1 DECLARATION EN VUE DE LA CONSTITUTION DU FRONT DE L’OPPOSITION POUR L’ALTERNA

1 DECLARATION EN VUE DE LA CONSTITUTION DU FRONT DE L’OPPOSITION POUR L’ALTERNANCE (LE FRONT). Gabonaises, Gabonais, Chers Compatriotes, Le Gabon, notre très cher pays, va mal. Ce constat, chacun de nous le fait, tant les effets de la crise politique, économique, sociale et culturelle, la plus grave de notre histoire moderne, se font durement ressentir dans chacun de nos foyers. Notre pays se trouve dans une situation d’une extrême gravité qui interpelle, sans exclusive, toutes les Gabonaises et tous les Gabonais. Nous ne pouvons pas et ne devons pas continuer à nous comporter et à agir comme si cette situation était normale. Notre responsabilité à tous, celle de chacun de nous, est de nous lever comme un seul homme, pour faire échec à ce chaos déjà perceptible. Nous le devons à notre pays. Nous le devons à nos enfants, à nos petits-enfants et à nos arrière-petits-enfants. Cela relève désormais de l’urgence et du sursaut patriotique. Chers Compatriotes, Comment en sommes-nous arrivés là ? Que s’est-il passé pour que notre pays sombre à ce point ? Le 1er décembre 2007, Omar Bongo Ondimba a lui-même reconnu le bilan négatif de son pouvoir. Il enfonçait le clou, en prononçant notamment ces mots devenus célèbres : « Dieu ne nous a pas donné le droit de faire du Gabon ce que nous sommes en train de faire. Il nous observe, il dit ‘’amusez-vous’’, et le jour où il voudra nous sanctionner, il le fera ». En 2009, alors que le peuple Gabonais croyait le moment venu de se saisir enfin de son destin, Ali Bongo Ondimba, alors Ministre de la Défense, vice-président du PDG et fils de feu Omar Bongo, s’est emparé du pouvoir en perpétrant un Coup d’Etat électoral, en violation de la Constitution et du processus électoral. Ainsi, après quarante-deux ans, le Gabon et les Gabonais devenaient, contre leur volonté et en dépit des pertes en vies humaines, les victimes 2 d’une succession de type monarchique. Depuis lors, le pays ne cesse de s’enfoncer plus gravement dans une crise multiforme. Les effets de cette crise sont sans précédent. Sur le plan politique, au Gabon, l’exercice de la souveraineté du peuple, qui fonde la démocratie, a disparu davantage, pour laisser place, depuis octobre 2009, à la monocratie, le pouvoir d’un seul homme. Cette « monocratie » se décline chaque jour en une dictature. Quelques exemples peuvent illustrer cette situation : - Premier exemple : en 2010, l’article 4 de la Constitution a été modifié. Dans sa nouvelle formulation, cet article dispose que le Gouvernement peut demander à la Cour constitutionnelle de proroger, dans les délais à sa convenance, le mandat du président de la République ou de tout autre élu. Pour être clair, la Constitution Gabonaise permet, depuis 2010, à la Cour constitutionnelle de proroger pour une durée laissée à sa discrétion, la durée du mandat du président de la République. Dès lors, cette Institution qui s’est faite complice du coup d’Etat électoral de 2009, et dont la servilité vis-à-vis du pouvoir n’est plus à démontrer, a désormais la capacité juridique de le maintenir selon son bon vouloir, se substituant ainsi au peuple gabonais dans l’exercice de sa souveraineté. - Deuxième exemple : la dissolution arbitraire de l’Union Nationale, une des principales formations politiques de l’Opposition gabonaise, intervenue en violation flagrante de la Constitution, notamment le paragraphe 13 de l’article premier, confirme la nature dictatoriale de ce régime et sa volonté de rendre impossible toute alternance au pouvoir. Au titre des dispositions du paragraphe de cet article, « les associations, partis ou formations politiques, syndicats, sociétés, établissements d’intérêt social, ainsi que les communautés religieuses dont les activités sont contraires aux lois, aux bonnes mœurs ou à la bonne entente des groupes ou ensembles ethniques peuvent être interdits selon les termes de la loi ». Il faut souligner qu’une interdiction, c’est pour un temps, alors que la dissolution signifie anéantissement. A ce sujet, l’Union 3 Africaine, dans une correspondance en date du 06 février 2014, a demandé au Gouvernement gabonais de lui « fournir avant le 26 avril 2014, conformément à l’article 145 du règlement intérieur de la Commission de l’Union africaine, ses observations sur la recevabilité des arguments des plaignants – CDJ, Echos du Nord, Union Nationale – sur la décision de dissolution du parti politique Union Nationale. Passé ce délai, la Commission se verrait obligée de prendre une décision sur la base des éléments en sa possession. » Cette intervention de l’Union Africaine et le silence affiché par le pouvoir, confirment, à n’en point douter, le mépris de ce dernier pour les valeurs démocratiques, et est l’expression la plus évidente d’un régime qui a choisi la violence, sous toutes ses formes, pour conserver le pouvoir à jamais. Cette volonté a conduit à la modification de la loi 24/96 sur les partis politiques, pour y insérer des dispositions plus nocives à la démocratie, puisque le ministre chargé de l’Intérieur a désormais un droit de vie ou de mort sur un parti et la carrière politique d’un dirigeant de parti politique. L’article 46 de la loi 16/2011 stipule en effet que : « Les membres fondateurs ou dirigeants d’un parti politique ou groupement de partis politiques dissous ne peuvent exercer des fonctions de responsabilité au sein d’un autre parti pendant cinq ans à compter de la date de dissolution. Rappelons qu’en 1994, les partis politiques de l’Opposition (RNB, PGP, CDJ, MORENA etc.) se sont mués en Haut Conseil de la République (HCR), puis en Haut Conseil de la Résistance, avec un président de la République et un gouvernement, sans être dissous. Non loin de nous, on n’a pas, non plus, vu des partis être dissous en Angola (l’UNITA), au Cameroun (le SDF), en Côte d’Ivoire (le FPI), au Congo-Brazzaville (l’UPADS) ou en République Démocratique du Congo (l’UDPS), à la suite de faits similaires à celui qui a eu lieu au Gabon le 25 janvier 2011. - Enfin, troisième exemple : la campagne médiatique haineuse orchestrée par le pouvoir contre une communauté ethnique, en réaction aux démissions de Jean Ping et Jacques Adiahénot du PDG, est une de trop, dont le pouvoir a toujours su user lorsqu’il s’est senti en danger face à un adversaire politique redoutable, 4 en le faisant passer pour tribaliste au service de sa tribu, contre les autres. Cette façon d’attiser la peur de l’autre est en fait un jeu du pouvoir, qui « divise pour mieux régner ». Les effets néfastes de cette manipulation sont devenus au fil du temps une difficulté majeure, voire un facteur bloquant, pour parvenir à l’alternance. Il faut le combattre par l’union de tous, et par notre volonté de nous battre ensemble pour le « Gabon d’abord ». Nous y sommes condamnés. * * Désormais, l’inquiétude et la peur du lendemain se lisent dans les yeux de nos compatriotes. Comment ne pas le comprendre quand on ajoute à cela, le cas de nombreuses familles endeuillées par les différents crimes de sang commis, et notamment le grave et honteux fléau des crimes dits rituels, jamais élucidés, qui n’en finit pas ? Cette situation inquiète les uns et attise chez d’autres, un sentiment général d’insécurité. La persistance de ces crimes odieux ne peut augurer de lendemains sereins pour le pays car, rien n’est fait qui tendrait à décrisper le climat délétère actuel. Bien au contraire, parce que les commanditaires de ceux-ci appartiennent au pouvoir établi, la justice aux ordres, installe insidieusement l’impunité des criminels. Le silence affiché face à la tentative d’assassinat du Professeur Albert Ondo Ossa le prouve à suffisance. Nous condamnons fermement cette tentative d’assassinat qui date du 8 juin 2014, et dont les résultats de l’enquête ouverte semblent être renvoyés aux calendes grecques ! Mais, Chers Compatriotes, dès à présent, chacun de nous pressent que la prochaine élection présidentielle, normalement prévue pour 2016, sera mal organisée et volontairement bâclée, avec le seul objectif d’assurer le maintien du pouvoir établi. Le Gabon est victime de la double forfaiture de cet homme et de son projet politique. Il est victime de la forfaiture d’un homme qui, régulièrement, réécrit, lorsqu’il ne la falsifie pas, son histoire personnelle et politique. Cette personnalité, dite fils de président, qui voudrait se présenter comme un homme neuf, est pourtant entrée en politique il y a 30 ans. 5 Tour à tour, il a été, cumulativement avec les fonctions de président du Conseil d’administration de l’OPRAG pendant une vingtaine d’années, représentant personnel du secrétaire général fondateur du PDG, haut représentant personnel du président de la République avec rang et prérogatives de ministre d’état, ministre des Affaires étrangères, député à l’Assemblée nationale, ministre de la Défense nationale, vice-président du PDG, jusqu’à ce qu’il s’accapare frauduleusement du pouvoir d’Etat. En qualité de président du Conseil d’administration de l’OPRAG, cet homme a fait de l’Office des Ports et Rades du Gabon sa propriété personnelle pendant vingt ans. La conséquence de ceci est que, les ports du Gabon ont pris, aujourd’hui, un retard considérable sur le plan infrastructurel car, ils n’ont jamais bénéficié, en uploads/Politique/ de-claration-uni-de-l-x27-opposition.pdf

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