QUOTIDIEN NATIONAL D’INFORMATION. 37 , RUE LARBI BEN M’HIDI, ALGER - N° 6941 DI
QUOTIDIEN NATIONAL D’INFORMATION. 37 , RUE LARBI BEN M’HIDI, ALGER - N° 6941 DIMANCHE 7 JUIN 2015 - ALGÉRIE 20 DA - FRANCE 1,30 € - GB 1£ 20 - ISSN 1111- 4290 E N Q U Ê T E Amrani quitte les Crabes P .20 MO BÉJAÏA D. R. Publicité LIBERTE LE DROIT DE SAVOIR, LE DEVOIR D’INFORMER Quand l’administration attise le feu !P .2 REPRISE DES VIOLENCES DANS LA VALLÉE DU M’ZAB Yahia/Liberté L’opposition resserre ses rangs P .4 RÉUNION DE L’ICSO HIER À ALGER LES MÉTHODES DU GROUPE ACCABLÉES HSBC : les indices d’une évasion organisée Tebboune : “Une cadence plus ou moins acceptable” P .11 RÉALISATION DES LOGEMENTS AADL ET LPP À ALGER ET À TIPASA AF AF Un réseau de transfert illégal de devises démanteléP .11 ALORS QUE 98 MILLIONS SAISIS AUX AGENCES BD P .6/7 D. R. Dimanche 7 juin 2015 2 LIBERTE L’actualité en question REPRISE DES VIOLENCES DANS LA VALLÉE DU M’ZAB Quand l’administration attise le feu ! Selon un document officiel en possession de Liberté (voir fac-similé), le directeur de l’urbanisme de la wilaya de Ghardaïa a écrit noir sur blanc, sous le sceau de la République, et à l’adresse du P/APC de Guerrara, de ne pas délivrer le permis de lotir au projet 600 logements LSP, avant de “trancher définitivement le quota réservé à la ‘faction malékite’ conformément à la décision de l’exécutif de la wilaya, présidé par le wali en date du 3 mars 2006, au siège de la daïra de Guerrara”. S elon cette correspondance, les af- frontements intercommunautaires de vendredi, qui se sont prolongés tard dans la soirée, ont fait des di- zaines de blessés. Les faits remon- tent à jeudi. Des sources locales affir- ment que des citoyens du quartier chaâmbi dit Ouled Si M’hamed ont pris d’assaut, dans la soirée, le site des 600-Logements LSP de la daï- ra de Guerrara, à 120 km au nord-est du chef- lieu de wilaya. Les acquéreurs mozabites ont décidé, cette fois-ci, de défendre le site. Il y a eu un affrontement, mais qui n’a pas duré long- temps, selon toujours nos sources. Le lendemain, soit le vendredi après la prière hebdomadaire, le quartier chaâmbi Ouled Si M’hamed entre dans de terribles affrontements avec le quartier mozabite Cheikh Hadi El- Mouden. Les violences ont duré jusque tard dans la soirée et nos sources parlent de dizaines de blessés. D’importants renforts sécuritaires ont été dé- pêchés dans cette localité située à 120 km au nord-est du chef-lieu de wilaya de Ghardaïa. Contacté, le promoteur du projet, et néan- moins président du Conseil de l’Ordre des ar- chitectes à Ghardaïa, Kacem Eldjoun, affirme qu’il y a eu d’abord des appels sur les réseaux sociaux pour passer à l’acte après la prière du vendredi. “Nous nous attendions à cette attaque contre le projet car il y avait eu, quelque temps auparavant, des appels lancés sur facebook. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que les ci- toyens du quartier Ouled Si M’hamed agressent les ouvriers du chantier et saccagent les lieux. Mais cette fois-ci, les acquéreurs mozabites, qui attendent la réception de leurs logements depuis 2008, ont décidé de ne pas se laisser faire.” L’administration mise à l’index ! Interrogé sur les raisons à l’origine du conflit, Kacem Eldjoun s’explique : “Le terrain appar- tient à l’État et il m’a été cédé dans le cadre d’un projet LSP. Au début, les Chaâmbis d’Ouled Si M’hamed se sont ligués contre le projet au mo- tif qu’un de leurs marabouts y serait enterré. En- suite, ils ont dit qu’ils étaient les premiers à in- troduire une demande pour faire de cette sur- face un cimetière. Aujourd’hui, ils soutiennent que le terrain est une extension de leur quar- tier.” Contacté à son tour, un citoyen du quartier Ouled Si M’hamed, qui a requis l’anonymat, explique que eux aussi veulent avoir leurs quo- tas de logements : “Le projet appartient avant tout à l’État et nous y ouvrons droit. Le terrain est d’autant plus une extension de notre quar- tier.” Le promoteur de la cité 600-Logements LSP, dite Aghrem, qui veut dire cité urbaine en mozabite, jure qu’à ce jour, il n’a reçu au- cun dossier ni aucune demande allant dans ce sens. “Je suis promoteur et tous les dossiers de demande d’acquisition d’un logement LSP, je les transfère à la CNL. Je ne fais pas de différen- ce.” Mais ce dernier pense que le problème est plutôt ailleurs et qu’il peut s’avérer compro- mettant. Il accuse l’administration. “Il y a quatre individus du quartier Ouled Si M’hamed, connus de tous, qui attisent le feu de la haine et poussent à chaque fois à la violence. J’ai même déposé une plainte contre eux. Mais plus gra- ve encore, c’est qu’ils sont incités par le direc- teur de l’urbanisme de la wilaya de Ghardaïa et le chef de daïra de Guerrara. Ces deux res- ponsables veulent à tout prix saboter le projet.” Mais pourquoi le saboter ? Kacem Eldjoun livre des détails : “J’ai entamé le projet en 2008, et ce n’est qu’en mars 2015 que j’ai réussi à obte- nir le permis de lotir. Depuis que je l’ai obtenu, le directeur de l’urbanisme de la wilaya de Ghar- daïa et le chef de daïra n’ont pas cessé d’adres- ser des correspondances au P/APC de Guerra- ra pour annuler le permis de lotir qui m’a été délivré.” Et pour faire le lien avec les violences récurrentes, il affirme : “Quelques jours après chacune de ces correspondances, il y a eu une prise d’assaut de la cité toujours en cours de construction.” Il est enfin à signaler qu’une co- pie d’une correspondance du directeur de l’ur- banisme de la wilaya de Ghardaïa adressée le 5 avril 2015 au P/APC de Guerrara est en pos- session de Liberté. Dans cette correspondance, le responsable en question rappelle une autre correspondance du chef de daïra de Guerrara, datée du 11 no- vembre 2014, et dans laquelle, il est demandé au P/APC de revoir, en effet, la décision de dé- livrer le permis de lotir, mais aussi la question du quota réservé aux malékites (Chaâmbis). Il est ainsi écrit noir sur blanc, dans un document officiel, et sous le sceau de la République : “Trancher définitivement le quota réservé à la ‘faction malékite’ conformément à la décision de l’exécutif de la wilaya, présidé par le wali en date du 3 mars 2006, au siège de la daïra de Guerrara.” Hier, dans la vallée du M’zab, on craignait que les violences ne se propagent dans les autres localités. MEHDI MEHENNI Liberté : Ghardaïa renoue avec les vio- lences à la veille de l’examen du baccalau- réat. Quelle lecture en faites-vous ? Hamou Mosbah : Cela fait une année et de- mie que nous disons qu’il y a une troisième partie qui attise la haine à Ghardaïa. Il y a un agenda en cours. La val- lée du M’zab compte à peine 300 000 habi- tants. La présence sécuritaire est consti- tuée d’environ 10 000 policiers et gen- darmes. Si les violences perdurent aussi longtemps, c’est que quelque part, il n’y a pas volonté de mettre fin au conflit. Qu’un tel nombre des forces de l’ordre n’arrive pas à contrôler la situation, il y a lieu de se poser beaucoup questions. Le conflit est justement parti pour durer dans le temps. Pourquoi à votre avis ? Plus le temps passe, plus le mal devient pro- fond. Une crise qui perdure cultive profon- dément la haine. À ce rythme, j’ai bien peur que nous devrions attendre le passage de plusieurs générations pour voir des rap- ports normaux s’établir entre les deux com- munautés (Mozabite et Chaâmbi, ndlr). Il y a eu des morts. Des centaines de personnes ont vu leurs maisons brûlées. Certains, et ils sont nombreux, ont été poussés à l’exil. Ce n’est pas facile de pardonner et d’oublier cela. Et la solution ? La solution est politique. Je rappelle encore que si les services de sécurité ont failli jusque-là dans leur mission de maintenir le calme dans la région, c’est qu’il n’y a pas une volonté politique de régler définitivement la crise. Des clans se disputent le pouvoir au sommet de l’État et les conséquences se tra- duisent à Ghardaïa. La vallée du M’zab est une terre fertile pour celui qui veut semer le chaos. La solution réside dans l’application de la loi et de sérieusement sévir contre tou- te personne susceptible d’être impliquée d’une manière directe ou indirecte dans les violences. Il faut aussi dépêcher une commis- sion indépendante pour enquêter sur les rai- sons réelles à l’origine du conflit. Il y a beaucoup de paramètres à prendre en consi- dération, notamment la mafia du foncier et de l’argent sale. HAMOU MOSBAH, NOTABLE ET MEMBRE DU COMITÉ DE COORDINATION ET DE SUIVI DES MOZABITES (CCS) “Il n’y a pas une volonté politique de régler définitivement le conflit” Publicité F.1366 Entretien réalisé par : MEHDI M. Fac-similé de la correspondance du directeur de uploads/Politique/ 6-6941-0f9533f1-pdf.pdf
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- Publié le Dec 08, 2021
- Catégorie Politics / Politiq...
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