 Nul n’est sat­ isfait de la poli­ tique actuelle en Belgique où la détentio

 Nul n’est sat­ isfait de la poli­ tique actuelle en Belgique où la détention n’est plus poursuivie.  La N-VA, sin­ gulière- ment, défend la ferme­ té. ANALYSE L a détention de drogues est interd­ ite. La consomma- tion de drogues dans l’es- pace public ne pourra pas faire l’ob­ jet d’une tolérance.» Ces deux phrases extraites de l’accord de gouvernement an- noncent-elles un durcissement de la législation belge ? « C’est davantage une posture rhétorique, un rappel formel de la norme», glisse un Bekende Vlaming qui a été consulté lors des négociations sur ce point. Car il faut lire ces deux phrases avec les yeux de la Flan­ dre, et singulièrement ceux de la N-VA. Bien plus qu’en Com­ munauté française, la Flandre s’est héris- sée de la sortie médi­ atique, dé- but 2014, du criminologue Tom De Corte (UGent), de l’écono- miste Paul De Grauwe (KU Leu- ven) et du toxicologue Jan Tytgat (KU Leu­ ven): estimant que la politique belge des drogues était « in­ efficace et onéreuse », ils ré- clamaient la «légalisation» du cannabis, une position représen- tative d’une certaine interpréta- tion ultralibérale et extra-euro- péenne du dossier. Pour rappel, a Belgique vit dans un régime de décriminalisation : l’infrac- tion existe mais elle n’est plus poursuivie. La N-VA, tout comme l’écrasante majorité des partis des deux c o m m u n a u t é s , est effectivement insatisfaite de la politique envers la drogue de la Belgique. Mais sans être pro- hibitionniste, elle ne veut pas en- tendre parler de laxisme accru. Dès lors, la première phrase de l’accord de gouvernement em- pêche les ultralibéraux d’em- prunter cette voie, cependant que la seconde phrase refuse que soit avalisée une tolérance qui n’existe pas sur papier. Cependant, rien n’est affirmé – par exem­ ple – quant à l’usage récréatif pour adultes dans la sphère privée. Selon nos sources, la N-VA caressait une plus grande ambition, mais le gouver- ne­ ment ne peut aller plus loin pour une rai­ son simple qui lui a été rappelée : exiger des par- quets qu’ils poursuivent toute in­ fraction, même dans le chef de majeurs d’âge, reviendrait à épuiser les capacités de répres- sion sur un seul phénomène d’im­ portance secondaire. A Anvers, et ainsi que la loi belge lui en donne latitude, la N-VA s’est appliquée à démon- trer qu’un pouvoir local pouvait suivre une autre voie que la léga- lisation ou une tolérance aveugle, pourvu qu’il obtienne le soutien des autorités policière et judiciaire : en matière de canna- bis, aucune infraction n’est jugée anodine. Ce n’est pas la prohibi- tion, mais le refus de la banalisa- tion. Cela correspond à la vision des jeunes N-VA, qui jugent eux aussi que la politique belge des drogues donne un mauvais si- gnal et encourage la criminalité, mais qui refusent le prin­ cipe de la légalisa­ tion. Ils plaident pour un système effectif d’amendes, qui traduit une prise de respon- sabilité de la société. «Il faut oser s’em­ parer des abus par la mise en place d’un système gra- duel d’amendes, estiment pour les jong N-VA Tom Vander- schoot et Gijsbrecht Huts, de manière à ce que les usagers ré- créatifs occasionnels payent une amende moindre. Lorsque quel- qu’un est attrapé avec une plus grande quan­ tité (de stupéfiant, NDLR), il risque une peine de prison. » Maggie De Block, avec son regard de médecin, sera ame­ née à tirer les leçons d’une réévaluation L’idée n’est pas morte, mais les deux phrases de l’accord gouver- nemental sont assez prudentes pour ne pas entraver le véritable débat qui sera lancé par le cabi- net de la prochaine ministre de la Santé, Maggie De Block (Open VLD). C’est elle, avec son regard de médecin, qui sera amenée cet automne à tirer les leçons d’une rééval­ uation de la politique belge des drogues in­ itiée par Laurette Onkelinx (PS). Sur cette base, sans verser dans la lé- galisation ou la prohibition, un durcissement de la loi ou un aménagement de l’usage n’est pas impossible. Pour un motif simple: personne n’est satisfait de la poli­ tique actuelle. ■ ALAIN LALLEMAND Cannabis : derrière la fumée de l’accord DROGUES: Le nouveau gouvernement veut mettre fin à la tolerance La Belgique vit actuellement, dans les faits, sous un régime de « décrimi­ nalisation ». Peut-être plus pour longtemps... © AFP. uploads/Politique/ devoir-multimedia-pdf.pdf

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