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18 Aux professeurs d’Histoire, et de Civilisation islamique qui ont guidé mon choix, A tous ceux pour qui la différence ne se fait pas sur la culture, A tous ceux qui m’ont aidé à rédiger ce mémoire, Aux personnes que j’aime… 19 LE POUVOIR DANS L’ISLAM MEDITERRANEEN ET IRANIEN I° PARTIE. LE POUVOIR DANS L’ISLAM PRIMITIF ET CLASSIQUE II° PARTIE. LA CITE ISLAMIQUE : « PROTEGES », MEDINA, ET CONTESTATION III° PARTIE. LA PENSEE POLITIQUE MUSULMANE MODERNE : THEORIES ET REALITE DU POUVOIR 20 AVERTISSEMENT Nous avons essayé de rendre la langue arabe dans toute la richesse de ses phonèmes. Malheureusement, la technique ne nous a pas permis de noter selon les conventions en vigueur les différents sons. La table de l’avant-propos propose ces conventions que nous avons tentées de suivre sans y parvenir totalement. 21 Avant-propos L’inquiétude, voire les attitudes de rejet suscitées dans les opinions publiques par les dérives de quelques mouvements fondamentalistes musulmans questionnent violemment les hommes politiques, les universitaires et les médias. Ce phénomène n’est certes pas récent mais s’est amplifié ces dernières années à la suite d’évènements dramatiques tels que des attentats multiples et particulièrement sanglants, la guerre en IRAK ou le conflit israélo- palestinien qui ne parait pas devoir se résoudre un jour. Dès le XVIII° siècle, les Orientalistes apparaissent en nombre, en sortant de l’étude biblique à laquelle ils se limitaient jusqu’alors. Des auteurs comme Voltaire avec Zadig ou Montesquieu avec ses Lettres Persanes rendent l’Orient populaire, sans doute parfois un peu « folklorique » mais rapidement très à la mode en France. Les Milles et une Nuits (du Sultan Haroun ar - Rashid) sont traduites en France par Galland entre 1704 et 1717 (cf. éd. R.Lafont, trad. C.Madrus, in Présentation), dans une version amputée et expurgée pour la Cour du Roi – Soleil en fin de règne mais qui aurait pu s’identifier aisément avec cet « Empereur » oriental. Quelques années plus tard, l’aventure bonapartiste en Egypte (1798-1799) favorise la découverte de monuments anciens, mais également une recherche scientifique poussée dans le domaine linguistique : Champollion traduit les hiéroglyphes en 1822. L’occupation d’Alger en 1830 par l’armée française inaugure la politique coloniale sur le Magheb. Ce mouvement continuera par le protectorat sur la Tunisie, ancienne Ifriqiya, en 1883 (convention de La Marsa), et sur le Maroc en 1912 (convention de Fès). Dans le Levant, la France acquiert des mandats de la SDN sur la Syrie en 1920, et sur le Liban en 1923, région riche, fortement christianisée et théâtre d’une histoire commune vécue pour des raisons différentes de manière douloureuse par les « orientaux « et les européens. Les rapports entre la France et ses colonies sont marqués par une fascination de l’exotique, et par des liens charnels, donc passionnés, en relation avec les populations européennes qui s’y sont installées. Le Maghreb, l’Algérie en particulier, symbolise parfaitement la puissance de cette relation : le déchirement des Pieds-Noirs lors de leur départ en 1962 témoigne de cette réalité et de l’attachement qui les liait à cette terre considérée comme partie intégrante du pays et non comme un territoire conquis qu’il faudrait restituer un jour. La guerre d’Indépendance algérienne est restée pour les appelés engagés dans les opérations militaires un tabou difficile à surmonter. Il aura fallu attendre 30 ans pour que certains puissent en parler avec un certain écho (par exemple dans la Guerre sans Nom, de B.Tavernier), sans doute parce que le temps a estompé les souvenirs difficiles et que l’on peut aujourd’hui les écouter en acceptant de parler de guerre et non uniquement « d’évènements ». Encore faut-il nuancer le 22 propos lorsqu’on voit les réactions à certaines publications sûrement choquantes mais pas beaucoup plus que la réalité. Une réflexion telle que nous l’entreprenons, court le risque de s’engager, au mauvais sens du terme. L’opinion personnelle peut prendre le pas sur une recherche objective (autant qu’une recherche puisse l’être), et conduire à se fourvoyer dans le désir de convaincre plutôt que dans celui d’expliquer et de démontrer. Cependant, il ne semble pas possible de faire l’économie d’une tentative d’analyse si nous voulons comprendre le pourquoi de certains évènements et prévenir autant que faire se peut le risque de les voir se renouveler. Notre pays a déjà été secoué par deux vagues terroristes en 1986, et en 1995. Pour ces deux périodes, des organisations fondamentalistes musulmanes ont été mises en cause et des coupables jugés. Ailleurs, dans le Levant et en Palestine, on a assisté à des guerres fratricides entre populations arabes, mais aussi, pour Israël, à une tentative d’émancipation des Peuples non-juifs. La Guerre du Liban et la question palestinienne ont montré à l’Occident que la création dans les conditions qui y ont présidé de l’Etat d’Israël en 1947 pouvait remettre en cause l’équilibre d’une région sensible. La France, par ses relations avec les populations arabes et son attachement au peuple juif, est prise entre deux feux. Nous essaierons de sortir des schémas éculés de l’Occident pour montrer la richesse et les possibilités d’évolution et de transformations plus grandes que beaucoup l’imaginent du « pouvoir » dans le cadre de la foi musulmane. Trop souvent, on a tendance, peut-être pas sans arrière-pensées, à confondre les actes communs de la foi islamique avec des comportements intégristes potentiellement agressifs : le fait de dire « Allah Akbar » est considéré par certains comme une attaque contre l’autorité séculière de l’état. Un phénomène similaire existe lors de la construction de mosquées, alors que les réactions sont plus favorables quand se construit un temple bouddhiste ou une synagogue juive. En conséquence, nous chercherons, dans notre partie traitant de la France, à bien définir les traits de ces comportements « antisociaux ». Nous tenterons de démontrer que l’image d’un Islam belliqueux, intolérant, et ségrégatif est réductrice, indubitablement partielle, en fait, la conséquence d’une Histoire mouvementée, d’un imaginaire important et d’une ignorance parfois voulue de ce qui nous différencie. Le malentendu « millénaire » opposant Occident et Islam est issu pour partie d’une conception différente par essence du pouvoir au sens le plus large du terme et pas seulement dans son acception « politique » : 1°. « Possibilités d’agir sur quelqu’un, quelque chose » ; 2°. « Situation de celui, de ceux qui dirigent ; puissance politique à laquelle est soumis le citoyen » ; 3°. « Capacité légale (de faire quelque chose) » ; 4°. « Pouvoir considéré dans ses fonctions ; Droit et possibilité d’action codifiée, dans un domaine précis » (Petit Robert, éd.1989). Nous allons essayer d’étudier les différents aspects du « pouvoir » dans le contexte musulmano-méditerranéen, sa genèse, son évolution historique et sa réalité 23 d’aujourd’hui. Cependant avant d’entrer dans le vif du sujet nous allons exposer le plus simplement possible quelques notions relatives à la langue arabe, et à la terminologie musulmane qui lui est liée par le vocabulaire afin de faciliter par la suite la compréhension de certains termes. APERÇU DE LA LANGUE ARABE ORIGINE(S) La langue arabe a ceci d’important qu’elle est la langue dans laquelle le Coran a été révélé. Dans la sourate 20 dite « Ta Ha », au verset 112, il est dit « De même, nous avons fait descendre une Révélation en langue arabe... ». Les origines philologique et religieuse de l’Arabe sont donc essentiellement différentes : d’une part, nous sommes face à une recherche scientifique systématique permettant d’intégrer l’Arabe dans une famille de langues, d’autre part, nous sommes exposés à des exégèses démontrant la supériorité religieuse de l’Arabe, en vertu du fait qu’elle est la langue dans laquelle Dieu (ici, Allah) a révélé la Vérité par l’intermédiaire de l’archange Gabriel (Jibrîl en Arabe), puis à travers la bouche du Prophète Mahomet. Philologiquement, l’Arabe fait partie des langues sémitiques, plus précisément de la branche méridionale, comme l’Ethiopien et le Sud - Arabique (aujourd’hui disparu). Le terme de « langue sémitique » est dû à l’allemand Schlözer en 1781, celui- ci pensait que toutes les langues de la région étaient issues du parler de l’ancêtre biblique commun, Sem père mythique des Peuples orientaux. En conséquence, l’Araméen de Jésus, l’Hébreux de Moïse, et l’Arabe de Mahomet sont de la même origine. Il faut noter que tous les alphabets de la région viennent de la même souche, le cunéiforme sumérien, et que les différences philologiques sont importantes, mais surmontables aisément. L’Arabe même connaît des distorsions conséquentes. Il existe des niveaux de langage très différents, et des dialectes variés. On assiste pourtant à un phénomène comparable à celui de la Grèce Antique : l’existence d’une Koinè écrite, mais peu parlée. Le locuteur arabe préférera utiliser l’Arabe dialectal propre à la région où il vit. Plusieurs familles existent : une aire comprend les pays du Golfe persique, une autre le Moyen-Orient (Syrie, Liban, et Egypte), enfin une dernière le Maghreb jusqu’en Libye. L’inter - compréhension, malgré des vocabulaires particuliers, est possible. Ces différences lexicales sont issues des apports des Peuples sous domination arabe après le VII° siècle. Le Coran est un cas à part. Son style, et son vocabulaire uploads/Politique/ le-pouvoir-dans-l-x27-islam-mediterraneen-et-iranien-memoire-iep-1998.pdf

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