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Collaboration en France Des informations de cet article ou section de- Ce modèle est-il pertinent ? Cliquez pour en voir d'autres. vraient être mieux reliées aux sources mentionnées dans la bibliographie, sources ou liens externes (indiquez la date de pose grâce au paramètre date). Améliorez sa vérifiabilité en les associant par des réfé- rences à l'aide d'appels de notes. Image de la poignée de main entre le maréchal Pétain et Adolf Hitler, à Montoire, le 24 octobre 1940. La collaboration en France (1940-1944) est l'action et le travail commun, menés de façon choisie, avec l'occupant nazi du territoire français, entre 1940 et 1944. Elle consiste d'une part en une collaboration d'État, an- noncée de prime abord sans exclusive avec tous les États voisins[1], dans sa partie spécifique avec l'État Allemand. Celle-ci est proclamée lors du discours radiodiffusé du 30 octobre 1940[2],[3]. Le maréchal Pétain y fait part de sa rencontre avec Hitler, de sa décision d'avoir accepté le principe d'une collaboration avec le Troisième Reich, se- lon des modalités à préciser, et de la responsabilité qu'il en prend devant l'histoire. Il invite les Français à le suivre dans cette voie. Cette collaboration consiste aussi, d'autre part, en d'autres formes de collaboration plus informelles auxquelles se livrent des Français en dehors de l'appareil d'État. On peut distinguer trois sortes de collaboration : • la collaboration d'État menée par le régime de Vi- chy[4] ; • les collaborationnistes, d'idéologie fasciste, qui prônent le principe de la collaboration politique et l'entrée en guerre aux côtés de l'Allemagne[5],[6] (Rassemblement national populaire (RNP), Parti populaire français (PPF) ou militaires (LVF)[7] ; • la collaboration économique d'industriels et ban- quiers (patronat français). Collaboration privée volontaire agréée par décrets vichystes : modèle al- lemand de concentration économique (élaboré par von Schnitzler de IG Farben). Association de ca- pitaux (sociétés mixtes), cartels franco-allemands, spoliation des concurrents sur le marché euro- péen, pillage allemand (compensation) alimenté par l'Office central de répartition des produits industriels (OCRPI)[8]. Une partie de cette collaboration pri- vée est aussi considérée comme une collaboration technique imposée par les vainqueurs[9]. À la suite de Philippe Burrin[10], les historiens parlent de « collaboration au quotidien » pour désigner un cer- tain nombre de comportements significatifs, mais ne re- levant pas de l'engagement politique actif : rapports per- sonnels cordiaux entretenus avec des Allemands, envoi de lettres de dénonciation à la police ou à la Gestapo (trois à cinq millions de lettres anonymes en France, soit une moyenne de 2 700 lettres par jour[11]), chefs d'entreprises sollicitant d'eux-mêmes des commandes de l'ennemi, re- lations amoureuses affichées avec des soldats de l'armée d'Occupation, voire des membres de la Gestapo, etc.[12] Il peut y avoir recouvrement entre la collaboration d'État et le « collaborationnisme » : de nombreux collaboration- nistes parisiens, certains partisans convaincus de la vic- 1 2 1 LA COLLABORATION D'ÉTAT EN FRANCE toire allemande et de l'idéologie nazie, sont ainsi entrés au gouvernement de Vichy. 1 La collaboration d'État en France Articles détaillés : Régime de Vichy et Collaboration po- licière sous le régime de Vichy. La collaboration d'État est l'aide apportée à l'Allemagne En 1941, le maréchal Pétain et l'amiral Darlan avec le maréchal du Reich Hermann Göring. nazie par le gouvernement de Vichy et l'administration française. Cette aide se situe principalement sur les plans économique (les frais d'occupation, compensa- tion, cartels, comités d'organisation), policiers (lutte contre la Résistance, livraison d'Allemands antinazis exi- lés en France, etc.), racial (recensement, arrestation et déportation des Juifs) et militaire (accord Darlan, LVF, Waffen-SS français, etc.). La collaboration fut lancée médiatiquement à la suite de la rencontre de Pétain et d'Hitler à Montoire-sur-le-Loir, le 24 octobre 1940, avec sa fameuse poignée de main de Montoire, image symbolique que l'on peut opposer à celle du général de Gaulle prononçant au micro de la BBC son intention de continuer le combat aux côtés des Al- liés. L'entrevue de Montoire, bien qu'elle ait été préparée par Pierre Laval au moyen de rencontres avec les diri- geants nazis (dont Hitler lui-même, deux jours avant au même endroit) eut un bilan fort maigre : aucun engage- ment concret ne fut pris d'aucune part, seul le principe de la collaboration fut mis en place, avec un malentendu, soigneusement entretenu par les Allemands, sur le sens réel de cet engagement. Pour Pétain, comme pour Laval, les concessions faites à l'occupant à partir de l'accord de Montoire devaient entraîner sa mansuétude : devant ces gages de bonne volonté, l'Allemagne aurait accordé des contreparties, comme le retour des prisonniers de guerre français, l'aménagement de la ligne de démarcation ou le retour du gouvernement français à Versailles. Mais, Hitler, en raison de son immense francophobie, n'était nullement disposé à faire des concessions au vaincu de juin 1940. De plus, il considérait la collaboration comme un atout tactique et stratégique : aide purement ponctuelle et mi- litaire, elle devait aider l'Allemagne dans la perspective du conflit en cours avec le Royaume-Uni et du projet d'invasion de l'URSS. Il s’agissait pour les nazis de se garantir des intentions françaises, c'est-à-dire de « neu- traliser la France aux moindres frais » en maintenant « une écrasante domination économique » et en s’assu- rant « que Vichy s’opposera fermement à toute tentative de mainmise des gaullistes et des Anglais sur l'Afrique du Nord. »[13] Pétain déclara, dans son allocution radiophonique du 30 octobre, que la France entrait dans une ère nouvelle : « j'entre dans la voie de la collaboration[2] ». Mais il avoua par la suite sa déception devant l'absence d'accord concret, et d'engagement de la part d'Hitler. Il confia par la suite avoir rencontré un « rien du tout », un « médiocre qui n'a pas retenu les leçons de l'histoire », allant jusqu'à minimiser la rencontre en affirmant que Montoire était dès le départ conçu comme un simple « tour d'horizon » informel[14]. Ceci ne l'amena pourtant pas à tirer les le- çons de cet échec, dont il ne soupçonna sans doute jamais la portée réelle. Laval et lui pariaient sur une victoire al- lemande définitive, et ils voulaient faire de la France le partenaire privilégié d'Adolf Hitler dans l'Europe nazie. Leur illusion était grande qu'Adolf Hitler veuille faire de la France autre chose qu'un vassal taillable et exploi- table à merci. La seule divergence entre les conceptions des deux hommes d'État était une différence de degré : pour Pétain, la collaboration avait des motivations réac- tionnaires et nationalistes, alors que Laval raisonnait en termes nettement européens, ceux de « l'Ordre Nouveau » évidemment[15]. Le régime de Vichy, pour démontrer sa bonne volonté, a donc recherché la collaboration et fréquemment anti- cipé ou surenchéri sur les demandes allemandes. Quant aux concessions obtenues en échange de la collabora- tion, elles furent pour le moins très limitées, le fardeau de l'Occupation ne cessant de s’alourdir jusqu'au bout. Ainsi, en échange du départ de 600 000 à 650 000 jeunes tra- vailleurs au Service du travail obligatoire (STO), Pétain et Laval obtinrent le retour de moins de 100 000 prison- niers pour la plupart âgés et malades, dont une majorité aurait sans doute été rapatriée de toute façon. Parmi les collaborationnistes qui ont participé aux dif- férents gouvernements de Vichy ou lui ont apporté leur soutien, on peut citer Fernand de Brinon, admirateur du Troisième Reich dès avant-guerre, qui est ainsi le délégué général de Vichy en Zone Nord de 1941 à 1944. On peut citer aussi Jacques Benoist-Méchin, principal conseiller de Darlan pour les négociations avec Hitler (1941-1942), Gaston Bruneton, chargé de l'action sociale auprès des travailleurs (volontaires et forcés) Français en Allemagne en étroite collaboration avec le D.A.F. (Front Allemand 1.2 La collaboration policière 3 du Travail), Jean Bichelonne, maître-d'œuvre du Service du travail obligatoire (STO), ministre de la Production industrielle, puis, des Transports, ou l'académicien Abel Bonnard dit « Gestapette », promu à l'Éducation natio- nale en 1942. En 1944, les fascistes et collaborationnistes convaincus Joseph Darnand, Philippe Henriot et Marcel Déat entrent au gouvernement sous la pression allemande. Si de nombreux collaborationnistes parisiens méprisent ouvertement le régime de Vichy qu'ils jugent trop ré- actionnaire et pas assez engagé dans l'alliance avec le Troisième Reich, d'autres se proclament inconditionnels du maréchal Pétain, à commencer par Darnand. Jacques Doriot, chef du PPF, se présenta jusqu'à fin 1941 comme « un homme du Maréchal ». Pierre Laval, la plus impor- tante personnalité à Vichy, après Pétain, entretenait des relations politiques très étroites avec Déat et Darnand, et prit en personne la tête de la Milice française, organisa- tion collaborationniste très violente et jusqu'au-boutiste, supplétive de la Gestapo. 1.1 Collaboration d'État à la Shoah et spo- liations privées des Juifs Articles détaillés : Chronologie de la collaboration de Vichy dans le génocide des Juifs, Shoah, Histoire de la SNCF et Régime de Vichy. Le régime de Vichy accorda son soutien au régime René Bousquet (avec col de fourrure) entouré notamment de Bernhard Griese et du préfet Antoine Lemoine, à l'hôtel de ville de Marseille, 1943. nazi particulièrement au travers de l'expulsion et de la uploads/Politique/ collaboration-en-france.pdf
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- Publié le Aoû 19, 2021
- Catégorie Politics / Politiq...
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