1 P our un observateur inattentif, le GUD pourrait apparaître légitimement comm
1 P our un observateur inattentif, le GUD pourrait apparaître légitimement comme l’un des mouvements nationalistes français ayant connu la plus grande longévité, avec plus d’une trentaine d’années au compteur. En fait, la réalité est bien sûr plus compliquée puisque ce n’est pas d’un GUD qu’il faut parler mais de GUD(s). Chaque génération a mis en effet dans cette organisation un contenu et des pratiques différents, exceptée la violence politique, sans qu’il y ait réellement transmission de l’expérience, mis à part quelques exceptions, d’un groupe d’âge à ses successeurs. Ce n’est donc pas tant du GUD dont nous allons considérer l’histoire que celle, trentenaire, de ce courant de jeunes nationalistes se reconnaissant rarement dans les organisations nationales et préférant militer dans un groupuscule nationaliste-révolutionnaire dont le nom est à lui seul une identité politique, basée sur la violence et l’absence de calcul politique. Une démarche que l’on pourrait qualifier d’ « esprit Lansquenet » en quelque sorte. Ce faisant, il n’est pas question pour nous d’être exhaustif. Moult choses ont été écrites sur le GUD, en particulier dans sa version des premières années, et nous nous contenterons donc de donner des points de repère pour les deux premières décennies. Par contre, parce que l’intérêt militant en est évident, nous nous appesantirons nettement plus sur la dernière décennie, jusqu’au début des années 2000. L’exercice de la synthèse étant ce qu’il est, nous ne prétendons cependant pas faire des révélations sur un groupe dont la vie interne est pourtant riche d’embrouilles et de rebondissements ! Bonne lecture ! SCALP Paris 2 Qui sommes-nous ? Historiquement, nous nous sommes construits autour de l'antifascisme et des luttes anti-sécuritaires, thèmes qui sont encore très présents dans notre lutte, mais qu'on a toujours voulu dé- passer, en développant des luttes sur d'autres thèmes : antisexisme, luttes de l'immigration, antiproductivisme, alternatives (logement, transport…) Le développement de ces thèmes a varié en fonction des envies de gens qui ont composé le groupe, à diffé- rents moments de son histoire. Dans le champ politique, nous nous définissons de tendance libertaire, non dogmatique et anti-autoritaire. Mais, plus qu'une étiquette politique, ce qui nous caractérise le mieux, c'est un certain nombre de principes et de valeurs qu’on essaie de faire vivre de façon concrète, et pas théorique : - l'autonomie et l'auto-organisation ; - la convergence des luttes, l’ouver- ture sur le monde contre-culturel et associatif ; - la solidarité locale et internationale ; - un attachement à ne pas trop nous prendre au sérieux, en jouant sur la dérision et l'humour, si nécessaire. Contact : 21ter, rue Voltaire 75011 PARIS scalpreflex@samzidat.net http://scalp-reflex.over-blog.com Autrefois revue papier, REFLEXes est un site d’information antifasciste radical, c’est-à-dire libertaire et anti- capitaliste. Libertaire parce que, tout en refusant un positionnement idéo- logique étiqueté, elle s’inscrit dans un courant de pensée et d’action refusant l’autorité et la hiérarchie. Anticapita- liste, parce que la nocivité de ce sys- tème économique et social n’est plus à démontrer. Déstructurant les liens so- ciaux unissant les individus, il favorise les replis identitaires et communautai- res. Ceux-ci, loin d’être une entrave à son développement, le servent en ins- taurant des divisions artificielles entre tous ceux qui pensent encore que la marchandisation du monde ne saurait être un avenir radieux pour le genre humain. C’est pourquoi REFLEXes, à son niveau, en diffusant une informa- tion précise sur leurs activités, contri- bue à lutter contre les courants politi- ques nationalistes et identitaires. http://reflexes.samizdat.net reflexes@samizdat.net Nous rencontrer ? Le SCALP assure une permanence tous les mardis de 16h à 19h au KIOSK impasse Voltaire, en face du CICP (21ter rue Voltaire Paris XIe) - M° Rue des Boulets 3 Qui sommes-nous ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 1968-1987 QUAND LE GUD FAISAIT (ENCORE) DE LA POLITIQUE La genèse d’un mythe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 1988-1995 LES ANNÉES BOUM-BOUM GUD revival . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 1996-2000 Les GUDARDS SOUS INFLUENCE La crise du GUD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 2001-2010 le GUD a-t-il un avenir POLITIQUE ? No future ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 En complément . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Chronologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 sommaire 4 La synthèse qui suit a d’abord été écrite pour le livre Bêtes et méchants, petite histoire des jeunes fascistes français, publié en 2002. Il a subi quelques retouches pour la présente édition. brochure présentée par le SCALP et REFLEXes - juin 2010 5 genèse d’un mythe 1968-1987 QUAND LE GUD FAISAIT (ENCORE) DE LA POLITIQUE Le GUD est un pur produit de l’après-Mai 68. La dissolution du mou- vement Occident a laissé la jeunesse nationaliste relativement orpheline et quelques structures en bénéficient : Restauration nationale (Patrice de Plunkett), Œuvre française (Pierre Sidos), Mouvement Jeune Révolution (Gérard Bouchet), Jeunesses patriotes et sociales (Roger Holeindre), Action nationaliste (Jean-Gilles Malliarakis), Jeune Europe (Nicolas Tandler). Mais le résultat n’est qu’une concurrence féroce et stérile qui épuise le mouvement nationaliste. Une poignée de militants a alors l’idée de faire autre chose. Premièrement, mettre fin à l’émiettement en se concentrant sur un lieu, seul moyen de résister à l’expansion des structures d’extrême gauche. Deuxièmement, profiter des opportunités offertes par l’après-Mai. Or la principale de ces opportunités est la mise en place de la réforme universitaire d’Edgar Faure qui institue des conseils élus dans chaque université, ouvrant au maximum le jeu politique en supprimant le monopole syndical. Le lieu choisi est la faculté de Droit d’Assas, même si quasiment aucun militant n’y est inscrit. La structure se trouve affublée d’un nom, Union Droit, qui, en se transformant en Groupe Union Droit ou Groupe Union Défense (GUD), est appelée à un bel avenir. Elle rassemble quelques militants connus comme Alain Robert, Gérard Lon- guet ou Jack Marchal. Une campagne très dynamique et d’apparence sérieuse (Gé- rard Longuet, idéologue de ce groupe ac- tiviste, promulguera une Charte universi- taire) lui assure un confortable succès aux élections de février 1969. Malgré une fin d’année universitaire précaire, le GUD est installé à Assas pour quelques années… Lancement d’Ordre nouveau Cela permet au groupe de mettre en place le deuxième étage de la fusée : un vrai mouvement politique, en l’occurrence Ordre Nouveau (ON), grâce au renfort de militants comme François Duprat. Le 6 genèse d’un mythe lancement d’ON en février 1970 ne met pas fin au développement du GUD, aussi bien à Assas que dans d’autres facs pari- siennes. Le quotidien est alors composé d’affrontements violents avec les étudiants gauchistes ou tout simplement de gauche : de nombreuses batailles rangées éclatent régulièrement, avec à la clé des dizaines de blessés graves. La police ne cesse d’in- tervenir pour séparer les adversaires, et le centre Assas sera fermé à maintes reprises pour d’évidentes raisons de sécurité. Ainsi, le premier venu peut instaurer sa loi et filtrer les entrées, malgré la présence de vigiles musclés appelés en renfort par le rectorat. C’est avec l’essor de ces batailles rangées à Assas que le GUD conquiert ses lettres de « noblesse », écrasant à plu- sieurs reprises les gauchistes venus atta- quer « son centre ». La peur règne alors dans la faculté, où la chasse au faciès va bon train ; des enseignants appartenant au syndicat SNESup sont également agres- sés : une enseignante est lacérée à coups de rasoir et enfermée dans un placard ! Les « durs » sont particulièrement bien entraînés et décidés à tout. Ils reçoivent en outre le renfort de Vietnamiens du Sud et de charmantes Iraniennes1 spécialisées dans les arts martiaux. Même à Nanterre, le GUD obtient 13,5 % des voix, tandis que sa présence provoque des lynchages en règle de la part de l’extrême gauche et une émeute qui dure deux jours (une cen- taine de policiers blessés). De par son rôle dans les élections, le local d’Assas est par- ticulièrement stratégique et il uploads/Politique/ les-rats-pourris.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Dec 23, 2022
- Catégorie Politics / Politiq...
- Langue French
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