BAC GÉNÉRAL 2023 Correction épreuve de spécialité HGGSP DISSERTATION Sujet 1 :
BAC GÉNÉRAL 2023 Correction épreuve de spécialité HGGSP DISSERTATION Sujet 1 : La circulation de la connaissance : un enjeu géopolitique Contrairement au sujet du jour 1, ce sujet appelle à se concentrer uniquement sur la circulation de la connaissance (notamment scientifique), donc à la connaissance en elle- même et ceux qui la font circuler. Il faudra prendre en compte la dimension géopolitique, c’est-à-dire mettre en avant les conséquences sur l’équilibre des forces que peut produire la circulation - ou non - d’une connaissance. Nous poserons donc la problématique suivante : Quelles sont les implications géopolitiques de la circulation de la connaissance dans le monde ? I. Des États qui favorisent l’accès à la connaissance mais qui doivent le réguler A. Les États et la politique de scolarisation et d’alphabétisation des enfants 1) Une politique lentement et inégalement mise en œuvre. • Alphabétisation tardive en France, et de façon générale dans le monde catholique par rapport au monde protestant. • Diffusion d’une Bible traduite en allemand dès 1534, scolarisation par l’enseignement religieux. Très populaire. En France, tournant au XIXe siècle. École obligatoire en 1881. 2) Une population lettrée est une population qui échange. • Pose la question de l’accès et de la circulation de la connaissance. Diffusion de premiers journaux, puis aujourd’hui beaucoup de culture écrite, via Internet. à Développement économique d’un État, population qui quitte la campagne. B. Les États, acteurs du contrôle de la connaissance 1) L’État, acteur de la production de la connaissance. • L’État organise la vie scolaire et estudiantine dans un but de production de connaissance. à Contrôle par la mise en place de brevet. 2) Contrôle par la protection du territoire et du cyber espace. Mission des services de renseignements. • Appareil législatif pour protéger les connaissances qui appartiennent à l’État, du brevet jusqu’à l’inculpation pour intelligence avec l’ennemi. • Contrôle par développement de services de renseignements. • Contrôle par transferts de technologies entre alliés. TRANSITION : L’État a longtemps été l’acteur principal de la fabrication et du contrôle de la connaissance. L’émergence d’acteurs privés l’a relégué, et surtout change la donne au niveau géopolitique. II. Des acteurs privés de plus en plus influents dans le monde de la connaissance A. Le financement du processus de production de la connaissance et son contrôle 1) Émergence de nouveaux acteurs avec le développement des NTIC. Politique de construction d’infrastructures pourtant indissociables du rôle de l’État, notamment autour de la question des câbles sous-marins. 2) Câbles de plus en plus commandés par les acteurs privés (Google, Facebook). Illustre un changement. Les États laissent faire des acteurs devenus très puissants. B. Une circulation de l’information de plus en plus horizontale ? 1) Le développement des réseaux sociaux implique la possibilité de communication à l’échelle mondiale. Mettre en avant les stratégies de certains États pour échapper à ce réseau mondial (exemple : VKontakte, le Facebook russe). 2) Le rôle des médias, en décalage avec les États qui les hébergent. Rôle qui peut être subversif (exemples : The Guardian avec l’affaire Snowden, les Panama Papers, etc.) Médias contrôlés et muselés dans les États autoritaires (exemples : Marina Ovsyannikova sur Perviy Kanal en 2022). 3) Des acteurs privés qui peinent à réguler cette circulation. Stratégie du laissez-faire, car le but des entreprises du net est la récolte de données privées pour une commercialisation future. Complaisance de certains États (exemple : scandale de la NSA en 2013). Conclusion : Les acteurs qui contrôlent l’information sont beaucoup plus divers qu’avant. Même certaines prérogatives de l’État comme le renseignement, qui est un secteur qui s’ouvre au privé (OSINT), doivent nous obliger à repenser la place des acteurs traditionnels. Sujet 2 : Protection et valorisation du patrimoine en France Pays le plus visité au monde, la France entretient un rapport particulier au patrimoine, qui s’est modifié dans le temps. Celui-ci est reconnu à travers le monde, et sa protection, comme sa valorisation demeurent essentiels. Les termes de protection et de valorisation en étant liés impliquent que la politique de protection du patrimoine se fait dans la recherche d’un bénéfice politique, économique ou même géopolitique. C’est ce que nous étudierons donc en nous demandant quelles formes de valorisation les acteurs de cette politique de protection cherchent à mettre en avant. I. Protéger pour conserver le patrimoine : la politique culturelle de l’État français A. Un État traditionnellement interventionniste en politique culturelle 1) Une prise de conscience précoce. • Naissance pendant la Révolution de cette idée, avec les Archives Nationales et le CNAM en 1794. Protéger pour ne pas détruire. • Accentué au XIXe : administration plus efficace à inspection générale des monuments historiques avec Mérimée. 2) Un enjeu de prestige et de politique intérieure. • Ministère de la Culture sous De Gaulle à 1964, Malraux. État interventionniste jusqu’aux années Mitterrand avec Jack Lang. • Décentralisation progressive après Mitterrand. Création de la DRAC. B. Un désengagement progressif : austérité budgétaire ou stratégie ? 1) La culture victime de l’austérité. • Baisse des budgets dans les années 80-90. La culture n’est plus vue comme prioritaire mais le patrimoine doit être entretenu à appel à des mécènes privés (grandes entreprises, milliardaires, etc.) 2) Une aubaine pour des entreprises ? • L’État encadre mais intervient moins. Image de marque pour les mécènes mais plus grande volatilité des crédits. • Crédit d’impôts. TRANSITION : Une politique de mise en valeur ancienne mais qui a évolué au cours du XXe siècle avec l’apparition de nouveaux enjeux. II. Protéger pour revivifier : réhabilité, dynamiser des territoires en déprise A. Réhabiliter le patrimoine 1) Des choix politiques. • Pose la question des choix politiques : Que doit-on patrimonialiser ? Quelle image de la France veut-on transmettre ? 2) Revitaliser des régions sinistrées. • Exemple des bassins miniers : faire vivre le passé d’un territoire, mais pourquoi ? • Revivifier pour créer de l’attractivité économique et de l’emploi. B. Un risque de folklorisation ? Doit-on tout patrimonialiser ? 1) Mettre en lumière une caricature de la France ? • Risque de folklore. L’identité ouvrière dans le Nord. 2) Risque de figer et d’essentialiser une région : un frein à son développement ? TRANSITION : la réhabilitation pose la question de l’image que l’on veut donner d’un ensemble patrimonial. Pour éviter la caricature, il faut s’efforcer de le mettre en valeur dans toutes ses dimensions, en ayant une vision plus large du patrimoine qui ne se réduit pas aux monuments. III. Protéger pour rayonner : le patrimoine comme enjeu diplomatique A. Un signe de puissance à l’international 1) La mise en valeur d’un patrimoine exceptionnel. • Versailles, Mont Saint Michel, châteaux de la Loire, Paris, etc. • Un risque de muséification ? 2) Un prestige qui s’exprimer par une définition élargie du patrimoine via l’UNESCO. • Patrimoine matériel. • Mais aussi immatériel : baguette de pain, Fest-Noz, gastronomie… B. Un intérêt économique : attirer le monde vers la France. 1) Le premier pays touristique du monde. • 90 millions de touristes en 2019 2) Vendre la France dans le monde • Illustration du Soft Power à IDE, liés au patrimoine ou pas du tout. Conclusion : Dimension du patrimoine multiple et enjeu très fort pour un pays comme la France, qui est en perte de vitesse dans d’autres secteurs (notamment l’industrie). ÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENTS : Les sociétés face au changement climatique En analysant les documents, en les confrontant et en vous appuyant sur vos connaissances, montrez la permanence et les ruptures dans les relations que les sociétés entretiennent avec les milieux dans lesquels elles vivent. La question climatique est arrivée récemment et brutalement dans le débat public, mais les études historiques d’Emmanuel Leroy-Ladurie ont déjà prouvé que c’était une préoccupation sociale ancienne. La différence sensible, qu’il faudra mettre en avant, est liée au rôle de l’homme dans ces évolutions climatiques et à la réponse politique proposée pour résoudre ce problème climatique. Les deux documents qui nous sont présentés sont distants de près de deux siècles : le premier est issu du ministère de l’Intérieur en 1821 ; le second est une illustration d’une affiche créée par l’association C40 Cities, un réseau de métropoles engagé dans la lutte contre le réchauffement climatique. Nous utiliserons donc ces 2 documents pour répondre à la problématique suivante : comment les sociétés ont-elles envisagé la question climatique ? I. Des préoccupations permanentes quant aux variations climatiques A. L’expression du bon sens • Doc 1 : lignes 1-2, il fait froid. Perception d’un phénomène spectaculaire mais assez court dans le temps. Dégâts importants dans des sociétés préindustrielles peu protégées. • Doc 2 : il faut chaud. Perception inverse, faible selon les régions et les échelles d’un phénomène majeur. • Ces deux documents sont des réactions à des variations inhabituelles dans le climat, qui sont déjà perceptibles par le temps qu’il fait, sans que l’on puisse évidemment confondre météo et climat. B. Des conséquences notables • Doc 1-2 : hiver froid, mortalité élevée. Crainte pour les récoltes. Mémoire d’hivers rigoureux à « Petit âge glaciaire ». • Doc 2 : document implicite, uploads/Politique/ bac-2023-corrige-hggsp-jour-2.pdf
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- Publié le Oct 15, 2021
- Catégorie Politics / Politiq...
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