UNIVERSITE PARIS I PANTHEON-SORBONNE UFR D’HISTOIRE CENTRE DE RECHERCHES AFRICA

UNIVERSITE PARIS I PANTHEON-SORBONNE UFR D’HISTOIRE CENTRE DE RECHERCHES AFRICAINES LA POLITIQUE DE LA FRANCE AU RWANDA DE 1960 A 1981 MEMOIRE DE MAÎTRISE THIMONIER OLIVIER SOUS LA DIRECTION DE MONSIEUR JEAN-PIERRE CHRETIEN ANNEE UNIVERSITAIRE 2000-2001 Remerciements Je tiens tout d’abord à dédier le présent travail à mes parents, Claude et Anne-Marie, ainsi qu’à Benoît, Manu, Walid et Roger, pour leurs soutiens et leur aide logistique. Un remerciement particulier aussi à Monsieur Jean-Pierre Chrétien et Madame d’Almeida-Topor pour leurs précieux conseils et aides apportés tout au long de ce travail. Aussi, je remercie toutes les personnes qui ont contribué de façon plus ou moins directe à faire avancer mes recherches, et plus particulièrement Monsieur Gaëtan Sebudandi qui a eu la gentillesse de m’accorder plusieurs entretiens, Monsieur Louis Bagilishya membre de la Communauté rwandaise de France, Monsieur Buat responsable des archives du ministère de la Coopération, Madame Bezut responsable des archives diplomatiques du ministère des Affaires étrangères, Madame De Kais responsable des archives africaines au ministère belge des Affaires étrangères à Bruxelles, et Madame Birk de RFI. SOMMAIRE -AVERTISSEMENTS -INTRODUCTION GENERALE…………………………………………………………………………………….p.1 -1ère PARTIE : RAPPROCHEMENT ET DEFINITION D’UNE POLITIQUE DE COOPERATION POUR LE RWANDA, 1960- 1965…………………………………………………………………………………………..…...p.6 -2ème PARTIE : UNE POLITIQUE DE PRESTIGE ET D’EXPANSION CULTURELLE POUR UNE INFLUENCE FRANCAISE AU RWANDA, 1965- 1973………………………………………………………………………….p.50 -3ème PARTIE : UNE POLITIQUE CLASSIQUE D’AIDE MILITAIRE ET DE COOPERATION ECONOMIQUE POUR DES RELATIONS FRANCO-RWANDAISES ETROITES, 1973- 1981………………………………………………………………………..…………….…………………………. p.89 -CONCLUSION GENERALE………………………………………………………………………………….....p.124 - SOURCES………………………………………………………………………………….……………………..p. 127 - BIBLIOGRAPHIE………………………………………………………………………………………………...p. 132 - ANNEXES………………………………………………………………………………………………………...p. 142 -TABLE DES ILLUSTRATIONS ………………………………………………………………………………...p.147 -TABLE DES SIGLES………………………………………………………………………………………...…..p.148 -TABLE DES SOURCES…………………………………………………………………………………..……..p.150 -TABLE DES ANNEXES…………………………………………………………………………………..…….p.151 -TABLE DES MATIERES……………………………………………………………………………………….p.152 Avertissements Avant d’ aborder la lecture du présent travail, nous tenions à apporter quelques précisions en ce qui concerne l’ orthographe et la prononciation de certains mots. Le kinyarwanda, la langue du Rwanda, est caractérisée (comme toutes les langues bantoues) par l’ utilisation de préfixes permettant de définir le genre des mots. Ainsi, si nous écrivons “ Hutu ” et “ Tutsi ”, nous pourrions aussi écrire “ Muhutu ” et “ Mututsi ” au singulier, et “ Abahutu ” et “ Abatutsi ” au pluriel. Ces termes pourront donc apparaître dans certaines citations. Mais pour le reste, nous parlerons de “ Hutu ” et de “ Tutsi ”. A propos de la prononciation de certains noms et mots rwandais, nous précisons que les langues bantoues ne différencient pas les sons [l] et [r], que les prononciations des lettres “ g ” et “ k ” sont assez proches, et que le “ cy ” se prononce [tchy], le “ u ” se prononce [ou], le “ e ” se prononce [é] et le “ g ” se prononce [gu]. Enfin, deux cartes du Rwanda sont présentes à l’ annexe n° 5, pour permettre au lecteur de replacer dans leur cadre géographique certains noms cités tout au long du travail. INTRODUCTION GENERALE L’ évocation du Rwanda et des relations que la France entretenait avec ce pays, nous ramène inévitablement aux tragiques événements des années 1990. Le soutien que la France apporta au régime extrémiste hutu de Kigali dans la guerre qui l’ opp osait aux Tutsis du Front patriotique rwandais (le F.P.R.), ainsi que l’ attitude ambiguë de celle -ci lors du génocide perpétré en 1994 contre les Tutsis et du massacre des Hutus modérés, posaient le problème de la “ complicité ” de la France dans le génocide rwandais. Cet épisode constituait un sommet critique dans l’ histoire des relations franco -rwandaises qui avaient été établies au début des années soixante. Tout en ayant à l’ esprit le poids historique de ces évènements dans les relations franco-rwandaises, nous n’ avons pas pour objectif dans le présent travail de rechercher dans le passé les origines d’ une quelconque “ implication ” de la France dans le génocide rwandais. Nous avons tout au moins l’ ambition d’ étudier le début des relations entre les de ux pays, et notamment leur instauration en 1962, ainsi que le développement de celles-ci durant les années soixante et soixante dix. Plus précisément, notre étude porte sur la période allant de 1960 à 1981. Si les accords franco-rwandais de coopération furent signés en 1962, il n’ en reste pas moins important pour notre étude de remonter à l’ année 1960, année qui marque le lancement du processus d’ indépendance du Rwanda sous l’ égide de l’ Organisation des Nations unies (O.N.U.). En effet, ce pays ayant été confié à la Belgique sous le titre de Tutelle des Nations unies, la France pris part aux négociations qui aboutirent à l’ indépendance du pays en 1962. L’ année 1981 marque quant à elle un changement politique en France avec l’ accession à la présidence de la République de François Mitterrand, clôturant ainsi une période de relative unité politique avec les présidents Charles de Gaulle, Georges Pompidou et Valéry Giscard d’ Estaing. L’ intérêt historique de cette étude réside dans le fait que l’ établissement d’ une coopération avec le Rwanda était quelque chose d’ original, puisque c’ était la première fois que ce type de relation était instauré avec un pays qui n’ était pas issu de l’ empire colonial français. En effet, la coopération était le nouveau cadre des relations de la France avec ses anciennes colonies. Elle avait été instaurée autour de 1960 dans le contexte des indépendances africaines, dans le but de maintenir les intérêts économiques et politiques de la France sur le continent, et de préserver un espace d’ influence français dans la région, condition du maintien de la France à son rang de moyenne puissance dans le contexte de Guerre froide. Cette coopération était alors caractérisée par des accords politiques, de défense ou encore militaires, des accords sur les matières premières stratégiques, et des accords économiques en faveur du développement des pays nouvellement indépendants. La coopération était donc l’ élément essentiel de la politique africaine de la France, et les accords constituaient les nouveaux liens privilégiés de celle-ci avec ses anciennes possessions. C’ est ainsi que l’ établissement d’ une coopération avec le Rwanda représentait une nouveauté dans la politique française, et constituait dès lors un nouvel aspect de la politique africaine de la France. L’ historiographie de la coopération et des relations franco -rwandaises durant les années soixante et soixante dix est peu abondante. En effet, de nombreux travaux ont été menés sur la coopération franco-africaine durant ces années, mais ils font rarement allusion à la coopération avec le Rwanda. Lorsqu’ ils abordent l’ élargissement de la coopération aux anciennes possessions belges, le cas du Zaïre (ancien Congo Léopoldville) monopolise le sujet du fait des multiples et diverses interventions de la France dans ce pays depuis son indépendance. Depuis quelques années cependant, de nombreux travaux sur les relations franco- rwandaises ont vu le jour, notamment au lendemain des évènements des années 1990. Ces derniers ont amené les historiens à s’ in téresser au sujet, notamment pour comprendre les liens que la France entretenait avec le Rwanda, et par là son attitude dans la crise rwandaise. Pourtant, la plupart de ces travaux ne remontent qu’ aux années 1980 et parfois aux années 1970, et n’ abordent pas le début des relations entre les deux pays, qui ne sont qu’ évoquées. Cela vient probablement du fait que ces relations des années soixante n’ ont pas de prise directe sur les évènements les plus récents. Ces études remontent seulement aux milieux des années 1970 car, selon elles, c’ est à partir de cette date que la France a intégré le Rwanda dans son espace d’ influence, le “ pré-carré ”, par la signature d’ un accord de coopération militaire. Les années soixante et soixante dix ont donc été peu étudiées, ce qui offre à notre travail la possibilité de mettre au jour ce pan de l’ histoire des relations franco -rwandaises, et de replacer celles-ci dans le contexte historique de la politique africaine de la France. Notre travail part du principe que l’ établiss ement de relations de coopération avec le Rwanda entrait dans le cadre général de la politique de la France en Afrique, caractérisée, comme nous l’ avons dit, par la constitution d’ un espace d’ influence privilégié, et avait donc pour but l’ élargissement de celui-ci à cette ancienne possession belge. Notre travail, qui s’ ouvre sur l’ instauration des relations entre les deux pays, est donc mené dans la perspective de l’ “ intégration ” du Rwanda au “ pré-carré ” français. Il est aussi fondé sur l’ hypothèse que , la France étant historiquement absente de cette région d’ Afrique et la Belgique s’ étant maintenue dans ce pays au lendemain de son indépendance, la coopération menée au Rwanda ne put se faire selon les mêmes modalités et les mêmes moyens que dans les anciennes colonies. Nous pensons donc que la France dut adapter sa politique de coopération au Rwanda et notamment à la présence belge, et qu’ elle mena ainsi une coopération originale, différente de celle menée dans les anciennes colonies, afin de développer son influence dans ce pays uploads/Politique/ francerwanda-60-81-thimonier.pdf

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