The Project Gutenberg EBook of M moires pour servir l'Histoire de mon temps
The Project Gutenberg EBook of M moires pour servir l'Histoire de mon temps (Tome 7), by Fran ois Pierre Guillaume Guizot This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.org Title: M moires pour servir l'Histoire de mon temps (Tome 7) Author: Fran ois Pierre Guillaume Guizot Release Date: May 1, 2006 [EBook #18295] Language: French Character set encoding: ISO-8859-1 *** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK M MOIRES POUR SERVIR *** Produced by Paul Murray, R nald L vesque and the Online Distributed Proofreading Team at http://www.pgdp.net (This file was produced from images generously made available by the Biblioth que nationale de France (BnF/Gallica)) M MOIRES POUR SERVIR A L'HISTOIRE DE MON TEMPS PAR M. GUIZOT TOME SEPTI ME PARIS MICHEL L VY FR RES, LIBRAIRES DITEURS RUE VIVIENNE, 2 BIS, ET BOULEVARD DES ITALIENS, 15 LA LIBRAIRIE NOUVELLE 1865 CHAPITRE XXXIX LECTIONS DE 1842.--MORT DE M. LE DUC D'ORL ANS. LOI DE R GENCE (1842). M. Royer-Collard et le g n ral Foy.--Par quels motifs je me suis appliqu garder toute l'ind pendance de ma pens e et de ma conduite en pr sence des sentiments et des d sirs populaires.--Mes entretiens avec le comte Sim on et M. Jouffroy peu avant leur mort.--Leur opinion sur notre politique.--Caract re et r sultats des lections de la Chambre des d put s en juillet 1842.--Mort de M. le duc d'Orl ans.--Ma correspondance diplomatique apr s sa mort.--Attitude des gouvernements europ ens.--Conversation du prince de Metternich avec le comte de Flahault.--Obs ques de M. le duc d'Orl ans Paris et Dreux.--Pr paration et pr sentation du projet de loi sur la r gence.--Discussion de ce projet dans les deux Chambres.--Le duc de Broglie, M. Dupin, M. Thiers, M. de Lamartine, M. Berryer et moi.--Sollicitude du roi Louis-Philippe.--Adoption du projet.--M. le duc d'Orl ans et son caract re.--Cons quences de sa mort. M. Royer-Collard voyait un jour le g n ral Foy pensif et un peu triste apr s un discours excellent qui n'avait pas obtenu un succ s aussi populaire ni aussi prompt qu'il l'e t souhait : Mon cher g n ral, lui dit-il, vous en demandez trop; vous voulez satisfaire galement les connaisseurs et la foule; cela ne se peut pas, il faut choisir. M. Royer-Collard parlait en connaisseur plut t qu'en acteur politique; il tait homme de m ditation plus que d'action, et il tenait plus manifester fi rement sa pens e qu' faire pr valoir sa volont . Le g n ral Foy avait une ambition plus pratique et plus compliqu e; il voulait r ussir dans les v nements comme dans les esprits, dans la foule comme parmi les connaisseurs. C'est, de nos jours, la difficult et l'honneur du gouvernement libre que les hommes publics aient besoin de ce double succ s. Pendant bien des si cles, ils n'ont eu gu re se pr occuper des spectateurs ni des penseurs: soit qu'ils ne recherchassent que leur propre fortune, soit qu'ils eussent coeur de servir les int r ts du prince et du pays, ils poursuivaient leur but selon leurs propres id es, sans avoir incessamment affaire de hardis publicistes, d'exigeants critiques et tout un peuple pr sent toutes leurs paroles et tous leurs actes. Il fallait sans doute qu'en d finitive ils triomphassent de leurs adversaires et qu'ils r ussissent dans ce qu'ils avaient entrepris; mais ils n' taient pas tenus d' tre, chaque pas, compris et accept s tous les degr s de l' chelle sociale. Ils sont maintenant soumis cette rude condition; ils font les affaires et ils vivent sous les yeux d'une soci t tout enti re attentive, pleine la fois de doctes et d'ignorants, tous raisonneurs et curieux, tous en mesure de manifester et de soutenir leurs int r ts, l gitimes ou ill gitimes, leurs id es justes ou fausses. Entre toutes ces influences et toutes ces exigences, tant t de la foule, tant t des connaisseurs, M. Royer-Collard, qui ne leur demandait rien, pouvait librement choisir; mais le g n ral Foy, qui aspirait au pouvoir pour son parti et pour lui-m me, ne pouvait se dispenser de compter avec toutes et de leur faire toutes leur part. Il y e t t encore bien plus oblig si une mort pr matur e ne l'e t arr t dans sa carri re, et si, apr s la r volution de 1830, il e t t appel en effet gouverner. On m'a souvent reproch de ne pas tenir assez de compte des sentiments et des d sirs populaires. On ne sait pas combien, m me avant de le subir, je me suis pr occup de ce reproche. Je suis plus enclin qu'on ne pense au d sir de plaire, l'esprit de conciliation, et je connais tout le prix comme tout le charme de cette sympathie g n rale qu'on appelle la popularit : M. Guizot, disait un jour sir Robert Peel lord Aberdeen, fait beaucoup de concessions ses amis; moi, je n'en fais qu' mes adversaires. Il est vrai que j'ai souvent c d mes amis, autant par laisser-aller que par n cessit , et quelquefois avec regret. Plus d'une fois aussi, j'aurais volontiers c d mes adversaires; je n'ai jamais, quoi qu'on en ait dit, poursuivi dans le gouvernement l'application et le triomphe d'une th orie; jamais non plus aucun sentiment violent envers les personnes ne m'a fait repousser les transactions et les concessions qui sont partout inh rentes au succ s et au progr s. C'est par une tout autre cause et dans une tout autre disposition que j'ai souvent et obstin ment r sist aux instincts populaires. Avant d'entrer dans la vie publique, j'ai assist la R volution et l'Empire; j'ai vu, aussi clair que le jour, leurs fautes et leurs d sastres d river de leurs entra nements, tant t des entra nements de l'esprit, tant t des entra nements de la force; la R volution s'est livr e au torrent des innovations, l'Empire au torrent des conqu tes. Ni l'un ni l'autre de ces r gimes les avertissements n'ont manqu ; ni pour l'un, ni pour l'autre, la bonne politique n'a t un secret tardivement d couvert; elle leur a t bien des fois indiqu e et conseill e, tant t par les v nements, tant t par les sages du temps; ils n'ont voulu l'accepter ni l'un ni l'autre; la R volution a v cu sous le joug des passions populaires, l'empereur Napol on sous le joug de ses propres passions. Il en a co t la R volution les libert s qu'elle avait proclam es, l'Empire les conqu tes qu'il avait faites, et la France des douleurs et des sacrifices immenses. J'ai port dans la vie publique le constant souvenir de ces deux grands exemples, et la r solution, instinctive encore plus que pr m dit e, de rechercher en toute occasion la bonne politique, la politique conforme aux int r ts comme aux droits du pays, et de m'y tenir en repoussant tout autre joug. Quiconque ne conserve pas, dans son jugement et dans sa conduite, assez d'ind pendance pour voir ce que sont les choses en elles-m mes, et ce qu'elles conseillent ou commandent, en dehors des pr jug s et des passions des hommes, n'est pas digne ni capable de gouverner. Le r gime repr sentatif rend, il est vrai, cette ind pendance d'esprit et d'action infiniment plus difficile pour les gouvernants, car il a pr cis ment pour uploads/Politique/ memoires-pour-servir-a-l-x27-histoire-de-mon-temps-tome-7-by-guizot-francois-pierre-guillaume-1787-1874.pdf
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- Publié le Aoû 14, 2021
- Catégorie Politics / Politiq...
- Langue French
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