Société québécoise de science politique Dieu - à droite ou à gauche? Author(s):

Société québécoise de science politique Dieu - à droite ou à gauche? Author(s): J. A. Laponce Source: Canadian Journal of Political Science / Revue canadienne de science politique, Vol. 3, No. 2 (Jun., 1970), pp. 257-274 Published by: Canadian Political Science Association and the Société québécoise de science politique Stable URL: https://www.jstor.org/stable/3231634 Accessed: 14-08-2019 14:19 UTC JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact support@jstor.org. Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at https://about.jstor.org/terms Canadian Political Science Association, Société québécoise de science politique are collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Canadian Journal of Political Science / Revue canadienne de science politique This content downloaded from 168.195.52.137 on Wed, 14 Aug 2019 14:19:48 UTC All use subject to https://about.jstor.org/terms Dieu - a droite ou ' gauche? J. A. LAPONCE University of British Columbia Que la religion soit une variable essentielle 't l'explication du comportement politique n'est plus ' d6montrer ; l'affiliation religieuse, l'intensit6 de la pratique, ou, lors meme qu'on ne pratique pas, I'h6ritage culturel qui s'est model6 sur des attitudes religieuses mortes (au sens oi le coeur d'un arbre est mort lui aussi) influencent notre perception du politique, expliquent ce que nous en attendons, sont partis aux d6bats et aux combats qui en r6sultent' ; au temps de Lazarsfeld, comme au temps d'Homere, les dieux sont mel6s aux affaires des hommes. Dans l'opposition entre la droite et la gauche, oii situer la religion ? Croit-on que Dieu est d'un clan plut6t que d'un autre ? La r6ponse la plus nette et la mieux document6e est fournie par Hertz dans une 6tude portant sur les soci6t6s primitives d'Asie du Sud-Est et d'Afrique2. R6sumons ses observations et la theorie qu'il en d6duit : 6tudiant les langues et les rites, il note qu'au niveau du symbole, la gauche est le c6t6 associ6 a la faiblesse, aux forces n6fastes, en g6n6ral aux 6l6ments qui mettent en danger un organisme social A fondation religieuse ; l'explication qu'il donne est simple : l'homme, ayant besoin d'un support tangible 't l'opposition qu'il ressent dans l'univers social et, par consequent, en lui-meme, entre le sacr6 et le profane, entre le permanent et l'instable, entre le pur et l'impur, utilise son corps comme m6taphore, assigne i son c6t6 faible le r61e de symboliser le n6faste, a son c6t6 droit, de signifier le positif. Les travaux plus r6cents d'Ira S. Wile et de Vilma Fritsch3, en particulier leurs compilations d'utilisations symboliques des termes droite et gauche, montrent, il est vrai, que l'usage de cette classification pour ex- primer des oppositions ou des hi6rarchies soit religieuses soit sociales n'est pas 1Voir, entre autres, pour les Etats-Unis, G. Lenski, The Religious Factor (New York, 1963) ; pour 1'Angleterre, M. Argyle, Religious Behaviour (London, 1958) ; pour la France, A. Coutrot et F. Dreyfus, Les forces religieuses dans la sociedt frangaise (Paris, 1965) ; R. R6mond, 6d., Forces religieuses et attitudes politiques (Paris, 1965) ; < Religion et politique > Sondages, 29 (1967) 2 ; pour le Canada, J. Meisel, < Religious Affiliation and Electoral Behaviour: A Case Study >, Canadian Journal of Economics and Political Science, xxII, no 4 (nov., 56), 481-96 ; G. M. Anderson, < Voting Behaviour and the Ethnic- Religious Variable: A Study of a Federal Election in Hamilton, Ontario >, ibid., xxxii, no 1 (f6v. 66), 27-37 ; F. Schindeler and D. Hoffman, << Theological and Political Conserva- tism: Variations in Attitudes among Clergymen of One Denomination >, cette REVUE, I, no 4 (d6c. 68), 429-41 ; J. A. Laponce, < Ethnicity, Religion, and Politics in Canada: A Comparative Analysis of Survey and Census Data >, dans M. Dogan and S. Rokkan, 6ds., Quantitative Ecological Analysis in the Social Sciences (Boston, 1969) ; pour une 6tude comparative de donn6es ambricaines et europ6ennes, voir C. Y. Glock and R. Stark, Reli- gion and Society in Tension (Chicago, 1965). 2Robert Hertz, < La preeminence de la main droite : 6tude sur la polarit6 religieuse >, Revue philosophique, 68 (1909), 553-80 ; voir aussi, l'introduction de E. E. Evans-Pritchard a la traduction anglaise de l'6tude de Hertz publi6e sous le titre Death and the Right Hand (Glencoe, Ill., 1960). 3Wile, Handedness Right and Left (Boston, 1934), et Fritsch, La gauche et la droite : veritis et illusions du miroir (Paris, 1967). Canadian Journal of Political Science/Revue canadienne de Science politique, m, no. 2 (June/juin 1970). Printed in Canada/Imprim6 au Canada. This content downloaded from 168.195.52.137 on Wed, 14 Aug 2019 14:19:48 UTC All use subject to https://about.jstor.org/terms 258 J.A. LAPONCE universelle. Le Chin deriv6es, fait de la ga en g6neral positif et langues indo-europ6 c6t6 de la pr6s6ance nefaste4. II semblerait donc q des choses, prend fa s'attache que partiell droit, sup6riorit6 u historique, me semb ph6nomine5. Un ren naturel que la sup6r fait pas sans r6sistan partiellement. Quoi de Wile comme celle p6ennes mais aussi d exceptions, le c6te li Des aspects privileg Dans toutes les lan pr6s6ance, associ6 au de loi et de justice so 4Sous la dynastie des gauche prenait alors, f mal, inf6rieur, mauva la Cour, le c68t privil6 plut6t que de l'avoir mi pr6s6ance sociale, la dr mentale. Voir H. A. G Voir aussi l'excellente Granet, Etudes sociolo renversement des asso Left Hand of the Mug Africa, 30 (1960), 1, 2 Dans son 6tude sur le m donn6e d'un stade histo d'association de la relig lier. Voir Das Mutterech Right (Princeton, 196 gauche est le c8t6 sacr (Berlin, 1956), 153 ff. notons le cas du Latin o romains, a l'encontre d (le soleil levant 6tant laeva, terme d'usage co pide, entre autres sens il prit comme laeva, un 5Les estimations de la p environ) selon l'ige et la abstraction de l'influenc la p6riode pr6historique et peut-8tre meme domi loin de constituer une p droit et des theories qu handedness (Edinburgh York, 1924). This content downloaded from 168.195.52.137 on Wed, 14 Aug 2019 14:19:48 UTC All use subject to https://about.jstor.org/terms God - Right or Left? In his study of the spatial symbolism of primitive societies, Robert Hertz noted that the left was the side associated with weakness and evil, the right being on the contrary linked to purity, strength, and religion. The works of I. Wile and V. Fritsch, among others, have confirmed this privileged - though not universal - association of right with the positive side of the dichotomies which together with left-right form symbolic constellations used to interpret the social as well as the physical environment. These studies - based on the comparison of religious rituals, social customs, and languages - have not considered or considered only incidentally the use made of the left-right classification for the ordering of one's political landscape. This article is a partial attempt to do so from the answers of American, French, French-Canadian, and English-Canadian respondents to a questionnaire administered in 1967-8. The respondents were asked to locate selected religious and profane concepts in an extreme left to extreme right visual scale. The hypothesis that the students interviewed, like the primitives studied by Hertz, would see religion on the right was verified for the concepts God, religion, and clergy- man but not for Jesus Christ which tended to be located on the left. The deviance of Jesus Christ, rather than taken as ground for rejecting the hypothesis, is explained by the non-religious, the man-like rather than God-like qualities associated with that concept. les mots signifiant la droite vivent plus longtemps que ceux qui d6crivent le c6t6 gauche6 ; ces derniers sont remplac6s par des euph6mismes qui a leur tour tendent " disparaitre : l'interpr6tation de ce phenomene, selon les lois de la linguistique, est que la charge n6gative des mots exprimant la gauche est plus forte que celle des mots exprimant la droite. Quant au symbolisme rituel, il illustre richement ce que mesure la s6mantique : le chceur de la trag6die grecque, les soldats romains aux fun6railles de Lycurgue, les p6lerins musulmans " la Mecque, le brahmine dans la c6r6monie du culte des anc&tres, tournent tous de gauche 'a droite lorsqu'ils expriment l'accord avec les forces vitales ; le tour a gauche signifiant au contraire l'6loignement, le d6saccord, la mort7 ; dans le temple franc-magon, la colonne de droite symbolise les forces masculines, lumi- neuses, la colonne de gauche, les forces f6minines, obscures et n6fastess ; le Christ s'assied a la droite de son Pere ; une croyance populaire 6gyptienne veut que le souffle vital entre par l'oreille droite, le souffle mortel par l'oreille gauche ; le montreur de marionnettes de Malaisie, avant le spectacle, aligne les << bons > B main droite, les < mauvais ?> sa gauche9 ; le judaisme m6di6val associe les forces n6fastes au c6t6 gauche'0 ; dans l'Inde du sud, les uploads/Politique/ laponce-1970-dieu-a-droite-ou-a-gauche.pdf

  • 20
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager