N° 6 - juin-juillet 2009 Thème Les nouvelles technologies du lien social Sommai
N° 6 - juin-juillet 2009 Thème Les nouvelles technologies du lien social Sommaire Revue publiée par l’Association des Ingénieurs de l’Ecole Centrale Marseille 38 rue Joliot Curie Technopôle de Château-Gombert 13013 MARSEILLE Tél : 04 91 05 45 48 - Fax : 04 91 05 45 49 secretariat@centraliens-marseille.fr http://centraliens-marseille.fr Comité de rédaction : Olivier SAUVAGE Luc BRETONES Julien LAGIER Raoul MOREL A L ’HUISSIER Secrétaire de la rédaction : Valérie KENSEY Commission Paritaire 1108G88559 ISSN : 1959 - 0458 Publicité : SEFE 1, voie Félix Eboué 94000 CRETEIL Tél : 01 48 98 16 73 - Fax : 01 48 98 38 70 sefe5@hotmail.fr Impression : HORIZON Parc d’Activités de la Plaine de Jouques 200, avenue de Coulin 13420 GEMENOS Tél : 04 42 32 75 32 - Fax : 04 42 32 07 19 Mise en page : OPTION+ 450, chemin des Lavandes Les Bastides 34190 LAROQUE Tél/Fax : 04 67 73 42 27 option.plus@wanadoo.fr Création pages Groupe Centrale : Stoof - Graphiste Freelance st2of@free.fr Nous remercions David Bourgeois (96), Guillaume Brocail (97), Philippe Germanaz (02), Damien Letexier (06), Vianney Meunier (02), Emmanuel Naudin (04), Michel Reignier (96), Eric Vandewalle (96) qui nous ont aidé à la réalisation de ce numéro. Le prochain numéro de la revue aura pour thème : La chimie face aux défis du siècle. Rejoignez l’équipe organisatrice auprès du secretariat@centraliens-marseille.fr G Groupe Centrale actualités 2 GGG Editorial G Par Pierre MOSCOVICI 4 G Remerciements 4 GGG Dossier : Les nouvelles technologies du lien social I- Une transformation sociétale irréversible G Le nouveau pouvoir des conversations Luc Bretones et Stéphane Dieutre 5 G Les influences entre Internet et la société David Fayon 6 G Si je n’engage pas de conversations, je n’existe pas ! Corinne Denis 8 G Connectez-vous à la grande conversation du Web ! Philippe Pinault 9 G Le Web, créateur de lien social Vianney Meunier 10 II- La fin de l’adolescence du web et de la petite enfance du mobile G L'avenir de la technologie, c'est "pas de technologie" ! Christophe Agnus 12 G Vidéo n’est plus synonyme de télévision ! Martin Rogard 14 G Rich-media et web-TV se généralisent Jean-Louis Bénard 16 G Web 2.0, Génération Y et Entreprise 2.0 : une révolution des usages Frédéric Cavazza 17 G Internet devient la norme Pierre Kosciusko-Morizet 18 III- Un monde d'ubiquité et de connexion permanente G Le Web 2.0, c’est dépassé ! Rafi Haladjian 20 IV- La France dans la course G Internet est une chance pour la France Giuseppe de Martino 22 G Le plan France Numérique 2012 : les élus doivent prendre des initiatives ! - Franck Suplisson 24 1 Le politique s'est longtemps désintéressé des nouvelles technologies, à la fois pour des raisons sociologiques – les élus, pas toujours très au fait des dernières innovations techniques, préférant souvent les relations interpersonnelles, le contact direct et traditionnel avec les militants et les administrés – et logistiques, les appareils administratifs des partis ayant mis un certain temps à adopter les nouveaux outils de communication déjà répandus dans le monde du travail. Mais cette attitude apparaît de plus en plus injustifiée, et surtout inte- nable. Les exemples qui soulignent à la fois l’intérêt réel des citoyens pour les nouvelles technologies, et la puissance de ces outils, se multiplient. En France, la loi « hadopi » a marqué l’irruption du monde du net dans l’agenda politique. A l’occasion d’une émission relativement confidentielle, « Parlons net » , j’ai évoqué, au détour d’une phrase, la possible, proba- ble, entrée de Claude Allègre au gouvernement. Ce qui avait été men- tionné de manière informelle, presque comme une boutade, a dans les heures qui ont suivi pris une ampleur médiatique surprenante et déclen- ché un « buzz » relativement inattendu Cet évènement s’inscrit dans la continuité d’un processus qui, depuis quelques années, bouleverse les cadres de la politique, en modifiant la relation du citoyen à l’homme politique et l’élu. On est ainsi passé d’une relation principalement « descendante » (dont le Général Charles de Gaulle est l’archétype) à une relation bijective (expérimentée notam- ment par Ségolène Royal), voire triangulaire (portée notamment par Barack Obama). Rien ne serait moins opportun que de sous-estimer le changement qui s’opère dans la relation entre le politique et les nouvelles technologies. L’homme politique n’est plus dans une tour de verre, sa parole, son expression ne sont plus sacralisées. Pendant longtemps, l’objectif de com- munication d’un grand élu était de publier une tribune dans Le Monde ; aujourd’hui Barack Obama multiplie les vidéos courtes (5 minutes), mises en ligne sur YouTube – la « weekly address » qu’il a expérimentée dès janvier 2009 – pour privilégier une plus grande réactivité, une plus grande proximité aussi avec le citoyen, quitte à perdre en solennité. Dans ce domaine, dans d’autres aussi, nous avons beaucoup à appren- dre de l’approche des nouvelles technologies élaborée par le Président américain. Je retiens à titre personnel du parcours exceptionnel du Président américain deux éléments : - Tout d’abord, nous avons probablement en France une leçon à rete- nir en matière de maîtrise de la communication politique. En mettant sur pied le premier réseau social « politique » (mybarackobama.com), il a démontré qu’il comprenait parfaitement les mécanismes d’appropria- tion / diffusion / viralité qui sont au cœur même d’Internet. Dans un pays de près de 10 millions de km2, qu’il est pratiquement impossible de sillonner en personne, il a su créer une relation quasi directe avec des millions de citoyens. C’est un succès majeur, dont nous devons nous inspi- rer ici. - Plus globalement, il a compris ce qu’Internet changeait en termes de gouvernance. Le Président américain ne se contente pas d’utiliser Internet, il intègre véritablement les nouvelles technologies à ses poli- tiques publiques. Dans son schéma « d’empowerment » du citoyen, le citoyen change de rôle : il n’est plus seulement « consulté », selon les procédures de « démocratie participative » traditionnelles, il est car- rément « missionné » pour participer à la rénovation et à l’innovation. Retenons trois initiatives : - Le site Data.gov tout d’abord, réunit sur un même site Internet l'ensem- ble des informations et des bases de données aujourd’hui éclatées et dispersées dans les différents départements, agences et bureaux du gouvernement fédéral. On y trouve par exemple – au hasard – une base de données mise à jour chaque mois depuis 1987 par le « Bureau of Transportation Statistics » décrivant les causes de retards des vols aériens intérieurs, les aéroports et les compagnies concernés. Le site pré- cise qu’il revient aux citoyens de suggérer les applications et les usa- ges qui peuvent être faits de la masse d’informations ainsi rassemblées. - « Open Government Dialogue » est un site Internet qui organise une consultation publique en trois étapes sur la modernisation de l'adminis- tration – un des thèmes phares de la campagne du Président américain : foire aux idées, discussion sur le fond, et dernière étape, en mode wiki, qui doit aboutir à la corédaction du mode opératoire d'application des idées retenues et validées. - Le Département d'Etat enfin, a invité en mai les citoyens à jouer les ambassadeurs pour le compte des Etats-Unis, via une réflexion sur la "public diplomacy 2.0". Les "citoyens ambassadeurs" sont appelés à prendre part aux efforts diplomatiques de l'Amérique là où ils se trou- vent dans le monde ou sur le web, comme jadis on dépêchait les missi dominici aux marges de l’empire. Cette démarche témoigne de la prise de conscience par un département pas toujours réactif du rôle straté- gique que joue l'espace public numérique dans l’information et la cris- tallisation d’une partie de l’opinion publique internationale. Je n’ai pas la prétention de me compter parmi les pionniers politiques des nouvelles technologies. J’ai pu être auparavant réticent ; j’en suis aujour- d’hui un partisan convaincu. Pour le politique, les nouvelles technologies représentent une opportunité formidable tout à la fois pour comprendre, convaincre et travailler. Reste qu’il ne faut pas confondre le fond et la forme, et que le net ne remplace pas la politique. Donner la parole et une forme de pouvoir de décision aux citoyens – le fameux thème de l’ « empowerment » si cher à Obama – n’exonère pas l’homme politique de ses responsabilités. Son rôle peut évoluer, subir une inflexion, se réorienter ; mais sa mission fon- damentale demeure de proposer une orientation politique et stratégique globale. Soyons lucides sur la puissance, les potentialités, mais aussi les dangers inhérents à cette ouverture du net : le web est aussi le lieu de toutes les rumeurs, de tous les fantasmes, de toutes les dérives et tou- tes les calomnies, dues au manque de références, de contrôle des sour- ces, à la plasticité des usages et du langage. Barack Obama a su prou- ver, de manière éclatante, qu’Internet est un outil fantastique pour mieux comprendre, mieux expliquer, mieux organiser, et rapprocher le politique du citoyen. Encore faut-il en comprendre les codes et les limites. I Pierre Moscovici (Juin 2009) Les Cahiers de Centrale Marseille uploads/Politique/ les-nouvelles-technologies-du-lien-social.pdf
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- Publié le Jui 28, 2021
- Catégorie Politics / Politiq...
- Langue French
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