Ludovic GREILING MONNAIE et POUVOIR Les dessous du système bancaire et des cris
Ludovic GREILING MONNAIE et POUVOIR Les dessous du système bancaire et des crises financières Éditions APOPSIX Sommaire Préface de Robert Monteux ......................... 7 Introduction .......................................... 9 Partie 1 Retour et éclairage sur la crise financière ......... 13 Partie 2 Naissance et développement de la banque. Aperçu historique ............................................ 29 Partie 3 Le système bancaire aujourd'hui : le fonctionnement d'une banque et l'utilisation du levier ................................................. 63 Partie 4 Aux sources de la monnaie: l'extraction et le pouvoir .............................................. 74 Partie 5 La monnaie forcée, une arme géopolitique : Bretton Woods et le financement de l'empire américain, l'euro et la fédéralisation de l'Europe, la Chine et le yuan. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ill 4 Partie 6 La monnaie et le gouvernement: entre bulles, krachs et inflation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 5 Partie 7 Le changement de nature de l'impôt ............ 214 Partie 8 Les liens entre financiers, politiques et universités, l'importance des hommes ........................ 245 Conclusion ......................................... 264 Orientation bibliographique ..................... 287 5 Préface par Robert MONTEUX Directeur du Revenu Honoris causa de l'Université Paris Sorbonne L'histoire du monde est souvent très liée à celle de l'argent et de ses pouvoirs. Cet ouvrage dépasse les simples recherches d'un journaliste retraçant la chronologie des échanges matériels entre les hommes. On perçoit bien, dès le début, que l'argent est le nerf de la vie personnelle et collective. Et même des folies pour conquérir et conserver le pouvoir au cours des siècles. La succession de chroniques bien mesurées permet au profane comme à des experts d'assimiler des sujets souvent complexes. L'évolution de bien des concepts qui sont évoqués ouvre les esprits à mieux 7 percevoir toutes les métamorphoses monétaires depuis la création de notre univers. La naissance et le développement des flux financiers s'associent aux échanges de matières premières puis de monnaie et d'organisation de systèmes bancaires. Toutes ces mutations marquent des configurations historiques. Et chaque fois, cet ouvrage l'illustre. On peut mesurer les liens étroits entre l'argent, les organismes monétaires privés et publics. Ces relations financières font coopérer les pouvoirs économiques, politiques et les grandes évolutions de pensées. Mais tout ce qui tourne autour de l'argent, des corruptions, des crises, des dettes, des impositions variées ne peut faire oublier que les échecs et les réussites ne dépendent que de la qualité des hommes à travers les temps. 8 Introduction L'argent que nous utilisons tous les jours ne tombe pas du ciel. Il est émis par des personnes ou des institutions. Il est donc géré de manière partiale. Et, souvent, il est régenté dans l'intérêt de ses émettèurs. Nous utilisons de la monnaie, mais on ne se soucie guère de sa provenance ni de sa valeur. Pourtant, les prix, nos comptes en banque, nos salaires, sont déterminés dans une unité monétaire précise. Les rentrées d'argent de la puissance publique aussi, ainsi que le PIB ou la dette. Avant les flux financiers, avant le pouvoir d'achat, avant même le capital, il y a la monnaie. L'argent est le nerf de la guerre. Comprendre l'origine de la monnaie, comment fonctionne le système bancaire et qui en tire profit, c'est dévoiler les batailles de pouvoir et éclairer les enjeux passés et présents. Celui qui extrait la monnaie peut avant tout le monde payer des biens et des services. Il peut acheter des immeubles, acquérir des terrains, rémunérer une police, développer une armée, engager des fonctionnaires ou distribuer des allocations. Son contrôle peut être source d'une 9 concentration fabuleuse de richesse. L'histoire monétaire et celle du pouvoir sont liées de manière indissociable. La monnaie et la dette sont également inséparables. Les crises financières s'enchaînent, et la dette privée et publique gonfle, inéluctablement. Par exemple, la puissance publique française n'avait pas un centime de dette en 1970, mais elle en possédait 2000 milliards d'euros quarante ans plus tard alors même que les prélèvements obligatoires étaient passés de 35o/o à SOo/o du PIB sur la période. L'endettement privé enfle quant à lui de manière exponentielle, et il a permis une extraordinaire centration des richesses : dans une étude parue en 20 11, des chercheurs suisses affirmaient ainsi que seules 150 multinationales contrôleraient la moitié de la production mondiale. Comment cela est-il possible? Pour comprendre les événements actuels, il faut décortiquer le système financier, et saisir le fonctionnement de notre propre banque. Il est aussi nécessaire de s'intéresser aux autorités publiques, puisqu'elles s'occupent de tout. Entre les deux s'agite l'une des institutions les plus 10 étranges et les plus fondamentales, la banque centrale. Elle « injecte des liquidités », « fluidifie les prêts entre banques », pratique une « politique monétaire » plus ou moins « accommodante » ... Ce jargon débité à longueur de journée par les milieux économiques et nombre de médias ne nous avance pas beaucoup. Pourtant, les banques centrales jouent un rôle essentiel dans l'économie moderne. En effet, elles sont au cœur de la finance et du monde de la dette dont nous sommes partie prenante. Leur création récente va de pair avec le développement inédit des pouvoirs publics dans la société et la croissance de gigantesques monopoles privés. Les banques centrales contrôlent le vecteur le plus important de l'économie contemporaine : la monnate. Dans les informations de tous les jours, l'homme du 21 e siècle est abreuvé de statistiques, de PIB, de croissance et d'un être mystérieux appelé « marchés financiers». Or, ces mystérieux marchés ne sont rien d'autres que ceux de la monnaie. Quand on parle de traders et de spéculation, on désigne de simples salariés qui jouent avec de l'argent qu'ils ne possèdent pas. La question essentielle est : qui le leur offre? 11 Pour comprendre la crise, les variations de prix que nous subissons, et la concentration actuelle des pouvoirs, il faut donc remonter aux sources de l'économie et de la finance modernes : la monnaie et le système bancaire. De nos jours, une banque qui consent un prêt ne fournit pas un argent qu'elle possède déjà sur un compte : elle crée de la monnaie. Le circuit de distribution de cet argent crée est relativement balisé. C'est pour cela que la dette enfle inexorablement. Mais ce système est fragile. Il est maintenu en vie par les banques centrales, lesquelles ont été lancées par les gouvernements et les grands financiers ces derniers siècles. Si les médias n'ont jamais autant parlé de ces institutions depuis que la crise a éclaté, cela fait longtemps qu'elles sont suivies au peigne fln par les gérants et les spéculateurs. Pour autant, difficile de trouver une explication claire sur leur fonctionnement et l'impact de leurs « politiques monétaires». Le flou est entretenu autour des banques centrales, organismes dont le manque de transparence n'a d'égal que leur importance. Leur rôle et leur impact sur la vie quotidienne sont pourtant beaucoup plus simples qu'il n'y paraît au premier abord. 12 1 Retour et éclairage sur la crise financière « Il faut relancer la croissance ... La banque centrale craint une déflation... Le monde s'inquiète de la stagnation des grandes économies mondiales ... Il faut relancer le crédit ... ». Quand ces affirmations ont-elles été lancées ? Elles auraient pu être valables en 1930, en 1990 ou en 20 15. L'histoire semble se répéter. La crise financière débutée en 2007 fait ainsi écho à celle de 1929. De l'avis de l'ensemble des commentateurs, elle est la plus grave des quatre-vingts dernières années. Les études se multiplient pour comparer les deux événements. Quatre-vingt ans! Et rien ne semble avoir changé dans le monde financier. Nous vivons dans le même système monétaire, en plus perfectionné. Certes, le chômage consécutif au « big bang » de 1929 n'a rien de comparable, par exemple, avec ce que nous connaissons aujourd'hui : en 1933, le taux de chômage estimé était de 25o/o aux États-Unis -le pays, déjà, 13 à l'origine de la crise -, proche de 35% en Allemagne et il était monté à plus de 16o/o en France. A comparer avec les chiffres officiels de 6o/o, 5% et 1 Oo/o en 2015 (même si un nombre croissant d'inscrits en fin de droits sortent des statistiques). C'est que les économies des pays développés sont très différentes de ce qu'elles étaient alors. Ainsi, les secteurs agricoles et industriels représentaient un poids autrement plus important il y a quatre-vingt ans, et ce sont ces secteurs gourmands en capitaux qui sont le plus dépendants des financements extérieurs. Or, les deux crises ont la caractéristique d'être d'origine financière, c'est-à-dire qu'elles ont touché les banques en premier lieu et qu'elles ont conduit à un gel des prêts. Pas étonnant que les économies ne s'écroulent pas aujourd'hui comme elles ont sombré dans les années trente. Néanmoins, la terttansation des économies développées (c'est-à-dire la montée uploads/Politique/ argent-et-pouvoir-du-controle-de-la-monnaie-aux-crises-financieres-pdf.pdf
Documents similaires










-
35
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Dec 23, 2022
- Catégorie Politics / Politiq...
- Langue French
- Taille du fichier 2.9732MB