LYCEE LAPLACE de CAEN Christine FERET et Yves MAUBANT CORRIGÉ1 du BTS Blanc Sur
LYCEE LAPLACE de CAEN Christine FERET et Yves MAUBANT CORRIGÉ1 du BTS Blanc Sur le thème « Faire voir : quoi ? comment ? pourquoi ? » et à partir d’une proposition de sujet faite sur ce site, un BTS blanc a été organisé dans notre lycée, qui a donné lieu à ce corrigé, que chacun lira ou complètera à sa guise. Pour commencer, deux lectures d’image (faire une recherche au CDI ou sur le web pour retrouver les tableaux) : Tableau 1 : François GERARD (1770-1837), Napoléon Ier, empereur des Français, 1805, château de Versailles, huile sur toile, 2,25 x. 1,47 m. Commandé à Gérard en 1805 pour l'hôtel du ministre des Relations extérieures, ce tableau représentant Napoléon en "grand habillement" du Sacre (couronne, sceptre, main de justice, globe crucifère, collier de la Légion d'honneur…) a fait l'objet d'un nombre important de répliques destinées à prendre place dans l'appartement d'honneur de chaque résidence politique à l'étranger, diplomatique ou consulaire Tableau 2 : Jean Auguste Dominique INGRES (1780-1867), «Napoléon Ier sur le trône impérial», 1806, Huile sur toile 2,59 ×1,62 m, Paris, musée de l'Armée. L'Empereur est représenté de face, assis sur son trône, vêtu de la tunique et du grand manteau du sacre, portant les regalia : le sceptre de Charles V, dit de Charlemagne, et la main de justice, restaurés pour la circonstance par Martin-Guillaume Biennais (1764-1843, orfèvre au service de l’emprereur), la couronne de lauriers, à feuilles d'or, de Biennais. Il porte également le grand collier de la Légion d'honneur en or et diamants. Sommaire du corrigé : Le sujet (source : http://www.lettres.ac-aix-marseille.fr/lycee/bts/btsvoir.htm) 1. Démarches de lecture, d’analyse et de plan. - Lecture découverte, imprégnation. - Lecture formulation de l’articulation thème / propos. - Lecture balisée : cf. exemple ci-dessous. - Ensembles et sous ensembles : l’identification « dynamique » du corpus. - Lecture tabulaire : quelles entrées pour un tableau de confrontation ? 2. Rappels, insistances, répétitions, derniers conseils avant l’écrit. 3. Plan, plans : les axes organisateurs du compte rendu de lecture objectif qu’est la synthèse, quelques exemples dans les copies du BTS blanc, reprises critiques à faire. 4. De la synthèse à l’écriture personnelle : pistes, réactions, amplifications, contestations. Dossier iconographique : la mise en scène et la caricature du pouvoir, quelques exemples de Louis XIV à nos jours. 5. Grille d’évaluation de la synthèse 6. Synthèse et écriture personnelle : tableau comparatif. 7. Chronique orthographique : dernière version augmentée. 8. L’écriture personnelle : conseils et bilan. 9. Copies de référence : relecture critique. Source de ce sujet et autres exemples : http://www.lettres.ac-aix-marseille.fr/lycee/bts/btsvoir.htm 1 Proposé par Christine Féret, Philippe Leroux et Yves Maubant. Source de ce sujet et autres exemples : http://www.lettres.ac- aix-marseille.fr/lycee/bts/btsvoir.htm Document lycée Laplace de Caen : Christine Féret et Yves Maubant 1 Le sujet PREMIÈRE PARTIE : SYNTHÈSE ( / 40 points) Faire voir : quoi ? comment ? pourquoi ? Vous ferez une synthèse objective, concise et ordonnée des documents suivants qui concernent la mise en scène du politique2. 1. Georges Balandier, Le pouvoir sur scènes, Fayard, édition 2006. 2. Grégory Derville, Le pouvoir des médias, mythes et réalités, P.U.G., 2005 3. J.-B. Salgues, Le sacre de Napoléon, dans Mémoire pour servir à l’histoire de France sous le gouvernement de Napoléon Buonaparte et pendant l’absence de la maison de Bourbon, L. Fayolle (J.- G.Dentu), 1814-18263, Source : cndp.fr/tice/teledoc/Dossiers/dossier_napodavid.htm 4. Dessin de Jacques Onfroy de Bréville (1858-1931), La répétition du sacre, publié en 1910, Source : histoire-géographie.ac-bordeaux.fr/outice/ DEUXIÈME PARTIE : ÉCRITURE PERSONNELLE ( / 20 points) La politique est-elle selon vous un « faire voir » mis en scène ? Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur le corpus proposé, sur les documents que vous avez étudiés au cours de l’année et sur votre expérience personnelle. Votre réponse, argumentée, s’appuiera sur des exemples précis. 1. Georges Balandier, Le pouvoir sur scènes, Fayard, édition 2006. Georges Balandier est anthropologue, sociologue et écrivain. Dans Le Pouvoir sur scènes, il revient sur l’idée selon laquelle le monde est un théâtre sur lequel les hommes politiques sont des acteurs. Derrière toutes les formes d’aménagement de la société et d’organisation des pouvoirs se trouve, toujours présente, gouvernante de l’arrière-scène, la « théâtrocratie ». Elle règle la vie quotidienne des hommes en collectivité : elle est le régime permanent qui s’impose aux régimes politiques divers, révocables, successifs. Elle tient son nom d’un Russe aux talents et activités multiples, mais méconnu […], Nicolas Evreinov. Sa thèse, exprimée à partir d’illustrations fort variées, donne une assise théâtrale à toutes les manifestations de l’existence sociale. Et notamment à celles qui mettent en œuvre le pouvoir : les acteurs politiques doivent « payer leur tribut quotidien à la théâtralité » […] Le pouvoir établi sur la seule force, ou sur la violence non domestiquée, aurait une existence constamment menacée ; le pouvoir exposé sous le seul éclairage de la raison aurait peu de crédibilité. Il ne parvient à se maintenir ni par la domination brutale, ni par la seule justification rationnelle. Il ne se fait et ne se conserve que par la transposition, par la production d’images, par la manipulation de symboles et leur organisation dans un cadre cérémoniel. Ces opérations s’effectuent selon des modes variables, combinables, de présentation de la société et de légitimation des positions gouvernantes. Tantôt la dramaturgie politique traduit la formulation religieuse, elle fait de la scène du pouvoir une réplique ou une manifestation de l’autre monde. La hiérarchie est sacrée – comme le dit l’étymologie- et le souverain relève de l’ordre divin, y appartenant ou en tenant son mandat. Tantôt le passé collectif, élaboré en une tradition, en une coutume, devient la source de la légitimation. Il est une réserve d’images, de symboles, de modèles d’action, il permet d’employer une histoire idéalisée, construite et reconstruite selon les nécessités, au service du pouvoir présent. Ce dernier gère, et assure ses privilèges, par la mise en scène d’un héritage. Georges Balandier, Le Pouvoir sur scènes, Fayard, nouvelle édition 2006. 2. Grégory Derville, Le pouvoir des médias, mythes et réalités, P.U.G., 2005. Grégory Derville constate que les médias et les sondages qui prennent de plus en plus de place depuis quelques décennies, ont eu pour effet d’accroître la mise en scène de l’action politique. La première conséquence de la double pression exercée par les médias et les sondages sur les acteurs politiques est la spectacularisation de l’action politique, et tout spécialement de l’action publique. Les acteurs politiques peuvent moins que jamais se contenter de travailler, ils doivent s’efforcer en permanence de montrer de façon ostensible qu’ils travaillent, de montrer les fruits de leur travail (mesures, réformes, déclarations). Plus exactement, l’activité de communication des acteurs 2 Adapté d’un sujet créé par Mme JOUCLA, professeur agrégé de Lettres Modernes, Avignon. 3 Source : cndp.fr/tice/teledoc/Dossiers/dossier_napodavid.htm Document lycée Laplace de Caen : Christine Féret et Yves Maubant 2 politiques, le temps qu’ils passent à montrer qu’ils travaillent, comment ils travaillent et ce que leur travail produit de concret, ce temps-là fait de plus en plus partie intégrante du travail de l’acteur politique. Faire de la politique, et en particulier gouverner, ce n’est pas seulement « faire », mais c’est aussi « faire savoir » que l’on fait et « faire croire » que l’on fait bien. C’est pourquoi les acteurs politiques tentent souvent de rendre leur action aussi spectaculaire que possible, afin qu’elle soit susceptible d’intéresser les journalistes, qu’elle soit répercutée par eux, et qu’elle soit alors visible pour un maximum de citoyens. Le champ politique est ainsi traversé par la tentation du coup d’éclat permanent, en référence au titre du célèbre ouvrage de François Mitterrand. Bien sûr, le fait que les gouvernants aient le souci de rendre leur action visible n’est pas en soi un phénomène nouveau. Le politique a toujours été un lieu privilégié de spectacle : l’histoire et l’anthropologie nous apprennent que le pouvoir politique fonde toujours une grande part de sa légitimité sur la mise en scène de sa nécessité, de son efficacité, de sa rationalité ou de sa puissance. Mais, avec les médias modernes, la tendance s’accentue, parce que le public à séduire est bien plus vaste et hétérogène et parce que la technique offre des possibilités immenses. L’un des principes de base des acteurs politiques est alors : il ne sert à rien d’agir si personne au sein de l’électorat n’en sait rien. Tous essayent à longueur d’année, par leurs déclarations comme par leurs décisions, d’occuper l’espace médiatique. Comme le dit un conseiller en marketing politique au sujet des campagnes électorales (mais ce propos peut être élargi à la vie politique au long cours), « il faut réagir vite, être le premier à parler d’un événement pour être repris par les médias. Réussir une campagne présidentielle, c’est d’abord utiliser les bonnes fenêtres médiatiques » (Georges Dardel, cité in Télérama, 27/03/2002). Avant d’agir, les acteurs politiques se posent donc ce genre de questions : « Cette mesure que j’envisage de rendre publique, cette visite que je compte effectuer sur le terrain, cette conférence de presse que uploads/Politique/ cor-politi-que 1 .pdf
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- Publié le Mai 24, 2021
- Catégorie Politics / Politiq...
- Langue French
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