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Commentaire d’un document d’histoire. Sujet : La puissance des Etats-Unis face

Commentaire d’un document d’histoire. Sujet : La puissance des Etats-Unis face au monde depuis les années 90. Consigne : Vous montrerez les continuités et les ruptures dans l’expression de la puissance américaine. L’Amérique est la preuve que la puissance économique ne suffit pas. Les Etats-Unis demeurent la première puissance économique du monde […] avec un PIB cumulé équivalent à 20% de la richesse mondiale. Mais ils ne parient pas pour autant sur la vanité de la puissance militaire. Ils ne l’ont jamais fait, y compris sous Clinton, premier président de la fin de la guerre froide et de l’expansion de l’économie mondialisée. Depuis 2014, Obama avait entrepris une réévaluation à la hausse du budget de la défense des Etats-Unis, qui totalisent à eux seuls 50% des dépenses militaires mondiales. Et le nouveau président Trump renforce cette tendance […]. Mondialisation ou pas, l’Amérique maintient donc la géopolitique comme fondement essentiel de sa relation au monde et de son leadership international. La puissance économique est de fait accessible à tous les Etats, du fait même de la mondialisation. L’excellence, voire la supériorité militaire et technique, doivent en revanche demeurer l’apanage des Etats-Unis. « L’Amérique d’abord », « rendre à l’Amérique sa grandeur » : tels furent les slogans du candidat Trump en politique extérieure. Mais que fera le président Trump ? Difficile de prévoir bien sûr. Il est toutefois probable que l’Amérique cumulera les deux traditions de la diplomatie américaine : une grande dose d’isolationnisme, au nom de la primauté donnée au nom de la restauration de la primauté américaine à l’intérieur même des Etats-Unis ; mais également une dose d’interventionnisme, contre le terrorisme de Daech en Syrie par exemple, y compris en partenariat avec la Russie. Autrement dit, un mélange des politiques d’Obama (le retrait) et de George W Bush (le coup de poing). S’agissant des valeurs et du messianisme démocratique américain, la tendance serait plutôt au reflux : Trump ne sera pas le héraut des droits de l’homme dans le monde, ce qui est une très mauvaise nouvelle pour les résistants démocrates disséminés dans toutes les dictatures de la planète, il ne portera plus le rêve américain à l’extérieur, préférant d’abord réaliser ce rêve au bénéfice des Américains eux-mêmes. Vis-à-vis des partenaires européens, c’est plutôt le second héritage, celui de George W Bush qui semble l’emporter : un mélange de brutalité, de cynisme, voire de chantage digne de Donald Rumsfeld, le secrétaire à la défense de Bush junior qui dit un jour aux Européens : « soit vous êtes avec nous, soit vous êtes contre nous ». Le président Trump s’est en effet félicité du Brexit, tout en conseillant aux Européens de dépenser plus pour la défense car l’Amérique n’était plus la vache à lait éternelle de la sécurité européenne… Source : P. Lamy et N. Gnesotto, Où va le monde, O. Jacob, 2017, pages 72-73. uploads/Politique/ commentaire-de-doc-puissance-eu 1 .pdf