H I S T O I R E R E L I G I E U S E , P O L I T I Q U E E T L I T T E R A I R E
H I S T O I R E R E L I G I E U S E , P O L I T I Q U E E T L I T T E R A I R E DE LA COMPOSEE S U R L E S D O C U M E N T S I N É D I T S E T A U T H E N T I Q U E S Par J. Crétineau-Joly. OUVRAGE ORNÉ DE PORTRAITS ET DE FAC-SIMILE. TOME QUATRIÈME. BRUXELLES, S O C I É T É D E S B O N N E S L E C T U R E S , R U E D U C O M M E R C E , 15. 1845 COMPAGNIE Biblio!èque Saint Libère http://www.liberius.net © Bibliothèque Saint Libère 2008. Toute reproduction à but non lucratif est autorisée. H I S T O I R E RELIGIEUSE, POLITIQUE ET LITTÉRAIRE DB LA COMPAGNIE DE JÉSUS. Génévcd de la Corapmpde de, c/ïwu.v, ne à J3 rit, relias; leJJuillet j.0'8 2. DE LA COMPAGNIE DE JÉSUS. CHAPITRE PREMIER. Le jansénisme. — Jansénius et Duvcrgier de Haurnnne, abbé de Saînt-Cyran. — Leurs caractères. — Intrigues de Saint* Cyran. — Causes de leur haine contre les Jésuites. — Saint* Cyran cherche à attirer clans son parti le cardinal deBérulle et Vincent de Paul, îesOratoriens et les Lazaristes, pour les op- poser à la Compagnie de Jésus. — Sur leur refus, il gagne à sa cause les religieuses de Port-Royal-clcs-Champs. — La mère Angélique et le chapelet secret du Saint-Sacrement. — Les Jésuites l'attaquent. — Saint-Cyran se porte leur défen- seur. — Saint-Cyran compose le Petrus Aurelius, et Jansé- nius le Mars Gallicus. — Mort de Pévcque d'Ypres. — II soumet son traité inédit de VAugusttnus au jugement de Rome. — Politique de Saint-Cyran pour accroître le nombre de ses prosélytes. — Les femmes et les grands seigneurs. — Les premiers solitaires de Port-Royal.— Antoine Le Maître et son humilité. — Les constitutions de Port-Royal. — Saint- Cyran mis au donjon de Vincennes.—Antoine Arnauld et Sacy. — Les Jésuites se procurent des épreuves de VAugusthnts.— Ils demandentque ce livre soit supprimé avant sa publication. —Pensée fondamentale de VAugustinus,— Les Jésuites belges et français attaquent l'ouvrage. — Les jansénistes le défen- dent.— 11 est condamné par le Saint-Siège. — Antoine Ar- nauld entre en lice. — * Le père de Scsmaisons et la princesse de Guémené. — Le livre de la Fréquente Communion. — Le pèrePetau et Arnauld. — Le jésuite Nouet et sa rétraction.— Déclaration de saint Vincent de Paul.— Mort de Suint-C\ran. — SingHn le remplace. —Le jansénisme devient à la mode. — Méthode d'enseigner des juitsénistes. — Leurs livres élé- mentaires. — Leurs grands hommes. — Quelques évêqnes séduits par eux. — Portrait des jansénistes. — Le caîdiial de Retz se fait leur disciple. — Les jansénistes prennent paît Jlist. de la Comp. de 3csns. — T. i v . 1 HISTOIRE a la Fronde.— f/nnivcrsUé devient jansénuic. —LedooUiir Cornet et les cinq propositions. — La Sorbonne fait alliance avec les Jésuites, M. OJier et Vincent de Paul. — Le jansé- nisme confondu et le père Brisacicr. — Condamnation du jésuite par lo coadjutcur. — Olicr et Abtlly refusent de lire eu chaire l'acte du coadjulcur. —Lesjansenist.es envoient à Home trois des leurs. — Députation du clergé de Franco. — Le jansénisme est condamné.—La mère Angélique et les jansénistes prennent sons la protection de leur vertu les VÎCCH fin cardinal de Retz. — Par lui» ils sont maîtres du diocèse de Paris. — Arnauld et la Sorbonne* — Arnauld provoque la première Provinciale. — Portrait de Pascal. — Les Provin- ciales* — Enthousiasme qu'elles produisent. — Silence des Jésuites, et causes de ce silence.™ Habileté de Pascal. — Le prohabilisme et le probabiliorisme.— Conséquences des deux opinions. — Théophilo de Coric et Alphonse de Liguori, pro- hahilistes.—Les jansénistesconseillent tour à tour la coquet- terie, l'assassinat et la direction d'intention.— Le Parlement condamne les Provinciales, et le père Daniel y répond par les Entretiens de Cléanthe et d'Eudoxe, — Création du conseil de conscience.— Le père Annat.— Le surintendant Fouquet janséniste. —Hardouin de Pcréfixe, archevêque de Paris, et Dossnet veulent détourner les religieuses de Port-Royal de leurs idées. — Les pères Annat et Fcrrier négocient avec Gilbert de Choiseol, évoque do Cominges. — Lettres de ce dernier à Henri Arnauld, évoque d'Angers.— La paix, donnée par les Jésuites, est rompue par le grand Arnauld.—Les reli- gieuses et les Solitaires de Port-Royal sont disperses. — Bê- lai ion de la mère Angélique de Saint-Jean. — Nicole et le chancelier Lclellier. —L'archevêque de Sens et l'évêque de rhôlons, pacificateurs. — Arnauld consent à la paix, parce qu'elle ne vient pas des Jésuites.— Taix de Clément IX.— La Morale pratique des Jésuites. — L'abbé de Pontchatcau et Arnauld.— La Perpétuité de la Foi et les Essais de morale, — Arnauld et Nicole. — Causes de division entre les évoques ot les Jésuites. — L'archevêque de Sens les excommunie. — Le cardinal Lecamus les poursuit'à Grenoble. —L'évêque de Pamiers les accuse. — Leur différend avec dom Juan de P a- îal'ox. évoque d'Angclopolis. — Les jansénistes et Pal a fox. ~ La lettre do Pnlafox au pape. — Pourquoi Palafox ne fut-il pas ranonisé ?—Le cardinal Ca*ini devant le consistoire, en 1777. La Société do Jésus vient d'avoir à combattre m Europe contre le luthéranisme et le calvinisme, tflic n'a pu qu'affaiblir celle formidable hérésie qui, partagée en mille sectes, qui marchant sous (tes (Ira- DE LA COMPAGNIE DE JÉSUS. 7 peaux différents, fait taire ses haines ou ses ambi- tions lorsqu'il s'agit d'attaquer l'Eglise. Les armes de Gustave- Adolphe et de Bernard de Weimar, se- condées par la politique du cardinal de Richelieu, lui ont conquis droit de cité en Allemagne. Du sein de tant de passions mises en mouvement il surgilunc innovation religieuse. Luther, Calvin et leurs adeptes .s'étaient séparés avec violence de la communion ro- maine : ils avaient brisé le joug de la Foi catholique pour inaugurer la liberté d'examen et le triomphe de la pensée individuelle. Tout avait été mis enjeu :\RR de développer celle crise. Il n'était plus possible de provoquer un pareil éclat. Il se présenta d'autres hommes qui, avec des maximes moins absolues, es- sayèrent de se placer entre les deux camps et de vi- vifier pard'éterne lies discussions les systèmes Ihéolo- giques étouffés par la guerre de Trente Ans, sous la grande voix des batailles. Ces hommes furent appelés jansénistes, du nom môme de l'évêque flamand qui, par son livre de YAugi(ëiiniisy donna naissance à la .secte. Jansénius, né à Ackoi en Hollande, dans Tannée étudiait au collège des Jésuites de Louvain. II .sollicita son admission dans leur Société; ses désirs ne furent pas exaucés. Les chefs de l'institut refu- saient d'avoir Jansénius pour frère : il se déclara leur ennemi. De l'école des Jésuites il accourut à celle de Jacques Baïus, qui, dans sa chaire à l'université de Louvain, ressuscitait les doctrines de son oncle. Les idées sont comme les passions : elles se modifient, elles se transforment, mais elles ne se voient con- damnées au silence que lorsqu'elles sont devenues impuissantes. Bellarmin et Tolet avaient amené Michel Bains à une rélraclalion> Cette rétractation, 8 HISTOIRE obtenue par deux Jésuites, fut pour les disciples du chancelier universitaire un nouveau motif de défi- ance et d'animosite contre l'Institut de Jésus. L'a- mour des discussions fit cause commune avec l'or- gueil froissé, et dubaïanisme mort au berceau naquit une autre erreur. A Louvain, Jansénius avait pour condisciple, pour ami, Jean Duvcrgicr de Hauranne, né à Bayonne en 1581, et plus connu dans l'histoire sous le nom de l'abbé de Saint-Cyran. Formés par Jacques Baïus et par le chancelier Janson à l'interprétation des œuvres de saint Augustin, servant de champ-clos à tous les novateurs, ces deux jeunes gens se prirent d'en- thousiasme pour le docteur d'Hippone, qui semblait fournir des arguments à leur haine contre les théo- ries scolasliques de l'Ordre de Jésus. Les commen- cements de leur carrière furent difficiles. Ils voya- gèrent, ils étudièrent, ils vécurent tantôt séparés, tantôt réunis; mais, dans leurs entretiens ou dans leurs correspondances, ils ne perdirent jamais de vue le but qu'ils se proposaient. Jansénius le suivait avec ce flegme germanique qui recèle souvent une opiniâtreté invincible. Duvcrgier de Hauranne, ar- dent, toujours prêt au combat, ne laissait jamais reposer son esprit tracassier et les inquiétudes de son imagination. L'un fut la tête et l'autre le bras. Jansé- nius, dialecticien plus serré, se chargea d'élaborer la doctrine qu'ils allaient répandre. Saint-Cyran dut accepter le rôle qui convenait a son caractère re- muant. La pensée de l'œuvre appartint à Jansénius, l'autre la développa : il lui chercha, il lui trouva des adeptes. YJ/Juguziinm n'avait pas encore paru, et déjà Saint-Cyran en avait si bien su faire ressortir la beauté que, dans les cénacies d'intimes, on procla- DE LA COMPAGNIE DE JÉSUS. 9 uploads/Politique/ histoire-religieuse-politique-et-litter-a-ire-de-la-compagnie-de-jesus-tome-4.pdf
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- Publié le Jul 04, 2022
- Catégorie Politics / Politiq...
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