19 La totalité du manifeste se trouve ici : https://www.medef.com/fr/content/ed
19 La totalité du manifeste se trouve ici : https://www.medef.com/fr/content/eduquer-mieux-former-toujours- manifeste-pour-l-education-l-enseignement-superieur-et-l-apprentissage 20 Et que l'on peut retrouver ici https://en-marche.fr/emmanuel-macron/le-programme/education « Nous impliquerons pleinement les branches professionnelles dans la définition des programmes et l'organisation des formations » avis partagé également par le MEDEF qui désire « Renforcer le pouvoir de décision des branches professionnelles dans le processus d’élaboration des diplômes nationaux » (p.15 « Éduquer mieux, former toujours ») 21 Pour un rapide résumé des questions posées par ce rapport, voir : https://www.oecd- ilibrary.org/fr/education/analyse-des-politiques-d-education-1998_epa-1998-fr 22 André Boutin, L'éducation malade de la formation professionnelle, Casterman, Paris, 1979. 23 Le Figaro du 30 août 2005. 24 https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-vrai-du-faux/le-vrai-du-faux-non-il-n-y-a-pas-300-000-emplois- en-attente-de-candidats_2928551.html 25 https://www.sciencespo.fr/actualites/actualit%C3%A9s/la-ritournelle-des-emplois-non-pourvus/3763 26 https://www.lexpress.fr/education/si-l-ecole-faisait-son-travail-j-aurais-du-travail-la-blague-nulle-du- medef_1945369.html 27 Jacques de Lavigerie, « Les objectifs et les moyens de l'Education natoinale », Actualité de la formation permanente, n°95, juillet-août 1988. Cité dans La Barbarie douce, Jean-Pierre Le Goff, éditions la Découverte, 1999. 28 MEDEF, ibid. 29http://cache.media.education.gouv.fr/file/formulaires/62/9/GRILLES_HORAIRES_PAR_NIVEAU_DE_DIP LOME_666629.pdf 30 https://www.juritravail.com/Actualite/Travail-jeunes/Id/281114#rupture-contrat-apprentissage 31 http://etudiant.aujourdhui.fr/etudiant/info/parcoursup-pourquoi-les-bacs-pro-sont-encore-les-grands- perdants.html 32 Sous la direction de Chantal Jaquet et Gérard Bras, La fabrique des transclasses, PUF 33 Suzanne Citron, Le Mythe national, éditions de l'atelier, 2017 34 Dans son discours du 15 juin 2017 au salon Vivatech, Emmanuel Macron déclarait « I want France to be a “start-up Nation” », source : https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2018/01/09/discours-du-president-de-la- republique-au-salon-vivatech-201 Réforme du lycée professionnel : l'adieu au citoyen. « Quand le citoyen-écologiste prétend poser la question la plus dérangeante en demandant: Quel monde allons-nous laisser à nos enfants ?, il évite de poser cette autre question, réellement inquiétante: À quels enfants allons-nous laisser le monde ? » Jaime Semprun, L'Abîme se repeuple Créés en 1985, sur proposition du ministre de l’Éducation nationale d'alors, Jean- Pierre Chevènement, le lycée professionnel a pour vocation de former des élèves à passer des diplômes de niveaux IV (CAP et BEP) et V (Bac pro). Regroupant des filières très hétérogènes cette structure reste un thermomètre implacable pour mesurer la reproduction sociale, puisque en 2017, 83,8% des élèves en formation dans ces lycées viennent de classes sociales moyennes (26,1%) et défavorisées (57,7%)1. S’intéresser aux reformes le concernant, c'est comprendre le projet que le gouvernement envisage pour les plus lésés. Un désir toujours plus grand d'exercice de la citoyenneté Suite à la « crise » des gilets jaunes, le thème du fonctionnement de notre démocratie s'est imposé au cœur des débats de notre société. Les nombreux sondages présentant les Français comme favorables, à une majorité écrasante, au Referendum d'Initiative Populaire2, traduisent le désir toujours plus fort qu'ont ceux-ci de participer à l'action publique ou, a minima, de la ratifier. En somme, de remplir leur rôle de citoyen. Et d'abord, qu’est ce que la citoyenneté ? Dans un récent ouvrage3, Dominique Schnapper définit le citoyen en trois points: premièrement, il est un sujet de droit qui dispose à ce titre de droits civils et politiques (liberté individuelle, liberté de conscience et d'expression, participation aux élections en tant que votant et/ou candidat...) ; deuxièmement, il est détenteur à part égale de la souveraineté populaire ; troisièmement, c'est en tant que citoyen qu'il est à la source du lien social : être citoyen français c'est se sentir appartenir à la même organisation politique, la France. Il serait naïf de croire que ce sentiment de légitimité politique naîtrait ex nihilo, c'est précisément à l’école que le citoyen acquière d'abord les instruments (langage, vocabulaire, concepts...), puis les attitudes (respect d'autrui, éthique dialogique, curiosité...) et enfin les arguments (tirés de ses savoirs historiques, politiques, éthiques, économiques, scientifique, artistiques...) qui lui permettent, en tant que source du pouvoir, de façonner l'avenir politique de son pays. L'école est donc bien le lieu privilégié de l'apprentissage de la citoyenneté, ce que relève très justement le philosophe Régis Debray : « En république, il y a deux lieux névralgiques dans chaque village : la mairie, où les élus délibèrent en commun du bien commun, et l’école, où le maître apprend aux enfants à se passer de maître. »4. Indissociables de notre République, les politiques d'éducation nationale sont au fondement de ce grand projet d'émancipation qu'est l’avènement de la souveraineté du peuple. En témoignent les nombreux projets de plan d'instruction publique (de celui, d'inspiration jacobine, de Lepeletier de Saint-Fargeau en passant par celui, plus libéral, de Nicolas Condorcet pour ne citer que les plus connus) qui ont été présentés à la Convention durant la Révolution française. Choisir son école c'est donc, en définitive, choisir sa République. Ainsi, il est important de bien mesurer les tenants et les aboutissants de la nouvelle réforme du lycée professionnel proposée par le gouvernement et notamment la place qu'elle accorde à la formation du citoyen. Car, comme l’écrivent Philippe Meirieu et Marc Guiraud, la citoyenneté « n'est pas un « supplément d'âme », sorte de cerise sur la tranche napolitaine des disciplines d'enseignement ; elle est le principe organisateur de la « cité scolaire » et de la formation de la personnalité de l'élève. Elle légitime l'existence de l'école, en oriente toutes les activités, détermine le choix de ses contenus et de ses méthodes et constitue la principale référence pour juger de sa véritable efficacité ».5 Une baisse drastique de la qualité de la formation On ne peut qu'être choqué par la lecture des nouvelles grilles horaires du lycée professionnel. En effet, la baisse drastique du nombre d'heures de cours suivies par les élèves (diminution de 380 heures pour un cursus en bac pro et jusqu'à 176 heures en moins pour un cursus de CAP) a comme premier objectif la suppression de postes d'enseignant et ne peut être soutenue par de quelconques arguties pédagogiques. En 2019, 2600 postes disparaîtront de l'enseignement secondaire, dont 900 en lycée professionnel6. Malgré le rejet de cette réforme par le Conseil Supérieur de l'Education7, le ministre a acté son maintien. Une fois encore, on fait des économies sur le dos des formations les moins valorisées. Si on prend en compte la réforme, généralisée en 2009, qui a réduit la durée du baccalauréat professionnel de 4 à 3 ans, c'est presque 1000 heures de cours en moins que recevra chaque élève empruntant cette voie. A diplôme égal, un bachelier professionnel d'avant 2008 (date de la généralisation du bac pro 3 ans) recevait environs 3512 heures de cours contre 2520 heures aujourd'hui. Comment ne pas être surpris par la dévalorisation continue de ces filières, si l'on organise, réforme après réforme, son démembrement ? Comment l’Éducation nationale peut prétendre former des professionnels et des citoyens de qualité quand presque un tiers du temps de la formation initiale est perdu en l'espace de 10 ans ? Notes et renvois 1 http://cache.media.education.gouv.fr/file/RERS_2018/19/7/depp-2018-RERS-chap-04_1054197.pdf 2 https://www.huffingtonpost.fr/2019/01/02/le-ric-seduit-la-grande-majorite-des-francais_a_23631681/ 3 Dominique Schnapper (avec la collaboration de Christian Bachelier), Qu'est-ce que la citoyenneté ?, éditions Gallimard, 2000. 4 Régis Debray, Êtes-vous démocrate ou républicain ?, article paru dans le Nouvel Observateur en 1995. 5 Philippe Meirieu, Marc Guiraud, L’École ou la guerre civile, Plon, Paris, 1997 6 https://www.lemonde.fr/education/article/2018/09/19/en-2019-2-600-postes-seront-supprimes-au-college-et- au-lycee-et-1-900-crees-dans-le-primaire_5357461_1473685.html le chiffre de 900 postes supprimés est calculé par le SNUEP-FSU. 7http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2018/10/11102018Article636748396944262139.aspx 8 Pierre Kahn, professeur émérite en sciences de l'éducation à l'université de Caen et ex-coordinateur du groupe d'experts auprès du Conseil supérieur des programmes pour les programmes d'enseignement moral et civique, relève que les nouveaux programme du lycée général sont « loin des enjeux d’une culture morale et civique qui apprenne aux jeunes à construire ensemble un mode commun qui ne peut plus être présenté comme un donné préexistant et indiscutable. La faiblesse pédagogique du nouveau texte est à cet égard éloquente.[...] Rien, en somme, des implications pédagogiques que comporte la volonté de former des citoyens actifs et, comme le disait si éloquemment le philosophe Alain, « incommodes ». » https://www.liberation.fr/debats/2018/07/11/education-civique-nouveaux-programmes-vieille- morale_1665811 9 Extrait du rapport http://media.education.gouv.fr/file/27/5/5275.pdf 10 Extrait de la brochure officielle du ministère de l'éducation nationale « transformer le lycée professionnel » : http://cache.media.education.gouv.fr/file/05_-_Mai/55/7/2018_DP_voiePro_bdef_953557.pdf 11 Jean Piaget, Réussir et comprendre, PUF, 1974, p.6 et 234. 12 La Barbarie douce, Jean-Pierre Le Goff, éditions la Découverte, 1999. 13http://cache.media.education.gouv.fr/file/CSP/69/0/Lettre_de_saisine_Nouvelle_voie_professionnelle_Projet s_de_programme_Enseignements_generaux_12092018_998690.pdf 14http://cache.media.education.gouv.fr/file/CSP/10/5/Note_de_preconisations_GEPP_Voie_professionnelle_10 47105.pdf 15 Dominique Schnapper, ibid. 16 On trouvera les chiffres exacts ici: http://cache.media.education.gouv.fr/file/2017/96/3/depp-enc- 2017_801963.pdf 17 L'expression reprend le tire de l'ouvrage de Jean-Claude Michéa, « L'Enseignement de l'ignorance et ses conditions modernes », éditions Climats, 1999. 18 Nicolas Condorcet, Sur la nécessité de l'instruction publique, 1793. Du roman national au roman patronal ? A l'heure de la rédaction des nouveaux programmes, le désarroi de nombreux professeurs se fait ressentir. Quels sens pourront-ils encore donner à leurs enseignements ? La diminution du nombre d'heures consacrées à la formation, la réduction de la citoyenneté à des « savoir-être » permettant l'assimilation d'une « culture d'entreprise » au détriment d’un véritable savoir émancipateur, les heures de co-intervention résuidant complètement la réelle portée des cours et bien d'autres choses ne permettent plus à ces derniers d'assurer un enseignement de qualité permettant la formation d'un citoyen pleinement éclairé. Nous avons tous en tête ces images d’Épinal de la troisième République, représentant ces hussards noirs véhiculant aux élèves, dans le but de former des citoyens acquis à la cause républicaine, le « roman national » en parallèle des cours d'instruction morale et civique. Nombreux sont les uploads/Politique/ format-impression-pour-texte 1 .pdf
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- Publié le Mai 27, 2022
- Catégorie Politics / Politiq...
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