Collège de l’Avenir LES RESISTANCES A LA CONQUÊTE COLONIALE EN AFRIQUE 1ère A4

Collège de l’Avenir LES RESISTANCES A LA CONQUÊTE COLONIALE EN AFRIQUE 1ère A4 Présenté par groupe n°4 Membres du groupe : ➢ COULIBALY Hamadou Tchalafolo ➢ KABORE Salimata ➢ KAHOUN Béatrice Professeur : ➢ M. FOFANA Année Scolaire : 2020-2021 Les résistances à la conquête coloniale en Afrique 2 Collège de l’Avenir Sommaire INTRODUCTION.................................................................................................................... 3 I- Les Causes des résistances en Afrique ............................................................................ 3 1- Les causes politiques....................................................................................................... 3 2- Les causes économiques ................................................................................................. 4 3- Les causes socioculturelles ............................................................................................. 4 II- Quelques Acteurs de la résistance face aux Français ................................................ 5 1- Samory Touré du Manden ............................................................................................... 5 2- El Hadj Omar Tall de l’empire Toucouleur ................................................................... 9 3- Béhanzin du Dahomey .................................................................................................. 13 III- Les conséquences de l’échec des résistances ............................................................. 15 1- Les conséquences politiques ......................................................................................... 15 2- Les conséquences économiques .................................................................................... 15 3- Les conséquences socioculturelles ................................................................................ 15 CONCLUSION ...................................................................................................................... 15 Les résistances à la conquête coloniale en Afrique 3 Collège de l’Avenir INTRODUCTION De 1880 à 1914, toute l’Afrique occidentale a été colonisée, exception faite du Libéria. Ce phénomène qui se traduisit essentiellement pour les Africains par la perte de leur souveraineté, de leur indépendance et de leurs terres, s’est déroulé en deux phases. La première va de 1880 au début des années 1900, la seconde jusqu’au déclenchement de la première guerre mondiale en 1914. La nature des activités des Européens a varié selon les étapes, suscitant du même coup chez les Africains une évolution de leurs initiatives et réactions. Au cours de la première étape, les Européens ont eu recours soit à la diplomatie ou à l’invasion militaire, soit à l’une, soit à l’autre. C’est la grande période dans pratiquement toute l’Afrique occidentale, de la course aux traités, suivis la plupart du temps d’invasions, de conquêtes et d’occupation par des armées plus ou moins importantes et disciplinées. La conquête et l’occupation européennes en Afrique occidentale atteignent leur apogée au cours de la période 1880-1900. Jamais le continent n’avait connu autant d’interventions militaires, autant d’invasions et de campagnes organisées contre des États et des sociétés africains. Au cours de cette première phase, pratiquement tous les Africains partageaient le même objectif : sauvegarder leur indépendance et leur mode de vie traditionnelle. Seuls variaient les moyens et les méthodes employés pour y parvenir. Ils avaient le choix entre trois solutions : l’affrontement, l’alliance ou encore l’acceptation ou la soumission. La stratégie de l’affrontement impliquait la guerre ouverte, les sièges, les opérations de guérilla et la politique de la terre brûlée aussi bien que le recours à la diplomatie. Comme on le verra, ces trois solutions furent adoptées. Bien que la conquête et l’occupation de l’Afrique occidentale aient été le fait de trois grandes puissances européennes, nous nous bornerons dans ce chapitre à examiner le comportement la France. I- Les Causes des résistances en Afrique Bien que pouvant paraitre évident, nous nous efforcerons d’élucider de quelques peu le propos des mobiles des résistances en Afrique. Ces mobiles sont politiques, économiques et socioculturels. 1- Les causes politiques Les peuples, à l’exemple de celui de Ménélik II étaient animés du désir de sauvegarder leur indépendance. Les rois veulent assurer ou préserver leur souveraineté, le cas parlant de la confédération Ashanti qui s’oppose à la colonisation britannique. Aussi faut-il noter que les conquêtes surviennent au moment où des chefs Africains tentent de créer de nouvelles entités politiques, faisant allusion à El Hadj Omar Tall, son fils Ahmadou et Samory Touré. Les résistances à la conquête coloniale en Afrique 4 Collège de l’Avenir 2- Les causes économiques Comme Béhanzin dans le royaume du Dahomey, les chefs Africains veulent conserver leur monopôle d’intermédiaires commerciaux et leurs terres. Ceux aussi qui avaient tirés parti de la traite, craignaient de perdre leurs revenus. 3- Les causes socioculturelles Les Africains manifestaient bien évidemment le soucis de préserver leurs coutumes ancestrales, telles que la polygamie et les rites sacrificiels humains. Aussi, que Samory Touré déclare la guerre sainte aux envahisseurs, démontre l’idée de conservation des croyances et religions. Prélude A partir de 1880, les Français adoptèrent une politique d’élargissement de leur zone d’influence sur toute la région, du Sénégal au Niger puis jusqu’au Tchad, en reliant les territoires conquis grâce à leurs avant-postes du golfe de Guinée en Côte-d’Ivoire et au Dahomey. L’application de cette politique fut confiée aux officiers de la marine nationale qui, à partir de 1881, furent responsables de l’administration de la région du Sénégal. Il n’est donc pas étonnant que, pour étendre leur domination sur la région, les Français aient choisi quasi exclusivement la conquête militaire au lieu de conclure des traités de protectorat comme l’avaient fait les Britanniques. En ce qui concerne les réactions des Africains, ils ne négligèrent aucune des possibilités qui leur étaient offertes, à savoir la soumission, l’alliance et l’affrontement. Toutefois, comme nous le verrons plus loin, la grande majorité des dirigeants choisirent la stratégie de la résistance active plutôt que la soumission ou l’alliance ; cette résistance s’est révélée bien plus violente que dans les autres régions de l’Afrique occidentale pour deux raisons principales. La première, déjà mentionnée, c’est que les Français choisirent quasi exclusivement d’étendre leur domination par la force, ce qui ne pouvait que susciter des réactions violentes. La deuxième raison est que l’islamisation y était beaucoup plus forte que dans le reste de l’Afrique occidentale et, comme l’a souligné Michael Crowder, « pour les sociétés musulmanes d’Afrique occidentale, l’imposition d’une domination blanche signifiait la soumission à l’infidèle, situation intolérable pour tout bon musulman », les habitants de cette région avaient donc tendance à s’opposer aux Européens avec une ardeur et une ténacité qu’on ne retrouvait pas toujours chez les non-musulmans. Pour illustrer ces considérations d’ordre général, nous allons étudier les événements en Sénégambie, dans les empires toucouleur et manden. Les résistances à la conquête coloniale en Afrique 5 Collège de l’Avenir II- Quelques Acteurs de la résistance face aux Français 1- Samory Touré du Manden À l’encontre d’Ahmadu, Samory Touré opta pour une stratégie d’affrontement plutôt que d’alliance ; bien qu’il eût aussi recours à la diplomatie, il mit surtout l’accent sur la résistance armée. En 1881, il avait déjà fait de «la partie méridionale des savanes soudanaises, tout au long de la grande forêt ouest-africaine », entre le nord de l’actuelle Sierra Leone et la rivière Sassandra en Côte-d’Ivoire, un empire unifié sous son autorité incontestée20 (voir fig. 6.3). À la différence de l’empire toucouleur, l’empire manden était encore dans une phase ascendante en 1882 quand eut lieu la première rencontre entre Samory Touré et les Français. La conquête de cette région avait également permis à Samory Touré de se forger une puissante armée relativement bien équipée à l’européenne. Cette armée était divisée en deux corps, l’infanterie (ou sofa) forte en 1887 de 30 000 à 35 000 hommes, et la cavalerie qui ne comptait pas plus de 3 000 hommes à la même époque. L’infanterie était divisée en unités permanentes de 10 à 20 hommes dites sẽ [pieds] ou kulu [tas], commandées par un kuntigi [chef], 10 sẽ formant un bolo [bras] placé sous le commandement d’un bolokuntigi. La cavalerie était divisée en colonnes de 50 hommes qu’on appelait des Sεrε. Les bolo, principale force offensive, se déplaçaient sous l’escorte des Sεrε. Comme il s’agissait d’unités permanentes, il s’établissait des liens d’amitié, d’abord entre les soldats, et de loyauté à l’égard de leur chef local et de Samory Touré. Cette armée ne tarda donc pas à prendre « un caractère quasi national en raison de son homogénéité très remarquable ». Mais ce qui distinguait surtout l’armée de Samory Touré, c’était son armement et son entraînement. Contrairement à la plupart des armées d’Afrique occidentale, l’armée de Samory Touré était pratiquement constituée de professionnels armés par les soins de leur chef. Jusqu’en 1876, les troupes de Samory Touré étaient équipées de vieux fusils que les forgerons locaux étaient capables de réparer. Mais, à partir de 1876, Samory Touré entreprit de se procurer des armes européennes plus modernes, essentiellement par l’intermédiaire de la Sierra Leone, pour les étudier attentivement et décider quelles étaient celles qui étaient le mieux adaptées à ses besoins. C’est ainsi qu’à partir de 1885, il décida de remplacer les chassepots, dont les cartouches trop volumineuses étaient vite abîmées par l’humidité de la région, par des fusils Gras mieux adaptés au climat avec leurs cartouches plus légères et par des Kropatscheks (fusils Gras à répétition). Il devait rester fidèle à ces deux modèles pendant toute la durée des années 1880, tant et si bien qu’il finit par disposer d’équipes de forgerons capables de les copier dans les moindres détails. À partir de 1888, il fit également l’acquisition de quelques fusils à tir rapide et, en 1893, il disposait d’environ 6 000 Les résistances à la conquête coloniale en Afrique 6 Collège de l’Avenir fusils, qu’il utilisa jusqu’à sa défaite en 1898. En revanche, il ne disposa jamais de pièces d’artillerie, ce qui constituait un grave handicap dans ses campagnes contre les Français. Ces armes furent acquises grâce à la vente de l’ivoire et uploads/Politique/ les-resistances-a-la-conquete-coloniale-en-afrique-expose.pdf

  • 20
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager