GOUVERNANCE ET TIC : CAS DES PAYS D'AFRIQUE Imen Khanchel El Mehdi ISEOR | « Re

GOUVERNANCE ET TIC : CAS DES PAYS D'AFRIQUE Imen Khanchel El Mehdi ISEOR | « Recherches en Sciences de Gestion » 2011/5 N° 86 | pages 63 à 84 ISSN 2259-6372 DOI 10.3917/resg.086.0063 Article disponible en ligne à l'adresse : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- https://www.cairn.info/revue-recherches-en-sciences-de-gestion-2011-5-page-63.htm -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Distribution électronique Cairn.info pour ISEOR. © ISEOR. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Powered by TCPDF (www.tcpdf.org) © ISEOR | Téléchargé le 21/12/2021 sur www.cairn.info (IP: 196.225.69.123) © ISEOR | Téléchargé le 21/12/2021 sur www.cairn.info (IP: 196.225.69.123) revue Recherches en Sciences de Gestion-Management Sciences-Ciencias de gestión, n° 86, p. 63 à 84 Gouvernance et TIC : cas des pays d’Afrique Imen Khanchel El Mehdi Enseignant chercheur Université de Tunis Cette recherche étudie la relation entre les TIC et la gouvernance en Afrique, définie par les six indicateurs de la Banque Mondiale. Ainsi, en nous basant sur un échantillon de 53 pays africains sur la période allant de 1996 à 2008, nos résultats montrent que la gouvernance en Afrique conditionne l’accès ainsi que l’adoption des TIC. En revanche, l’émergence des TIC, dans ces pays, modifie quelques pratiques de gouvernance notamment la transparence et l’intégrité. Mots-clés : gouvernance, TIC, Afrique, intégrité, transparence, responsabilité. This paper studies the relation between the adoption and use of Information and communication technologies (ICTs). Thus based on a sample of 53 African countries on the period between 1996 and 2008, our results show that governance in Africa is a condition to the access and the adoption of ICTs. Therefore the appearance of ICTs in these countries modifies some governance practices notably the transparency and integrity. Key-words: Governance, Information and communication technologies, Africa, integrity, transparency, accountability. © ISEOR | Téléchargé le 21/12/2021 sur www.cairn.info (IP: 196.225.69.123) © ISEOR | Téléchargé le 21/12/2021 sur www.cairn.info (IP: 196.225.69.123) 64 Imen Khanchel EL MEHDI La presente investigación estudia la relación entre los TIC y la gobernanza en África definida por los seis indicadores del Banco mundial. Basándonos en una muestra de 53 países africanos en el periodo comprendido entre los años 1996 y 2008, nuestros resultados demuestran que la gobernanza en África determina el acceso y adopción de TICS. En cambio, la emergencia de las TIC en esos países modifica algunas prácticas de gobernanza, especialmente la transparencia y la integridad. Palabras claves : gobernanza, TIC, África, integridad transparencia, responsabilidad. Introduction Les technologies de l‟information et de communication (TIC) ont évolué créant ainsi de nouvelles opportunités visant non seulement à atteindre des niveaux de développement plus élevés mais aussi à réduire le nombre d‟obstacles classiques (liés au temps et à la distance) en particulier dans les pays de l‟Afrique. « Personne ne nie plus l’utilité d’Internet et du téléphone en Afrique, même si les problèmes de base – approvisionnement en eau, énergie et alimentation – ne sont toujours pas résolus » (Chéneau- Loquay, 2010, p.95). En effet, les TIC donnent à l‟Afrique l‟occasion de «sauter les étapes du développement», « d’accélérer sa marche vers un avenir meilleur » et de «faciliter le grand bond technologique» (Bonjawo, 2002, p.18, p.145). Dans ce cadre et selon les statistiques de l‟Union Internationale des Télécommunications (UIT), l'Afrique a enregistré pendant la période 2005-2010 le taux de croissance annuel cumulé le plus élevé du monde pour ce qui est de la pénétration de l'Internet (34% en Afrique contre 26% et 18% respectivement dans les États arabes et en Asie-Pacifique) et des abonnements aux services mobiles cellulaires (27% en moyenne en Afrique contre 25% en Asie-Pacifique et dans les États arabes, 12% dans la région Amérique et 6% en Europe). Cette croissance a été expliquée en grande partie par le développement rapide et soudain des matières premières et par la libéralisation des marchés. Ainsi la prépondérance de l‟information et la connaissance est devenue une caractéristique essentielle des pays africains (Tshimbulu, 2001). Parmi les TIC, Internet se trouve en haut de l‟échelle. Cette technologie a © ISEOR | Téléchargé le 21/12/2021 sur www.cairn.info (IP: 196.225.69.123) © ISEOR | Téléchargé le 21/12/2021 sur www.cairn.info (IP: 196.225.69.123) GOUVERNANCE ET TIC : CAS DES PAYS D’AFRIQUE 65 créé dans les pays d‟Afrique de nouvelles exigences au niveau des choix politiques nationaux. Pourtant, la fracture numérique que cause Internet comme opportunité de développement, est toujours présente dans les pays d‟Afrique. Cette fracture numérique peut être expliquée en grande partie par l‟existence de plusieurs obstacles pour la population africaine tels que le coût prohibitif et les réseaux épars et non interconnectés de télécommunication (Jensen, 2002), les facteurs systémiques externes tels que l'électricité, les réseaux de transport et les droits d'entrée (Jensen, 2005). D‟un autre côté, les pays d‟Afrique ont leur propre conception de l'exercice des droits et libertés individuels et collectifs par leurs peuples et interprètent différemment la bonne gouvernance. Cette dernière est souvent synonyme de décentralisation. Toutefois, les États africains doivent systématiquement prendre en ligne de compte la gouvernance économique, politique et administrative. Ainsi l‟application des TIC à la bonne gouvernance se justifie par la nécessité de mettre en œuvre des procédures transparentes afin d‟améliorer le processus de décisions ayant une incidence sur les activités économiques du pays et sur les relations économiques avec les autres pays. Ainsi, l‟objectif de cette recherche est de montrer si les TIC conditionnent et exigent l‟adoption de certaines formes de gouvernance macroéconomiques ou si se sont au contraire les structures de gouvernance mises en place qui conditionnent l‟accès et l‟adoption des TIC. Dans cette étude, la gouvernance en Afrique est approximée par les six variables définies par la Banque Mondiale. Ces dernières sont regroupées en trois grandes catégories. La responsabilité qui inclut voix et responsabilité ainsi qu‟instabilité politique et violence. La transparence qui renferme l‟efficacité du gouvernement et la qualité de la réglementation. L‟intégrité qui représente l‟état de droit et la corruption. De plus quatre variables, telles que définies par la Banque Mondiale, ont été retenues pour approximer les TIC en Afrique : le nombre des ordinateurs, le nombre des utilisateurs d‟Internet, le nombre de personnes ayant des téléphones mobiles et le nombre de personnes ayant des téléphones fixes. Dans une première section nous présenterons les caractéristiques de la gouvernance en Afrique. Dans la deuxième section nous décrirons l‟état des lieux des TIC en Afrique. Une troisième section exposera les fondements théoriques de la relation entre la gouvernance et les TIC. La quatrième section sera réservée à la présentation de © ISEOR | Téléchargé le 21/12/2021 sur www.cairn.info (IP: 196.225.69.123) © ISEOR | Téléchargé le 21/12/2021 sur www.cairn.info (IP: 196.225.69.123) 66 Imen Khanchel EL MEHDI l‟échantillon, des variables et de l‟approche méthodologique. Les résultats empiriques seront présentés dans une cinquième section. 1. – Gouvernance en Afrique : État des lieux Au fil des années, la gouvernance a pris de l‟importance. Elle est devenue une composante principale des économies modernes. Par exemple, l‟Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) a consacré à la gouvernance un volet spécifique dans les politiques économiques des pays membres. Depuis les années 90, plusieurs organisations internationales ont décelé des problèmes de gouvernance lors du développement économique et social de plusieurs pays en voie de développement et en particulier les pays d‟Afrique. Par exemple, la Banque Mondiale a souligné, dans son rapport de 1989, l‟accroissement de la pauvreté en Afrique sub-saharienne et a mis en évidence que la crise de la gouvernance constitue l‟un des facteurs explicatifs de l‟échec des politiques de développement. Deux raisons seraient à l‟origine de cette crise de gouvernance : l‟abus de certains groupes locaux des fonds publics et l‟ignorance des pratiques politiques locales par les organisations donatrices. Par ailleurs, dans une perspective de développement et de réduction de la pauvreté, la Banque Mondiale a conditionné son aide à certains pays par la création d‟un cadre juridique et institutionnel favorisant la responsabilité, la transparence et l‟état de droit. Dans ce cadre, les nations et les organisations internationales se sont penchées sur les moyens les plus efficaces qui permettraient d‟améliorer la gouvernance en Afrique. Cette dernière fait apparaitre deux structures différentes (Bratton, 2006). Dans la première, les populations africaines, en particulier celles pauvres ne sont pas satisfaites de la qualité de la gouvernance des dirigeants élus. Dans la seconde, les populations africaines, afin de trouver des solutions à leurs griefs politiques, ont recours à un court circuit qui leur permettrait d‟éviter de passer par les canaux officiels de l‟état démocratique. Ainsi dans les deux structures nous assistons à un renfermement des personnes les plus âgées des milieux ruraux dans une relation informelle de clientélisme (Bratton, 2006). A ce niveau la nécessité d‟améliorer la gouvernance s‟impose et plusieurs uploads/Politique/ gouvernance-et-tic-cas-des-pays-d-x27-afrique-recherches-en-sciences-de-gestion.pdf

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