Jean-Louis Loubet del Bayle Professeur de science politique, Institut d’Études

Jean-Louis Loubet del Bayle Professeur de science politique, Institut d’Études Politiques de Toulouse, Directeur du Département de Sc. pol. et de sociologie de l’Université des Sciences sociales. (1989) “De la science politique.” Un document produit en version numérique par Jean-Marie Tremblay, bénévole, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi Courriel: jean-marie_tremblay@uqac.ca Site web pédagogique : http://www.uqac.ca/jmt-sociologue/ Dans le cadre de: "Les classiques des sciences sociales" Une bibliothèque numérique fondée et dirigée par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi Site web: http://classiques.uqac.ca/ Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi Site web: http://bibliotheque.uqac.ca/ Jean-Louis del Bayle, “De la science politique.” (1991) 2 Politique d'utilisation de la bibliothèque des Classiques Toute reproduction et rediffusion de nos fichiers est interdite, même avec la mention de leur provenance, sans l’autorisation for- melle, écrite, du fondateur des Classiques des sciences sociales, Jean-Marie Tremblay, sociologue. 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Jean-Marie Tremblay, sociologue Fondateur et Président-directeur général, LES CLASSIQUES DES SCIENCES SOCIALES. Jean-Louis del Bayle, “De la science politique.” (1991) 3 Cette édition électronique a été réalisée par Jean-Marie Tremblay, bénévole, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi à partir de : à partir de : Jean-Louis Loubet del Bayle “De la science politique.” Un article publié originalement dans la revue ANNALES, Université des sciences sociales de Toulouse, vol. 37, 1989, pp. 97-120. Reproduit plus tard dans la revue POLITIQUE, auparavant nommée Revue québécoise de science politi- que, no 20, automne 1991, pp. 95-127. [Autorisation formelle accordée par l’auteur le 14 mars 2014 de diffuser cet article dans Les Classiques des sciences sociales.] Courriel : Jean-Louis Loubet del Bayle : jlloubet@wanadoo.fr Polices de caractères utilisée : Times New Roman, 14 points. Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word 2008 pour Macintosh. Mise en page sur papier format : LETTRE US, 8.5’’ x 11’’. Édition numérique réalisée le 14 mars 2014 à Chicoutimi, Ville de Saguenay, Québec. Jean-Louis del Bayle, “De la science politique.” (1991) 4 Jean-Louis Loubet del Bayle Professeur de science politique, Institut d’Études Politiques de Toulouse, Directeur du Département de Sc. pol. et de sociologie de l’Université des Sciences sociales. “De la science politique.” Un article publié originalement dans la revue ANNALES, Université des sciences sociales de Toulouse, vol. 37, 1989, pp. 97-120. Reproduit plus tard dans la revue POLITIQUE, auparavant nommée Revue québécoise de science politique, no 20, automne 1991, pp. 95-127. Jean-Louis del Bayle, “De la science politique.” (1991) 5 Table des matières Introduction 1. L'objet de la science politique 2. La dénomination de la science politique 3. L'existence de la science politique 4. Les tentations de la science politique Jean-Louis del Bayle, “De la science politique.” (1991) 6 Jean-Louis Loubet del Bayle * Professeur de science politique, Institut d’Études Politiques de Toulouse, Directeur du Département de Sc. pol. et de sociologie de l’Université des Sciences sociales. “De la science politique.” Un article publié originalement dans la revue ANNALES, Université des sciences sociales de Toulouse, vol. 37, 1989, pp. 97-120. Reproduit dans la revue POLITIQUE, auparavant Revue québécoise de science politique, no 20, autom- ne 1991, pp. 95-127. INTRODUCTION Retour à la table des matières Sans aller jusqu'à parler, comme on l'a fait, de "l'introuvable scien- ce politique", force est de constater que le spécialiste de l'étude des phénomènes politiques se heurte à beaucoup de questions lorsqu'il évoque autour de lui son activité. Les incompréhensions plus ou moins innocentes ne manquent pas, notamment lorsqu'il s'agit de défi- nir la place de sa discipline dans le champ des diverses disciplines in- tellectuelles et universitaires. Il faut d'ailleurs reconnaître qu'effecti- vement un certain nombre d'incertitudes et d'équivoques persistantes ne sont pas sans favoriser un tel état de choses. Les pages qui suivent sont issues du constat de cette situation et tentent d'y répondre de fa- çon un peu systématique, en évoquant un certain nombre de problè- mes généraux qui restent plus ou moins controversés, et ce avec le souci de s'adresser en priorité à ceux qui abordent cette discipline, et qui ne peuvent pas ne pas éprouver un sentiment de perplexité devant * Professeur de Science politique à l'Université des Sciences Sociales et à l'Ins- titut d'Études Politiques de Toulouse. Jean-Louis del Bayle, “De la science politique.” (1991) 7 le halo [96] d'interrogations qui entourent encore, en France du moins, la science politique 1 Un certain nombre de constats conduisent à justifier ces interroga- tions. Ainsi, si l'intitulé de ce texte parle de "science politique" au sin- gulier, il n'est pas difficile de noter que cette terminologie est elle- même sujette à discussion et à variation. De nombreux documents of- ficiels parlent par exemple de "sciences politiques", au pluriel, et l'ins- titution qui a été fondée en France après la seconde guerre mondiale pour favoriser le développement de la discipline s'intitule Fondation "des" Sciences Politiques. La consultation des travaux des spécialistes de ce type d'études n'est pas plus éclairante. Si un certain nombre de cours ou de manuels qui traitent des phénomènes politiques utilisent le terme de science politique, d'autres, en nombre non-négligeable, pré- fèrent parler de "sociologie politique". Par ailleurs la lecture de ces mêmes spécialistes laisse perplexe lorsqu'il s'agit de définir l'objet des recherches de la science politique. Les définitions retenues sont va- riées, souvent divergentes, et certains en viennent même à considérer que la question n'a pas d'intérêt et que le mieux est de faire l'économie de ce genre de débat. Tel est le caractère singulier du statut français de cette discipline, qui semble donc ne pas savoir comment elle se nom- me ni quel est l'objet de ces investigations ! Les discussions nomina- listes sur l'identité de la discipline n'épargnent pas ceux qui s'y consa- crent et si certains se définissent comme des politologues, d'autres se désignent comme des politistes . Il faut bien dire que les résultats de ce tour d'horizon superficiel ne plaide pas pour le sérieux et la maturité de la science politique et ne peut que justifier et nourrir les préventions de ceux qui, pour des rai- sons diverses, ne souhaitent pas que les choses se clarifient et enten- dent prolonger autant que cela sera possible cette "exception françai- se" qu'est le statut universitaire et intellectuel encore quelque peu marginal de cette discipline en France. En réalité, les observations qui viennent d'être faites sont d'ailleurs moins futiles qu'elles ne peuvent le paraître au premier abord et leur caractère un peu clochemerlesque ne doit pas dissimuler que, derrière ces querelles de mots, se cachent 1 Une première version de ce texte a été publiée par les Annales de l’Université des Sciences Sociales de Toulouse et reprise par la Revue Québécoise de Science Politique. Jean-Louis del Bayle, “De la science politique.” (1991) 8 des problèmes plus sérieux, qui contribuent à expliquer pourquoi la science politique française a autant de mal à se frayer un chemin, tant pour faire face aux difficultés extérieures auxquelles elle se heurte que pour surmonter les dérives internes qui l'affaiblissent et la fragilisent. Ce sont ces problèmes que ces pages souhaitent évoquer, avec l'objec- tif de s'adresser en priorité à ceux que peuvent décontenancer les pre- miers contacts avec une discipline qui cherche encore en France sa place intellectuelle et institutionnelle. Ces pages ont aussi l'ambition pour but d'essayer de briser la loi du silence touchant un certain nom- bre de problèmes qui ne préoccupent guère les cénacles parisiens dans lesquels est censé s'élaborer l'avenir problématique de la science poli- tique française. Dans une première approche, la science politique peut être définie comme la discipline qui a pour objectif l'étude scientifique des phé- nomènes politiques. Cette définition est apparemment simple, mais, si on l'examine de plus prés, on constate qu'elle est beaucoup moins clai- re qu'il n'y parait et qu'elle soulève toute une série de questions. C'est ainsi qu'une première incertitude apparaît lorsqu'on s'interroge sur ce qu'est un phénomène politique. On s'aperçoit alors que le mot appa- remment banal de politique n'a pas une signification aussi évidente qu'on pourrait le penser. Il suffit par exemple de faire varier l'article précédant le mot politique pour constater des glissements de sens qui révèlent la polysémie de ce terme. Ainsi se révèle uploads/Politique/ de-la-science-politique.pdf

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