final2 13/01/05 17:49 Page 1 final2 13/01/05 17:49 Page 2 1905-2005 : les enjeu

final2 13/01/05 17:49 Page 1 final2 13/01/05 17:49 Page 2 1905-2005 : les enjeux de la laïcité final2 13/01/05 17:49 Page 3 final2 13/01/05 17:49 Page 4 SOMMAIRE VIVRE ENSEMBLE Alain Gresh et Michel Tubiana 7 « LA COMMISSION LAÏCITÉ ET ISLAM » : HISTORIQUE ET PHILOSOPHIE D’UN DÉBAT Michel Morineau 9 DES ORIGINES DE LA LAÏCITÉ, EN FRANCE, À AUJOURD’HUI Alain Bondeelle 23 LE RENOUVEAU DE LA QUESTION LAÏQUE ET LES PRINCIPAUX COURANTS LAÏQUES AUJOURD’HUI Joël Roman 37 LA LOI DE 1905 Alain Boyer 51 NOTRE LAÏCITÉ PUBLIQUE Emile Poulat 61 ENTRE ETHIQUE DE CONVICTION ET ÉTHIQUE DE RESPONSABILITÉ Jean Boussinesq 69 LAÏCITÉ, C’EST-À-DIRE ? Jean Boussinesq 75 UNE EXCEPTION FRANÇAISE À L’ÉPREUVE Driss El Yazami 81 LES MUSULMANS ET LA LAÏCITÉ Tariq Ramadan 93 BIBLIOGRAPHIE 109 LES DATES DE LA LAÏCITÉ 113 final2 13/01/05 17:49 Page 5 final2 13/01/05 17:49 Page 6 7 VIVRE ENSEMBLE Le catholicisme et la laïcité sont-ils compatibles ? Posée en 1905 à nos concitoyens, la réponse à cette question aurait sans aucun doute entraîné, dans les deux camps qui se partageaient la France, une réponse négative. La laïcité est contraire aux lois du Christ proclamait l’Eglise ; le catholicisme ne pourra jamais s’adapter au monde moderne renchérissaient libres-penseurs et radicaux. Cent ans après l’adoption de la loi sur la séparation des Eglises et de l’Etat, la question paraît incongrue. L’islam et la laïcité sont-ils compatibles ? Posée en 2005 à nos concitoyens, la réponse à cette question entraînerait sans aucun doute, une réponse négative, un non angoissé, un non apeuré, car la peur est devenue le principal moteur du débat qui divise la France. Bien que l’on n’arrête pas d’en condamner la théorie, la guerre des civilisations s’installe désormais dans les têtes. C’est une démarche inverse qu’a adoptée, il y a bientôt dix ans, la commission « Laïcité et islam ». Refusant tous les raccourcis, elle s’est penchée sur la laïcité française, son histoire, ses lois ; elle a aussi réfléchi à l’islam, à ses déclinaisons multiples, et surtout à l’extrême diversité des musulmans. Elle a pointé les difficultés de l’intégration - difficultés avant tout sociales - , mais aussi montré comment la laïcité et la France pouvaient accueillir l’islam. C’est une partie de ce long cheminement que nous invi- tons ici le lecteur à suivre. Loin des passions et de l’hystérie, nous offrons une vision ouverte de l’avenir, une vision d’espoir qui per- mette à tous, dans notre pays, de « vivre ensemble ». Alain Gresh, rédacteur en chef du Monde diplomatique Michel Tubiana, président de la Ligue des droits de l’Homme. final2 13/01/05 17:49 Page 7 final2 13/01/05 17:49 Page 8 9 « LA COMMISSION LAÏCITÉ ET ISLAM » : HISTORIQUE ET PHILOSOPHIE D’UN DÉBAT Michel Morineau Les antécédents La commission a été créée en 1996, par la Ligue de l’enseigne- ment, suite à un concours de circonstances qu’il n’est pas opportun de relater ici. Mais elle s’inscrit dans une suite d’an- técédents qui explique la facilité, la rapidité et la conviction avec lesquels elle s’est mise en place. En 1986, dans le cadre d’une large réflexion sur la laïcité enga- gée depuis 1981, la Ligue avait organisé à Paris un premier col- loque sur le thème « Laïcité et Islam compatibilité incompatibi- lité ? » (voir Panoramiques, n°1). A l’époque il était passé inaper- çu car les préoccupations en matière de laïcité étaient encore tournées vers le « dualisme scolaire » ; la « guerre scolaire » entre l’école privée et l’école publique faisait rage. Aucun média ne s’est d’ailleurs risqué à rendre compte de ce sujet étrange ! Quinze ans plus tard, remarquons en passant le renversement de situation : le débat sur la laïcité s’est focalisé sur l’islam et il n’est plus question du dualisme privé-public ! Ce colloque inaperçu était bien prémonitoire. Ajoutons même, malicieuse- ment, une remarque secondaire: les responsables politiques qui soutenaient l’école privée et fustigeaient ces « ringards laïques » s’opposant aux subventions au privé, se sont retrouvés quelques années après, protecteurs autoproclamés les plus résolus de la laïcité française, face à l’islam ! Puis fin 1992, la Ligue, avec son service culturel, organisait une grande manifestation itinérante autour de la Méditerranée, inti- tulée « 1492-1992. De la chute du royaume de Grenade à l’ave- nir du monde méditerranéen ». Sur ce sujet et avec une cen- taine de chercheurs, quatre colloques échelonnés sur trois mois, se sont déroulés à Grenade, Toulouse, Montpellier et à Tunis pour finir. (voir les actes publiés par l’université de Grenade en espagnol et en français). final2 13/01/05 17:49 Page 9 Islam & Laïcité 10 Durant la décennie 1990, d’autres manifestations sur l’islam et la laïcité ont été programmées, toujours à l’initiative de la Ligue et toujours dans l’indifférence, (à Bastia, Fameck, Montpellier, etc.), auxquelles se sont ajoutés de nombreux articles de réflexion et une centaine de conférences locales. Le moins qu’on puisse dire est que l’intérêt porté par la Ligue à cette question n’était pas que circonstanciel ! Entre-temps, le congrès de Toulouse (1989), en conclusion des travaux sur la laïcité, devait voter une importante résolution : « Une laïcité pour l’an 2000 ; démocratie et solidarité », où la question d’une laïcité confrontée à la nouvelle donne de l’im- plantation de l’islam sur le territoire, était bien posée. Les motivations Si la Ligue de l’enseignement a analysé sérieusement, dès le début des années 1980, la situation de l’islam en France, c’est parce l’islam concerne directement ou indirectement plusieurs millions d’individus en France, dont un grand nombre rencontre des difficultés pour s’intégrer, comme acteurs sociaux et comme citoyens dans une démocratie laïque. D’une part, il s’agissait de penser « l’assimilation politique » dans la démocratie française, de citoyens français – ou appelés à le devenir – de confession musulmane, pour la plupart issus de l’immigration maghrébine et africaine, à égalité de droits et de devoirs avec tous les autres citoyens, donc également libres de pratiquer leur religion dans la dignité et dans le cadre res- pecté de la laïcité. D’autre part, il s’agissait aussi d’examiner les difficultés propres au culte musulman face aux procédures qui organisent en France, depuis 1905, les relations entre les églises et l’État. Le problème a donc été posé dès le départ dans sa dimension politique – et non pas religieuse – car si l’État est garant des libertés, de l’ordre public, des dispositions constitutionnelles et légales qui organisent la séparation, il est aussi garant de la paix civile et de la cohésion sociale ; il était aisé de constater une fois de plus que l’existence d’un cadre juridique ne suffit pas à garantir son application. C’est particulièrement vrai dans ce final2 13/01/05 17:49 Page 10 Notre laïcité publique 11 cas et l’inégalité, comme la discrimination, à l’encontre des citoyens français de confession musulmane, continuaient à fonc- tionner à plein régime dans notre république laïque. Au regard de l’histoire et des valeurs de la Ligue, c’était proprement insup- portable ! Depuis sa création, la Ligue de l’enseignement est une associa- tion laïque entièrement orientée vers l’éducation et la formation des citoyens. C’est ainsi qu’elle contribue à la construction de la République : éduquer le citoyen d’abord, mais sans se priver d’agir aussi sur l’opinion publique et d’éclairer les décisions poli- tiques touchant à ces questions. C’est pourquoi la commission « Laïcité et Islam » a été constituée. La commission « Laïcité et Islam » La composition de cette commission est originale : outre son pluralisme idéologique, (croyants et non-croyants de toutes ori- gines), elle est constituée de personnalités – hommes et femmes – aux statuts très divers (responsables nationaux et locaux d’or- ganisations musulmanes de diverses tendances, ministres des cultes, responsables syndicaux, journalistes, écrivains, universitaires et enseignants, hauts fonctionnaires de l’État ou d’institutions européennes, chercheurs de grandes institutions comme le CNRS, l’EPHE, l’EHESS, Sciences-Po... et bien sûr de responsables de la Ligue) ; la moitié de ses membres, ou peu s’en faut, est d’ori- gine ou de culture musulmane (à noter aussi la présence de convertis) et tous ont un vécu différent de la laïcité dans leurs pratiques sociales quotidiennes. Ce qui les relie ? Un objectif : analyser la composante musulmane de la société française, et rechercher les voies d’une intégration harmonieuse dans le cadre intangible de la laïcité, de sa philosophie politique et des insti- tutions [1]. Essayer de peser ensuite sur les politiques publiques d’intégration et dans le débat sur la laïcité et l’islam. Durant quatre ans, de 1996 à 2000, les travaux se sont réguliè- rement agencés, au rythme d’une réunion mensuelle au siège national à Paris, animée par l’auteur de ces lignes, alors respon- sable des études et des recherches, sous la présidence du secré- taire général adjoint de la Ligue. La participation est très assidue. final2 13/01/05 17:49 Page 11 Islam & Laïcité 12 Un rapport intermédiaire a été rédigé [2] et discuté au cours d’une journée nationale d’étude en novembre 1998, largement ouverte à de nouveaux participants. Les ordres du jour sont rigoureux et méthodiquement préparés et uploads/Philosophie/les-enjeux-de-la-laicite.pdf

  • 21
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager