Aristote, par Pierre Pellegrin Le vocabulaire de Hegel, par Bernard Bourgeois Le vocabulaire de Popper, par Renée Bouveresse Le vocabulaire de Schopenhauer, par Alain Roger Le vocabulaire de Spinoza, par Charles Ramond Le vocabulaire de Hume, par Philippe Saltel Le vocabulaire de Bergson, par Frédéric Worms Le vocabulaire de Derrida, par Charles Ramond Le vocabulaire de Comte, par Annie Petit ISBN 2-7298-5809-1 © ellipses / édition marketing S.A., 1998 32 me Bargue, Paris (15e). La loi du 11 mars 1957 n'autorisant aux termes des alinéas 2 et 3 de l'Article 41, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective », et d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite ». (Alinéa 1er de l'Article 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, sans autorisation de l'éditeur ou du Centre français d'Exploitation du Droit de Copie (3, rue Hautefeuille, 75006 Paris), constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les Articles 425 et suivants du Code pénal. Le vocabulaire platonicien n'a pas, dans les dialogues, la rigidité scolaire à laquelle nous l'avons ici délibérément contraint. Ce n'est guère qu'après Aristote, au fur et à mesure que se succédaient les écoles platoniciennes (depuis la fondation de l'Académie par Platon en 387 av. J.-C. jusqu'à la disparition de l'École d'Athènes en 529 ap. J.-C.), qu'une langue platoni- cienne rigide s'est peu à peu figée chez les héritiers et les commentateurs, selon des orientations et des choix qui, considérés rétrospectivement, s'éloi- gnent considérablement de l'œuvre platonicienne. Mais notre projet, s'il ne tient pas compte de la postérité néoplatoni- cienne, n'en reste pas moins didactique. Platon, comme tout philosophe, a tenté de résoudre des problèmes en forgeant des concepts. Plutôt qu'à des termes, dont bon nombre n'ont pas de stricts et uniques équivalents en français, ce sont à ces concepts (la connaissance, les formes intelligibles, l'âme) que nous avons consacré les notices qui suivent, en privilégiant ceux dont l'élaboration puis l'usage occupent l'ensemble ou la majeure partie de l'œuvre. Les commentateurs anciens qui enseignaient Platon comme on ravive un ensemble de vérités incontestables s'intéressaient plus que tout à la manière dont celui qu'ils tenaient pour le Philosophe avait exposé ces vérités. Ils cherchaient dans les dialogues une méthodologie du vrai. Notre platonisme, bien qu'invétéré, a pris une forme plus moderne : nous avons tenté de montrer comment Platon travaillait un discours de manière à satisfaire ce désir de savoir dont il voulait faire le sujet de la vie bonne. Luc Brisson et Jean-François Pradeau, Paris-Fenioux, avril 1998. 3 L'œuvre de Platon fut, dans son intégralité, révélée à l'Europe occidentale par la traduction latine qu'en donna Marsile Ficin en 1483- 1484. La première édition moderne du texte grec date de 1534, et c'est en 1578, à Genève où il s'était réfugié pour échapper aux persécutions catholiques contre les protestants, qu'Henri Estienne fit paraître l'édition d'après laquelle on a pris l'habitude de citer Platon. Cette édition complète des Œuvres de Platon comprend trois tomes affectés d'une pagination continue. Chaque page comporte deux colonnes : sur celle de droite est imprimé le texte grec, et sur celle de gauche on trouve une traduction latine réalisée par Jean de Serres. Au milieu, entre les deux colonnes, sont portées cinq lettres (a, b, c, d, e) qui divisent mécaniquement en cinq paragraphes les deux colonnes de chaque page. Cette disposition explique la façon de citer Platon. On mentionne d'abord le titre de l'ouvrage. Puis, après avoir signalé le numéro du livre (pour la République ou pour les Lois), on indique la page de l'édition d'Henri Estienne (sans préciser le tome) ; enfin, on spécifie le paragraphe auquel il est fait référence, voire la ligne. Par exemple, Timée 35a (page 35, paragraphe a) ou République VII, 514b2 (livre VII, page 514, paragraphe b, seconde ligne). S'agissant de la translitération des termes grecs en caractères latins, nous en avons adopté la forme la plus simple, en distinguant simplement e et rj (e et ë), puis o et w {o et o), sans indiquer aucun accent. Quant aux abréviations des titres des dialogues, la liste en est donnée en page 60. 4 A Ame (psukhê / i|/uxn) * La nature de l'âme est d'être principe (arkhê) de mouvement. Éternellement mobile, et de ce fait immortelle, elle est aussi la cause première de tous les mouvements (Phè., 245c-246a) : des mouvements physiques, qu'il s'agisse de ceux des éléments ou de ceux, volontaires, des êtres vivants ; et des mouvements proprement psychiques que sont la sensation et la réflexion (l'intellection). Cette primauté naturelle de l'âme la rend toutefois difficile à connaître : de cette réalité intermédiaire entre le sensible et l'intelligible, on ne peut guère donner qu'une représentation. ** Comme cause du mouvement et sujet de la connaissance, l'âme exerce un certain nombre de fonctions. Dès lors qu'elle est incarnée, l'âme doit en effet animer le corps auquel elle est liée : elle doit le mou- voir et le connaître, c'est-à-dire le gouverner. Le dualisme platonicien n'implique pas une hétérogénéité et une séparation des fonctions corpo- relles et psychiques, mais au contraire leur complémentarité ; l'âme permet l'animation du vivant, c'est-à-dire la conservation et le dévelop- pement du corps auquel elle donne vie. La question qui se pose est alors de savoir comment ce mouvement auto- moteur qu'est l'âme peut mouvoir une réalité sensible changeante et emportée, du fait de sa constitution, par des mouvements différents, non exclusivement circulaires (on en trouve notamment la liste en Loi., X, 893b-894a). Si le schéma en est le même (l'âme doit gouverner le corps), les réponses varient selon les corps qui sont ainsi animés. On devra d'abord reconnaître, comme le fait Platon sans doute à partir de la Rép., que tout ce qui est vivant et mû dans l'univers est d'une manière ou d'une autre animé. On dira donc que tous les vivants, des végétaux aux dieux que sont les astres, ont une âme, puis que le monde lui-même dans son ensemble en a une. Et l'on expliquera ensuite, selon le corps animé, comment l'âme parvient ou non à exercer sa double fonction motrice et cognitive (Phè., 245c-249d ; 77m., 34a-40d, puis 69a-73b). Le corps est un ensemble complexe d'éléments sensibles dont la configuration et les différents mouvements ne sont pas circulaires. Au contraire, l'âme qui est parfaite n'accomplit que le mouvement circulaire, celui qui est toujours identique à soi. Comment donc concevoir la direction d'un ensemble sensible pluriel, mû de différentes façons, par un mouvement circulaire incorporel ? La solution platonicienne de cette difficulté, dont les répercussions sont aussi bien physiques que psychologiques, consiste à introduire en l'âme une certaine forme de pluralité fonctionnelle, en soutenant que l'âme, selon qu'elle perçoit ou meut des choses sensibles ou des formes intelligibles, ne se comporte pas 5 de la même manière, n'est pas également affectée. Dans la mesure où ce mouvement circulaire s'effectue sans obstacle, l'âme dirige sans heurt aucun le corps qu'elle connaît et enveloppe dans une éternelle révolution (ainsi du monde et, dans une moindre mesure, des astres). Lorsqu'elle est incarnée dans les corps des vivants terrestres, l'âme est entravée, notamment parce que les corps des vivants terrestres ne sont ni isolés les uns des autres (ils se heurtent) ni suffisants (ils ont des besoins, doivent respirer, se nourrir, se reproduire). L'âme doit alors exercer sa double fonction compte tenu de cette nécessité. Elle doit d'abord exercer une fonction sensitive, afin de percevoir les impressions qui affectent le corps, et ensuite une fonction directrice, afin d'ordonner les mouvements de ce corps, d'en gouverner la conduite. Du fait de l'importance des besoins corporels et des pathologies qui les accompagnent, l'âme n'a pas spontanément la maîtrise du corps. Elle ne l'a même parfois jamais, comme c'est le cas de la plupart des vies animales, lors desquelles l'âme ne peut exercer sa fonction intellective, mais qu'elle doit se contenter d'assurer la conservation de l'organisme. En l'homme, qui du coup se trouve placé dans une situation intermédiaire entre la vie divine et la vie animale, l'âme peut exercer conjointement ses différentes fonctions. Celles qui sont mortelles (les fonctions désirantes et directrices ne s'exerceront plus une fois le corps disparu, elles sont donc dites « mortelles »), et celle qui est immortelle (l'intellection). On le voit, ces précisions progressives des dialogues sur la réalité psychique ne renoncent jamais à l'unité de l'âme comme principe de mouvement et sujet de connaissance, mais se contentent de spécifier les fonctions et les moyens qui sont les siens afin d'effectuer sa double fonction. Platon n'imagine semble-t-il aucune sorte de partition de l'âme. C'est ce que montre assez clairement le chapitre proprement psychologique des dialogues, dont l'objet uploads/Philosophie/le-vocabulaire-de-platon.pdf

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