ENTRE TRADITION ET MODERNITE, QUELLE GOUVERNANCE POUR L’AFRIQUE ? ENTRE TRADITI
ENTRE TRADITION ET MODERNITE, QUELLE GOUVERNANCE POUR L’AFRIQUE ? ENTRE TRADITION ET MODERNITE, QUELLE GOUVERNANCE POUR L’AFRIQUE ? Actes du colloque de Bamako 23, 24 et 25 janvier 2007 5 e colloque de Bamako, organisé par l’Institut de recherche et débat sur la gouvernance (IRG), l’Alliance pour refonder la gouvernance en Afrique et le Centre d’Expertises politiques et institutionnelles en Afrique (CEPIA), a été réalisé avec l’appui de la Fondation Charles Léopold Mayer pour le progrès de l’Homme (FPH), le ministère français des Affaires étrangères1 et la direction du Développement et de la coopération (DDC) suisse. Qu’ils soient tous remerciés pour leur soutien et pour l’intérêt qu’ils ont montré pour la thématique et le déroulement du colloque. Nos remerciements vont également à Djouma Traoré, responsable de l’organisation logistique du colloque, à Josie Kayes qui a contribué à l’élaboration de ces actes, et à tous ceux, organisateurs et participants, qui ont fait de cette rencontre un moment important de la réflexion sur la tradition et le devenir de l’Afrique. Ousmane Sy, coordinateur de l’Alliance pour refonder la gouvernance en Afrique, directeur du CEPIA et vice-président de l’IRG Michel Sauquet et Martin Vielajus, directeur et directeur-adjoint de l’Institut de recherche et débat sur la gouvernance 1 Cette initiative s'inscrit dans la stratégie française en matière de gouvernance démocratique, telle qu'adoptée par le Comité Interministériel de Coopération Internationale et de Développement le 5 décembre 2006. Pour la France, la gouvernance est un processus. Elle touche toutes les dimensions (du local au global), économique (public, privé ou mixte), sociétale (expression des besoins des usagers par leur participation), environnementale, politique et culturelle. Elle concerne les divers acteurs (public, privé, société civile) et leurs interactions. Les actions engagées avec ces différents partenaires visent à favoriser l’émergence d’une gouvernance adaptée aux contextes socioculturels africains, à assurer l’implication des acteurs africains dans le débat international sur la gouvernance et à renforcer l'agenda gouvernance de l'Union Africaine. L Sommaire Introduction par Ousmane Sy, Michel Sauquet et Martin Vielajus ......................... 9 Les participants au colloque .................................................... 15 Première partie : LE CHOIX DES DIRIGEANTS .................... 35 Gouvernance, légitimité et légalité au Mali, intervention de Bintou Sanankoua .......................................... 39 Des règles du passé au choix aléatoire des dirigeants actuels, intervention de Atsutsè Kokouvi Agbobli .............................. 50 Le choix des dirigeants : s’inspirer de l’expérience historique africaine, intervention de Ntji Idriss Mariko .......................... 61 Questionnement et débats, intervention de questionnement de Emmanuel Messahn Ahlinvi et Hamidou Magassa et extraits des débats avec les participants .............................................. 71 Commentaires et synthèse, par Dominique Darbon ............... 80 Deuxième partie : LA GESTION DU BIEN PUBLIC .............. 97 La gestion des biens publics : le cas des États musulmans du Mali, intervention de El Hadj Mahmoud Dicko ................... 101 Gouvernance despotique, gouvernance chefferiale et gouver- nance postcoloniale, intervention de Jean-Pierre Olivier de Sardan ................................................................................... 109 Exister par le foncier et le demeurer en l’adaptant aux nouvelles exigences et réalités, intervention de Ousmane Traoré .................................................................................... 132 Questionnements et débats, intervention de questionnement de S.M. le Ouidi Naaba et de Ousmane Sy et extraits des débats avec les participants .............................................................. 150 Commentaire et synthèse, par Mohamed Larbi Bouguerra .. 157 7 Troisième partie : LA REDEVABILITE DU POUVOIR ........ 163 La redevabilité du pouvoir vue par un traditionaliste, intervention de Mahmoud Karamogo Bamba - sous forme d’une interview par Richard Toé .......................................... 167 Intégrer les autorités traditionnelles dans les systèmes de gouvernement démocratique : le défi de la réforme de la dualité, intervention de Kwesi Jonah .................................... 174 Du pouvoir dans les anciens royaumes wolof du Sénégal, des origines au XVIIIe siècle, intervention de Mamadou Badji ................................................................ 180 Questionnements et débats, intervention de questionnement de Fatou Kiné Camara et Bonnie Campbell et extraits des débats avec les participants .............................................................. 191 Commentaires, par Raufu Mustapha .................................... 207 Retour sur les trois sessions : essai de synthèse, précisions, pistes de recherche par Moumar Dieng, Michel Sauquet et Martin Vielajus ................. 209 Annexes ........................................................................................ 225 Annexe 1 : la Charte de Kouroukanfouga ............................ 227 Annexe 2 : au-delà des contradictions entre tradition et modernité, le pouvoir des leaders traditionnels est-il compatible avec la démocratie ? par Claske Dijkema. ......... 231 Annexe 3 : stratégie pour l’utilisation dans l’enseignement et dans l’administration des principales langues parlées ou comprises par les habitants - Instauration d’un système éducatif rationnel et fonctionnel, par Louise-Marie Diop-Maes. .............................................. 243 8 9 Introduction Ousmane Sy, Michel Sauquet, Martin Vielajus La « gouvernance » mot-valise ? Réflexions préliminaires sur un titre de colloque. Entre tradition et modernité : quel projet de gouvernance pour l’Afrique ? À cette question, l’un des participants au colloque de Bamako a répondu dès les premiers débats par une boutade qui n’en était peut- être pas : « La gouvernance ? Non merci ! » Même si, comme on a pu le percevoir au cours des sessions, on peut mettre plusieurs contenus dans les termes de « tradition » et de « modernité », le mot « gouvernance » est assurément, dans le titre du colloque, celui qui est compris de la manière la plus diverse, la plus ambiguë, la plus instable, tant dans l’esprit des fonctionnaires nationaux ou internationaux que dans celui des chercheurs ou des responsables de la société civile. Celui, dès lors, qui demandait le plus à être défini dès le départ du colloque, et qui ne l’a peut-être pas assez été. Concept mouvant suivant les continents et l’histoire, souvent instrumentalisé, la gouvernance génère parfois plus de méfiance que d’intérêt. Nombreux sont ainsi ceux qui rejettent aujourd’hui ce qu’ils tiennent pour un « mot valise », trop chargé historiquement, pour avoir été directement associé par la Banque mondiale, au cours de la dernière décennie, au langage de la coopération internationale (la « bonne gouvernance », condition de l’aide) Mais pour l’IRG comme pour l’Alliance pour refonder la gouvernance en Afrique ou le CEPIA, organisateurs du colloque, la Entre tradition et modernité : quelle gouvernance pour l’Afrique ? 10 gouvernance concerne un champ très large, celui des modes d’organisation et de régulation du « vivre ensemble » des sociétés, du niveau local au niveau mondial, ainsi que la production de règles du jeu communes. Les questions qu’elle aborde, dès lors, sont très diverses : modes de gestion et de régulation collectives, légitimité et responsabilité des acteurs et des institutions, participation au pouvoir, articulation des échelles des gouvernance… Entendu ainsi, et à la faveur d’une évolution du concept à l’intérieur même des institutions qui le préconisent, nous pensons que la gouvernance peut être aujourd’hui outil essentiel d’appropriation et de réinvestissement par les pays bénéficiaires de cette aide internationale soumise jusqu’ici aux critères trop mécaniques de la « bonne gouvernance ». L’Afrique se doit aujourd’hui d’ouvrir un espace de réinvention de sa gouvernance au travers d’un patient aller-retour entre d’une part ce qui s’invente localement – souvent considéré comme le plus porteur de légitimité – et d’autre part les principes dégagés de l’expérience internationales en matière de gouvernance. En effet, si la gouvernance occupe aujourd’hui tous les esprits, c’est notamment parce que le concept a fortement évolué au sein des politiques internationales de coopération, en particulier face à l’échec relatif d’une approche purement économique de l’aide. Lorsque le mot « gouvernance », vieux mot de la langue française tombé longtemps en désuétude mais passé dans la langue anglaise, réapparaît voici une dizaine d’années, à l’initiative de la Banque mondiale, il touche essentiellement à la gestion des politiques économiques et administratives. L’évolution interne de la Banque, mais aussi et surtout l’appropriation du concept par les autres agences de coopération a entraîné ensuite un glissement sémantique de la notion vers une conception bien plus large. Celle-ci s’étend ainsi progressivement à l’idée de refonder les formes de régulations et des espaces politiques des pays bénéficiaires. La place de ces pays dans l’élaboration des politiques de réformes est toutefois encore trop peu affirmée, alors même que se joue à travers cette notion de gouvernance, une réflexion profonde sur leurs propres modes de compréhension du politique, de l’espace public, des formes de l’autorité etc. Introduction 11 Ce à quoi vise le colloque de Bamako et les initiatives de recherche qui l’accompagnent et l’inscrivent dans la durée, c’est replacer la réflexion sur les modes de gouvernance dans les mains des acteurs africains eux-mêmes. Il ne s’agit pas d’explorer les modes « d’appropriation » d’un modèle extérieur, sur lesquels les acteurs de la société africaine ne peuvent avoir une prise que superficielle, mais bien de se pencher sur ce qui pourrait être un projet de gouvernance proprement africain. L’un des points de départ de l’élaboration de ces perspectives communes consiste ainsi à porter un regard sur le passé. Non pas bien sûr pour faire de la tradition et des modes de régulation qu’elle véhicule un idéal perdu, à reconquérir, mais bien plutôt pour inscrire l’Afrique dans une modernité qu’elle maîtrise, qu’elle adapte et qu’elle enracine. Mobiliser « hier » pour construire demain, L’Afrique a uploads/Politique/ entre-tradition-et-modernite-quelle-gouvernance-pour-l-x27-afrique.pdf
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- Publié le Apv 11, 2021
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