QUOTIDIEN NATIONAL D’INFORMATION. 37 , RUE LARBI BEN M’HIDI, ALGER - N° 6966 LU

QUOTIDIEN NATIONAL D’INFORMATION. 37 , RUE LARBI BEN M’HIDI, ALGER - N° 6966 LUNDI 6 JUILLET 2015 - ALGÉRIE 20 DA - FRANCE 1,30 € - GB 1£ 20 - ISSN 1111- 4290 APRÈS LE MESSAGE D'APAISEMENT DE BOUTEFLIKA À L'ADRESSE DE LA CLASSE POLITIQUE LIBERTE LE DROIT DE SAVOIR, LE DEVOIR D’INFORMER APS L'opposition n'y croit pas IL A ANIMÉ UN MÉGA-CONCERT AVANT-HIER À L’ESPLANADE DE RIADH EL-FETH Takfarinas enflamme Alger GHARDAÏA La série de violences… continue P .4 Publicité FFS : “Le pays est devenu ingouvernable” P .2/3 AF AF AF Supplément Sport Bahlouli et Benrahma bientôt chez les Verts ALORS QUE BAGHDAD DEVAIT SIGNER HIER SOIR La piste de l’Ivoirien Kouyaté écartée par la JSK RIFIFI À LA JSM BÉJAÏA Des supporteurs investissent la rue ILS ONT DONNÉ LEUR ACCORD DE PRINCIPE À LA FAF P .15 à 20 Yahia Archives/Liberté P .10 Lundi 6 juillet 2015 2 LIBERTE L’actualité en question LOUISA AÏT HAMMADOUCHE DANS UNE CONFÉRENCE ORGANISÉE PAR L’ASSOCIATION RAJ “L’Algérie est passée à la délibéralisation politique” Les mouvements de protestation, en Algérie, ne contestent pas l’État, mais ils contestent beaucoup plus l’absence de l’État, exigeant, à titre illustratif, que les missions du wali et du maire, en tant que représentants des institutions de l’État, soient remplies. T el est le constat fait par l’ensei- gnante-chercheure en sciences politiques Louisa Aït Hamma- douche-Dris, lors de la conféren- ce qu’elle a animée à Alger, dans la soirée de samedi à dimanche 4 et 5 juillet. Organisée par l’association Ras- semblement actions jeunesse (Raj), à l’occasion de la célébration du 53e anniversaire de la fête de l’Indépendance et de la Jeunesse, la ren- contre a permis à la politologue de s’exprimer sur “la construction néo-patrimoniale” de l’État algérien, une situation qui a généré, se- lon elle, “l’affaiblissement” de celui-ci. L’État algérien, faisant partie du système pa- trimonial et donc du “système patriarcal”, se serait inscrit par la suite dans le “système néo- patrimonial” où la dimension moderne est mixée à celle plus traditionnelle et où le chef de l’État joue toujours un rôle prépondé- rant, en étant considéré comme “le père de la nation”. “Nous sommes dans un État où la sphè- re publique est partiellement privatisée par ceux qui le dirigent”, a indiqué Mme Aït Hamma- douche. Cette dernière a en outre observé que “nous sommes dans l’allégeance traditionnel- le” combinée aux “instruments modernes”, à l’exemple de la Constitution et des élections. Dans ce cadre, elle notera que depuis 53 ans à ce jour, le pays a eu “des chefs d’État, mais pas de présidents”, jouant plus ou moins de leur “charisme” et usant d’une “autorité historico- morale dans laquelle la légitimité historique était dominante”. Une autorité qui, dans l’étape suivante, c’est- à-dire du temps de Zeroual, puis pendant le règne de Bouteflika, est “basée sur la sécurité”. Concernant l’allégeance “post traditionnel- le”, qui s’appuie sur la clientélisation, elle a sou- tenu que c’est celle-ci qui mène vers l’affaiblis- sement de l’État, “car ce dernier est sur deux piliers, patrimonial et moderne”. La politologue rappellera d’ailleurs la pratique de la politique de “paix sociale”, renforcée par “la clientélisation sélective” ayant pour but de créer “une société civile, financée, cooptée et sou- tenue” cohabitant avec une autre so- ciété civile qui, elle, cherche à s’au- tonomiser. Sans oublier d’ajouter “la mise en ri- valité” entre les acteurs modernes et les acteurs traditionnels. “Nous assistons à un émiettement pro- gressif de l’arsenal institutionnel”, a déclaré la conférencière, justifiant l’affaiblissement de l’État moderne par celui des “3 pouvoirs institution- nels”, à savoir : les “acteurs” censés gouverner le pays sans “cohérence gouvernementale”, le Parlement “qui ne légifère pas” et le pouvoir ju- diciaire devenu “une institution subordonnée”. Pour résumer l’Algé- rie de 53 ans, l’invitée de Raj a ré- vélé que le pays est passé de “Bou- teflika 1”, époque postindépendan- ce se caractérisant par “la construc- tion de la nation”, à “Bouteflika 2”, période de “la délibéralisation po- litique”. Au cours du débat, elle si- gnalera que la construction d’un État moderne passe forcément par “l’établissement d’un contrat” entre la majorité de la population et l’éli- te au pouvoir, ainsi que par “l’autonomie de la société par rapport à l’État”. Aujourd’hui, dira-t-elle, “l’Algérie, qui a connu un seul sys- tème politique et plusieurs régimes, a besoin de changer de système politique”. HAFIDA AMEYAR D. R. Louisa Aït Hammadouche-Dris, lors d’une conférence au siège de Raj. FÊTE DE L’INDÉPENDANCE Bouteflika se recueille au cimetière d'El-Alia ■ Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, s'est recueilli, hier, au Carré des Martyrs du cimetière d'El-Alia (Alger) à la mémoire des martyrs de la Révolution du 1er Novembre à l'occasion du 53e anniversaire de l'Indépendance. Après avoir passé en revue une formation de la Garde républicaine qui lui a rendu les honneurs, le président Bouteflika a déposé une gerbe de fleurs au pied de la stèle commémorative et lu la Fatiha du saint Coran à la mémoire des martyrs de la Révolution. Étaient présents à cette cérémonie de recueillement de hauts responsables de l'État et des membres du gouvernement. APS L es généraux-majors Benali Benali, chef de la Ve Région militaire (Constantine), et Ahmed Bousteïla, commandant de la Gendarmerie nationa- le, ont été promus, hier, au grade de géné- ral de corps d’armée. Un grade suprême de l’Armée nationale populaire (ANP) déjà at- tribué au défunt chef d’état-major de l’ANP, Mohamed Lamari, au patron du renseigne- ment, Mohamed Mediène, dit Toufik, au défunt et ex-patron de la Gendarmerie na- tionale, Ben Abbès Ghezaïel et, enfin, au vice-ministre de la Défense nationale, le gé- néral de corps d’armée, Ahmed Gaïd-Salah. Selon notre source, la cérémonie s’est dérou- lée à la présidence de la République, du fait que ce grade, le plus haut de la hiérarchie militaire, est décerné par le chef de l’État, Abdelaziz Bouteflika, et la nomination de ces deux personnalités militaires inter- viendra après la signature du décret prési- dentiel. Pour rappel, Benali-Benali a été nommé, en 2005, chef de la Ve Région mi- litaire par Bouteflika alors que Bousteïla est à la tête de la Gendarmerie nationale de- puis l’année 2000. Cette distinction permet- tra, du coup, à Benali et à Bousteïla de figu- rer dans la nouvelle architecture de l’état- major dirigé par Bouteflika, ministre de la Défense nationale et chef suprême des forces armées algériennes. Aussi, cette cé- rémonie intervient trois jours après celle présidée par Gaïd-Salah au siège du minis- tère de la Défense nationale où il a été pro- cédé à la promotion de généraux au grade de général-major et de colonels au grade de général. La veille, des généraux, dont cer- tains venaient de consommer leur pre- mière année de promotion, ont également été mis à la retraite, et ce, aux côtés de plu- sieurs officiers supérieurs (colonels et com- mandants), eux aussi admis à la retraite d’of- fice. En revanche, on apprend qu’un impor- tant mouvement de mutations a touché plu- sieurs généraux et chefs de régions militaires et de commandements régionaux de la Gendarmerie nationale, comme il a été procédé à la nomination de plusieurs colo- nels aux postes, autrefois, dirigés par des gé- néraux, notamment à Béchar et à Ghardaïa. F. BELGACEM ILS SONT PROMUS AU GRADE SUPÉRIEUR Benali et Bousteïla, généraux de corps d’armée C’ est un constat des plus alar- mants que le Front des forces socialistes (FFS) dres- se à l’occasion de la Fête de l’Indé- pendance. “53 ans après (…), l’Algé- rie est plus que jamais à la croisée des chemins”, écrit Mohamed Nebbou, premier secrétaire du parti. Le FFS considère qu’après plus d’un demi- siècle, on n’a “ni bilan collectif ni pro- jet d’avenir commun”. Ce constat, poursuit le parti, “vaut aussi bien pour les institutions nationales les plus hautes de l’État que pour la plus petite commune du pays”. Il a rappe- lé que “la prise brutale du pouvoir de l’été 62 avec ses soubresauts des an- nées 70” s’est “aggravée en crise na- tionale des années 80”, a “muté en tragédie nationale des années 90”, a “tourné à la fausse réconciliation” et à “la prédation généralisée des années 2000”. Pour la décennie actuelle, le FFS la voit comme celle “de la caco- phonie et de la dégénérescence insti- tutionnelles”. “Ce n’est pas seule- ment le président de la République qui est ‘malade’, ‘paralysé’ et ‘inaudible’, mais ‘c’est tout le pays’”, analyse en- core le FFS, précisant que parmi les dysfonctionnements institutionnels trop nombreux, on retrouve “un Conseil des ministres qui ne se réunit pratiquement jamais, un Parlement considéré comme une simple chambre d’enregistrement sans possibilité de constituer de commissions d’enquê- te sur les scandales financiers ou sur la situation au Sud ou à Ghardaïa”. Sur le plan économique, le FFS considère que “les mesures écono- miques prises dans un tel cadre ins- titutionnel déliquescent, et dont la fi- nalité, sous couvert de libéralisation du marché autant que sous couvert de protection de l’économie nationale”, n’a “cessé de servir des relais du clientélisme et de la uploads/Politique/ 6-6966-6aa196de-pdf.pdf

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