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France 5,90 ` – Afrique du Sud 49,95 rands (taxes incl.) – Algérie 320 DA – Allemagne 6,90 ` – Autriche 6,90 ` – Belgique 6,90 ` Canada 9,99 $C – DOM 6,90 ` – Espagne 6,90 ` – États-Unis 8,99 $ – Grèce 6,90 ` – Italie 6,90 ` – Luxembourg 6,90 ` – Maroc 39 DH Pays-Bas 6,90 ` – Portugal cont. 6,90 ` – Royaume-Uni 5,50 £ – Suisse 8,90 FS – TOM 990 F CFP – Tunisie 7,50 DT – Zone CFA 2 900 FCFA ISSN 0998-9307X0 Élections, émergence, croissance, jeunesse, changements: cap sur 2020 et après! AFRIQUE MAGAZINE JANVIER 2019 0 +)   E5' LES INTERVIEWS EXCLUSIVES DE Z SIDI TIÉMOKO TOURÉ Z MARIE-LAURE AKIN-OLUGBADE Z JOBST VON KIRCHMANN Z SALIMOU BAMBA Z MARIAM SY DIAWARA Z ASSITA KONE ",-  -, - - POUVOIR Les années ADO et les enjeux d'un scrutin annoncé START-UP NATION Comment le digital est en train de transformer le pays BUSINESS À la rencontre des nouveaux entrepreneurs SOCIAL L 'inclusivité, un défi national C’EST DE A LE FUTUR HORS-SÉRIE AFRIQUE MAGAZINE I J A N V I E R 2 0 1 9 3 À Abidjan, et un peu partout dans le pays, on ne parle que de cela. De l’élection présidentielle d’octobre 2020. De la création du parti unifié Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), voulu par le président Alassane Ouattara. De la rupture de l’alliance avec l’historique Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et son chef Henri Konan Bédié, tenté semble-t-il par un hypothétique come-back, malgré ses 84 ans. Des possibilités d’un retour sur la scène quasi magique de Laurent Gbagbo. Des calculs habiles (trop habiles?) de Guillaume Soro, jeune loup éternel de la politique ivoirienne. De la décision que doit prendre le président lui-même, des manœuvres des uns et des autres au sein du pouvoir ou dans les oppositions en mutation, pour se hisser, se rapprocher de ce fauteuil tant désiré. L’ambiance en ces premiers jours de 2019 est particulière: il y a du dynamisme, du changement positif, de la foi dans l’avenir. Ça vibre, ça bouillonne sur les bords de lagune, entre les tours rénovées et orgueilleuses d’Abidjan, la smart city ouverte sur le monde. Pourtant, l’anxiété est là avec le retour des divisions et des calculs au sommet de la classe politique, la rupture de l’alliance qui gouverne depuis dix ans. Avec cette sensation de revivre une même histoire, le même affrontement entre des personnalités qui occupent le devant de la scène depuis des décennies. Et puis, la mémoire d’un passé récent est encore vive, les tragédies de la quasi- guerre civile et de la crise électorale de 2010-2011 ne sont pas si loin. La réconciliation nationale si durement gagnée, si fragile, paraît à nouveau frontalement menacée. Pourtant, rien n’est écrit d’avance. Le scénario du pire, dans lequel on se complaît assez facilement dans les dîners mondains de la capitale économique, n’est pas une fatalité. Après tout, tout cela est un peu normal. Difficile de se dire qu’une échéance majeure n’ira pas sans contradictions, sans tensions, sans compétitions. Certains se voient président depuis longtemps. D’autres rêvent de revanche historique. Des plus jeunes espèrent incarner une rupture générationnelle. C’est classique, propre à la vie politique d’un pays en évolution, d’une démocratie qui s’installe petit à petit. Et c’est aussi ce que les citoyens veulent : une élection, une compétition, avoir le droit de s’exprimer et de choisir. Il est aussi peut-être prématuré d’évaluer les futures forces en présence. L’élection est dans dix-huit mois, la politique permet tous les arrangements jusqu’à la dernière minute… Le président Alassane Dramane Ouattara garde ses options ouvertes. Et les cartes en mains. Il a appelé à un passage de flambeau, mais ne se décidera vraiment et visiblement qu’en fonction des événements. L’équipe qui l’entoure reste soudée. Le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, l’homme clé, l’homme de confiance, celui qui pourrait évidemment incarner une relève, tient fermement la barre du gouvernement, concentré sur les impératifs, sur la finalisation des chantiers de l’émergence. Le ministre d’État Hamed Bakayoko gère le champ militaire. Le ministre des Affaires présidentielles Birahima Téné Ouattara seconde activement son frère. En clair, la question de la succession dans le camp présidentiel n’est pas encore d’actualité, même si certains sont scrutés de près comme des « options ». La politique est rude, mais on sent aussi que la Côte d’Ivoire a passé un véritable cap, que la grande majorité de ses citoyens est soucieuse avant tout d’unité, de stabilité et de développement. Le corps social paraît plus structuré, mieux préparé pour affronter relativement sereinement une échéance politique majeure, avec une véritable compétition politique. 2020, c’est une élection, mais c’est surtout une véritable étape historique. Un test de maturité et d’évolution démocratique dans un pays qui, en dix ans, a profondément changé. PAR zyad limam ÉDITO MARCHE A V ANT La politique est rude, mais on sent que le pays a passé un cap. 4 HORS-SÉRIE AFRIQUE MAGAZINE I J A N V I E R 2 0 1 9 ÉDITO Chacun peut avoir sa propre opinion politique, mais les années ADO ont dopé « l’Éléphant ivoirien ». Deux décades de recul, de stagnation, de confusion (1990-2010) ont été inversées. Le discours sur l’émergence, certes optimiste, n’est pas un simple argument de communication. La croissance est de retour, basée sur une ambitieuse politique d’investissements publics dans les infrastructures et la relance de secteurs stratégiques, comme l’agriculture. Des paliers de performance ont été atteints. La reconnaissance internationale a suivi, avec les grandes institutions financières, les investisseurs et les prêteurs, l’appui de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement (BAD) ou de l’Union européenne. Évidemment, les défis sont toujours là, multiples, inhérents à toute économie en voie de développement. Le monde rural reste bien loin, très loin des tours d’Abidjan. L’urgence sociale demeure. La véritable émergence aura besoin d’entreprises compétitives et ambitieuses pour prendre le relais. Malgré les investissements dans la santé et l’éducation, l’État a besoin d’une mise à niveau permanente. Et la lutte pour plus de transparence, contre la corruption, reste une priorité, même si la Côte d’Ivoire progresse. Dans le récent classement de l’Indice Ibrahim de la gouvernance africaine (IIAG), le pays grimpe de la 41e à la 22e place. Les années ADO, c’est aussi et surtout les années d’une sortie de crise nationale profonde. Le pays est engagé dans un processus complexe de construction et de reconstruction d’une identité ivoirienne à la fois multiple et forte. On peut discuter sur les conditions de la réconciliation, sur le chemin qui reste à parcourir. Mais les dures leçons de l’histoire, les drames ont transformé les Ivoiriens. Ils savent que l’unité est la seule option raisonnable d’avenir. C’est sur le terrain que le projet d’un parti unifié, le RHDP, peut réellement s’ancrer. Un parti qui, comme son nom l’indique, veut mobiliser plus largement que le Rassemblement des républicains (RDR). La rupture avec un PDCI soucieux de sa base, de son « historicité » montre que rien n’est gagné. Pourtant, au-delà de la mise en place d’une machine électorale, il y a bien dans le projet RHDP une proposition de reconfiguration séduisante du spectre politique, avec de nouveaux paradigmes. Un parti neuf qui incarnerait avant tout l’unité du pays, dans sa diversité, qui couperait à travers les fidélités, les raideurs ethniques et régionales traditionnelles qui paralysent la vie politique de la plupart Le Président Alassane Ouattara et le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly au palais, en janvier 2017. des pays africains. Un parti qui serait une sorte de maison commune pour ceux qui veulent avant tout, et au-delà de leurs différences, privilégier le progrès, la croissance, la bonne gouvernance. Tout le pari du Président Alassane Ouattara et de son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly est là. Transcender les barrières, changer la donne politique. Il y a encore dix-huit mois pour poser des jalons suffisamment forts, affronter l’élection quelle que soit la « coalition » qui se présentera en face. Évidemment, le vieux monde fait la résistance. Les rapports de force ethno-régionaux imprègnent un terroir politique qui cherche à se structurer comme les quatre points cardinaux : le sud, le nord, l’ouest, l’est… Et c’est finalement plus simple de compter ses troupes, sans chercher à proposer un véritable projet de société, d’avenir. Mais là aussi, la croissance des années ADO a bousculé une fabrique identitaire et sociale longtemps figée. Sur le terrain, les choses évoluent. Les frontières intérieures s’affaiblissent petit à petit. Les gens bougent, sortent de leurs territoires habituels. Abidjan et les grandes villes sont des lieux de brassage et de mixité, d’une découverte relative de l’autre. Une petite classe moyenne, urbaine, émerge progressivement. Avec des préoccupations sociales affirmées, loin des vieilles lunes identitaires. L’État a réaffirmé sa présence dans le monde rural avec l’électrification des villages, l’alimentation en eau potable, la réhabilitation des grands axes… Il pose les jalons d’une structure d’aides et d’actions sociales. Et puis, il y a cette jeunesse qui sera uploads/Politique/ afrique-magazine-pdf.pdf

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